Nos Monuments. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Journal liberal démocratique d'Ypres et de F Arrondissement Samedi, lr Janvier 1898. 5 centimes le numéro. année.IV s 7-8. S^araissmtl ie Hmnedi, l'union fait la force. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la yille, Par an 3 francs. pr la province, Par an fr. 3-50. ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires: 1 fr. la ligne. Nous nous proposions d'examiner avec nos lecteurs Ie travail peu sórieux, commeon a pu s'en convaincre a première lecture du baron Surmont de Volsberghe, sénateur et bourgmestre d'Vpres, sur Nos Monuments. Mais M. Arthur Merghetynck, étant direetement mis en cause, avail, a raison de cette circonstance comme de sa compétence spéciale, tous les droits a la priorité d'une réplique. Nous avons la bonne fortune de pouvoir publier la réfutation que M. Arthur Mer- ghelynck oppose au rapport de M. Surmont a M. Ie Gouverneur. Nos lecteurs en apprécieront la valeur et sau- ront gré a M. Arthur Merghelynck de la gra- cieuseté qu'il a eue de leur donner la primeur de son important travail. A Monsieur le baron Surmont de V olsber^he, Sénateur et Bourgmestre de la vil ïe d'Ypres. Vous avez jugé bon, lors des explications qu'on vous a demandé de fournir en réponse a mon rap port sur la situation rétrospective et actuelle des monuments a Ypres, (rapport que vous avez regu par l'intermédiaire de M. ie Gouverneur), non seu- lement de faire grand état de votre prétendue réfutation en séance du Conseil communal du 6 Novembre dernier, maïs de la faire imprimer in- extenso en supplément au Journal J Ypres du 4 de ce mois et puis en brochure. Je n'ai pas a me plaindre de vos procédés, car votre travail n'est nuliement élaboré, contraire- ment au mien, dans l'intérêt des questions en jeu, mais uniquement pour tacher de me rendre ridi cule en haut lieu et aux yeux de mes concitoyens. II me sera ainsi donné de me défendre contre vos attaques etdedémasquerles intentions maiveillantes a mon égard, qui foui'millent dans votre factum, dont la lecture prouve, une fois de plus, que le proverbe latin Ne,, sutorultra crepidam est toujours vrai. En efl'et, il est d'un bout a l'autre, une atta que continuelle de ma personne, a tort et a travers et a propos de tout. Vous m'y nommez tout le temps esthete, bon esthète, excellent esthete, sur un ton railleur que, heureusement, on voit s'appli- quer fort rarement dans les correspondances admi- nistratives. Vous voulez ainsi, en même temps que me houspiller, contester les caractères sérieux de mon rapport, et faire par la la legon a l'Autoritó supérieure, qui se permit, sans vous en demander la permission, de déroger aux habitudes, en intro- duisant dans l'administration un élément nouveau. Votre travail demande évidemment une réponse et je tacherai d'être aussi bref que possible. Au préambule vous y dites que je n'ai été con- sulté que sur l'état dans lequel se trouve l'église Saint Martin, que j'ai ajouté a ce premier point les observations au sujet des autres constructions de la ville, et quej'aurais ainsi mauvaise grace, pour diminuer ma responsabilité, a me réfugier derrière une demande qui m'a été faite. J'ai a vous répondre a cela, que j'étais libre, je pense, d'arranger ma besogne comme bon me sem- blait. Quant a la responsabilité de mon oeuvre, je Passume tout entière et je n'ai jamais eu un instant l'intention de me soustraire a cette obligation, en opposition a tant d'autres qui, a tout bout de champ, retirent leur épingle du jeu. D'abord, vous continuez a soutenir que mon rap port était anonyme pour vous et que ce n'est qu'a, la suite de ma lettre ouverte du 21 Juillet dernier, que vous en avez connu l'auteur. Eh bien vous vous faites illusion. Voici pourquoiLe Lundi 3 Mai dernier, dans la séance mensuelle de la Société d'Archéologie de Bruxelles, il a été donné lecture de mon travail. En votre qualité de membre efi'ectif de la dite Société (annuaire 1897, page 122), vous avez été convoqué, comme moi, par un billet donnant l'ordre du jour détaillé de la séance. Ce fait ne yous a jamais per mis de douter