m Journal libéral démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement Vrijzinnig volksgezind weekblad van leperen en van het Arrondissement Les cléricaux peints par un prêtre. Samedi, Aout 1897 5 centimes le numéro. 56 an nee. N° 45. 9 La réparation des accidents du travail en Belgique. PRIX DE L'ABONNEMENT Par an 3 francs. Par an fr. SO. Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. ie Haniedi, Verschijnende den Zaterdags. LTJNION 'FAIT LA FORCE. Administration cl Redaction ruc de Dixmude, fii Nous avons déja eu ['occasion de faire connaltre a nos lecteurs l'abbé Charbonnel, un prêtre francais re- marquable par la largeur et l'indé- pendance relative de ses idéés. Un de ses articles, reproduit par la Flanclre libérale, a eu l'heur de dé~ plaire au Bien public qui, fidéle a la méthode cléricale, y a répondu par des gros mots et par l'afïirmation que M. l'abbé Charbonnel avait encouru les censures ecclésiastiques. L'abbé Charbonnel a riposte par une lettreéloquenteetcinglante adres- sée a laFlandre Libérale. En voici les principaux passages La Flanclre libérale m'avait fait l'hon- neur, il y a quelques semaines, de repris- duire l'un de mes articles de 1 'Eclair. Cela n'a pas été agréabie au Bien public, et c'est pour moi une raison de plus de me féliciter et de vous remercier. Je sais mon monde clerical. En vériié, ii est telles gens que je serais bien désolé de ii'avoir pas pour adver- saires. Mais aussi je voudrais tenir pour mon droit strict, quand j'ai exprimé quelques idéés plus ou moins justes et que je n'ai in- sulté personne, d'exiger qu'on discute ces idees et qu'on ne m'insulte pas. Ce serait pareillement votre pretention, j'imagine. Seulement nous avons affaire a una caste singuliere qui, ayant le privilege, Ia posses sion, le monopole de la vérité, n'a pas a se soucier d'idées, et qui, représentant sur terre l'autorité de Dieu lui-même et tous les dogmatismes dont Dieu passe pour garant, établit sans gêne les moeurs de l'anathème ou bien on fait ce qu'on peut de l'iri- sulte. Certes, en constatant et otudiant des faits sociaux, je me gardai bien d'incriminer les personnes. Je ne nommai pas un marguil- lier. Eh bien, braves cléricaux, vous n'avez eu pour toute réponse que de pareil- les misères Crier tout de suite a ceux qui ne pensent pas conime vous qu'ils sont de la pourriture, ne peut sembler une bien glo- rieuse réplique. De pourriture, vous en êtes une autre Ca continueraitainsi, longtemps, pour peu que vous y teniez. A vrai dire,, il y a une étrange tristesse dans cette nécessité oü jen viens toujours de m'avouer que de tous les milieux, c'est un certain milieu catholique qui a le plus d'insouciance, d'incapacité dédaigneuse, d'horreur et peut-être de baine pour l'Idée. Aucune noble discussion n'est possible avec des adversaires dont le catholicisme s'est exaspéré en cléricalisme. L'accoutumance des solutions toutes faites, des credo forcés les a rendus comme hostiles a l'intellectua- lité libre qui sans cesse se renouvslle. Its ont le Pape ,1'infaillibilifé, la hiërarchie épisco- pale, la communion avec Pierre, chef vi sible de l'Eglise pour se faire une opinion. En dehors de ca, les idéés leur seraient plutot gènantes. Demandez-leur ce qu'ils pensent en politique, en sociologie et même dans les questions scientifiques ils ne chercheront pas, ne réfléchiront pas, mais s'en remettront a des chefs. Et des que ceux-ci auront parlé, il n'y aura qu'a passi- vement les croire, sur parole. La mort intel- lectuelle dans la servilité Et ce sont ces gens sürs de tout sans rien savoir, soumis a l'autorité sans nul égard pour la pensée, qui finissent invariablement par opposer a leurs contradicteurs, non pas des raisons, mais des anathèmes et la vi- laine monnaie des anathèmes gros mots, menaces, reclamation de mesures discipli- naires, invectives violeutes ou ridicules. Depuis que j'ai eu cette outrecuidance de rappeler dans l'Eglise qu'il y a un libéralisme religieux et même un catholicisme libéral ou social, je n'ai jamais, jamais lu deux lignes oü l'on eüt intellectuellement com- battu mes audaces et réfuté mes hérésies. Ou n'avait rien a dire done on s'est faché. On m'a renvoyé a des évêques de ci ou de la, qui, les malheureux ont été bien embar- rassés de découvrir par quelle hérésie me prendre. Passe encore pour des