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Yoici comment La décantation est une opération physique, qui ne peut s'efl'ectuer que sur des liquides de densité différente ou sur un liquide contenant en suspens des corps solides plus denses. Les eaux de Dickebuscli ne se trou- vent pas dans ce cas. Les matières or- ganiques qui les polluent y sont dis- soutes. Les combinaisons que ces matières forment avec le fer sont des organates de fer, une gélatine verdatre, ayant la même densité que l'eau. Les bassins de décantation, en cette occurrence, sont sans effet utile. lis ont coüté beaucoup d'argent et en coüte- ront encore pour entretien. On a établi judicieusement des bas sins de décantation la oü on avait affaire a l'eau d'une rivière a courant rapide, qui charie des matières solides. Mais toutes les analyses faites prouvent que les eaux dormantes de l'étang de Dickebusch ne se trouvent pas dans ce cas. Nous nous permettons de mettre sous les yeux de M. le Bourgmestre et du public la feuilie d'analyse du D1' Kem- na du 25 Février 1891. Gette feuilie accompagnait les analyses faites a la demande de la ville, sur des eaux recueillies,a la fois en amont de l'étang de Dickebusch, dans l'étang et aux robinets de la ville. Le savant spécia- liste écrit ceci Tous les échantillons sont troubles et une décantation prolongée ne parvient pas n a les clarifierïls ont une odeur et un goüt marécageux trés prononcés. Le n° 5' robinets en rille) a une odeur fran- j> chement pntride. Tous montrent au d bout de peu de jours une pullulation n d'organismes inférieurs, surtout dans l'échantillon n° 5. n Dans leur état actuel, toutes ces eaux sont non potables par suite de leurs caractères organoleptiques et de leurs caractères chimiques elles contiennent un grand excès de ma- n tière organique et d'ammoniaque albuminoïde. Les impuretés sont a la fois d'ori- gine animale comme ie montrent les chiftres pour l'ammoniaque aibumi- noïde et d'origine végétale, comme le montrent ceux pour les matières organiques totales, mais la pollution n est surtout d'origine végétale. Une administration publique a re- cours aux lumières d'un savant spécia- liste qui rend compte d'une fagon aussi catégorique. II déclare tous les échan tillons non potables. II déclare qu'une décantation prolongée est sans effet La portée logique de cette feuilie d'analyse était qu'il fallait avant tout purifier l'eau par le fer, par le filtrage au charbon, ou par le filtrage au sable, comme d'ailleurs M. le professeur Swarts l'avait déjaprescrit a la suite de ses études en 1888. Et qu'est-ce qu'on fait Rien pour la purification et le filtra ge. On a fait; dos bassins de décantation proclamés inutiles d'avance et mauvais pour la pollution de l'eau. Que dit d'ailleurs la feuilie d'ana lyse Tous les échantillons, mon- trent au bout de peu de jours, une pollution d'organismes inférieurs surtout n dans Véchantillon n° 5. a L'échantillon n° 5 était de l'eau prise aux robinets de la ville done de l'eau ayant subi le contact du fer, telle que l'eau des bassins de décantation. Cette eau forme done un véritable bouillon de culture pour les organismes infé rieurs infusoires bactéries et microbes. Ce sont de véritables bassins de pollution M. Temmerman n'y a rien compris. Ni M. le Bourgmestre non plus L'ignorance est la seule hypothèse qui puisse expliquer comment on ait pu dépenser si follement 230,000 fr. pour avoir une eau plus mauvaise et arri- ver au ralionnement de 5 heures sur 24, au coeur de l'hiver. C'est incroyable. P. V. Le pécheur, en l'occurrence, c'est notre trés autocratique mayeur M. Surmont de Volsberghe. On se souvient qu'en Février dernier, M. Surmont a prononcé au Sénat un très-spirituel discours contre le pro jet de loi Coremans-Devriendt, tendant a la publication dans les deux langues frangaise et fiamande d'un texte ofSciel des lois votées par les Cham- bres. Le discours de M. Surmont fit beaucoup de tapage, et valut a M. Sur mont des fiots de compliments a re- bours qu'il n'avait pas volés et dont hos lecteurs ont certes gardé souve- nance. La mine la plus féconde des facéties de M. Surmont fut l'impossibilité ima ginaire de traduire