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Journal liberal démocratique d'Ypres et de FArrondissement
Samedi, 26 Mars 1898.
5 centimes le numéro.
46 année. 20.
Tombola
du Collége Moderne.
Le transfer!
de l'École cFÉquitalïon.
Quelques moyens
d'utilité publique a Ypres.
Les bureaux permanents.
La date des élections.
Une épitre a Tartufe. (1)
M*araissriiit ie Hameiii.
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville, Par an 2 francs.
pr la province, Par an fr. SJ-SO.
Le Comité s'est trouvé dans l'impos-
sibilité de faire rentrer pour le 27 Mars
certains dépots de billets et d'établir
la liste exacte des billets vendus, les
seuls qui doivent participer au tirage.
Pour ne pas porter préj udice aux ache-
teurs de billets, il a sollicité et obtenu
du Collége échevinal d'Ypres l'autori-
sation de reculer le tirage, qui aura
lieu le 15 Mai.
Rappelons que les principaux lots
sont exposés au café La Lune r>
Grand'PJace, a Ypres, oü des billets
sont encore en vente.
Certains journaux bruxellois ont en-
tamé ane vive campagne pour essayer
de justifier le transfert projeté ou
décidé - de l'Ecole d'Equitation d'Y
pres a Tervueren.
L'Etoile beige se montre particulière-
ment active dans cette campagne. Par
exemple, les bonnes raisons n'existant
pas, beaucoup de médiocres ou de
rnauvaises sont données
Dans un long article publié Diman-
che, un collaborateur de YEtoile fait de
l'Ecole d'Equitation un tableau poussé
au noir le plus sombre, tableau qui
aura beaucoup amusé tous les gais et
solides jeunes gens sur le sort desquels
YEtoile veut a tout prix apitoyer le
gouvernement.
Les locaux de l'Ecole sont déplora-
bles, dit YEtoile. Nul ne songe a les
trouver simplement bons, mais dire
qu'ils sont bons a être jetés par ter-
ren depuis vingt-cinq ans déja, c'est de
l'exagération manifeste. Des répara-
tions sont nécessaires, urgentes, qu'on
les fasse Les crédits nécessaires sont
a la disposition du ministre. Un peu de
bonne volonté d'en haut, ou un peu de
zèle de la part de nos députés et séna-
teurs, et le mal serait vite réparé.
Quant a l'insalubrité des locaux, tant
de ceux des hommes que de ceux des
chevaux, l'exagération est aussi pa
tente.. Qu'on concilie cette insalubrité
avec l'excellent état de santé habituel
des hommes et des chevaux. On entend
parfois d'une épidémie ou d'une épi-
zootie dans les casernes de cavalerie de
Namur une caserne neuve ou de
Tournai, ou d'autre part. Qui se sou-
vient d'une calamité pareille a l'Ecole
d'Equitation
Les officiers redoutent, parait-il, de
venir a Y pres, en exil n. Nous ne
méconnaissons pas qu'Ypres manque
de distractions, surtout depuis qu'elle
jouit d'une administration cléricale.
Mais nous savons aussi que si les offi
ciers détachés a l'Ecole avaient plus de
facilité pour passer la journée entière
du Dimanche a Bruxelles, ils trouve-
raient la vie d'Ypres trés supportable.
Question d'arrangement de service, et
peut-être d'horaire de trains, facile,
nous semble-t-il, a résoudre au gré de
tout le monde.
D'ailleurs, si quelques jeunes gens se
plaignent moins amèrement que ne
le croit YEtoile de devoir passer dix
mois a Ypres, on ne se fait aucun scru
pule de vouloir remplacer l'Ecole par
une garnison permanente plus ou
moins compensatoire, dont les officiers
devraient passer ici de nombreuses an-
nées.
Yoila bien l'illogisme ou l'on est con
duit pour justifier un changement que
rien de sérieux ne motive, sinon peut-
être des raisons difficiles a avouer, et
avec lesquelles le patriotisme n'a que
des rapports trés éloignés.
{Suite).
Ne criez pas au paradoxe, cher lec-
teur ainsi que vous pourrez lire, voila
trente-cinq ans que le principe en est
admis par la Législature, en ce qui
concerne les Directions provinciates
des contributions, douanes et accises.
Voici un article de la Patrie de Bru
ges, qui nous fournit, a eet égard, les
meilleurs arguments
Dans le rapport de la section cen
trale sur le budget du ministère des
finances pour 1898, nous trouvons une
question pour savoir si le gouverne
ment va généraliser la mesure déja
prise a Charleroi, par l'achat d'un lo
cal pour la conservation des hypothè-
ques.
La réponse est concue en ces ter
mes
j> Le gouvernement n'a nullement l'inten-
tion de généraliser la mesure prise a Char
leroi par l'achat d'un local pour la conser
vation des hypothèques.
d Je me suis expliqué a ce sujet dans la
séance de la Chambre des Représentants du
29 Juillet 1897. J'ai dit que, ■pour les con
servations les plus importantesc'est pres-
que une nècessité que les archives soient
installées d demeure dans des locaux appur
tenant d VEtat, paree que le déplacement de
ces archivespar suite de fin de bail ou de
changement de titulaire, offre de grands in-
convénients et n''est pas sans dangers.
