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Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de rArrondissement
Vrijzinnig
volksgezind weekblad van
leperen en van het Arrondissement
Chez les Infatigables.
La soirée du lr Mars.
La Chambre.
Mort de M. Jules
de Burlet.
Samedi, 6 Mars 1897.
5 centimes le numéro.
5e année. N° 18.
Pour Ie respect des
convictions.
PRIX RE L'ABONNEMENT
Par an 3 francs.
Par an 3 fr. 50.
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces j udiciaires 1 fr. la ligne
M»arttissanl le Samedi
W'
Werschijnende des Zaterdags.
L UNION FAIT LA FORCE.
Administration et Redaction rue dc Dixmudc, 51, Ypres.
EENDRACHT MAART MACHT.
La grande soirée dansante, parée,
masquée et travestie, organisée par
notre Société de gymnastique a l'occa-
sion du Carnaval, a été couronnée d'un
succès réellement éclatant, dépassant
les espérances des plus optimistes.
L'idée était nouvelle, i'innovation har
die. Certains, les craintifs, avaient en-
trevu dans la stricte obligation du dé-
guisement un obstacle a la réussite de
la fête. Le résultat les a contondus, en
prouvant une fois de plus que ce que
la jeunesse veut, elle le peut. Audaces
fortuna juvat. Tous, jeunes et vieux,
ont rivalisé de zèle pour donner a la
fête le plus grand éclat possible its y
ont pleinement réussi. La grande salie
de la Bourse présentait une animation
jusqu'ici inconnue dans nos fêtes. Le
coup d'oeil était ravissant. Le balcon
était garni de drapeaux et de verdure.
Un immense lustre, adroitement con-
fectionné en lierre, était suspendu au
milieu de la salie. Les portes étaient
encadrées de lauriers. D'élégautes
guirlandes de feuillage, d'oii se déta-
cbaient ga et la de magnifiques lanter
nes japonaises, croisaient la salie en
tous sens. C'est dans cette salie, trans-
formée en jardin d'biver, que s'ótaient
donné rendez-vous, de jobs pierrots,
d'intrépides marins, de gentilles bou-
quetières, des hommes d'Etat, d'élé-
gants postillons, de gracieuses dan
seuses,^ nobles marquis et marquises,
bref tout un monde choisi, afl'ublé de
riches et luxueux costumes. Aucun ne
déparait tous ont fait preuve d'énor-
mément de bon gout.
L'ouverture de la soirée était réser-
servée aux pupilles. Leur ballet a été
exécuté a la perfection et conduit de
maitresse fagon par le dévoué moni-
teur de la Société, M. Victor Remey,
auquel nous adressons nos plus sincères
félicitations Nos jeunes postillons ont
été vivement applaudis. Le second
point du programme a eu l'heur de
jeter la gaité dans la salie. Nos gym-
nastes, déguisés, musique en tête, ont
exécuté, sous la direction du sympathi-
que directeur, M. Gustave Houzé, leur
grande marche des Infatigables. Toute
la salie s'est mise de la partie, enton-
nant avec entrain le nouveau choeur de
la Société. Puis a commencé le bal au
milieu de la plus grande animation.
Une agréable surprise attendait dan
seurs et danseuses. Les trois dermères
danses de la première partie étaient
réservées aux dames. Reux postillons
vinrent annoncer la grève des cava
liers laissant aux danseuses le soin de
faire leurs invitations. Pendant ce
temps trois autres postillons faisaient
leur entrée avec une immense corbeiile
de fleurs et distribuaient des bouquets
a profusion.
Jamais fête n'a eu pareil succès.
Tous ceux qui y ont assisté se sont
bien promis d'y revenir l'an procbain.
Le rendez-vous est donné pour 1898
il sera tenu. Vers la fin du bal, l'as-
sistance a fait une chaleureuse ovation
au président de la Société, preuve que
la fête a été goütée par tous.
En terminant ce trés imparfait
cornpte-rendu, nous ne saurions assez
remercier tous ceux qui ont contribné
al'organisationdecettefête.Ettoutd'a-
bord la Commission d'honneur, dont le
dévoument a la Société est sans bornes;
la Commission effective et les membres
effectifs, dont la fraternelie amitié est
une garantie de prospérité pour la So
ciété M. Emiie Bartier, a la servia-
bilité duquel les Infatigables sont re-
devables de la réussite de toutes leurs
fêtes enfin MM. Maurice Bagein et
Maurice Weckesser, qui ont déployé a
Pornementation de la salie, tant de
zèle et tant de goüt.
Une mention d'honneur est due en
core a l'orcbestre, qui sous l'fiabile di
rection de Monsieur Georges Lamote a
largement contnbué a la bonne inar-
cfie du bal.
