G U ÉR I SOM
ÖE LI SURDITÉ
La Ghambre.
Minimum de Salaire.
Le banquet.
Le départ.
Le cortège aux lumières.
neutres, voire 1 ibérales, invitees par
fadministration communale, avaient
su que les jésuiles que sont nos cle-
ricaux, allaient faire de ia visite offi-
cielle une manifestation poiitique.
Nous en connaissons qu'on n'y re-
prendra plus. Pareille avanie etail
pourtant a prevoir et si la Lutte-de
Strijd avait paru Samedi passé elle
aurait, tout comme son confrère Ie
Progrès, mis ses amis en garde et les
aurait engagés de s'abstenir de toute
participation.
Le train ministériel est entré en
gare avec quelque retard.
Le peloton communal, caporal Sur-
mont en tête, a regu leurs Excel
lences dans la salie d'attente.
La pluie tombait déja par intermit-
tences.
Trois coups de canon achevèrent
debranler les couches atmosphéri-
ques. Le Giel irritó se mil a dracher
avec un be! entrain sous Loei! eö'aré de
M. Berghman qui semblait supputer
mentalement Ie maximum de résis—
tar.ee de son parapluie.
Aucune acclamation n'a salué les
ministres a leur arrivée; silence mor-
ne et Iourd qn'ont troublé seuls le
clapotis de l'eau et les paroles offi-
cielles.
Tous ces Messieurs prirent ensuite
place en landaus.
A leur passage, la Garde Civique a
présenté les armes. Un seul et unique
cri de vivent lesMinistres» s'est élevé
des rangs, poussé en voix de fausset,
par M.JuitjeAntony (1et s'est éteint sans
écho les gardes semblaient gênés. A
rapprocher de la réception enthousi
aste qu'on fit, il ya quelques huit ans.
au Ministre de ['Instruction Publique
liberal, M. Van Humbeeck et au Gou
verneur libéral, M. Heyvaertaccla
mations sur acclamationsLa Garde
s'oubliajusqua agiter triomphalement
les shakos a la pointe des baïonnettes.
Quantum mutatus ab i/lo
Les ministres se rendirent place
Vandenpeereboom.
Nous avons remarqué que les rues
étaient bien peu pavoisées les dra-
peaux arborés se comptaient facile-
ment. Sur tout le parcours, le public
a continué a faire preuve de la plus
compléte indifference, preuve que
lame yproise est profondément libé
rale et qu'elle répugne a l'odieuse
comédie qu'on lui a fait subir.
Devant lllólel de Ville les minis
tres ont passé en revue les quelques
groupes qui les ont escorlés jusque la
la garde civique présente de rechef
les armes aucun cri M. Antony en
a sans doute assez M. le ministre
Begerem passé devant le front de ia
Garde sans répondre a son salut. II
est froissé, le pauvre 1
A une heure eüt lieu la réception
des autorités a l'Hótel de Villea
deux heures les ministres ont été dire
leurs bénédicités a l eglise S4 Martin
et a 2 -1/2 heures commenga le ban
quet.
Si nous avons bonne souvenance, il
y avait naguère 600 convives au
banquet offert a M. leMinistreVanden
Peereboom. Dimanche dernier, il y
en avait a peine ISO sur 216 (chiffre
du Journal d'Ypres) sousenpteurs.
Quelle degringolade Et pour arriver
a ce fameux chiffre, quels efforts n'ont
pas du ètre déployes? La aussi nos
clericaux se sont révelés maitres-
truqueurs, comme ils s'étaient déja
montrés mattres-tricheurs. On a fait
encaisser les quittances de fr. 6-10
par la poste, anticipativementPar
crainte des mauvais payeurs Ces
quittances servaient de cartes d'entrée
en la salie Pauwels et nous en avons
vu qui portaient des numéros dépas-
sant de loin le nombre des convives,
tels que 340, p. e., truc qui engageait
les hésitants a signer; nombreux aussi
les fonctionnaires qui ont eu la main
forcée diable, on n'aime pas a ètre
mal noté Tout un systèmé de raco-
lage a sévi dans les campagnesdes
chatelains ont obligé leur conseil
(1) II paraïtrait que c'est de l'enthousias-
rae de commande(s).
communal-Iige a assister au banquet
au besoin ils payaient de leur poche.
