me l'union fait la force. «its? Journal libéral démocratique d'Ypres et de TArrondissement W Vrijzinnig volksgezind weekblad van lB8liP!: leperen en van het Arrondissement Au Congo. La Chambre. Samedi, 17 Juillet 1897. 5 centimes le numéro. 56 année. IV0 57. PRIX DE L'ABONNEMENT par an 2 francs. Par an 2 fr. 50. Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires1 fr. la ligne. ppv ti*araissarit le Samedi es'scli ijneade des Xateedags. Admiuislralion cl Redaction rtfe de Dixinmic, 51, Ypccs. L'expédilion conlre les Mahdislcs. II est malheureusement devenu in- déniable que l'expédition envoyée par l'Etat du Congo contre les Mahdistes a été victime d'un sort terrible les noirs se sont révoltés, et la plupart des blancs ont été massacrés. Les révoltés, armés des fusils de l'Etat, occupent le Haut-Congo en nombre considérable, et y créent une situation dangereuse pour l'Etat indépendant. Voici trois lettres publiées récem- ment par les journaux et qui ne lais- sent aucun doute sur la triste tin de trop nombreux Beiges sacrifiés a d'am- bitieux projets. La première émane de M. Bricourt, ex-maréchal des logis au 3e lanciers, la 3" du maréchal des logis Emile Debut. Inutile de dire que ce n'est pas dans les journaux officieux de l'Etat du Congo que nous les avons trouvées. Elles impressionneront tristement nos lecteurs. Tamara, 6 Janvier 1897. Mon bien cher Emile, J'ai recu ta bonne lettre, il y a quelques jours seulement, car ici l'on ne recoit plus souvent de courrier. Je suis si loin J'ai peine a me le figurer Depuis que je t'ai écrit, je suis en marche vers l'Est (route de Stanley). J'ai passé Kilonga-Longa, Kavalli (lac Albert). De Kavalli je remonte vers le Nord, suis passé au mont Schweinfurth et viens d'arriver a Tamara (pres de la source de PUellé, aussi appelé Kibali ou Iret). Nous sommes arrivés ici a deux blancs et 300 hommes environ. Le pays nous est tres hostile. Nous devons mettre 20 sentinelles a nos tentes et les indigenes nous en tuent assez bien, car leurs flèches sont empoison- nées ou dentelées, ce qui empêche leur extraction. Depuis le mont Pisgah seulement nous sommes dans le pays des herbes jusqu'a- lors nous avons marché continuellement dans la forêt, soit a peu pres cent jours sans bien voir le jour, forêt inextricable, fatiguante,dangereuse soustous les rapports, souvent privés d'eau et les hommes crevant de faim Par contre, le «Bocani», pays des herbes, nous donrie des vivres en abon dance, mais tous les indigenes quittent leurs villages a notre approche, et se sauvent sur les montagnes en criant, gesticulant et lan- cant des flèches ils en descendent la nuit, couchent dans les herbes prés des ruisseaux et tuent les femmes ou les soldats solitaires qui vont a l'eau ils nous en ont tué pas mal déja. Tu vois, mon cher Emile, que l'expédi tion a bien lieu nous sommes a deux le plus loin, mais 2,000 hommes nous suivent de pres et les autres arriveut derrière. Pour- quoi ai-je une mission si importante? Voici: le commandant du P'bataillon(avant-garde), M. Mathieu, officier au 2e de ligne a Gand, qui était chargé de cette mission, s'est égaré pendant un mois, et se croyant déshonoré, il s'est brulé la cervelle dans sa tente a quelques mètres de moi. Nous étions la a attendre le commandant en second de l'expédition et celui-ci nous a envoyé d'un autre cöté a la recherche de Tamara avec un autre sous-officier. Nous avons eu le bonheur de nous y installer au bout de 75 jours de marche. Tu vois done par le suicide d'un brave officier trés capable, trés bon, et dont j'étais l'ami, que l'expédition est plus sérieuse que ne le disent les journaux nous nous con- centrerons dans le Soudan d'ici un ou deux mois au plus tard. Bref, assez parlé de moi et venons a toi. (Ici des détails étrangers a l'expéditiün.) Ici j'ai souvent faim les jours de fa- mine et ceux d'abondance se suivent obii- gé de fumer de l'herbe ou du thé. Nous n'avons plus une goutte de vin ou de liqueur, mais néanmoins, grace a ma bonne santé, je suis heureux. Gette vie au lendemain in- certain est assez attrayante. Toutefois je ne conseillerai jamais a persoane de venir ici, surtout aussi loin que je suis, oü les colis postaux et les lettres arrivent rarement ou inême pas, car plus de la moitié des blancs partis a l'expédition ont dü redescendre pour maladie et quelques-uns sont morts en route j'attends mon tour. Je