fl*araissnnf le Httmedï. l'unioiN fait la force. Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement PRIX DE L'ABONNEMENT potje, la ville, Par an 3 francs. pr LA province, Par an fr. 2-50. On s'abonne au bureau du journal, kite de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Fiandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Beuxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. La question des eaux résolue par M. Golaert. A la Chambre. Samedi, 29 Janvier 1898. N° 12. L'électorat provincial. Les détails de la nouvelle loi d'électorat provinciale. ^StAwm On sait que M. Colaerfcs'est toujours activement occupé de la question des eaux. II a déja eu un grand nombre d'opinions sur cette importante ques tion. 11 en a acquis une nouvelle. L'autre jour, il a dit au Conseil communal que d'après lui le seul re- mède a la disette d'eau était l'établis- sement de compteurs. Voila Nous y sommes Vendre l'eau microbienne du marais de Dickebusch polluée par la rouille La vendre au mètre cube assez clier pour qu'on n'ose plus s'en servir que pour le strict nécessaire Un bien meilleur remède et qui ne coüterait rien, ce serait d'enlever les bouchons qui ferment l'ancienne cana lisation cela permettrait a toute la rive droite de FYperlée, c'est-a-dire aux deux tiers de la ville, de s'appro- visionner de l'eau de Ziliebeke a toutes les heures du jour et de la nnit. II parait que cette question a déja été agitée plusieurs fois au sein du Collége échevinal, mais que M. Sur- mont n'en veut pas paree qu'ii craint que cela ne fasse trop ressortir la co- lossale bêtise qu'il a commise en dé- pensant si follement 330,000 francs a la porte d'Elverdinghe. En eflet, l'eau de Ziliebeke arrivant par l'ancienne canalisation serait infi- niment plus fraiche, plus same que l'eau polluée de la nouvelle distribu tion. Tout le monde en aurait, tout le long du jour et de ia nuit. Cela ferait un contraste trop cruel, trop criantce serait la raison pour la- quelle M. Surmont résiste jusqu'ici. Enfin, si la situation ne change pas, et, si bientót nous n'avons pas de grandes pluies, l'avenir est plein de dangers. Déja, les brasseurs éprouvent de grands ennuis et si cela continue pendant l'été, ceux qui travaillent au refrigérant, ne pourront plus brasser. II faudra qn'ils se réunissent et s'en- tendent pour aviser aux mesures que la situation comporte. P. V. La loi provisoire votés en 1896 pour réglementer l'électorat provincial por- tait qu'une loi définitive sera votée au plus tard au cours de l'année 1897. Avec un mépris de la loi qu'il aurait tort de dissimuler une majorité ser vile étant derrière lui pour approuver toutes les illégalités comme toutes les injustices, M. Schollaert a fait dis- tribuer, en date du 15 Janvier 1898, un projet de loi sur les élections provin- ciales. Inutile de dire que M. Schol laert trouve superüu de justifier son manquement a une promesse formelle a-t-on besoin d'expliquer quelque chose aux janissaires de la droite D après le projet ministériel, les conditions d'électorat pour la province seraient les mèmes que pour le Sénat trente ans d'age. Vingt-cinq ans suffi- sent au citoyen pour participer a l'é- lection d'un député il en faut trente pour élire un conseiller provincial; on comprend cela a la droite de la Cham- bre. La representation proportionnelle est écartée M. Woeste n'en veut pas, elle serait la fin de sa domination M. Nyssens, un des plus ardents partisans en paroles de la R. P. est muselé depuis qu'il est ministro quant a M. Beernaert, il est au perchoir ministé riel a condition de n'en pas descendre et de se taire sauf pour faire preuve de partialité contre la gauche. Qui done dans tout cela a le temps de pen- ser a la R. P., c'est-a-dire a la justice dans le régime électoral Le ballottage est maintenu. En re vanche, nous aurons, comme on ie ver- ra plus loin, des conseillers suppléants dans la désignation desquels les élec- teurs n'auront le plus souvent rien a voir. Le mandat des conseillers provin- ciaux est porté a huit ans. Le motif la fréquence des réumons du corps électoral, entretenant le pays dans un état d'agitation nuisible a la tranquil- lité publique, ne peut que préjudicier a lastabilité des institutions et au bon fonctionnement des services publics. Comment la trouvez-vous, celie-la La vérité est que ie gouvernement ne pense qu'a sa propre stabiiité, a son éternisation au pouvoir par une majo rité frauduieusement acquise quant a nos institutions il s'en moque comme de la Constitution et comme de la langue franqaise. Enfin, le nombre des conseillers pro- vinciaux sera fixé par canton judiciai- re, et non plus d'après ia population un