LE FIASCO Journal libéral démocratique d'Ypres et de FArrondissement Vrijzinnig volksgezind weekblad van leperen en van het Arrondissement ministériel. Samedi, 14 Aoüt 1897. 5 centimes le numéro. 56 annéc. Aos 40-41. Exposition de Beaux-Arts La musique a ïa Tuindag. L'arrivée. PRIX DE L'ABONNEMENT Par an 2 francs. Par an 2 fr. SO. Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. JParaissant ie Hamedi. [/eeschèjnêude des Zaterdags. L UNION FAIT LA FORCE. L'exposition de beaux-arts organisée aux Halles par le Cercle artistique Strijd naar Lauwer en est des plus inté- ressantes. Les amateurs auraient tort de se laisser rebuter par les défectuo- sités de l'mstallation et surtout de 1'éclair age. La salie nord des Halles n'étant pas adaptée a son usage actuel, ces incon- vénients étaient inévitables. lis n'en sont pas moins regrettables. Certains tableaux sont a peu prés invisibles d'autres sont trop violemment éclairés (du moins a certaines heures), par exemple Ehomme aux choux de M"° Mar- cotte, et il est impossible de les appré- cier. Les ceuvres de sculpture enfin, qui ont été placées trés prés des fenê- tres, manquent de reeul et ne peuvent être vues convenablement. Parmi cel les que nous avons pu voir quelque peu,nous avons particulièrement gouté le buste du dramaturge fiamand Nes tor de Tière, par M. P. Braecke, les animaux de M. G. de Vreese, et le bas- relief Sl Jeande M. Josué Dupon. Nous nous bornerons a signaler par mi les oeuvres exposées, celles qui nous ont intéressé et qui nous ont plu. Les régies d'appréciation pour les oeuvres d'art sont trop relatives et personnei- les pour que nous songions a imposer a qui que ce soit notre manière de voir. Les oeuvres que nous citerons va- lent la peine d'être vues, marquent par des qualités plus ou moins frap- pantes nous ne pouvons que conseil- ler a nos lecteurs de s'arrêter devant elles, de les étudier et de se faire sur elles une opinion xiersonnelle. II va sans dire aussi que nous n'a- vons pas la prétention de tout citer que les oubliés nous pardonnent. II existe parmi les oeuvres exposées toute une série de paysages d'automne qui sont particulièrement bien rendus. L'automne d'ailleurs a le privilege d'inspirer trés heureusement beaucoup de peintres. Cela tientsans doute a ce que les couleurs des végétaux sont, en automne, plus variées, plus riches en nuance et en contrastes, plaisent da- vantage a l'oeil de l'observateur. Mais les impressions sont aussi plus fugiti ves, il faut les saisir exactement au moment voulu,sous peine de les voir échapper sans retour. M. Willem Delsaux a trés bien saisi et merveilleusement rendu l'impres- sion qu'on retrouve dans son Etang en Automne c'est un des meilleurs ta bleaux de l'exposition yproise. La Soiree dj Automne de M"° Beer- naert ne nous parait pas, a beaucoup prés, valoir le tableau de M. Delsaux I'impression est hésitante et vague. Citons encore, dans la catégorie d'oeuvres inspirées par la même saison, l'aquarelle de M. Dutry les Trembles l'Octobre (Ardennes) de M"eDauw, VAu tomne de M. F. Van Luppen et V Eclair - cie Novembrede M. Oscar Poupart, la meilleure, a notre avis, des trois toiles de ce bon peintre yprois. Le genre paysages est représenté d'ailleurs par le plus grand nombre d'oeuvres, et beaucoup d'entre elles sont remarquables. L'aspect sauvage et désolé du Bavin de Covan a fourni une bonne toile a M. Administration et Redaction nie iïe Dixinude, 51, Ypres. Asselberghs. M. Van Elstraete expose ie Préau de l'hópital Saint-Pierred Lou- vain, trés exactement et trés pittores- quement rendu, et qui mérite de fixer l'attention des visiteurs. II est regrettable que la commission de placement n'ait pas pris pour régie de réunir toutes les oeuvres exposées par un même artiste I'impression re- Que serait plus compléte et le juge- ment porté aurait plus de chances d'être juste s'ii était basé sur une étu de comparative. Ainsi, M. G. Ooflyn expose cinq paysages dispersés en cinq endroits de la salie. Cette disposition malheureuse ne permet pas aux visi teurs qui disposent de peu de