VELOCIPEDES
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Saison 1898 §j
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Saison 1898
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Ie peuple et diminué ses charges
Mais pour reprendre l'avance qu'il
n'aurait jamais dü perdre, ïl lui faut
un programme économiqne, théorique
et pratique. C'est ce programme écono-
mique que M. Solvay s'est efforcé de
lui tracer, avec la hauteur de vues et
la sincénté qu'on vient de lire et qu"on
n'aura pas manqué d'apprécier.
Quelle que soit l'opinion que nos lec-
teurs conQoivent au sujet des idéés de
Solvay, ils ne pourront que rendre
hommage a sa science et a son caractère
et souhaiter que des études comme les
siennes ne soient pas perdues pour le
parti libéral. Ph. de G.
Le beau système d'eaux que nous a
imposé le génie du Gaporallissisme
Surmont avec l'aide de ses piotsmar-
chant au doigt et a l'oeil, continue a
üeurir aux yeux extasiés des ingé
nieurs urbi et orbi. Le pauvre public
yprois, lui, murmure il trouve qu'on
la lui fait a Voseille et que le Maitre
unique, (somme toute il n'y en a plus
qu'un, les autres gros bonnets cléri-
cauxsontdes mannequins qui tremblent
devant lui) et letoutpuissant quirègne
n'aurait pas mal fait de s'assurer de
la suffisance de la quotité d'eau dispo-
nible avant d'établir a volonté une
pression quelconque. Le public préfè-
rerait pouvoir user d'eau sans pression
pendant toutela journée plutöt que de
se voir mis a la ration de 5 heures sur
24, après quelques misérables semai-
nes de sécheresse.
C'est, a ne pas contester, de l'impré-
voyance Mais le grand étonnement
des Yprois est que l'administration
communale accusée formellement et a
diverses reprises par des journaux libé-
raux, d'avoir en sa possession une ana
lyse d'un chimiste déclarant les eaux
impropres a la consommation et dan-
gereuses a boire, non seulement ne
prémunit pas les habitants mais n'ose
pas rnême s'expliquer en séance du
Conseil communal.
M. Surmont a répondu a des criti
ques de M. Vermeulen parues en nos
colonnes par Monsieur Vermeulen
ne connait pas le 1' mot de la question
des eaux Un point, c'est tout
Hein C'est tapé, «ja et probant done?
Au reste, 1e bourgmestre n'a pas même
fait allusion a l'analyse qu'il a entre
les mams. 11 sent trop oü le bat le
blesse.
Quant aux conseillers communaux,
ils n'ont pas, malgré nos objurgations,
osé interpeller le tzar au sujet de l'ana
lyse, en plats valets qu'ils sont.
On nous rapporte un mot authenti-
que de M. Surmont a l'annonce dans
la Lutle du mauvais résultat de l'ana
lyse qu'il avait fait faire
Mais ou diable (1) la Lutte a-t-elle pu
avoir ces renseignements
Non contente de terroriser les jeunes
lilies qui s'étaient chargées de litho-
graphier le Mechveret turc, la süreté
publique fait tout pour mériter les dé-
corations que le grand assassin a
envoyé a ses chefs.
Croyant mettre obstacle a la publi
cation du Mechveret turc, qui continue
a paraitre sous la responsabilité de M.
Georges Lorand, la süreté a mterdit
le territoire de la Belgique a M. Ah-
med-Riza. Pure vengeance de policiers
déQus, car légalement M. Ahmed-Riza
n'est plus responsable du Mechveret.
Mais la süreté a commis la une gaffe
énorme elle a enjoint de quitter le
territoire beige a quelqu'un qui ne s'y
trouvait pas Car l'arrêté d'expulsion
a été adressé a M. Ahmed-Riza a Paris,
par lettre recommandée. Cet arrêté
pourrait être regardé par M. Ahmed-
Riza comme non existant, sans qu'il se
trouvat un tribunal assez inféodé au
ministère pour le condamner.
M. Lorand a annoncé une nouvelle
interpellation a propos de cet arrêté
d'expulsion elle aura lieu a la rentrée
de la Chambre, aussitót après le second
vote de la loi sur les syndicats.
(1) Fi, seigneur trés cbrétien
Nous sommes curieux d'entendre
comment M.Begerem justifiera l'ukase
qu'il a fait signer au roi pour satislaire
la rancune de la süreté publique. 11 va
sans doute encore représenter M. Ah
med-Riza et le Mechveret comme révo-
lutionuaires au dernier chef, légende
qu'une lettre de M. Ahmed-Riza a déja
démolie.
