lTnion fait la force. Journal libéral démocratique d'Ypres et de FArrondissement Vrijzinnig volksgezind weekblad van leperen en van het Arrondissement La banqueroute de Fécole neutre. Sa Hied i, 21 Aoüt 1897 5 centimes le numéro. 5e année. 42. Les pensions des employés et ouvriers de l'Etat. PRIX DE L'ABONNEMENT Par an 3 francs. Par an £3 fr. 50. Annonces 10 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. -v.1 ie fdumedi,. ¥er schijnende des Zateedags. Le 13 Juillet 1897, M. Bertrand a déposé a la Chambre un projet de loi revisant les lois actuellement en vi- gueur sur les pensions civiles et ecclé- siastiques. La réforme essentielie proposée par M. Bertrand consiste dans l'assimila- tion compléte des ouvriers aux fonc- tionnaires et employés, tant au point de vue des pensions de retraite qu'a celui des pensions pour veuves et or- phelins. Actuellement, les pensions de re traite des fonctionnaires et employés de l'Etat leur sout payés par le trésor public sans frais pour les intéressés. Des retenues sont faites sur leurs trai- tements au profit de la caisse des veu ves et orphelins. En ce qui concerne les ouvriers, des retenues sont faites sur leurs salaires, au profit de leur caisse de retraite et de secours, tant pour leur assurer une pension de retraite que pour constituer une pension a leurs veuves et orphe lins. L'inégalité que la loi consacre entre fonctionnaires et employés d'une part, ouvriers d'autre part, ne se justitie nullement ce n'est pas d'aujourd'hui d'ailleurs qu'elle a frappé des mem bres de la Cbambre. Aux ouvriers, dit M. Bertrand dans les développements de son projet de loi, cette catégorie d'agents dont le travail est particulièrement pénible et ingrat, dont l'existence est des plus précaires, on ditVous aurez une pen sion, mais c'est vous qui la payerez alors qu'aux fonctionnaires et em ployés, dont la situation est relative- ment prospère, ces mêmes pensions sont accordées gratuitement par l'Etat. C'est la une injustice flagrante, qui n'a déja que trop duré. Cette injustice fondamentale se com- plique d'autres encore. Prenons pour exernples, dit le Peuple, un employé et un ouvrier gagnant l'un et l'autre 1,200 francs par an et comptant Fun et l'autre 44 années de ser vice. Les pensions brutes s'élèvent pour l'employé a 870 francs, pour l'ouvrier a 852 francs. Rien a dire n'est-ce pas Seulement, si les taux bruts sont les mêmes ou a peu pres, il n'en est pas ainsi des taux nets. Pour bien différencier les ouvriers d'avec les fonction naires, pour bien montrer que les premiers sont d'une essence inférieure, l'on ajoute cette petite clause restrictive Le montant des pensions (pour les ouvriers) ne peut ex- céder la moitié du salaire, ni une somrne déterminée, celle de 500 fr. dans l'exemple que nous citons. Pour les employés le maxi mum équivaut aux trois quarts du traite- ment, si bien que la pension nette de l'em ployé se maintient a 870 francs, tandis que celle de l'ouvrier se réduit a 500francs Supposons maintenant que l'employé n'ait que quarante années de service et 1,000 francs d'appointements. Sa pension s'élèvera néanmoins a 666 francs, c'est-a-dire que tout en ayant quatre années de service de moins que l'ouvrier et un traitement infé rieur de 200 francs, sa pension est plus élevée de 33 p. c. que celle de l'ouvrier Le projet de loi met fin a ce joli système en ordonnant la revision des pensions des ouvriers d'après les taux qui servent de Administration et Hétlacüon rue dc Dixmude, 51, Yprcs. base a la liquidation des pensions des fonc tionnaires et employés. Le projet de M. Bertrand augmente quelque peu le taux de la pension des agents que les infirmités contractées au service, mettent bors d'état de con- tinuer leurs fonctions faible récom- pense, dit M. Bertrand, pour ceux qui se sont dévoués a la cbose publique au mépris de leur santé. M. Bertrand demande aussi l'abais- sement a 55 ans au lieu de 60 de l'age auquel fonctionnaires, employés et ouvriers peuvent réclamer ieur pen sion, pourvu qu'iis aient a eet age trente années de service. II voudrait aussi que les années de service confé- rant des droits a la pension comptas- sent a partir de 17 ans, au lieu de l'age actuel de 21 ans. Les mesures précédentes augmente- raient les charges de l'Etat. M. Ber trand en propose une qui serait une compensation partielle, quoique insuf- fisante l'abaissement a 6000 fr., au beu de 7500 fr., du maximum de la pension des fonctionnaires. Sous le ré gime de la loi de 1849, ce maximum était de 5000 fr. par la loi du 10 Jan vier 1886, le gouvernement actuel l'a porté a 7500 fr., pour le niettre en rapport avec l'augmentation des trai- tements. 