l'union fait la force.
Journal
libéral démocratique
d'Ypres et de TArrondissement
wmmw
volksgezind weekblad van
leperen en van het Arrondissement
L'union cléricale,
ou conservateurs et
démocrates.
Le Socialisme a la
campagne.
5 centimes le numéro.
5e année. X° 25.
Vrijzinnig
Samedi, 10 Aviil 1897
PRIX DE L'ABONNEMENT
Par an 2 francs.
Par an 2 fr. ««««ft
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
ë*araissant le Samedi.
Weeschijnentle des Zaterdags.
Administration et Redaction niede Dixmnde, 51, Yprcs.
Malgré les cris Nous sommes unis,
nous que poussent presque a chaque
numéro les journaux cléricaux (sans
doute pour se convaincre eux-mêmes),
il est de plus en plus évident que le tor
chon brüle chez nos adversaires. La
boutique cléricale, disloquée, s'envo-
lera au premier souffle que les anti-
cléricaux voudront, de cornmun ac
cord, diriger sur elle.
Quelques faits récents pour prouver
notre affirmation.
Alost, oü la lutte entre démocrates
et conservateurs est poussée a son ex
treme degré d'acuité, nous apporte le
plus significatif exemple de l'oubli de
toute convenance dans les attaques des
conservateurs contre les démocrates.
Laissons la parole a la Justice sociale
Dimanche dernier, 29 Mars, a
Alost, une société conservatrice avait
organisé une revue Alost fin de siècle.
n Un des personnages de la pièce
représentait M. l'abbé Daens, en sou
tane, orné d'une ceinture rouge!
Un autre représentait le neveu de
l'abbé Daens, un bambin de 6 ans
A cette representation assistait,
nousdit-on, un des sénateurs de l'ar-
rondissement.:
Nous faisons appel a l'indignation
du Bien Public et du XX® Siècle. (1)
n Ces journaux n'admettent pas que
l'on qualitie trop vivement les incarta-
des oratoires de M. Woeste.
Admettent-ils que des catholiques
mettent un prêtre a la scène, pour s'en
moquer et le vilipender
Admettent-ils qu'a nos querelles
politiques, on mêle de fagon odieuse et
grossière l'enfant d'un adversaire poli
tique
m Tout violents qu'on nous dise, nous
répudions de toutes nos forces^ ces
mceurs de sauvages qui en révèlent
long sur l'état d'ame de certains défen-
seurs de la croix et de la bannière.
II est probable que, si Alost fin de
siècle n'avait trainé dans la boue que
des libéraux ou des socialistes, la Justice
sociale n'aurait pas exhalé pareilles
protestations et qu'elle auraifc applaudi
aux saturnales de Tassociation conser
vatrice d'Alost. II a fallu que la haine
réactionnaire s'attaquat aussi odieuse-
ment a un démocrate-chrétien pour que
le journal de MM. Carton de Wiart et
Renkin élevat la parole pour blamer
ces moeurs de sauvages.»
Un autre journal démocrate-chrétien
se montre un peu plus énergique dans
l'expression des sentiments que lui
inspire le fait cx-dessus
L'Association conservatrice a organisé
une revue Alostfin-de-siècle qui a été jouée
au theatre devant les principales notabilités
conservatrices.
Le triste auteur de cette revue ignoble n'a
pu trouver mieux que de faire représenter
l'abbé Daens d'une facon que le respect de
nos lecteurs nous empêehe de dire et de qua
lifier.
On avait eu le goüt douteux de mettre en
scène également un neveu de six ans de
1'honorableM. Daens.
(1) Et du Journal d'Ypres. (N. D. L. L).
Si l'auditoire n'avait pas été soigneuse-
ment trié sur le volet, il n'eüt pas été dou
teux que l'imbécile auteur de cette revue
n'eüt recu la portion de pomines cuites que
son talent et sa lacheté méritaient.
Si nos amis d'Alost avaient organisé une
revue d'un genre aussi ignoble que celle
d'Alost, en donnant le röle qu'on y a prêté
a l'abbé Daens et a son neveu, a M. Woeste
et a son fils, y aurait-il assez de malédictions
et de protestations indignées dans le camp
conservateur? Ne serions-nous pas excom-
muniés a tout jamais
Si nos amis répandaient la bave sur un
prêtre conservateur quelconque, y aurait-il
assez de justes colères parmi les conserva
teurs
Alors pourquoi le font-ils, eux
L'amertume et l'étonnement de ce
dernier journal nous paraissent bien
naïfsle parti démocrate-chrétien,
dansses éléments non muselés, n'a-t-ii
pas menacé les conservateurs dans leurs
privilèges économiques et dès lors,
aucun moyen de combat antidémoera-
tique est-ii assez ignoble pour répugner
aux défenseurs de la religion et de 1a
morale
Le3 libéraux et les socialistes en ont
fait tour a tour l'expériencele tour
des démocratea-chrétiens est venu
y-a-t-il la rien autre qu'un phénomène
normal, prévu, dont il n'y a pas a s'é-
tonner
Les démocrates-chrétiens en verront
encore bien d'autres. Aussi longtemps
qu'ils ont été inofiènsifs, ils n'ont eu
aflaire qu'a des adversaires honnêtes,
libéraux ou socialistes. Ils commen-
cent a porter ombrage aux conserva
teurs ils doivent commencer aussi a
s'apercevoir que, pour mener la lutte
contre les réactionnaires, il faut être
cuirassé contre les injures, les calom-
nies et les ordures.