insultes et mena ces, puisque c'est la seule defense des cléri caux en fureur. Mais les cléricaux d'aujouid hui ne laissent pas périmer ia tra dition des jésuites de Pascal. Quel est le malotru calomniateur de sacristie qui, dans le Bien public, entortille ties insinuations en ce qui concerne ma vie Jusqu'a présent, parmi tant de polémiques et de chicanes rapetissées, pas un de la meute aboyante qui s'est acharnée contre tnoi n'a osé, en France, dans un coin de journal ou de salon, toucher a ma vie. Et les fameux chefs ecclé siastiques a qui on en appelle si souvent, pourquoi done ne l'ont-ils pas fait Que n'ont-ils mis tin a une campagne qui les de range, en ine frappant pour des motifs pri- vés C'est, apparemmeiit, qu'ils ne les ont pas, ces motifs. L'éternel jeu de perfidie, dans un certain monde d Eglise, est de perdre les idéés en perdant les hommes. Je savais bien ce que je faisais, quaud j ailai droit aux haines et aux rancunes. N'ayez crainte, j'avais les mains propres. On no m'a pas frappé, paree qu'on ne l'a pas pu sans injustice, et parce que l'injustice eut été hardiment dénoncée, cttte fois, devant le public. Et il me faudrait maintenant subir lasouillure des baves qu'on sacristain érucle en une feuille cléricale de Belgique Contre ca il y a le mépris, le mépris du geste qui écrase ca sous le pied et le pousse a la boue de la rue. Ceci fait, cléricaux, recommen- cez Le Bien public a dit que j'avais encouru les censures ecclésiastiques Je n'ai ja mais été condamné. Aucun article, aucun livre de moi n'a été condamné. Je n'ai done jamais encouru les censures ecclésiasti ques Je puis infliger aux cléricaux du Bien public, trop pressés de prendre ieurs désirs pour des réalités, le démenti le plus catégorique. Et dans démentir il y a men- iir. Le Bien public a menti. Pour en finir avec la question de fait, disons que le Bien public, cinglé de maitresse fagon, comme on vient de le lire, a répondu par un ereinte- ment de l'abbé Charbonnel, boude d'injures naturellement. Mais il a avoué son incapacité de démontrer que l'abbé Charbonnel avait été cen sure par ses supérieurs. II est done avéré que, pour perdre un prêtre, le Bien public, organe de i'évêché de Gand, a eu recours a une affirmation caiomnieuse. L'abbé Charbonnel nest pas Ie pre mier a souffrir de pareils procédés. Do lout temps its ont constitue et constituent encore le fond de la polémique des journaux cléricaux de tout format. Ce qui est piquant, c'est de voir qu'un prêtre, dés qu'il a quelque peu d'independance, en arrive bientot a apprécier comme les libéraux la fagon de penser et de polémiquer des cléri caux. Ce que dit l'abbé Charbonnel a ce sujet a été dit des centaines de fois par les journaux anli-cléricaux mais ces vieilles vérités gagnent encore a sortirde la bouche de quelqu'un qui élevé dans le temple, en connait les détours. Ph. de C. La réparation des accidents du tra vail a été difiérerament étabiie dans les pays dont les Parlements ont été saisis de ia question. Plusieurs ont assuré la réparation des accidents par un système d'assu- rances obligatoires ainsi l'Allemagne (depuis 1884), l'Autriche (1887), la Nor- wège (1894)ia question est résolne dans le même sens en Suisse (1896). Eu France, un projet de loi organisant i'assurance contre les accidents a été voté par la Chain bre des députés en 1893, mais depuis lors elle fait ia na vette entre ie Sénat et la Chambre sans qu'une solution intervienne. En- tin, en Hollande, en Danemark, en Süède, dans ie Grand Duché de Lu xembourg, en Italië, des projets de loi sur ie même sujet sont déposés. En Kussiè même, I'assurance existe pour l'industrie mmière. D'autres pays ont cherché la solution dans un autre sens dans l'extension de ia responsabilité patronale. La Chambre des Communes, en Angleter- re, a voté au commencement de Juin dernier une loi déposée par le gouver nement le 5 Mai, fixant les indemnités auxquelles les ouvriers auront droit, de ia part des patrons, en cas d'acci- dents survenant a raison et dans le cours du travail. Les Cortes espaguoles sont aussi saisies, depuis 1894, d'un projet de ioi éteudantia responsabilité patronale mais elies l'ont enterré. On sait qu'en Belgique les accidents du travail ne donnent lieu a réparation par le patron que si l'ouvrier démon- tre que i'accident n'est pas du a sa propre