temps de se rendre compte des trés réels progrès accomplis par le jeune artiste yprois. Son Pay sage (n° 48 du catalogue) et le long du Ganal nous ont particulièrement frappé par la vérité de la couleur et le bien rendu du jeu des ombres. La place nous manquerait pour dire le bien que nous pensons des oeuvres de M. V. Gilsoul un Coin d'église qui nous a fait penser a Sl Pierre d'Ypres, de M1Ie Eckermans un Jardin d Chokiervrai coin du Paradou de l'ab- bé Mouret de M. Bamps rue Hauted Hasselttrés bonne vision d'hi- ver, et Cour de ferme d Genck de M. Is. Meyers une fuelle a Ypres et sur tout dans la Matineeun lumineux et éclatant paysage de M. Stacquet Knocke en hiverune symphonie en blanc de M. Paul Thémon qui expose une Etable, aquarelle remar- quable par un joli ettet de lumière. Les Bords de la Lys (hiver) par M. A. Toefaert, enZélande de M. Farasyn, les tableaux de MM. C. et F. Van Leem putten, de M. Em. Viérin, de Mme Du try méritent aussi une trés sérieuse at tention et seront appréciés de tous les amateurs de peinture. M. Eug. Roelens, de Poperinghe, a deux paysages un Grèpuscule au mois de Mars, trés bien venu, et un Panorama de Poperinghe que nous aimons moins. Profitons de l'occasion pour signaler son excellent panneau décoratif Pi- voinesqui nous servira de transition pour passer aux peintres de fleurs et de natures mortes. MM, Mortelmanset De Keghel font palirtous les autres dans ce genre que beaucoup de femmes-peintres abordent aussi avec succes. Les Roses jaunesles Citrons de M. Mortelmans frapperont et retiendront tous les regards. Dans une note moins éclatante, les Roses et les Pensees de M. De Keghel seront admi- rées a aussi juste titre. Mme von Sivers nous a plu surtout dans son dessus de porte Fleurs des champsM"° Mignot dans ses Eeuilles d'Automne. Les Fleurs de M. Van de Roye, les Violettes de Müo Alice Ronner sont égalernent dignes d'être citées. A cause sans doute de son éternel mouvement, de la variété extréme des impressions qu'elle procure, la mer garde son attrait pour nombre d'artis- tes, qui réussissent trés bien a la fixer par la couleur sans lui donner l'aspect figé qui öte toute valeur a tant de marines n. M. Stacquet doit encore être cité pour sa Marine d Scheveningue, M. Bucholtz pour deux effets de lune Plage et departles marines de M. Steppe sont aussi assez remarquables. Ce qu'on a appelé longtemps la grande peinture n'est guère repré senté a l'exposition yproise que par une oeuvre de MUe Louise De Hem Vision de Sainte Cécile. Ce tableau n'a pas été admis a l'Exposition de Brux- eiies, sans doute paree qu'il aurait oc- cupé avantageusement une place que 1'inefficablejury de Bruxelles voulait réserver a une chromolithographie de quatre sous comme un professeur d'a- cadémie en a envoyé deux a Ypres. L'ceuvre de M!le De Hem présente des qualités vérité des physionomies et des attitudes, netteté du dessin, ri- chesse discrète du colons qui ne sont pas tellement ordmaires et qui feront casser par le public éclairé le jugement du jury bruxellois. Profitons du peu de place qui nous reste pour citer encore quelques ta bleaux de genre de M. Ceriez (le fu- meurla forge), de M. Sibert (Enfant mar tyrede M. Dardenne if intérieur du Zoeten Invald Coxy de, exact et pitto- resque), de M"° De Hem encore (son pastel a Vatelier), de M. Toefaert (chiens jouant), de M"° V. Dumont (Types Panes). M. Vergote expose un tableau In- décis (un traineau et son conducteur égarés dans la neige) ou le mérite de la difïicuité vaincue se rehausse d'une note vraiment artistique. Les enluminures de M. Doudelet sur la vie de Jésus frappent par leur carac- tère archaïque et naïf. M. Ubaghs expose une esquisse de timbre poste qui a obtenu la 3e prime au concours de 1896 et qui nous parait insuffisamment' synthétisée. Nous ai mons mieux son dessin de couverture pour un ouvrage d'art. Terminons cette revue trop lon gue déja, peut-être en disant quel ques mots de l'exposition de la Société yproise de photographie. Les photographies exposées sont cer- tes d'inégale valeur, maïs toutes