Les démocrates-chrétiens doivent en
avoir aujourd'hui une nouvelle preuve.
Dans la dernière livraison de la Revue
générale M. Woeste a publié un article
intitulé Les catholiques beiges et les inté
réts des ouvriersqui n'est qu'un réqui-
sitoire non documenté contre la démo
cratie chrétienne.
Quelques extraits, trés brefs, qui
montreront l'opinion de M. Woeste sur
les démocrates-chrétiens
Le suffrage umversel ayant été
prociamé, des politiciens crurent pou-
voir, en üattant les ouvriers, se bisser
sur le pavois. La conquête des mandats
exerce plus que jamais une influence
souveraine sur certaines ames.
Ce qui veut dire, toute forme jésui-
tique mise de cöté, que l'ambition per-
sonnelle guide seule ia jeunesse démo
cratique chrétienne
II convient de réprimer les ambi
tions qui cherchent une satisfaction
dans l'emploi de moyens incorrects.
On pourrait plus franchement, mais
non plus clairement, accuser les démo
crates d'égoïsme et de malhonnêteté.
II serait facile, affirme M. Woeste,
de montrer par des faits que ceux qui
dans l'armée catholique ont próconisé
la formation de groupes plus ou moins
ennemis, ceux qui se sont érigés en
promoteurs de questions irritantes se
sont laissés guider par des preoccupa
tions personnelles.
Seulement, M. Woeste se garde bien
de citer les faits dont il parle.
De deux choses l'une, écrit a ce
propos M. l'abbé Moeller dans la Justice
sociale. Ou bien M. Woeste ne connait
pas de faits et alors ce qu'il dit n'est
qu'une pure calomnie. Ou bien li con
nait des faits et alors c'est un devoir
pour lui de les révóier.
Gageons que M. Woeste n'essayera
pas de sortir de ce dilemme.
Done, pour M. Woeste, la démocra
tie chrétienne n'est inventée que pour
satisfaire quelques ambitions person
nelles.
11 faut toute l'étroitesse d'espnt de
ce ministre d'Etat pour s'imaginer que
de si petits mobiles suffiraieut a créer
un parti nouveau dans lequel une par-
tie du peuple place trés mal d'ail-
leurs, a noter avis sa contiance.
II y a certes parmi les démocrates-
chrétiens beaucoup de farceurs, qui ne
poursuivent d'autre but que l'embri-
gadement des ouvriers au profit des
conservateurs. Ce sont des gens de eet
acabit qui avaient mis un M. Helle-
putte a ia tête des Ligues démocrati-
ques chrétiennes.
Maïs il y a certes aussi des démocra
tes-chrétiens convaincus, et on en
trouve un de temps a autre qui, com-
me l'écrit l'abbé Moeller, a i'ambi-
tion de se dévouer avec toute son
ame, de se consacrer tout entier, de
mettre tout son talent, toute son éner-
n gie, toutes ses forces au service de
la justice, au service des malheureux
dont ia société n'a pas pitié, qu'elle
exploite, qu'elle laisse volontaire-
ment dans la misère noire, auxquels
elle ne témoigne de 1'mtérêt que
quand ils peuvent lui être utiles et
qu'elle peut en tirer parti.
Seulement, ces convaincus doivent
avoir une forte dose de courage pour
continuer a soutenir leurs convictions
dans le parti clérical. Ou ils se reti-
rent, dégoütés, comme l'abbé Pottier,
ou its passent au socialisme, comme
M. Maquinay, de Verviers.
Une dernière citation, qui montrera
qu'a toute occasion l'animosité se ma
nifeste entre conservateurs et démo
crates.
C'est dans la semaine parlemen
taire de la Justice Sociale, a propos
de la discussion du budget de la dette
publique
M. Carton de Wiart a prononcé
un discours intéressant au cours du-
quel il a défendu ie monopole de l'al-
cool.
M. Woeste a cru devoir intervenir
pour réfuter la-dessus les idée3 de M.