Demandez-le au marquis d'Ennetières;
on prétend même, mais nous avons
de la peine a le croire, que la ville au
rait payé sous main les frais de nom
breux convives.
Le banquet est fort bien servi, dit
le Moniteur de l flótel de Ville 1 Al-
lons tant mieux
Une exclamation de M. Brunee! de
Kemmel passant un plat a un haut
personnage nous laisse rèveur: voici
les carotles demandées
A noter a la fin du diner un toast
de M. Surmont au roi Léopold II1 Un
petit panégyrique du Congo et de son
souverain les cléricaux en général
congophobes ont dü avaler la pilule.
Plusieurs toasts encoreune ré-
ponse du ministre Begerem un dis
cours deM. De Bruvn distribuant plus
d'eau bénite de cour que n'en contien-
dra jamais le canal de la Lvs-Yperlée.
A 5 heures, les ministres ont pris
le train de Bruxelies. Une compagnie
du 3e regiment de ligne leur rendit
les honneurs.
Pas un cri de Vivent les minis
tres ne se fait entendre. Depart
aussi froid et aussi pénible que Par—
rivée.
Leurs Excellences ont lieu detre
satisfaites 1 1 Elles se souviendront
longtemps du lugubre accueil de la
population yproise.
Comme le gouvernement clérical a
toujours eté hostile a la ville d'Ypres,
nous n'en patirons pas plus qu'aupar-
avant.
La retraite aux flambeaux du soir
promet detre féérique. Journal
d'Ypres du 21 Juillet.)
En effet, la fète eüt été splendide
et unique. ld. du 11 Aoüt.)
Ces deux phrases prouvent que le
Moniteur de l'Hótel de Ville connais-
saitd'avance les détails du cortège.
Nos mattres devaient savoir que la
Katholieke Wacht allait se üvrer a
une manifestation aussi politique qu'~
incongrue; il v avait done prémédita-
tion de leur part quand Bourgmestre
et Echevins invitaient toutes les soci-
élés sans distinction de couleur poli
tique a participer a la retraite aux
flambeaux.
Les épithètes de tartufes et dejé-
suites ne sont pas trop forts pour les
qualifier dans leur scandaleuse atti
tude.
Voici par le menu la petite fète qui
se préparait pour ridicuiiser les soció-
tés neutres ou hbérales qui ont eu la
bonté d'ame de se mettre en frais pour
le cortège aux lumières
La Katholieke Wacht formait un
groupe oü se distinguaient surtout 15
jeunes gens coiffes de chapeaux haut
forme, formant lanterne vénitienne;
ils représentaient l'échec des quinze
candidats libéraux aux élections der-
nières. Puis suivait un immense ber
ceau construit en bois et en papier
dans lequel était couché une grande
poupée représentant le géant gueux
d'Ypres cetle poupée actionnée par
des ressorts devait se redresser au fur
et a mesure que le cortège avangait.
Le matelas du berceau était bourré de
chiffons imbibés de pètrole. A la Grand'
Place on devait mettre le feu au
Geuze Reuze» puis la fine fleur de
la clericanai 11e Yproise allait danser
une ronde autour de l'autodafé en
chantant, parodie sacrilège, le de
Profundis et le Miserere.
D enormes buses en papier devaient
ètre brülées également.
Nous certifions tous ces détails
exacts.
Vous voyez d'ici la tète qu'ailait
faire les libéraux invités par l'Admi-
nistration communale. Cette dernière
qui était au courant de ce qui allait
se passer, n'a-t-elle pas posé la un
trait de goujaterie et d'hvpocrisie
Qu'importe que la petite fète ait ra-
téeque son exécution n'ait pu se
poursuivre jusquau bout! L inten
tion de nos maitres n'en reste pas
moins flagrante
Nombre de jeunes cléricaux ont Ie
toupet de se vanter maintenant de ce
qu'ils allaient faire, si ce maudit
temps n'avait derange leurs plans.