imprudence la preuve en est presque toujours trés difficile, les té- moins ayant souvent lieu de craindre pour leur pain quand leur témoignage est défavorable au patron. Le renversement de la preuve le patron prouvant que I'accident est dü a i'imprudence de la victime a été souvent réclamé. Mais ii est peu pro bable que la solution soit cherchée dans cette direction. Le Conseil supé rieur de l'industrie est saisi d'un avant- projet instituant I'assurance obliga toire, et cette solution a les préférénces du gouvernement. Mais l'initiative privée a cherché a suppléer a l'inaction du pouvoir légis- latif. Des sociétés d'assurances ont or- ganisé un service d'assurances contre les accidents certames administra tions provinciates et communales ont inscrit dans les cahiers des charges des adjudications publiques relevant d'el- les une clause obligeant les entrepre neurs a assurer leurs ouvriers contre les accidents Pour tous les ouvriers que leurs pa trons n'ont pas assuré, les accidents du travail seraient la source de la plus noire misère (tout au moins jusqu'a ce que la responsabilité patronale ait été judiciairement étabiie), sans 1'inter vention d'une oeuvre due encore a l'ini tiative privée la caisse de prèvoyance et de secours en faveur des victimes des acci dents du travail. EENDRACHT MAAKT MACHT. Créée par la société royale des Sau- veteurs de Belgique, elle est placée, depuis la loi du 21 Juillet 1890, sous le patronage et la surveillanee de l'Etat. Les Chambr -a lui accordent un subside annuel qui s'est élevé pour 1895-96, a 110,000 fr. Les autres ressources sont constituées par les revenus de sommes données a la caisse avec obligation de les capitaliser, de dons des particuliers et d'allocations des provinces et des communes. Le rapport dn Conseil d'administra- tion de la caisse pour l'exercice 1895- 96 (le dernier écoulé) a été publié au Moniteur du 20 Aoü't. Nous en ex- trayons quelques chiffres. 1°) Secours accordés. Voici le tableau des secours accordés par la caisse depuis qu'elle fonctionne (10 Novembre 1890) 1890-91 3-867 2-667 fr. 96-510 fr. 36,19 1891-92 4-066 5-409 120-660 35,40 1892-93 5-666 4-863 161-965 33,30 1893-94 5-934 4-420 135-224 30,59 1894-95 6-630 5-606 176-364 31,46 1895-96 8-356 6-413 221-406 34,52 II y a done progression continue et importante dans la somme des secours accordés par la caisse, et cette progres sion coatinuera a mesure que l'exis- tence de la caisse sera plus générale- ment connue. Le rapport prévoit done un accrois- sement continu des charges de la caisse Les besoins de la caisse dependent du nombre de cas d'intervention et du taux moyen des secours. L'augmentation du nombre de se cours accordés s'élève a 800 pour l'exercice écoulé cette maj oration est normalenous devons la prévoir encore pour l'année qui commence. Quant au taux moyen de nos se cours, il s'est élevé a 34 fr. 52 c. pour l'exercice clóturé il dépasse celui de l'année précédente, affecté pendant plusieurs mois par l'épuisement de nos ressources, maïs il n'atteint même pas le chifire correspondant de nos pre miers exercices. L'expérience nous a appris qu'on ne pourrait, sans rendre nos allocations trop insuffisantes, abais- ser le secours moyen au-dessous de 35 fr. environ ce taux ressort, en effet, de la longue application d'un barême dont un exemple montrera la grande modération a un ouvrier incapable de tout travail pendant six semaines, ayant une femme et deux enfants en bas-age, ne possédant aucune ressource et ne recevant aucune assistance, ce barême alloue environ 1 fr. par jour de chömage. 2°) Budget pour 1896-97. A. Charges de la caisse. Total des secours accordés en 1895-96. fr. 221-406 Maj oration pour 800 se cours a 35 fr. en moyenne 28-000 Frais généraux, 4-500 Total fr. 253-906 B. Ressources. Intérêt des fonds capitali- sés. fr. 73-107 Allocations des provinces et des communes et dons des particuliers (chiifre de 1895-96). fr. 125-000 Total fr. 198-107 POUR LA VILLE, POUR LA PROVINCE, Pour les annonces de France et de Belgique [excepté les deux Klandresjs'adresser a VAgence Havas, Bruxel- les, rue de la Madeleine, 32, et a Paris agence de la Bourse. Exercice. Nombre Nombre Somme Secours d'acci- de totale moyen. dents secours distribuée. signalés. accordés.

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1897 | | pagina 1