un seul instant du nom de l'auteur du travail sur les Monuments d'Ypres, envoyé a votre administration. Quant a mon rapport qui renferme, suivant vous, une fouie d'inexactitudes et d'attaques fausses, injurieuses, calomnieuses même et d'insinuations de tout genre, tous gros mots que vous avez pro- noncés au Sénaö, enceinte oüon n'a pas l'habitude de se servir de pareil vocabulaire, le public appré- ciera. I)u reste les épithètes que vous appliquez a mon travail, sont tout a fait gratuites, car il est évi dent que, s'ii y avait eu la moindre prise vous n'eussiez pas manqué votre coup. Quant a mes intentions, s'ii vous était possible, pour un instant, de n'être pas Surmont, vous verriez qu'eiles étaient bonnes et inspirées unique ment par i'amour que je professe, depuis nombre d'annees, pour les reliques des temps jadis, et que mes critiques, qui sont plutót des regrets, s'atta- chaient prmcipalement aux faits et subsidiairement seulement aux hommes que la chose concerne. La preuve quil n'y a eu de parti pris contre personne, c'est que, dans mon rapport, je me suis occupé ion- guement de l'état de nos monuments avant l'arrivée aux affaires de votre administration. Yous vous vantez d'avoir calmé deux membres de la Commis sion Royale des Monuments, lesquels au cours d'une visite a Ypres,ont osé élever ia voix.Eh bien! vos fagons vous ont desservi, comme elles ont des- servi les intéréts do vos commettants. En efl'et, ces Messieurs froissés et rendus ainsi peu disposés a obliger dans la suite la ville, qui aura mdubitable- ment besoin de leur service, ont emporté, en outre, une mauvaise opinion de votre personne. Vous vous plaignez des nombreuses lacunes que renferme mon travail au point de vue admmistratif. N'ayant pas eu a ma disposition vos archives mo- dernes, comment voulez-vous m'imposer l'obliga- tion dans laquelle j'aurais dü me trouver de m'appesantir sur ces questions, iesquelles ne chan- gent en rien, au point de vue réel, l'état pitoyabie dans lequel se trouvent nos monuments et n'excu- sent nuliement i'inaction ou l'impuissance de ceux qui doivent veiller a leur conservation. Quant aux erreurs et inexactitudes, dont four- miiie mon oeuvre, dites-vous, les geus sensés appré cieront si le fait de discuter autour d'une question (comme c'est votre tactique), c'est la résoudre. Vous mettez en doute, pour les besoins de la cause, ma compétence en matière d'archéologie. Personnellement en jeu, je puis difficilement ré pondre mais je vous pne de me dire ce que vous avez a votre actif sous ce rapport, pour vous ériger ainsi en juge suprème en cette matière? Est-ce peut-ètre la batisse de la pitoyabie construction, four a brique, située rue de Lille et attenante a votre maison, qui vous donne cette autorité et qui vousproclame,du coup,unpédagogue archéologue? Sous le rapport historique, il parait que vous daignez ne pas ignorer que je possède des données intéressantes et précieuses sur i'histoire et les mo numents de la ville. II vous en coüte,je suppose, de n'être pas arrivé a contester les mérites que je puis avoir de ce cöté. En avouant que je pourrais rendre des services, en cette matière, aux restaurations des Halles, votre éloge a un but intéressé, qui n'échappera a per sonne. Si vous me faites l'honneur de parcourir mon Vade-Mecum pratique et utile de connais- n sances historiques, etc. ouvrage de longue ha- leine, qui vient de paraitre, lequel est appelé, je pense, a rendre des services sous beaucoup de rap ports yous constaterez que vous n'avez encore qu'une idéé tres imparfaite de la somme de rensei- gnements de toute nature que j'ai acquis et classés méthodiquement pendant un travail opiniatre de vingt-cinq ans. Vous continuez en donnant quelques conseils d'usageau sujet de la manière de procéder a une bonne restauration. J'ignore ce que ces pré- ceptes,tirésprobablement de l'un ou l'autre manuel de puérilité civile et honnête en matière esthéti- que, viennent faire dans votre travail. Me suis-je occupé de cette question? Ai-je objecté quelque chose sous ce rapport Je n'avais a faire ni l'un ni l'autre. Vous citez 1'autorité et la