Quelle pluie torrentielle, mes frères
en un cl in d'oeil, lanternes vénitien-
nes, flambeaux, torches, buses, ber
ceau, tout a éteenf'oncé, souillé, rati-
boisé
Quelle débandade Les Blauive
Koussen s'enfuyaient tandis que la
musique communale jouait encore
jeux, sont payés pourcela, criaient-
ils nous faisons grève
On avait pourtant tant prié a l'école
S' Michel pour qu'il fasse beau Di
manche passé Dieu est resté aussi
inexorable qu'il y a six ans quand les
élèves de la même école intercédaient
anprès de Lui pour que le festival or-
ganisé par i'Administration libérale
tut abondamment arrosé.
O prières charitables, inexaucées,
hélas 1
Aussi, comme nous l'avons déja dit
en commengant, le Ciel a écopé d'une
jolie bordée d'injures 1
Pardonnez a cette cléricanaille,
Seigneur elle ne sait pas ce qu'elle
fait
Médailles cominémorafives.
Pour perpétuer le souvenir de cette
bien belle fète, tous nos conseillers
communaux ont regu une grande
médaille commémorative en argent.
On ne pouvait faire moins
11 serait regrettable qu'on n'en en-
voie pas aux deux ministres pour
leur permettre de se rafralchir de
temps en temps la mémoire.
La garde civique.
On sait qu'au premier vote, la Gham
bre avait rejeté plusieurs dispositions
proposées par le gouvernement quant
a cette fameuse réorganisation de la
garde civique mise en avant pour en-
terrer toute réforme militaire.
Elle avait entre autres repoussé Par
tiele 97, instituant des manoeuvres
d'ensemble aunuelles pour la garde
civique.
Au 2e vote (le 3 Aoüt), M. Schollaert
est revenu a la charge et a proposé un
article 97bis, rendant les manoeuvres
d'ensemble facultatives et stipulant
que les chefs de la garde pourront dési-
gner les hommes qui y prendront part.
C'est en plein ie régime de l'arbitraire,
c'est plus mauvais que ce qui avait été
rejeté au premier vote.
Pour décider Ia Ghambre a, avaler la
pilule, M. Schollaert a posé, non la
question de portefeuille on l'aurait
sans doute iaissé partir sans regret
mais la question de cabinet. L'article
97bis a été voté.
G'est une véritable violence que le
ministère a fait a samajorité, lui en-
levant, comme Pa dit M. Maenhaut le
lendemain, la liberté du vote.
Or, d'après le ministère, c'est paree
qu'il aurait dü faire pareille violence a
quelques membres de la droite qu'il a
renoncé au service personnel et a la
réorganisation de i'armée. Pareille
question de première importance
pour la sauvegarde de notre nationa
lity ne valait pas que le ministère
posat la question de cabinetet il la
pose pour une réorganisation boiteuse
et incomplète de la garde civique, qui
ne pourra jamais jouer, en cas de né-
cessité, qu'un röle, utile certes, mais
absolument secondaire.
Comédie qui ne diminuera pas
par la responsabilité du ministère et ne
le réhabilitera pas devant les Beiges
qui ont quelque souci de l'honnêteté
politique. pH. de C.
P.S. Après le vote des crédits extra-
ordmaires et de quelques autres pro
jets de lois, la Ghambre s'est ajournée
au 12 Octobre. En tête de l'ordre du
jour figurera la loi sur la personifica
tion civile des syndicats.
Au Sénat, une proposition d'ajour-
nement a Octobre de la loi sur la garde
civique a été repoussée.Il est probable
que le ministère arguera des vacan-
ces de la Ghambre pour obtenir le vote
en bloc de la loi. Le tour sera joué
des maladies du nez et de la gorge.
Premiers Succès en Belgique.
La guérison d'un officier supérieur.
Parmi les prerogatives qui incombent a la
presse, il n'en est pas de plus douce que cel Ie
qui consiste a propager la bonne nouvelle, a
apporter l'espérance et la consolation a nos
semblables. Et cette prerogative devient un de
voir lorsque la bonne nouvelle n'est plus sim-
plement I expression d'une compassion vague,
mais l'annonce d'un bienfait précis, étayée par
des fails qui éloignent, formellement, pour
l'avenir, toute crainte de fausse joie ou de de
ception.
