Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement
L'avocat du diable.
La Chambre.
Theatre d'Ypres.
Collége Moderne.
Conseil communal
Samedi, 22 Janvier 1898.
5 centimes le numéro.
ie année. X° 11
Les grèves en Belgique,
en Novembre 1897.
Tombola
du Collége Moderne.
Ë^araissant le Samedi.
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la yille, Par an 3 francs.
pr la province, Par an fr. S5-50.
Pantalonnade rime avee muscade.
Essayer de blanchir un nègre est as-
surément une besogne ingrate et diffi
cile.... C'est pourtant ce que cherche a
faire le Journal d' Ypres dans le
conflit Merghelynck-Surmont, en se
servant de la plnme complaisante d'un
abonné (on la connait celle-)a), lequel
juge inutile de se faire connaitre, son
style suppléant surabondamment a
cette lacune.
Get abonné, bon enfant plus clair
voyant que beaucoup d'autres et qui
sait que M. Surmont 11'a ni populanté,
m sympathie a revendre,tant s'en faut,
ne demanderait ainsi pas mieux que
d'aplanir les difficultés. Pour comrnen-
cer notre écrivam sent le besoin de
dire qu'il n'est ni connaisseur, ni ar
tiste, ni archéologue, mais un simple
observateur-amateur. Get aveu nous
étonne beaucoup de sa part. Entènd-il
par la demander d'avance i'indulgence
du public ou bien encore veut-il met-
tre ses lecteurs en garde contre le peu
d'importance qu'il attache iui-rnême
aux arguments, émis par lui sur une
matière spéciale, qu'il avoue sincère-
ment n'avoir jamais étudiée Laquelle
des deux hypothèses devons-nous ad-
mettre Du reste l'écrit sur nos mo
numents, semble tenir du roman, puis-
qu'il occupe dans le journal la place
du feuilleton et en tient lieu parait-il.
Disons done que l'avocat du diable
plaide pour son cliënt les circonstan-
ces atténuantes. Que voulez-vous qu'il
fasse de plus Les f'aits avancés par
M. A. Merghelynck sont vrais, il n'y a
pas a les réfuter et dans l'occurrence
le Bourgmestre de la ville d'Ypres a
été roulé.... d'importance. Tout hom-
me libre qui lira la brochure de M.
Merghelynck, en conviendra et de plus
il verra que le B°" Surmont de Vols-
berghe n'a pas eu précisément le beau
röle.... ni au Sénat, ni au Gonseil com
munal, ni en général dans toute cette
aflaire, laquelle ainsi a tourné entière-
ment contre lui.
Le silence...de commande de l'en-
tourage de M. Surmont est la pour
prouver combien supérieurement le
coup droit de M. Merghelynck a porté.
11 est a espérer que la dure legon, que
le premier a regue du second, lui pro-
fitera et que dorénavant, avant de par-
tir en guerre.... il fera plus attention
aux obstacles
Avant de nous prononcer sur l'atti-
tude qu'il convient d'adopter en pré-
sence de la nouvelle tournure que
prend la question, nous verrons d'a-
bord ce qu'écrira l'abonné observateur
et amateur et de plus quelles seront les
conclusions que prendra le Journal
d'Ypres (sic), c'est-a-dire l'a
bonné lui-même, sur les opinions
émises par l'homme obligeant qui veut
bien, dans une bonne intention, nous
n'en doutons pas, entrer en lice comme
ie Méphisto dans le duel Faust-Valen
tin. Hatons-nous de dire que c'est un
Méphisto qui ne ressemble pas a, un
Méphisto, en ce sens, c'est qu'il n'est
ni diabolique au physique, ni dange-
reux, ni méchant au moral. Nous som
mes certain qu'il ne poursuit qu'un
idéai, malheureusemeut impossible a
atteindre celui de contenter tout le
monde et son père.
Avant d'apprécier s'il y a lieu de
répondre a l'étude élaborée sur nos
monuments par le susdit abonné, nous
verrons si ce dernier n'aura pas grandi
par trop, au détriment de la vérité des
faits, la satisfaction qu'il cherche a ob-
tenir pour le Bon Surmontlui lais
ser le dernier mot et par conséquent
le semblant d'avoir raison, tout ceci
en ménageant, le plus possible la sus-
ceptibilité de son polémiste.
Mais en définitive, ou. en est dans
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence
Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la
Bourse.
tout cela l'antagoniste de M. Merghe
lynck, le B"" Surmont Craignant sans
doute une avalanche de s^ueiuqduioo,
s'est-il réfugié sur la montagne le
salut s'y trouvant pour le moment, ou
bien notre Bourgmestre, comme il l'a
dit dans un article paru au Journal
d' Ypres il y a quelques semaines,
continue-t-il toujours a professer pour
M. A. Merghelynck les sentiments
de parfaite mdifférence qui existent en-
tre gens qui ne se connaissent pas
II est probable que bon gré, mal gré,
ce Monsieur connait a présent M. Mer
ghelynck mieux qu'il y a un mois.