convenablement en flamand foule de termes du langage des lois et de la jurisprudence. Et ïl puisa des exemples dans des traductions qui furent faites parfois d'expressions ad- ministratives: lapenséed'en voir beau coup d'autres transcrites en langue fia mande plongeait notre sénateur dans une douce gaieté peu conforme a son grave caractère. II faut croire que, depuis un an M. Surmont a étudié la question dont avait parlé avec tant de suffisance ou son puissant génie a su dissiper toutes les difficultés qu'il avait cru découvrir a propos de la loi Coremans-Devriendt. En effet, il vient de faire publier en üamand pour la première fois le budget de la ville d'Ypres soumis a l'examen des contribuables. Toutes nos félicitations a M. Sur mont. Son attitude d'autrefois lui a valu pas mal de reproches auxquels il a sans doute réfiéchiM. Surmont a la réüexion lente, s'il ne l'a pas toujours heureuse, témoin sa réplique a M. Arthur Merghelynck, qui n'est pas meilleure pour avoir mijoté quatre mois. La Justice socialeorgane démocrati que chrétien, avait entre autres mal traité M. Surmont dans les termes sui- vants, au cours d'un article oü l'atti- tude de notre sénateur était mise en parallèle avec ceile de M. Edmond Picard II y avait a Rome des esclaves grecs qui avaient pour besogne de faire rire le maitre en faisant des lazzis plus ou moins spirituels sur les défauts propres a la race hellène. n Senèque qu'en parle quelque part, les appelle d'un nom peu traduisible pour le lecteur frangais qui veut être respecté mais correspondant a peu prés au proverbe c'est un sale oiseau que celui qui salit son nid. En lisant le discours de M. Sur mont de Volsberghe admirez la désinence parieienne involontaire- ment j'ai songé a ces groeculi. Evidemment l'on ne peut en vou- loir a l'honorable sénateur pour Ypres, si les plaisanteries sur la langue fla- mande, qui réjouissent les Godessarts de Rebecq-Rognon, ont pour lui une particulière saveur. C'est un malheur, peut-être une compensation, que les plus riches ne sont pas toujours les plus intelligents en tous cas, c'est un fait constaté par tous ceux qui ont fré- quenté les colléges. n Ce qui est inadmissible, c'est que dans un débat parlementaire qui fait palpiter de craintes et d'espérances les intellectuels de notre population fia- mande, le mandataire de la trè3 noble et trés glorieuse commune de la West- Flandre n'ait trouvé pour combattre ce qu'il sait être le voeu exprimé ou pré- surné de l'immense majorité de ses mandants que de pareilles piétreries. Cela indique autre chose qu'un manque de substance grise.... D'autant plus que le noble seigneur a pris soin de faire remarquer que la plupart de ces fameux fiamingants étaient les mêmes personnages que ces fameux démocrates-chrétiens, vous sa- vez ces pelés, ces galeux, d'oü vien- nent tous les maux. O braves paysans des Flandres, vous qui trimez du matin au soir sur lesterres del'aristocratique leliaert,» qui tirez dévotieusement votre cas- quette, le Dimanche, quand vous le rencontrez, allant occuper son banc dans l'église, qui, sur la recommanda- tion du vicaire votez pour lui religieu- sernent, vous avez bien de la chance de n'être pas en Irlande Mais M. Surmont est convertiil a cessé de mériter l'appréciation a re- bronsse-poil de la Justice sociale qui ne se fera pas faute de le reconnaitre lorsque M. Surmont, a la première occasion aura fait amende honorable devant le Sénat. II sera beaucoup pardonné a M. Sur mont, paree qu'il a beaucoup varié. Dans notre dernier numéro, nous avons résumé les idéés émises par M. Solvay, dans la Revue de Belgique et les Annales de l'Jnstitut des sciences sodales, au sujet des faits et des doctrines éco- nomiques qui doivent servir de base a un parti social. Nous avons indiqué la considération supérieure sur laquelle ce parti, selon M. Solvay, doit s'ap- puyer le principe du libre-examen II ne sera pas inutile de revenir sur ce qu'avance M. Solvay au point de vue mtellectuel et moral. II commence par établir que les progrès dans les sciences positives doi vent permettre d'arriver un jour a la synthèse de l'univers et, chemin fai sant, ont le résultat immédiat aussi considérable que