quitte Tamara aujourd'hui, seul blanc avec une centaine de soldats, pour retourner en arrière vers le Sud afin de cliercher une route a peu prés droite ou en faire tailler une pour que les troupes qui suivent ne fas- sent pas les nombreux détours que j'ai été forcé de faire dans les montagnes, en quête de Tamara... (Le Soir10 Juillet). Comme je vous i'ai écrit de Stanley-Falls, je faisais partie de l'avant-garde du Haut- Congo. Je suis passé par Ada-Kerbi, Kilonga- Longa, Irenru, N'Pisquah, en tout 90 jours de forêt continue. Après Zurus, nous sommes entrés dans le Bokani (paj, s des Lorlus)nous nous som mes dirigés vers le Nord et, arrivés au lac Albert, nous avons continué notre marche dans un pays trés montagneux nous som mes arrivés a Tamara, avons traversé l'Ali, la Bunga et marchions vers Lado (Nil) lors- que 657 soldats bakumus se sont révoltés et ont tiré sur les blancs. Le commandant Mathieu s'est briilé ia cervelle, le commissaire-général Leroi, ad- joint d'état-major en Europe, a été fusillé et tous les blancs qui se trouvaient derrière ont été massacrés. Des 18 blancs que nous étions, nous sommes parvenus a qualre a nous sauvtr. Tous les autres ont été tués et mangés. Les quatre sauvés sont le lieutenant Ver hellen, le docteur Vedy, Spelier et moi. Nous étions sans vivres avec quelques hommes restés ^fidèles nous nous sommes sauvés vers Bunga (a l'Ouest) dans l'Uelli nous y arriverons dans quelques jours en attendant, nous sommes a Surries, petit poste de deux blancs. Je ne sais done pas ce que l'on fera de nous et oü nous irons. Je vous écris ceci pour vous prévenir que je suis sain et sauf, dans le cas ou vous apprendriez le massacre, car il est évident que comme nous avons fait une route oppo- sée, que nous sommes errants dans la brousse depuis un mois, si la nouvelle arrive dans le Bas-Congo, on nous croira tous morts, comme le cas s'est déja présenté. Je suis en bonne santé. Au galop le courrier va partir, je ne relis pas. Ci-joint mon portrait, fait en route, prés de Tamara. Vous embrasse.' (Le Peuple3 Juillet). Bénédiction papa et maman. Chers parents, Voyant votre long silence, je me vois forcé de le rompre pour vous donner de mes nouvelles. Voila quatorze mois que je suis au Congo, je n'ai pas grand'chose de bon a vous ap- prendre. Nous étions en marche et voila que tout a coup les soldats placés en avant se sont révoltés et ils ont tué et massacré les blancs qui les commandaient. Ils sont au nombre de 1,000 fusils environ. Quant a nous, nous avons du battre en retraite pen dant 6 jours de marche. Mairitenant, nous sommes réunis au nombre de 20 blancs, prêts a résister si les noirs viennent nous attaquer, sans quoi, dans quelques jours, nous partirons et nous marcherons a leur rencontre. Que tout ceci ne vous épouvante pas, chers Parents, vous savez que je suis soldat et que j'ai du bon sang dans les veines. Si Dieu veut que ma fin soit ici, je suis tout préparé. Si j'ai le bonheur de vous revoir, mon sé- jour au Congo ne sera que plus glorieux. Que sa volonté soit faite. Chers parents, je fais des voeux pour que Dieu vous conserve une bonne et heureuse santé et que je puisse vous revoir sains et saufs. Votre fils affectionué, Emile Debut. Luguaka, le 14 Mars 1897. (Le Patriote12 Juillet). Cette dernière lettre a été transmise a ses destinataires dix jours après que l'Etat du Congo leur eut notiüé la mort de leur tils De ces lettres ii ressort a l'óvidence que l'expédition vers le Nil, contre les Mahdistes, a été lancée en avant, sans que les précautions les plus élémentai- res eussent été prises pour assurer ses communications et ses subsistances. L'expédition Dhanis sera la re traite de Russia de l'Etat du Congo écnvait dernièrement un journal. Cette appreciation ne parait que trop vraie. Malgré la publication des lettres que nous reprocluisons, l'Etat du Congo garde le plus profond silence sur le sort de l'expédition Dhanis. La Réforme du 12 avait publié l'en- trefiiet suivant, effrayant dans son la conisme Un télégramme arrivé du Congo a Bru- xelles, il y a quelques jours, annonce le massacre de 167 blancs (officiers et sous- officiers) sur 200 qui faisaient partie de l'expédition de l'Etat vers le Nil. II restait done 33 blancs survivants seu lement au moment oü fut lancée en Afrique la terrible nouvelle parvenue récemment a Bruxelles. L'Etat du Congo s'est borné a faire