moyen pour faire écraser par les cantons ruraux, a population stable, les cantons urbains, a population crois sant sans cesse. On le voit, ie projet Schollaert est tel qu'on pouvait l'attendre d'un gou vernement comme celui que nous avons il n'a d'autre but, que d'éterni- ser, par l'application de nouvelles ordures législatives (le mot est de M. G. Lorand) la domination injuste et frauduleuse de3 cléricaux. Ph. de C. Nous indiquons plus haut les princi pes du projet de loi sur l'électorat pro vincial dont le gouvernement a saisi la Chambre. Nous empruntons a la Réfor- me le résumé des mesures d'application contenues dans la loi. Les naturalises Notons d'abord une innovation d'assez minirae importance en fait la suppression du droit électoral pour les citoyens qui ne sont Beiges que par la naturalisation ordi naire. C'est a raison du droit qu'ont a pré sent les conseils provinciaux de nommer quelques-uns des membres du Sénat que la raesure est proposée l'exposé des motifs ajoute que le nombre des étrangers nationa lises qui jouissent actueilement de l'électorat provincial n'atteint pas cinq cents. Le clécoupage. Quant au fractionnemént des grands col leges, il s'applique aux cantons électoraux ri'Anvers, de Charleroi, de Courtrai, de Liège, de Louvain, de Malines, de Namur et d'Ypres qui seront divisés en deux a ceux de Bruxelles, Gand et Bruges qui sont cou pés en trois. A Bruxelles, le ler canton, qui comprend toute la partie du haut de la ville située au sud du Treurenberg et do la rue de la Loi, y compris le quartier Louise et une partie du Quartier-Léopold, aura six conseillers a élire le 2e canton qui comprend le quartier de l'hötel de ville et la partie du haut de Ia ville située au nord, y compris le quartier dn Nord-Est, nommera trois conseillers enfin les quartiers de FOuest vers le canal éliront cinq conseillers on voit que dans cette repartition les quartiers aristocrati- ques ne seront pas les plus mal partagés. La durée des mandats. L'innovation qui porte de quatre a huit ans la durée du mandat des conseillers pro vinciaux est aussi grave qu'imprévue. Le gouvernement declare qu'il veut dé ranger les électeurs le moins souvent possi ble il évite ainsi le désagrément de voir les électeurs venir déranger trop souvent ses petits projets réactionnaires. C'est ce qu'avouent impii. itement ces lignes de l'ex posé des motifs La fréquence des reu- si nions du corps électoral ne peut que pré- si judicier a la stabiiité de nos institutions s> et au bon fonctionnement des services s> publics. C'est la stabiiité du ministère qu'il s'agit surtout d'assurer. C'est aussi pour éviter qu'une élection partielle ne vienne donner a l'opinion publique l'occasion de se manifester que le projet établit des conseillers suppléants. Comme le projet ne prévoit pas de disso lution des conseils provinciaux, il a faliu imaginer une combinaison qui ramène a des pénodes de quatre années la périodicité des scrutins les conseillers éius l'été prochain recevront done un mandat de six ans ils siégeront ainsi quatre ans de plus que ceux qui actueilement ne sont pas soumis a réé lection et dout le mandat n'expire qu'en 1900ceux élus alors inaugureront les mandats de huit ans. Les suppléants. Cette institution avait une raison d'etre avec la représentation proportionnelle elle empêchait la majorité de reprendre par les elections partielles ce que la représentation proportionnelle aurait donné aux minorités maïs la nomination de suppléants ne peut se justifier d'aucune facon avec le système majoritaire. Elle est, du reste, organisée par le projet de loi d'une facon vraiment etrange les suppléants ne sont pas élus par les électeurs ni soumis a leurs suffrages Si tous les can- didats d'une liste ne sont pas élus, on pro- clame suppléants ceux qui ont obtenu le plus grand nombre de voix sans parvenir a se faire elire mais comme avec le système majoritaire on élit presque toujours une liste entière, on pertnet aux partis de pré senter, outre les candidats réels, des candi- dats a la suppléance leurs noms sont men- tionnés sur le bulletin de vote, mais il n'y a aucune case pour leur accorder des suffra ges, et si la liste a laquelle ils appartiennent passé, ils sont proclamés suppléants dans l'ordre oh iis ont été présentés et sans que l'électeur ait rien a y voir. Le nombre des suppléants est limité a trois par liste mais si le nombre de con seillers a élire n'est que de 4, 5 ou 6, il n'y a plus que deux suppléants un seul, s'il y a moins de 4 sièges. Les conseillers suppléants sont comme pour les conseils communaux appelés a siéger en cas de décès ou de démission du titulaire ayant figuré sur la même liste. Lm