11 nous parait que 6000 fr. de pension peuvent être suffisants pour des fonctionnaires qui, ayant joui pendant de nombreuses années de traitements de dix a douze milleirancs, ont certes pu faire quelques économies. Pour ce qui concerne les caisses des veuves et orphelins, M. Bertrand prend encore pour principe 1'assimilation des ouvriers aux fonctionnaires et em ployés, Actuellement, le taux de la pension d'une veuve de fonctionnaire est de 20 p. c. du traitement moyen, plus 1 p. c. pour cbaque année de service, au-dela de dix. Pour une veuve d'ouvrier, le taux est encore de 20 p. c., mais le pour cent supplémentaire n'est compté que pour les années de service au-dela de quinze soit une difference de 5 p. c. au détri ment de la veuve d'ouvrier encore la pension de cette dernière est-eiie limi- tée d'un maximum qui varie selon le salaire du mari défunt. Pour que la veuve ait droit a une pension, il faut, pour les fonctionnai res, que le défunt ait eu cinq années de service et une année de mariage pour les ouvriers, que ie défunt ait eu quinze années de service et cinq années de mariage. L'orpheliu du fonctionnaire jouit de ia pension j usque 18 ans, celui de l'ou vrier jusque 13 seulement. Le fonctionnaire ou employé démis- sionnaire démis ou révoqué peut con- server a sa femme et a ses enfants leurs droits éventuels a la pension, en conti nuant a contribuer a la caissecette faculté est refusée aux ouvriers qui se trouvent dans l'un de ces cas. Quel que soit l'age de sa femme, le fonctionnaire lui assure une pension, disproportion d'age considerable don- nant lieu a des retenues supplémentai- res. Si au contraire, la difference d'age entre un ouvrier et sa femme atteint 25 ans, la femme perd tout droit a la pension elle peut tout au plus obtenir un secours qui, au maximum, se renou- vellera pendant quatre ans et atteindra 60 fr. par trimestre. Toutes ces inégalités constituent d'injustifiables injustices ie projet de M. Bertrand a pour but de les taire disparaitre. (Jette importante réforme augmen- tera évidemment les charges des cais ses des veuves et orphelins. Pour y sub- venir, M. Bertrand propose un système de retenues progressives sur les traite ments et salaires, mettantsur iemême pied mariés et célibataires. Dans 'ce système, les retenues sur le salaire des ouvriers ne seraient pas modifiées les employés de 1,000 a 2,000 f'r. paye- raient, les célibataires 1 p. c. en plus, les mariés 1 p. c. en moins. Les em ployés et fonctionnaires a traitement plus élevé subiraient de plus fortes retenues qu'actuellement. D'ailleurs, la situation de certaines caisses des veuves et orphelins, de celle du département des cbemins de fer entre autres, nécessitera bientöt une élévation considérable du taux des retenues. II résulterait d'un rapport des fonctionnaires compétents du dé partement des chemins de fer, que les retenues actuelles devaient être unifor- mément augmentées de 3 1/4 a 3 3/4 p. c. pour que la caisse put continuer a faire face a ses charges croissantes. Dans le projet de M. Bertrand, ce sont les gros traitements qui suppor- teraient seuis l'augmentation des char ges. Les fonctionnaires dont le traite ment dépasserait 2000 fr. payeraient done, en fin de compte, une partie de la pension des veuves d'ouvriers. Le contraire est vrai actuellement les ouvriers, par suite des inégalités énon- cées plus haut, payent une partie des pensions des veuves de fonctionnaires. Mais le renversement de la situation actuelle ne nous parait pas être une solution juste et rationnelle de la diffi- culté. Au surplus, M. Bertrand prescrit a l'Etat, dans son projet, d'accorder aux caisses des veuves des subsides annuels a concurrence de ce qui serait néces saire pour assurer i'avenir et le fonc- tionnement régulier de ces caisses. Tel qu'il est, le projet de M. Ber trand est inspiré par un