On sait que l'lnstitut Drouet possède a Lon-
dres, ainsi qu'a Bruxelies, un établissement
médical identique a celui de Paris, qui s'est
fait une réoutation européenne. Et dermère-
ment le Figaro, constatant la valeur d'une
métbode appréciée si justement par le corps
médical francais, prédisait d'éclatants succès,
de grands triomphes thérapeutiqnes en Belgi
que.
Mais il faut avouer que les premiers résul-
tats ont dépassé les prévisions, les espérances,
et les guérisons que Ton signale de toutes parts
affirment une fois de plus l'excellence de la
médication créée en 1888 par le docteur
Drouet, aujourd'hui décédé.
Le cadre étroit réservé a eet article ne per
met pas de citer un grand nombre de ces
guérisons toutefois, les malades liront cer-
tainement avec une véritable émotion le té-
moignage ci-après émanant d'un officier supé
rieur pensionné du gouvernement Beige.
Le 13 Aoüt, écrit M. L..., je sortis de chez
moi pour me rendre au centre de la ville. Je
n'avais pas fait cent pas que je ressentis un
grand vide dans la tête, comme un vent frais
quiy aurait circulécela me faisait grand bien,
et, chose qui ne m'était plus arrivée depuis
bien des années j'entendais résonner mon
pas sur le pavé de la rue toute la soirée, ce
bien être continua sans interruption puis, je
m'endormis comme un bienheureux Et, je
l'étais réelletnent, car j'étais guéri, Toutefois,
dans l'incertitude réelle d'une aussi grande
surprise j'ai continué la cure. Aujourd'hui que
le doute n'est plus possible, je ne sais quelle
expression employer pour vous remercier de
votre brillanie et généreuse cure. Ainsi done
en 17 jours, j'ai été guéri de la plus grave et
terrible infirmité qui existe dans la nature hu-
maine la surdité. Que de joie, que de bon-
henr et de félicité en un jourEt aussi que de
remerciements je vous dois pour tout le bien
que vous m'avez fait. Grand merci du plus pro
fond de mon cceur
Signé L...
Lieutenant-colonel pensionné a Liège.
A cette lecture, i! semble, n'est-il pas vrai,
que l'on assiste a la fuite progressive du mal
et que l'on ressent peu a peu soi-même l'influen-
ce salutaire et les bons effets du traitement.
Qu'ajouter a ce témoignage A cöté du mérite
professionnel imputable a l'lnstitut Drouet, il
y a également mérite moral pour ceux qui se
font amsi les propagateurs de la bonne uouvel-
le et estiment que leur devoir est d'apporter
les mêmes espérances, les mêmes joies ceux
qui ont eu semblable souffrance et pareils dé-
sespoirs.
P. S. L'établissement créé par l'lnstitut
Drouet, a Bruxelies, est situé 147, rue du
Tróne, et fonctionne de la même manière que
celui de Paris. Toutes les personnes qui en
font la demande repoivent gratuitement le
Journal de la surditédes maladies de la gorge
et du nez, qui traite de la méthode Drouet et
publie un grand nombre de guérisons, ainsi
que le questionnaire au moyen duquel les ma-
lades peuvent prendre une consultation, qui
est également gratuite.
Le Gonseil communal de Maldegem
vient de voter a l'unanimité l'applica-
tion du minimum de salaire dans deux
adjudications de pavage d'une impor
tance de 174,244 francs.
Les salaires minima ont été fixés
comme suit
lailleurs de pierres n n Ko nor h
Paveurs et mapons P P
Aides et ouvriers
terrassiers 0,18 0,32
Demi-mapons, etc. 0,20 0,35
Demi-ouvriers terras. 0,10 0,18
Ouvriers voituriers
par journée de 10 h. 2 francs. 3 francs.
(Revue du TravailJuillet 1897.
Extrait d'un rapport présenté a.u
Gonseil provincial de Liège sur l'apph"
cation du minimum de salaire aux ad
judications publiques
On peut conclure des résultats
d'adj indications produits avec les
a éclaircissements nécessaires, que la
R.-L. RENAULT.
Travail Travail
ordinaire. extraordinair6