Dans eet ordre d'idées, j'ai annoncé que
la conservation de Bruxelles serait installée
dans un local appartenant a l'Etat, dont je
croyais alors pouvoir disposer. Le projet
n'ayant pu se réaliser, mon département
vient de se rendre acquéreur d'un hotel qui
sera affecté en partie aux bureaux de la
conservation des hypothèques et a l'habita-
tion du conservateur il est indispensable
que les bureaux et l'habitation se trouvent
dans le même immeuble et en partie au
service spécial du timbre dont les locaux
actuels, appartenant a l'Etat, sont absolu-
ment défectueux.
La législature sera saisie prochainement
d'une demande de crédit en vue du paye-
ment du prix de cette acquisition et de la
construction des batiments nécessaires pour
les bureaux.
i Pour la conservation des hypothèques de
Charleroi, la dépense s'est élevée a 165,000
fr. on estime qu'elle s'élèvera, pour la con
servation de Bruxelles, a 235,000 francs
environ.
Les titulaires de ces deux postes paie-
ront le loyer de i'immeuble entier qui est
mis a leur disposition.
A la question de savoir s'il y avait
le projet d'acquérir ou d'édifier dans
chaque chef-lieu de province des lo
caux pour les directions des contribu
tions et accises et pour celles de l'enre
gistrement, la réponse suivante a été
faite
i> II n'est nullement question en ce mo
ment de faire l'acquisition de locaux pour
les directions de l'enregistrement.
En ce qui concerne les directions des
contributions directes, douanes et accises,
le principe de doter tous les chefs-lieux de
province de locaux permanents pour leur
installation est admis par la Législature
depuis environ trente-cinq ans. II a paru
qu'il fallait a tout prix remédier aux difficul-
tés que rencontraient les directeurs pour
trouver des locaux suffisamment spacieux
et éviter en même temps les inconvénients
de toute nature que présente Ie déménage-
ment d'archiver nombreuses et importantes.
Successivement et chaque fois qu'une
occasion favorable s'est présentée, la Légis
lature a voté les crédits nécessaires pour
l'acquisition et la construction de locaux
destinés a être afFectés a l'installation des
directions provinciales des contributions.
II n'y a plus actuellement que la direc
tion provinciale d'Anvers qui ne soit pas
pourvue de locaux permanents. Mais on sait
que l'Etat construit un hötel a Anvers oü
les bureaux de la direction et ceux,de divers
autres services seront prochainement instal-
lés.
Des neuf directeurs provineiaux des con
tributions, six out leur logement dans le
batiment de la direction ce sont les direc
teurs de Bruges, de Gand, de Mons, de
Hasselt, de Namur et d'Arlon. Chacun de
ces fonctionnaires paie a l'Etat un loyer
annuel de 1,200 francs pour la partie de
batiment affectée a son logement.
Dans le rapport de la section centra
le, il n'est question que des bureaux
de la conservation des hypothèques,
du timbre et des directions des contri
butions. Mais une fois le principe ad
mis, il est incontestable que fa mesure
sera généralisée par la force des cho-
ses; aucune raison péremptoire n'existe
pour que l'on s'arrête aux seuls bu
reaux des hypothèques.
La 2e aile de l'hötel du Gouverne
ment provincial a Bruges ne sera-t-elle
pas affectée a l'installation des bureaux
des directions des hypothèques, de
l'enregistrement et des domaines et
des ponts et chaussées
II faut malheureusement de longues
années pour qu'un progrès reconnu
inévitable devienne un fait accompli
exemple la construction d'un hópital d
Ypres. (A suivre).
Mercredi, la Chambre a décidé que
les élections législatives de 1898 auront
lieu le 22 Mai au lieu du 3 Juillet
M. Schollaert, auteur de la proposi
tion, ne s'est guère donné la peine de
la justifier. Un second vote aura eu lieu,
sans doute, au moment oü notre jour
nal paraitra peut-être saura-t-on
alors les motifs qui ont guidé le gou
vernement.
Une chose est sure en tout cas, c'est que
la droite est déeidée a passer outre, a voter
la date de Mai, et qu'elle doit avoir pour
cela de bonnes raisons électorales. Sinon
elle n'y mettrait pas tant d'entrain. Quelles
sont ces raisons A-t-on peur des progrès
de Dalliance démocratique en pays wallon,
du cartel en pays flamand Craint-on de
voir l'union se faire entre les adversaires du
gouvernement Veut-on seulement raccour-
cir la période de propaganda et d'agitation,
empêcher qu'on ne discute oertaines ques
tions, celle du Congo, par exemple, dont les
députés élus cette année auront a discuter
l'annexion en 1900 Prépare-t-on un nou
veau coup de ce cöté, qui devrait être fait
pour le l"r Juillet, comme l'affaire de
Bröwne de Tiège il y a trois ans A-t-on
peur que la Chambre n'ait le temps d'abor-
der la question de la reduction du temps de
service et ne vote cette reduction comme elle
y parait disposée Y a-t-il dans le budget
extraordinaire quelque nouveau gouffre a
millions dans lequel il faut nous p!onger
sans débats kEspère-t-on profiter du vote
des socialistes dans la loi flamande pour es
sayer de tourner contre eux le chauvinisme
wallon, préalablement chauffé a blanc par
messieurs du Sénat?