compétence de M. J. Dewaele, professeur a l'Académie de Gand, en ma tière de restauration. Ai-je contesté le talent de l'architecte chargé de la reconstitution du chateau des Comtes a Gand Réponse faite a vos considérations générales, j'aborde la réfutation de votre fameuse note, pour l'élaboration de laquelle vous avez eu de nombreux collaborateurs, car pour l'agencement des argu ments que vous faites valoir, les points de sou dure se dessinent clairement et même la rédaction de tous les articles n'émane pas, me semble-t-il, du même auteur. Premier poixrt. Etat de conservation des diverses parties de l'église Saint Martin. A propos des renseignements, que j'ai donnés sur cette question, au président de la Société d'Archéo logie de Bruxelles, a la demande d'un confrère de cette Société, dont je connais le nom (et cela me sufiit), vous remarquez que je n'ai rien appris de neuf a ce sujet, et qu'il vous est impossible de partager mon avis. Évidemment si j'avais pu faire part de l'excellent état de l'intérieur de Saint Martin, mon renseignement eut été une nouvelle toute d'actualité, puisqu'il aurait prouvé que la restauration de ce bel édifice était en train de se faire. C'est précisément la négation de ce fait que je déplore. Second point. Interruption de la res tauration de lég Use Saint Martin. II parait que j'ai commis une bourde énorme, de nature a faire crouler tous les arguments que j'ai fait valoir, en disant qu'ii y a plus de 25 ans qu'on ainterrompu la restauration de l'église Saint Mar tin. Mettons qu'il y a 24 ans et 364 jours et n'en parions plus. Je note en passant que vous vous plaisez a souligner une faute qui se trouve dans l'impression de mon rapport, donné a l'occasion de votre prétendue réfutation. Ne pourriez-vous me dire a qui cette incorrection est imputable Faut-il l'attribuer a celui qui a copié mon rapport, a vous- même, a votre imprimeur, ou a moi Ne pourriez- vous vérifier au ministère si cette faute colossale se trouve également a l'original Quant aux incidents entre Tadministration fabri- cienne de Saint Martin et la ville, le mode a pro céder, le système a employer, les diflicultés quon rencontre, etc., etc. tout cela ne fait rien au fond de la question, qui reste debout. La restauration de l'église Saint Martin a été interrompue depuis 1872, puisque (a l'exception de la restauration du grand portail, terminée en 1893, fait que je n'ai pas passé sous silence) personne n'a vu exécuter a eet édifice le moindre travail quelque peu conséquent, depuis cette année, a l'exception du renouvellement des toitures, opération qui constitue un travail d'entre- tien et non de restauration. II est évident que si la fabrique d'église, depuis nombre d'années, avait annuellement procédé a la réfection des toitures et renouvelé en même temps, par petites portions les parties devenues mauvaises,la ville n'aurait pas du maintenant s'unposer une dépense de 30,000 francs pour un travail de première nécessité. Troisdènie point. Les Halles d'Ypres. Mauvais état des parties restaurèes en 1843 et annèes suivantes. -- Interruption des travaux de restauration. Une fois de plus, pour le plaisir de me contredirej vous confondez les travaux d'entretien avec les travaux de restauration. Je pourrais a la rigueur ranger parmi ces derniers le dégagement du rez-de- chaussée, l'aménagement des marchés couverts, mais en tout cas vous n'avez pas a vous attnbuer l'honneur de ces travaux qui étaient achevés depuis longtemps et bien avant votre arrivée a l'Hötel- de-ville. Vous dites ne pas ignorer que les toitures des Halles exigent un complet renouvellement et que ce sera une forte dépense. Ce fait prouve évidem ment que la ville a eu le tort, tout comme la fabri que d'église de Saint Martin, de n'avoir pas sufli- samment bien entretenu les combles de sou superbe monument, dont la restauration totale, d'après vous, coütera peut-être bien 300,000 francs, entre- prise que la ville ne peut entamer que si l'État et la Province interviennent pour une tres forte part. SUPPLEMENT.

HISTORISCHE KRANTEN

De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 5