Pour permettre a nos lecteurs de ju-
ger si le gouvernement s'est suffisam-
ment aplati devant le Sultan rouge,
s'il avait le moindre prétexte a violer
pour lui la liberté de presse, nous re-
produisons ci-dessous deux extraits du
dernier numéro du supplément fran-
Qais du Mechveret.
Le premier est d'un article intitulé
A la jeunes se beigeécrit par M. Albert
Fua pour remercier les étudiants
bruxellois qui ont protesté contre l'ex-
pulsion de M. Ahmed-Riza. II précise
le but des revendications des jeunes
ïures en général, et du Mechveret en
particulier
Voila plus de deux ans que nous avons,
nous, jeté a eette Europe civilisée le cri de
la conscience opprimée que nous lui avons
dénoncé le monstre d'un autre age qui ose,
comme un défi lancé a la face des hommes,
clore ce siècle de science et de liberté par
une large lisière de sang, limite insolente
opposée a toutes les idees généreuses qui en-
ilammèrent trois generations
En vain, depuis deux ans, au nom de la
plus simple humanité, au nom de lasouffran-
ce et de la misère qui ravagent vingt millions
d'hommes par le caprice et au profit d'un
seul, avons-nous fait appel a tous les Parle-
ments et ces Parlernents issus eux-mêmes
jadis des entrailles des peuples, chargés par
les nations, e'est-a-dire par les opprimés de
plaider leur cause contre l'oppresseur et
d'endiguer ses appétits ces Parlernents ou-
bliant et reniant même leur origine et leur
mission ont laissé faire l'homme que le des
tin seinble avoir envoyé au monde pour mar-
quer la dernière étape de la liberté et le re
tour a l'aricien régime.
Au début de sa campagne, lorsque Ahmed
Riza me fit riionneur de m'associer a lui
dans le bon combat, mon coeur tressaillit
d'aise a l'espoir que l'Europe libérale qui vi-
br-a jadis aux monts magiques de justice et
,;<j fraternité, entendrait la voix qui s'élevait
au milieu d'elle contre le honteux gouverne
ment qui la déshonore a ses portes. Je tlle
flattais que, bien renseignée, elle prendrait
le parti de tous les peuples, chrétiens et niu-
sulmans, et qu'e le se dé iderait enfin a sa-
crifier un homine au repos et au bonheurde
vingt millions d'êtres humüns
Et toute la.gloriouse histojre des cent der-
nières anuées oü les sentiments humains
triomphèrent, de haute lutte, du despotisme
tnoyenageux, de la tyrannic et de l'ignoran-
ce, me remontait chantante a la mémoire
Nourri aux grands principes d'mt s'honore
notre siècle, puisant dans ce passé de cent
ans, des illusions pour les revanches futures
de la lumière sur les ténèbres, je voyais dé-
ja s'associant a nous, d'un élan spontane a
défaut des hommes d'aujourd'hui qui ont
perdu dans le pouvo;r l'énerg;e et les nobles
indignations, les hommes de demain, ceux
qui entr'ouvent, a l'heure présente, les por
tes sur les jardins de i'Avenir.
Hélas hélas les hommes de demain se
sont tus comme les hommes d'aujourd'hui
Les plaintes, les gémissements, les tortures
de tous ces chrétiens et de tous ces Jeunes
Turcs immolés journellement par l'Hoiame
Rouge a la conservation de sa vie que las
puissances protègent pourtant avec un soin
jaloux tout ce qui eut soulevé l'indignation
et la colère des hommes d'autrefois a passé
sur la jeune génération sans l'attrister, sans
l'émouvoir.
Le second extrait est de M. Ahmed-
Riza lui-même il est relatif aux
moyens a employer pour arriver au
progrès
Les peuples ont besoin d'une paix vérifa-
ble, réelle pour assurer celie-ci, il faudrait
avant tout abolir los armées permanentes et
les comités révolutionnaires, qui excitent les
citoyens a la haine et a la guerre. II faudrait
substituer l'esprit réformateur a l'esprit ré-
volutionnaire, et éclairer les peuples sur
leurs véritables intéréts, en leur faisant
comprendre que le progrès et le bien-être
ne sont que le développement de l'ordre.
Voila les choses subversives pour
lesquelles M. Begerem fait croire a
l'étranger que la liberté en Belgique
est du même calibre qu'en Turquie,
mais pour lesquelles on n'oserait évi-
demment poursuivre un journal beige:
la poursuite tomberait dans le ridicule
et l'odieux. Ph. de C.
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