Telles sont les questions que se pose
M. G. Lorand dans la Rèforme. Qu'on y
joigne d'autres avantages, au point de
vue clérical, de la mesure dont le vote
a été enlevé a la droite obéissante ex
clusion du scrutin de3 électeurs qui
auraient atteint l'age requis entre le lr
Mai et le lr Juin exclusion aussi des
ouvriers absents du pays (de l'arrondis-
sement de M. Woeste surtout) et pres-
que aussi nombreux en Mai qu'en Juil
let (36,324 au lieu de 39,953). On aura
assez de rnauvaises raisons pour expli-
quer la décision subite du ministère
d'avancer les élections, dans l'espoir
d'escamoter un vote du pays comme
un vote de la Chambre. Ph. de C.
Annonces
Réclames 25
Annonces judiciaires
ANNONCES
10 centimes la ligne.
1 fr. la ligne.
Nos lecteurs connaissent le nom de
M. Charbonnel, i'ex-prêtre catholique
qui a renoncé a la vie ecclésiastique
paree qu'elle tend a étouffer toute per-
sonnaiité, toute initiative chez ceux
qui en vivent.
L'acte de M. Charbonnel a fait du
bruit, paree que l'auteur était déja
connu comme un homme d'un talent
vigoureux et personnel, comme un
écrivain de mérite et un penseur de
haute envergure.
La presse cléricale n'a pu cacher la
rupture de M. Charbonnel avec la
prêtrise. Mais elle a essayé de salir
l'ex-prêtre, de prêter a sa rupture des
motifs mesquins, alors que M. Char
bonnel a expliqué son acte par des
motifs de conscience.
Ils ont inventé une histoire de fem
me, ont annoncé le prochain mariage
de l'apostat
Leur misérable invention leur vaut
la volée de bois vert suivante, que leur
adresse M. Charbonnel
La femme Oü est la femme Cherchez
la femme
Elle est trouvée s'écrie tout d'un
coup un Tartufe du Bien Public.
Quel scandale Ah le malheureux
Car, ca y est La femme est trouvée,
enfin On y a mis du temps, mais elle est
trouvée. C'est le Bien public qui l'assure.
Et voici l'histoire. Un petit journaleux o
de notre cléricalisme parisien a découvert,
dans la liste des publications de mariage, un
nom semblable a peu prés a mon nom. Par-
bleu pas de doute. Et la nouvelle de mon
prétendu scandale est partie. Elle fait le
tour de la presse a mensonges.
Au petit journaleux de la fameuse
Vérité qui a lancé ce commérage indigne
d'un journal sérieux, je suis allé, de ma
personne, dire
Voici un démenti. Vous le publierez,
ou ma main s'abat sur votre figure.
J'ai adressé un même démenti absolu au
Bien Public. Ce démenti sera aussi publié,
ou bien Tartufe et moi, nous nous retrouve-
rons. J'ai quelque plaisir a aller a Gand.
Mais, ne puis-je pas un peu raisonner
avec ces bons cléricaux, puisqu'une belle
occasion s'en présente Voyons croyez
bonnement que c'est pour ca qu'on s'évade
de votre clergé et de votre Eglise Fau-
drait-il être ingénu Est-ce done qu'on
ne la trouve pas, la femme, sans sortir de
chez vous, sans sortir de vos confessionnaux,
de vos sacristies et de vos chapelles Et
alors, comme vous le cachez, une fois trou
vée Tandis que les renégats, même s'ils
n'en peuvent mais, vous leur clamez votre
pitié pour des scandales qui n'existent que
dans votre imagination propre ou pas
propre
Non, cette fois la vieille petite histoire ne
peut plus servir. Une trentaine de prêtres,
dans no.tre seul pays de France, a quitté
l'Eglise cette dernière année. Ce matin en
core un jeune prêtre de Paris est venu m'an-
noncer sa bbération. C'est un mouvement
que n'arrêteront plus de ridicules potins
du journalisme, semblables aux contes des
vieilles devotes. Des intelligences se déli-
vrent et se sauvent de l'absurdité oppressive.
Des consciences se délivrent et se sauvent
de l'hypocrisie, de la honteuse servitude.
Voila Ia vérité.
Quant a moi, mes Tartufes, je suis tou-
jours heureux de vous trouver en défaut
d'inventions mensongères. Car cela prouve
que bien décidés pourtant a mentir, vous ne
savez pas le faire avec plus d'esprit que tout
le reste.
Vous n etes pas malins On peut tout de
suite vous traiter de menteurs.
(1) L'abondance des malières nous a empê-
ché d'insérer eet article dans notre dernier
numéro.
-■ i
CommentCouvrez ce sein que je ne saurais YOir.
Par de pareils objets les ames sont blessées.
Et cela fait venir de coupables pensees.