G'est la troisième fête que les Infati
gables viennent de donner cette année
nous espérons les retrouver sous peu
lors de leurs fêtes d'été. En attendant
nous leur souhaitons courage et persé-
vérance.
Beaucoup de personnes se deman-
denl comment il faut s'y prendre pour
assurer, en cas de decès, le respect de
leurs opinions philosophiques ou re-
ligieuses, et beaucoup ont été enter-
rées avec toutes les cérémonies d'un
culte quelles ne pratiquaient pas fau-
te d'avoir ete en possession d une for
mule qui leur eüt permis de faire res
pecter leurs dermères volontes.
On nous a demandé, a di verses re
prises, le texte de pareille formule.
En voici une qui assurerait a celui
qui en ferait usage desfunérailies con-
formes a sa volonté et a ses convic
tions. Puisse-t-elle servir a adoucir
les derniers moments de ceux qui
pourraient craindre de voir leur ca-
davre livré a des cérémonies qui
sont une profanation ou une dérisien,
quanu elles n'ont pas été voulues par
celui qui nest plus.
Formule.
Ceci est mon testament.
Voulant m'assurer une sepulture confor
me aux convictions que je professe, je
soussigné (nom et prénomsj declare formel-
lement que ma dernière volonté est d'etre
inhume sans le seeours des ministres et
sans aucune des cérémonies d'aueun culte
que ce soit.
A cette fin, je nomme pour mes execu
teurs testamentaires MM. (noms, prénoms,
professions et lieux de residence des per
sonnes désignées) auxquels je confie soit
concurrement, soit séparément, le soin et le
droit de régler tout ce qui concerne mon
inhumation et de faire respecter ma volonté,
au besoin, par autorité de justice.
A Veffet de leur faciliter leur mission
je les investis de la saisine des effets mobi-
liers que je délaisserai avec droit de faire
le cas èchèantvendre des meubles jusqu'a
concurrence des sommes nécessaires pour
Vaccomplissement de leur mandat. Cette
saisine viendra d cesser aussitót après le
paiement des frais dc mon inhumation et
des frais de justice que mes exécuteurs tes
tamentaires auront été obliges de fairesi
ces frais sont liquidés d Vaide des deniers
de ma succession ou de mes héritiers.
Si mes exécuteurs testamentaires sont
obligés de faire ces avances de leurs deniers
et que mes héritiers refusent de les rembour-
serceux ou celui d\ntrc eux qui auront
fait les débours garderont la saisine et fe-
ront rendre des effets mobiliers jusqu'd due
concurrence. La saisine prendra fin aussi
tót après la rente pour ce qui concerne le
mobilier non venduelle ne subsister a plus
que sur les deniers provenant de la vente
susdite.
Sachant a quelles obsessions les mourants
sont souvent exposés, je veux que mon
présent testament recoive son execution,
même si l'oa prétendait que je i'ai desavoué
par paroles, par signes ou actions queicon-
ques, le présent testament ne pouvant
être considéré corrime révoqué, en tout ou
partie, que si cette révocation avait lieu
dans les formes déterminées en l'article
mille-trente-cinq du code civil.
Ainsi fait, écrit en entier, daté et signe
de ma propre main a le
en trois origi-
naux dont chacun de mes exécuteurs testa
mentaires en a retiré un et dont le troisième
est resté en ma possession.
N. B1° Le testament olographe doit
être écrit en entierdaté et signè de la main
du testateur. Ce a peine de nullite radi
cale.
11 ne doit pas être fait sur timbre.
2" Les deux alinéas en italiques peuvent
être ornis, rnais il sera prudent de ies con-
server si l'on craint, de la part de ses héri
tiers, des tracasseries de nature a rebuter
les executeurs testamentaires.
La Chambre a terminé Vendredi le
vote de ia loi mstituant i'inspaction
ouvrière des mines.
Aucun amendement n'émanant pas
du gouvernement n'a trouvé grace de-
van t- ie parti-pris de la majorité qui,
absente des debats, s'est retrouvée en
nombre pour procóder a l'abattage des
amendements émanant de la gaucbe
ou des gens compétents, comme M.
Somzée.
L'ensemble de la loi a été adopté
par 80 voix de droite contre 5 de gau-
f che (les députés de Mons) et 25 absten
tions (le reste de la gaucbe socialiste et
la gauche libérale).
Le fait que la loi n'a pu obtenir le
vote des députés qui ont travaillé dans
la mine est bautement significatif. La
loi n'aura d'autre effet que de caser
dans des fromages quelques démocra-
tes-cbrétiens bien domestiqués, qui
n auront pas la confiance des ouvriers
mineurs et seront a peu prés impuis-
sants a, constater et a diminuer l'insé-
curité des houilleurs.