nécessaire de procu rer au travailleur supérieur l'outil mo derne le plus précieux et le plus indis pensable a la production intégrale ils paraissent done devoir être l'objectif intellectuel le plus élevé du parti du vrai progrès social. II envisage ensuite la fagon dont le parti social se comportera vis-a-vis de la religion et de la morale Puisque le vrai parti social aurait pour mission la recherche de la vérité en s'appuyant sur les lois immuables de l'umver8 et le rejet de l'arbitraire, son cadre sera nécessairement la scien ce positive qui en découle ses garants, les savants qui universellement la pro- fessent ou l'admettent; son but immé diat, l'extension graduelle de cette science a tout homme selon son degré de réceptivité et en raison du temps progressivementéconomisédans la pro duction intégrale. ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 n Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. En dehors de ces vérités universel- lement reconnues par l'élité des hom mes constituant les sociétés civilisées, le vrai parti social doit désirer que Ton établisse, pour Tépoque que nous traversons, unenseignement abrégó des ^vérités de légende si l'on peut ainsi dire, qui sont admises seulement par les adeptes des divers systèmes reli- gieux correspondants. Mais il doit tenir essentiellement a ce qu'on les présente a la fois comparativement et pour ce qu'elles sontc'est-a-dire qu'on doit vouloir que Ton enseigne qu'elles sont révoquées en doute et qu'elles ne sont pas umverselles, et que Ton indique le nombre approximatif et la valeur in- tellectuelle de leurs partisans. Et plus loin En présence des progrès incessants de la science positive et malgré la re action plus apparente que réelle du moment, lejour n'est pas éloigné oü l'homme sincère, courageux et bon, reconnaitra avec franchise ce qu'il y a de malhonnête, de destructif de l'ave- nir de l'homme psycologique, a lui en- seigner comme étant de suprêmes véri tés, des choses qui n'en ont pas le moindre caractère, et cela mécanique- ment, malgré lui, alors qu'il est inca pable de protester, de comprendre et de juger. II reconnaitra aussi ce qu'il y a de pusillanime et d'enfantin pour l'homme qui arrive a douter, a ne pas s'éclairer entièrement et ce qu'il y de peu digne et de mauvais pour celui qui ne croit plus a conserver et transmet- tre a ses descendants des croyances abandonnées. On ne peut méconnaitre qu'il y a dans ces idéés de M. Solvay une hau teur morale et une dignité qui tran- chent entièrement sur la veulerie et l'hypocrisie d'aujourd'hui. Quant a la morale, voici ce qu'en dit M. Solvay i La morale, que Ton a dénaturée et outragée en la faisant abstraite, non eüective, non sociale, ne consiste-t-elle pas tout entière a vouloir pour autrui, en général, ce que Ton veut pour soi, a vouloir le bien, a ne pas vouloir le mal n Or, nous avons eu pour but de chercher a établir les formules du bien social et du mal social, et les principes dont l'application permettrait a la so- ciété d'arriver le plus sürement,le plus pratiquement et endéans le moins de temps possible, a cette solution finale: la plus grande égalité matérielle et in- tellectuelle possible entre les hommes Ia plus petite inégalité, si l'on veut et comme conséquence, l'accroisse- ment universel de la vie moyenne de l'homme en lequel se résumé pour nous toute la morale sociale. Ces formules sont-elles exactes Si oui, adoptons-les, pratiquons-les, enseignons-les ainsi nous serons mo- raux et peu a peu ia société tout entière deviendra morale. C'est a la libre réflexion et a la libre discussion de tous les hommes sans pré- jugé de décider de l'exactitude des for mules de progrès social et de morale sociale proposés par M. Solvay. De l'examen sincère et loyal des idéés jail- lirait la lumière, et nous sommes cer tains que le parti social qui se fonde- rait ne pourrait manquer de faire triompher les idéés libérales momen- tanément éclipsées. Ph. de C. A l'occasion du 60e anniversaire de sa première messe, le Pape Léon XIII a regu des cadeaux de la plupart des souverains d'Europe. On y voit figurer une bague en dia-

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1