Beaucoup d'autres encore, se trouvent
dans le même cas.
Ohé! Surmont,oüêtes-vousdonc?????
Aprês trois semaines de vacances,
nos honorables ont repris leurs tra-
vaux Mardi.
La droite a commencé par trouver
tout naturel que M. Eeman, nommé
juge en Egypte, reste néanmoms dépu-
té.
Puis elle a validé l'élection de Ter-
monde, malgré de nombreux faits de
pression et de calomme signalés par
l'abbé Daens, même a charge de curés
trop zélés pour la cause conservatrice.
Belle rentrée. Ph. de G.
Douze grèves nouvelles ont été signa-
lées en Novembre a l'Office du Tra
vail. Mais huit au moins d'entre elles,
déclarées entre le 15 et le 26 Novembre
parmi les mineurs du bassin houiller
de Liège, peuvent être considérées
comme constituant un conflit collectif,
intéressant huit établissementset ayant
pour but 1'augmentation de3 salaires
des houilleurs.
Le nombre total des grévistes a été
de 2,500 environ (dont 1,600 houil
leurs), celui des étabiissements atteints
de 26. Outre le mouvement des houil
leurs liégeois. un conflit collectif s'est
encore produit a Anvers parmi les ou-
vriers diamantaires.
Le but de la grève a été partout
1'augmentation des salaires, les dia
mantaires réclamaienü en outre le ren
voi d'un certain nombre d'apprentis,
conformément a la résolution votée a
leur récent congrès d'Anvers.
Tous ces conflits étaient d'ailleurs,
terminés au 13 Décembre. Seul, le
mouvement des diamantaires a dans
quelques étabiissements, tourné au
profit des grévistes tous les autres ont
échoué et une quarantaine de grévistes
appartenant a cinq charbonnages diffé
rents ont été congédiés.
Au point de vue territorial, c'est la
province de Liège qui a été la plus
aff'ectée: neuf grèves et 1,500 grévis
tes. Vient ensuite la province d'Anvers
(une grève, 850 grévistes), puis le Hai-
naut (une grève, 110 grévistes).
Dans la Flandre Oriëntale n'a éclaté
qu'une petite grève de deux jours,
déclarée par 25 fileurs et dévideurs
alostois mais deux conflits déclarés
les mois précédents se sont continués
en Novembre parmi les ouvriers texti
les de Renaix.
Revue du TravailDécembre 1897.
L'Administration communale d'Y
pres, vient d'autoriser le Collége Mo
derne a remettre le tirage de sa
tombola au 27 Mars 1898.
M. Vast a donné Mardi dernier a
Louvam, la centième de sa tournée
il y a obtenu un trés grand succès
et c'est devant une salie comble qu'il a
joué la centième représentation de la
Vie de Bohème.
A cette occasion, il a voulu commen-
cer charitablement eet événement et se
montrer généreux pour les pauvres il
a fait parvenir au bureau de bienfai-
sance une somme de cinquante francs.
Nous aurons done la bonne fortune
d'assister ce soil*, 21 courant, a la
representation de l'oeuvre de Th. Bar
rière et H. Mürger et nous avons la
conviction que le public Yprois se ren-
dra en foule a la Salle de Spectacle
pour voir la 103° représentation de
LA VIE DE BOHÈMEcomédie
en cinq actes, donnée avee le con
cours de M. Léon Segondde l'Odéon
et de la Porte-Saint-Martin, de. M"e
Aline Guyonde la Porte-Saint-Martin
et de M11" Marguerite Ninovedu Vau
deville.
Malgré l'importance de l'ouvrage,
le prix des places ne sera pas augmen-
té.
La représentation commencera a 8
1/4 heures trés précises.
Pour la location s'adresser au con
cierge du Théatre.
Tombola.
Les lots de la tombola sont exposés
a la vitrine au Café de la LuneGrand'-
Place, oü l'on peut se procurer des bil
lets.
D'YPRES.
Séancepublique du Samedi 15 Janvier 1898
La séance publique est ouverte a 5
h. 12 m
Sont présents MM. Surmont de
Volsberghe, Bourgmestre-Président
Golaert, Echevin Struye, Iweins,
Boone, Begerem, Fiers, Vandenboo-
gaerde, Vanderghote, DTluvettere,
Gonseillers M. Gorrissen, Secrétaire.
AbsentsMM. Berghman, Fraeys
et Decaestecker.