Sitót la loi sur l'inspection des mines
votée, une discussion importante a
surgi a propos de la fixation de l'ordre
du jour.
Le gouvernement, par l'organe du
général Vandenpeereboom, demandait
la discussion, pour le Mardi 9 Mars, de
la loi réorgamsant (ou désorganisant)
la garde civique.
M. Bertrand, socialiste, a aussitót
réclamé la discussion des budgets avec
tout le soin qu'ils comportent. M. Re
Guchtenaere a réclamé la priorité
pour la loi sur les unions profession-
nelles, déposée depuis 10 ans et que le
gouvernement a fait disparaitre de
l'ordre du jour.
M. Re Lantsheere s'est rallió a l'avis
de M. Bertrand il ne veut pas voir se
substituer le pouvoir personnel des mi-
nistres au pouvoir de la Chambre la
non-discussion des budgets tend a sup-
primer en fait le controle parlemen
taire c'est un abus de confiance politi
que.
AquoileP. Boom, sur un ton de
caporal en colère, a répondu si vous
n'êtes pas content du gouvernement,
essayez de le reaverser.
Ce qui lui a attiré cette riposte de
M. Ce Lantsheere: Toujours les bud
gets ont eu la priorité c'est la thèse
constitutionnelle, que j'ai toujours
soutenue et en dépit des grands airs
de M. Vandenpeereboom, je n'entends
pas me laisser mener.
Faute de pouvoir s'entendre,et aussi
paree que la Chambre n'était pas en
nombre, on a remis a Mardi la suite
de la discussion.
Mardi, chacun est revenu avec son
opinion du Vendredi. La discussion de
l'ordre du jour a pris presque toute la
séance Fmalement, on a décidó, a
l'unanimité, que l'ordre du jour reste-
rait tel qu'il avait été fixé antérieure-
ment, les budgets ayant la priorité.
Une séance et demie perdue par la
faute du gouvernement! Mais ce temps
perdu a montré les tendances du gou
vernement a l'autocratie, et aussi le
manque de cordialité dans les rangs de
la droite. Sans la férule épiscopale,
ce3 gens-la se déchireraient avec un
entrain dont on ne se fait pas idée.
Ph. deC.
M. Jules de Burlet, ministre d'État,
ancien ministre de 1'intérieur et de
l'instruction publique, ancien ministre
des affaires étrangères, ancien député
et bourgmestre de Nivelles, ancien sé-
nateur provincial du Brabant, est mort
Lundi a Nivelles, agé de 53 ans.
Revenu depuis quelques jours de
Lisbonne ou il était ministre plénipo-
tentiaire de Belgique, il a succombé a
la maladie qui le minait depuis long-
temps.
Voici comment la Rêforme résumé et
apprécie sa carrière politique
Lors de la débacle de 1884, qui balaya la
majorité parlementaire libérale, Jules de
Burlet fut envoyé a la Chambre par l'arron-
dissement de Nivelles il ne s'y fit guère
remarquer en 1888 il fut éliminé au bal-
lottage et remplacé par M. Henricot.
En 1891 M. de Burlet fit sa rentrée au
Parlement comme ministre, lorsque M. Mé-
lot dut, après quelques semaines, abandon-
ner ses fonctions ministérielles. C'est a de
Burlet que M. Beernaert confia le porte
feuille de l'intérieur et de l'instruction pu
blique. Aux élections de 1892, les électeurs
de Nivelles lui rendirent son ruandat de dé
puté. Les débuts du nouveau ministre ne
furent pas tres brillants. M. de Burlet fut
un des initiateurs de cette école d'éloquence
parlementaire qui abandonne a tout bout de
phrase l'objet du débat pour s'accroclier a
tous les accidents de la discussion, s'atta-
chant a la forme bien plus qu'au sens véri-
table des arguments a réfuter. A la moindre
interruption, quelque étrangère qu'elie fut a
ce dont il pariait, le nouveau ministre de
l'intérieur ouvrait d'interminables paren
theses. Peu a peu, cependant, il s'aguerrit
et assez rapidement devint un debater habi
le et écouté. Aussi, lorsqu'en 1894. M.
Beernaert quitta le pouvoir, ce fut M. de
Burlet qui devint premier ministre a sa
place.
M. de Burlet adopta alors en ms.tière
économique i'orientation nouvelle qui nous
a dotés des droits d'entrée sur les produits
agricoles. Cela ne lui porta pas bonheur et
c'est sur cette question qu'il fut battu aux
POUR LA VILLE,
POUR LA PROVINCE,
our les annonces de France et de Belgique [excepté les
deux Flandres) s'adresser a VAgence Havas, Bruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris,
agence de la Bourse.