date des élections. Une des dispositions les plus extraordi- naires du projet de loi est celle qui fixe au troisième Uimanche de Juin la date des élec tions provinciales. Le rédacteur de l'exposé des motifs gémit sur la nécessité ou l'on se trouve de reculer d'un mois ces élections qui jusqu'ici s etaient faites en Maimais ces larmes sont des larmes de crocodile le vrai motif c'est que M. Woeste veut que les élections aient lieu a l'époque oü les élec teurs ouvriers ne sont pas dans le pays. Quel est en effet le prétexte invoqué par l'exposé des motifs il y a toute une procé dure instituée pour la revision des listes électorales et il faut attendre qu'elle soit finie. Or, la date a laquelle finit légalement la revision des listes électorales, est actuei lement Ie 1'' Juin mais ce projet même du gouvernement propose de reporter cette date au 15 Mai rien ne s'opposerait done, si on le voulait, a ce qu'on fit les élections le der nier Dimanche de Mai. L'exposé des motifs prétend, il est vrai, qu'il faut au moins un mois après que les listes électorales sont arrêtées pour les opéralions préliminaires de 1 election repartition des électeurs en sec tions de vote et formation des bureaux élec toraux. ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces j udiciaires 1 fr la ligne. C'est absoluraént inexactil n'y a qu'une seule operation pour laquelle on doive atten dre nécessairement la cloture définitive des listes électorales c'est la designation des assesseurs des bureaux de vote. Or, il ne faut pas un mois pour cela, il ne faut pas huit jours. Les incompatibililés. Le projet adopte pour régler l'éligibilité les régies déja consacrées pour les conseils communaux on sait que les cas d'inéiigibi- lité a raison Je condamnations sont beau- coup plus nombreux pour les élections com- munales que lorsqu'il s'agit d'élections lé gislatives. Nafurellement, c'est sur la législation ia plus réactionnaire que l'on a pris inodèle. Enfin, dernière innovation, le projet sunprime l'incompatibilité qui existait entre les fonctions de député permanent et les professions d'avocat, d'avoue ou de notaire. H. D. Les dernières séances de la Chambre ont été marquées par de violents inci dents. Yendredi dernier, pendant un dis cours de M. Anseele dans la discussion de la loi sur le droit pour les mutuali- tés de créer des pharmacies économi- ques, la droite n'écoutait pas, bavar- dait, ricanait sous l'oeil complaisant de M. Beernaert. M. Demblon ayant rap- pelé au silence, en termes trés vifs d'ailleurs, la droite tout entière, il s'en suivit un échange d'interruptions, pen dant lequei M. Beernaert, sortant ma- mfestement de son röle, déclara qu'il ne se commettrait pas avec M. Dem blon. Ce dernier releva l'insulte en rap- pelant l'afïaire Pourbaix, ou M. Beer naert se commit avec des agents provo cateurs. Eusuite de quoï, la droite vota pour huit séances l'exclusion de M Demblon. C'est ainsi que cela se passé le provoqué est exclu, et le provoca teur tröne au fauteuil présidentiel. II était a prévoir que M. Demblon ne s'inclinerait qu'a ia dernière extrémité devant la décision de la Chambre rien ne révolte ccmme l'injustice aux mains de ceux qui ont la force. Mardi, M. Demblon s'est présenté a l'entrée de la Chambre, gardée par un piquet d'infanterie et remplie de jour nalistes et d'étudiants catholiques. loute la gauche socialiste entourait le le député de Liège les députés de droite, groupés sur i'escalier, atten- daient les évènements. Ala première sommation, M. Dem blon se retira. Mais ses amis protesté ren!, il s'ensuivit une bagarre, oü les soldats, sur l'ordre, parait-il, d'un em ployé de la questure, mais sans ordre de leur chel, mirent baïonnette au canon contre les députés socialistes non exclus. Evidemment, a la séance, des expli cations furent demandéesla droite refusa de voter un blame au bureau, mais celui-ci a promis de faire une en quête. Attendons-en les résultats, et plantons un orme.... II s'est produit Mardi a la Chambre un fait dont la gravité ne peut être atténuée d'aucune faqon l'emploi des baïonnettes chères aux réactionnai res de tous pays contre une partie de la représentation nationale. Voila ce dont le bureau de la Chambre, par ses mesures maladroites, ne se lavera pas. La responsabilité première de tous ces évènements remonte a la droite. Dès l'entrée des députés socialistes a la Chambre. la droite les a traités avec mépris, d'oü des ripostes violentes. De plus, cbaque fois qu'un orateur socia liste prononce un discours gênant pour la majorité, celle-ci ricane et pro voqué des incidents qui se ciöturent ■BUHCflSunfiMnBOVi

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1