principe inat- taquable l'égalité, au point de vue des pensions, entre fonctionnaires et ouvriers. A ce titre, nous avons cru utile de le signaler. Ph. de O. C'est devenu une habitude indéraci- nable chez certains cléricaux de faire de l'école neutre le bouc émissaire de tous les maux de notre époque. Dans la dernière discussion du budget de l'in- struction publique, M. Woeste s'est encore payé ia fantaisie de prétendre qu'en France, l'école neutre est res- ponsable de l'accroissemeut de la cri- minalité. Nona avons alors protesté contre cette thèse et nous avons fait ressortir les contradictions du langage même de M. Woeste. L'occasion se présente de revenir sur la question. Nous lisons ce qui suit dans VEducation laïqueun journal pé- dagogique francais Que sont devenus les millions d'é- ièves qui, depuis 1882, ont passé par l'école laïque Combien en a-t-elle déclassé ou dépravé II serait inté- EENDKACHT MAAKT MACHT. ressant de le savoir, et, a un point de vue tout spécial, de comparer les résul- tats de cette vaste enquête avec les statistïques sur la criminalité. Mal- heureusement cette enquête est impos sible nos adversaires le savent bien. et ils en profitent pour essayer d'accré- diter leurs affirmations auxquelles il semble qu'on ne puisse opposer que des affirmations contraires. Mais une enquête, tres possible celle-la, qui porterait sur les élèves pourvus du certificat d'études primai- res, c'est-a-dire, sur ceux qui, grace a une scolarité plus longue, a une assi- duité plus constante, ont subi le plus fortement l'empreinte de l'école laï que, une telle enquête ne serait-elle pas même plus probante Elle a été faite pour l'arrondisse- ment de Draguignon, et voici les résul- tats qu'elle a donnés De 1878, date du premier examen dans le Var, a 1894 inclus, il a été délivré 1,458 certificats aux gargons et 678 aux filles, soit 2,136 diplömes. n Sur ce nombre, 124 gargons et 43 filles sont devenus fonctionnaires ou em ployés de l'Etat, des départements ou des communes, soit 167 au total ou 7,8 pour 100. Dans ces 167 fonctionnaires, nous comptons 63 instituteurs, 38 in- stitutrices et 13 prêtres, que nous ne comprendrons pas sans doute, au rang des déclassés. ii 75 gargons ont suivi la carrière militairequelques-uns sont déja offi ciers. Les employés de bureau (clercs de notaire, d'avoués, commis de magasin, voyageura de commerce) sont 142, soit 122 gargons et 20 filles, appartenant aux centres les plus importants de l'arrondissement. n 21 diplómés ont pris une profession libérale (avocat, avoué, notaire, huis sier, médecin, pharmacien, géomètre). n 4 filles sont entrées dans les con- grégations religieuses. ii Mais la masse, la grande masse des candidats venus des communes rurales surtout, s'est tournée vers les profes sions manuelles ou est restêe fidéle a la terre et au foyer familial. On compte, en effet, parmi les gargons, 1,125 arti sans ou cultïvatèursc'est-a-dire 76,1 pour 100 notons que 619 ont suivi ia profession paternelle. ii Quant aux filles, elles sont deve- nues, au nombre de 278, couturier es, repasseusesblancMsseusesdomestiques, etc. 321 sont restées a la maison pa ternelle en qualité de ménagèrescela fait un total de 599, soit 88,3 pour 100 i? II est facile de voir que l'instruc- tion laïque et obligatoire ne fait pas beaucoup de déclassés. n Mais les dépravés les crimi- nels m Eh bien les voicisur ces 2,136 élèves pourvus du certificat d'études, 2 seulement ont subi des condamna- tions judiciaires Or, l'un est sorti des écoles en 1881, un an avant que Dieu fut cbassé de l'école et le second, en 1883, un an après. Voila des chifïres qui renversent les théories de M. Woeste. Ils ne convain- cront aucun clérical, évidemment l'entendernent de ces gens-la est fermé a la vérité quand elle est contraire a leurs iutérêts. Mais ils prouveront une fois de plus que i'affirmation de faits faux est resté un moyen d'argumenta- tion favori de nos adversaires, surtout POUR LA YILLE, POUR LA PROVINCE, assmMgess -casEissa Pour les annonces de France et de Beigique [excepté les deux Flandresis'adresser a l'Agence Havas, Bruxel. iffjftlrtii. les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris agence de la Bourse.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 1