Le procés-verbal de la séance du 6
Novembre 1897 est approuvé celui
dela séance du 27 Décembre est déposé
sur le bureau a l'inspection des mem
bres.
Communications.
M. le Président. Dans notre der-
nière réunion, M. Decaestecker a de-
mandé pour que le Collége échevinal
fasse des démarches auprès de la Soció-
té des tramways, aön que le Samedi le
tram ne vienne plus jusqu'a la Place
Vandenpeereboom prendre les cam
pagnards au départ depuis lors une
pétition émanant d'habitants de la vil
le nous est parvenue a ce sujet.
Comme Bourgmestre je n'ai pu y
donner aucune suite.
Cette pétition est assez intéressante
et je ne pense pas que le Conseil s'op-
posera a ce que j'en fasse lecture.
Après avoir donné lecture de cette
pétition, M. le Président croit qu'elle
va a l'encontre de ce que les habi
tants demandent.
Le tramway allant jusqu'a la Place
Vandenpeereboom, le Samedi, n'existe
que pour un seul train de la sorte les
pétitionnaires se rendent trés mal com-
ANNONGES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
pte des avantages que cela peut pro-
duire.
Ensuite le tram enlève a la rue de
Lille une grande partie des campa-
gnards qui viennent en ville le Samedi;
il y a done pour les pétitionnaires un
gain considérable. Leur réclamation
contre perte a plutöt pour but un gain.
Au point de vue du principe, le Gonseil
communal ne pourrait pas s'en occu-
per.
M. Golaert a examiné les différentes
signatures. Ce ne sont pas seulement
les commergants qui réclament, mais,
parmi ces signataires, il y a un grand
nombre de rentiers, fonctionnaires,
etc., qui n'ont aucun intérêt dans la
question. C'est au Conseil communal
a voir s'il peut donner suite a cette
demande.
M. Begerem. - ün pourrait examiner
la chose.
M. Vandenboogaerde. 11 est certain
que ce changement une fois établi
pourrait profiter au bien général.
M. Golaert. D'autres habitants de
la ville pourraient faire une pétition
dans le sens contraire. II s'agit avant
tout de rechercher le cóté de la justi
ce. 11 est évident que si nous empê-
chons les campagnards de venir jus-
qu'aux Halles, notre marché pourrait
en souffrir. 11 y aurait lieu de recher
cher ce qu'il y a de mieux a faire. Si
pour les uns nous faisons bien, pour les
autres nous ferons mal. Tels habitants
demanderaient a venir jusqu'aux Hal
les, tels autres exigeraient le contraire.
MStruye. Cela aurait le même
inconvénient.
M. Golaert. II faut voir lïntérêt
général et l'intérêt particulier et qu'on
ne se mette pas le doigt dans l'ceil. L'in
térêt des actionnaires est la c'est'une
question complexe. Je pense done,
Messieurs, quant a moi, qu'il ne faut
pas donner suite a la pétition elle se-
rait prójudiciable a l'intérêt général
des concitoyens et spécialeumnt aux
pétitionnaires.
M. Imeins. Une autre considéra-
tion. Quand ces trams arrivent-ils en
ville, le Samedi
M. le Président. Le tram de
Neuve-Eglise a 6-30 et celui de Furnes
a 6-45. Le marché au beurre ne com-
mengant qu'a 9 1/2 heures du matin,
les campagnards ont done tout le temps
de faire leurs emplettes. Pour ce qui
concerne le départ des campagnards,
il est constaté que la plus grande partie
va jusqu'a la gare.
M. Vandenboogaerde. Le point de
départ est au milieu de la ville.
M. Golaert. Je crois devoir aj outer
que l'ancienne administration a de-
mandé que le Samedi le tram vienne
jusqu'aux Halles. Je pense qu'elle a
demandé cela et je partage cette idée.
M. Vanderghote. Quant a la péti
tion telle qu'elle est rédigée, je vou-
drais que l'aff'aire soit remise pour
avoir un entretien avec les pétitionnai
res afin de leur expliquer la chose.
M. le Bourgmestre. Les pétition
naires sont libres de faire leur deman
de.
M. D'Huvettere. Nous pouvons
appuyer la pétition dans l'un ou
l'autre sens et examiner s'il y a lieu
d'admettre ou de rejeter la demande.
M. Golaert. Une fois que les uns et
les autres auront entendu les explica
tions qui ont lieu ici, tout le monde
sera satisfait. II ne s'oppose nullement
a ce que cette question soit remise mais
il la trouve dröle et trés grave pour les
uns et pour les autres.
Finalement, M. le Bourgmestre propo
se de renvoyer la pétition au Collége
échevinal afin d'examiner la question,
et d'en faire rapport.
Adopté.
UT