répondre par ses officieux qu' aucun télégramme annongant des massacres ne vient d'arriver a Bruxelles. Sur la réalité des massacres eux-mêmes, pas uu mot. Pour qui connait le système de duplicité auquel l'Etat du Congo a eu recours pour chacun de ses actes de puis sa creation, ce silence est assez significatif. Nos renseignements personnels nous permettent d'affirmer qu'au Congo, on organise une nouvelle expédition. Tout le personnel disponible sur le Bas et le Moyen-Congo officiers et sous-officiers de la force publique, fonctionnaires des services administra- tifs a été réquisitionné pour enca- drer une expédition destinée a venger (sic) il n'est plus question de secou- rir celle dont on n'a pu empêcher le massacre. Nous souhaitons de tout coeur que cette seconde expédition échappe au sort de la première. Ph. de C. &&&&=-& Les séances de la Chambre ofirent depuis quelques jours, a cause de la EENDRACHT MAAKT MACHT. paresse de la droite, le plus étrange et le plus scandaleux spectacle qu'un parlement ait ofïert depuis longtemps. En séance du Vendredi 4 Juillet, la Chambre a discuté la fixation de son ordre du jour pour le reste de la ses sion actueiie. II s'agissait de savoir quel projet aurait la priorité la per- sonnification civile des syndicats ou la reorganisation de la garde civique. Le gouvernement voulait la discussion immédiate de la garde civique la gauche et une grande partie de la droite M. Woeste y compris vou- laient d'abord s'occuper des syndicats, mais dans une session spéciale, la fin de celle-ci devant être consacrée a la discussion des budgets déja plus d'a moitié dépensés. Le gouvernement allait être mis en échec, lorsque la séance fut levée pré- cipitamment pour éviter un vote qui aurait déplu au ministère. Le Mardi 6, la discussion fut repri se. Mais dans l'intervalle, une réunion de la droite avait eu lieu, et le minis tère grace a quels moyens extra- parlementaires y avait fait adop ter sa proposition. Au vote public, la droite y compris les dómocrates- chrétiens dont la personniücation des syndicats est cependant le cheval de bataille s'est hatée de voter contre son opinion de la séance précédente. Sans rien vouloir entendre, la majo- rité, obéissant a un mot d'ordre, vota que la Chambre tiendrait des séances du matin pour les budgets et des séan ces de Paprès-midi pour la reorganisa tion de la garde civique. Sur quoi M. Smeets promit de faire procéder a un appel nominal au début de chaque séance pour constater la paresse de la droite. Et M. Smeets a tenu parole. Depuis la séance du Jeudi 8 Juillet, il a présenté chaqnejour une proposi tion d'ajournement de la discussion au lendemain. Cette proposition, mise aux voix, a chaque fois fait constater que la Chambre n'était pas en nombre, ce qui entrainait la levée de la séance. A noter que le 8, M. Iweins d'Eeck- houtte, entrant pendant l'appel nomi nal, a voté pour la proposition d'ajour nement sans savoir, évidemment, ce qn'il votait ce qui donne une jolie idéé de la fagon dont eet éminent législateur fait la besogne pour laquel- le touche 4000 francs par an. L'attitude de M. Smeets est révolu- tionnaire,anarchiste, obstructionniste, s'est écrié M. Woeste, qui, avec M. De Smet de Naeyer, a émis cyniquement l'opinion qu' il n'est pas sérieux d'o- biiger tout le monde a être présent a des discussions oiseuses. (Paroles tex- tuelles du ministre des finances) Comment la droite règle en réu nion secrete la fagon dont seront trai tés en discussion publique les intéréts du pays, et elle aurait la prétention de se dispenser d'assister a des séances dont elle a elle-même fixé l'ordre du jour! C'est cette conduite qui est ré- volutionnaire et anarchiste nous pouvons ajouter malhonnête, car on paye ces Messieurs pour représenter le pays, et non pour battre leur flemme a la campagne ou aux villes d'eaux. Si notre iucohérent ministère savait au début de chaque session ce qu'il veut obtenir, la Chambre perdrait moins de temps et pourrait tenir des sessions plus courtes et plus fructueuses. Toute la responsabilité de la scandaleuse si- sat-. POUR LA YILLE, POUR LA PROVINCE, Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les deux Flandresjs'adresser a VAgence Havas, Bruxel- les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris agence de la Bourse. iflawftiJtSSüfe*''**'»' o

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 1