témoi- gnent, de la part de leurs auteurs, d'un réel souci d'art. II y a, parmi les mem bres de la Société de photographie, quelques travailleurs et chercheurs le visiteur les reconnaitra aisément qui arrivent a des résultats remarqua bles. La création de la Société de photo graphie a donné une impulsion par l'émulation quotidienne, et fait faire des progrès qui s'accentueront encore. P. Le Concert et la Matinée musicale donnés le ler et le 2 Aoüt par la fanfare les Pélissiers de Bmche n'avaient pas attiré autant de monde qu'on au rait pu ie croire et que l'avaient certai- nement espéré les organisateurs, Les absents ont eu tort. Les Pélissiers possèdent toutes les qualités que peut posséder une fanfare netteté dans les attaques et dans toute l'exécution, justesse, souci des nuances et du mouvement vrai. Avec cela un directeur dont les gestes ne sont pas exubérants mais ont tous une significa tion comprise de ses musiciens, et aussi des solistes remarquables. II n'en fal- lait pas autant pour attirer aux Pé lissiers un succès bruyant et mérité. L'impression générale a été que le Conseil communal d'lrpres, en invi- tant les Pélissiers, a voulu faire donner, aux frais des contribuables, une le^on a la grande fanfare de M. EENDRACHT MAAKT MACHT. Iweins. La legon a sans doute coüté un peu cher. Si encore la Grande Fanfare en profitait, il y aurait moins lieu de regretter le prix. Mais il ne parait pas, jusqu'ici, que la musique de M. Iweins ait l'intention de tirer parti do la legon qui lui a été donnée aux frais des con tribuables car les concerts qu'elle a donnés depuis l'ouverture de la Tuin dag ont été plus atroces que jamais. L'appréciation que nous avons faite de la musique jouée a Ypres le 21 Juil- let n'a pas eu l'heur de plaire au Jour nal d' Ypres, qui, en trois longnes colon nes, s'attache a prouver non que nos observations n'étaient pas fondées, mais que nous ne connaissons rien a la musique. En présence de l'approbation que notre article a reque de tous ceux qui entendent la musique sans parti-pris, l'appréciation du Journal d'Ypres nous laisse parfaitement froid, et nous lui laissons pour compte ses affirmations hasardées. Un musicien. La parade electorale de Dimanche dernier a fait un four completles pathétiques lamentations de Jerémie n atteignent pas le diapason des hur- lements de rage qui se sont élevés dans le camp catholique. il v avait de quoi tout a ratéet le défilé et le banquet, et la retraite aux flam beaux 1 Nous avons même entendu blasphémer quelque peu, le soir, au beau milieu de l'ondée diluvienne qui amena la dissolution du cortège et ces n... d. D... et ces G.. v.. d.... sortant des bouches virginales de ciéricaux de bon aloi avaient une sa- veur toute particulière leurs anges gardiens ont dü se voiler la face 1 Ah si c'était a refaire Si les cié ricaux avaient pu prévoir la jonr- née dólieieuse que 1 q Journal d'Ypres leurpredisait etque ledoig-t tie iOiexi leur ménageaitSils avaient pu prévoir surtout Findiffé- rence et la froideur glaciale de la po pulation Yproise, ah certes non 1 qüils n'auraient pas, suivant l'ex- pression yproise: aan dat st...tje geroert. 11 y avait peu de monde, trés peu de monde dans les rues et a ia Station oü le train de LI heures 45 devait amener les Ministres. Nous écrivons au juste le contre- pied des dires du Journal d'Ypres. Le public jugera si nous sommes oui ou non dans le vrai. N'eüt été l'armée, la Garde Civique et les deux musiques, la Place de la Gare aurait présenté un vide remar- quable. Pas de danger qu'on s'y fut bousculé, en y meltant même de la bonne volonté. Les sociétés qui devaieut prendre part au cortège étaient rangées Bou levard Malou eff'ectif maigre, trés maigre 1 Leur nombre aurait encore été réduit si beaucoup de sociétés POUR LA VILLE, POUR LA PROVINCE Pour les annonces de France et de Belgiaue [excepté les deux Flandresjs'adresser a VAgence Havas, Bruxel. les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris agence de la Bourse. 40BHSOI ïjs SBSSHS5S2

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 1