Carton de Wiart, partagées et défen-
dues aussi par M. Mousset. M. Woeste
a fini son discours, fait de généralités,
en déclarant qn'il n'y avait d'autres
remèdes a l'alcoolisme que les remèdes
moraux.
Personne ne conteste l'efficacité des
remèdes moraux. Mais tous les gens sé-
vieux haussent les épaules quand ils enten-
dent transformer ainsi la morale et la
religion en tarte d la crème qui dispense-
rait d'ètudier les solutions d'un autre
ordre.
M. Carton de Wiart a relevé les
critiques de M. Woeste en examinant
la question de plus prés et avec quel-
quedétail et 1'honorable député d'Alost
n'est plus revenu a la charge.
Peut-être se sera-t-il aper<ju que
lorsque les démocrates abordent une
question, ils la connaissent.
Nous avons un jour qualifié M.
Woeste d'incompetence unïverselle. Ce
n'est pas la Justice Sociale qui nous en
blamera. Ph. de C.
EENDRACHT MAART MACHT.
Le Bien du Peupleorgane démocrate-
chrétien de Liége, rend a la propa-
gande socialiste un hommage qui con-
tient une le§on pour tous les partis.
Les doctrines socialistes, dit-il, après avoir
eonquis la grande masse des ouvriers indus
tries, tendent de plus en plus a se répandre
dans les campagnes. Depuis quelque temps
les efforts du parti socialiste sont dirigés
vers la conquête du proletariat agricole.
II ne faut pas so dissimuler que ces efforts
commencent malheureusement a être cou-
ronnés de succes.
Sans doute par-ci, par-la, une conférence
annoncée rate faute d'auditeurs, sans doute
dans quelques villages les orateurs socialis
tes sont expulsés par les catnpagnards
mais ce ne sont la que des incidents inevi
tables dans un travail méthodique et d'en-
semble tel que le poursuit le parti socialiste.
Je vois de prés ce qui se passé et je pense
qu'il serait sot de nier le danger mieux
vaut le voir en face, carrément.
II est possible, je dis même probable, quo
deux arrondissements, dont l'un agricole en
grande partie... et l'autre complètement
Huy et Waremme, enverront l'an prochain
des socialistes a la Chambre...
L'exemple des dernières elections des
prud'hommes a Gand et Anvers démontre
que les campagnes flamarides sont égale
ment entamées, et jusqu'a présent, o.n 11e
fait rien ou presque rien pour se garer du
fléau.
Plusieurs causes ont, jusqu'a ce jour,
préserve momentanément les cam
pagnes du virus coliectiviste.
La propagande socialiste a négligé le pro-
létariat agricole jusqu'après la conquête du
proletariat industriel, qui aujourd'hui est
chose faite.
Dans certaines régions la religion était
un obstacle a l'envahissement du collecti
visme... la tactique socialiste n'aborde plus
l'obstacle de front, elle le tournera, disant
que le socialisme n'en veut pas a la religion,
qu'il ne veut que le relèvement materiel du
campagnard par une modification des con
ditions économiques au milieu desquelles il
vit. Enfin, la dispersion des populations a
pu arrêter la propagande pendant quelque
temps, mais ces obstacles disparaitront et
disparaissent déja et une fois le socialisme
en marche des campagnes, il ira a pas de
géant dans ses conquêtes... le socialisme
agraire viendra tendre la main au socialisme
industriel.
Pais l'auteur de Partiele indique les
nombreuses causes de inécontcntement
des travailleurs agricoles et décrit l'in-
sécurité de l'existence de l'ouvrier de
la campagne, dont le salaire est si res-
treint et les dangers si nombreux
Les conditions économiques du proleta
riat agricole sont des plus tristes. Voyez la
situation des ouvriers agricoles et celle des
petits ferraiers-locataires. Les premiers
touchent un salaire dérisoire... variant de 1
franc a 1 fr. 50 l'été l'hiver, ils ne
gagnent absolument rien. Je connais telle
grande exploitation du Condroz employant
l'été au salaire indiqué... 40 ouvriers; la
moisson finie... ces ouvriers sont purement
et simplement renvoyés chez eux... Heu-
reux les quelques-uns qui, jusqu'au mois de
Décembre ou Janvier, trouvent du travail
dans quelque sucrerie..., mais c'est ia l'in-
fime minorité. Leur nourriture est misera
ble..., elle se compose de pain et de pomines
de terre... De temps en temps tres
rarement..,- un peu de lard...; si bon marché
POUR LA VILLE,
POUR LA PROVINCE,
tyn-ar-szi- wraK'gS
Pour les annonces de France et de Belgique feicepté les
deux Flandresjs'adresser a VAgence Hctvas, Bruxel-
les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris,
agence de la Bourse.
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Bgaraaa J®25^SX$ER-S