I*araissant te Same (li. l'union fait la force.
Journal libéral démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement
On s'abonne au bureau du journal, hue de Dixmude, 51, Ypees. Pour
los annonces de Belgique (excepté les deux Fiandres) s'adresser a 1'Agence
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Bouese.
A Wulverghem.
La loi provinciale
la Chambre.
4e année. N° 25.
Le cinquantenaire libéral
de Tirlemont.
AVIS.
PRIX ÜE L'ABONNEMENT
poub la yillePar an 3 francs.
pr la peovince, Par an fr. 2-50.
Le Comité de notre Association libé
rale ayant décidé de prendre part a la
manifestation libérale de Tirlemont,
nous croyons utile de publier ci-après
le programme des festivités
A midi, Grand'Place, CONCERT.
A une heure, GRANDE MANIFES
TATION LIBERALE.
A cinq heures, CONCERT par la
société Royale des Beaux-Arts FEU
D'ARTIFICE JAPONAIS.
A six heures, BANQUET au local S'
Georges.
A huit heures, ILLUMINATION ET
CONCERT.
A 9 1/2 heures, GRAND FEU D'AR
TIFICE tiré par M. H. Caes, artificier
du Roi.
Le Comité de l'Association libérale a
l'honneur de porter a la connaissance
de ses amis, qu'a l'occasion des fêtes
du cinquantenaire, il y aura le lr Mai,
en la salie S4 Georges a Tirlemont, a
5 1/2 heures, un banquet par souscrip-
tion.
Le prix du couvert est fixé a cinq
francs, une demi-bouteille de vin com
prise.
U invite ceux de ses membres qui
désireraient prendre part a ce banquet
de bien vouloir se faire inscrire chez
M. Salomé, Hotel du Pelit Ypres.
Passé le 18 Avril, il ne sera plus regu
de souscriptions. D'autre part le nom-
bre des places étant forcément limité,
les listes seront arrêtées dés que toutes
les places seront occupées.
Le SecrétaireLe Président
Eenest NOLF. A. BRUNFAUT.
N. B. Le montant de la souscrip-
tion sera encaissé par quittance pos
tale.
XTii fait
grave et scandaleux.
Sous ce titre, le Journal d' Ypres re
produit en son numéro du 6 Avril
1898, tout en l'agrémentant de com-
mentaires, un articulet paru dans le
Progrès et congu comme suit
Civilisation.
A Wulverghem, une femme était accu-
sëe par certaines personnes d'avoir ensorcelé
une jeune fille.
Le père et le frère de la malade appelèrent
la soi disante sorcière cbez eux, la firerit
s'agenouiller devant une table sur Jaquelle se
trouvaient un crucifix, de l'eau bénite et un
bréviaire et lui ordonnèrent d'écarter la
main du mauvais esprit.
Comme la pauvre femme protestait de son
innocence, les deux hommes tombèrent
sur elle a bras raccourcis et la rouèrent de
coups.
Après quoi le père commanda au fils d'al-
ler chercher une botte de paille pour rötir la
sorcière.
Tourmentëe par les coups et affolëe d'ef-
froi, la malheureuse femme se jeta sur le
cultivateur qu'elle renversa elle parvint a
s'enfuir.
La gendarmerie a ouvert une enquête,
dont le rësultat a étë communiqué au Par
quet d'Ypres.
Le Journalflairant une bonne occa
sion de tomber a dos des libéraux,
8'empresse d'ajouter
Mais, nous devons ajouter ce que le
Progrès a soin de ne pas faire que la
prétendue sorcière est une personne respec-
tée par tout le monde et sincèrement reli-
gieuse, tandis que l'auteur de Facte barbare
en question est un mécréant, le coryphée du
parti libéral local
Nous remercions le Progrès de nous avoir
donné l'occasion d'ajouter le fait qui s'est
passé a Wulverghem a tous ceux que four-
nit i'histoire des inconséquenses et des inco-
hérences libérales.
Elle sera done éternellement vraie,
I'histoire de la paille et de la poutre.
Nous ignorons les faits, mais nous les
supposons exacts nous ne connaissons
pas celui, qui s'en est rendu coupable,
mais nous voulons bien admettre, avec
le Journal d'Ypres, qu'il se faisait pas
ser pour libéral, bien que sa stupide et
superstitieuse conduite prouve suffi-
samment qu'il ne l'a jamais été, ou du
moins qu'il avait cessé de l'être.
Qu'en résulte-t-il de plus clair?C'est
que des faits de l'espèce, a la fin de
notre 19® siècle, ne se rencontrent plus,
que la ou le fanatisme clérical règne en
maitre. Car Wulverghem est une de
ces communes flamandes ou. la civili
sation n'a guère pénétré, ou. les habi
tants croupissent dans une profonde
ignorance, oü la raison s'étiole et oü
l'esprit se laisse subj uguer parl'influen-
ce du milieu. Quoi d'étonnant dès lors,
qu'un malheureux, portant en lui les
germes d'une éducation cléricale, con-
tre laquelle il avait peut-être essayé de
réagir,soitretombé dans les errements,
dont on avait saturé sa jeunesse
Loin de nous l'idee de vouloir justi-
fier les faits commis. Nous les répudions
de toute la force de notre ame, comme
nous répudions tout ce qui est contrai
re a notre raison. Mais nous admettons
en l'occurrence les circonstances atté-
nuantes, qui entourent le méfait car
si nous voyons un coupable dans celui
qui se laisse aller a des voies de fait,
nous proclamons bien plus coupables
encore ceux qui faussent l'esprit po
pulaire en l'abreuvant d'absurdités de
toute nature.
Or, il se fait, que c'eBt précisément
dans les contrées les plus catholiques,
que les prójugés se développent et se
propagent le plus facilement. La
croyance aux sorciers subsiste dans nos
campagnes flamandes. Le fait est indé-
niable. II fait rire il fait hausser les
épaules et cependant, il ne présente
rien de si surprenant. Le paysan fla-
mand est ignorantil a une foi aveu-
gle en son curé il ne regoit d'autre
enseignement, que celui qui sort de sa
bouche; il croit paree qu'il doit croire
même sans comprendre. Or, la religion
catholique lui impose des dogmes qui
vont a l'encontre même de la raison
humaine.Elle l'oblige a croire a l'exis-
tence de démons, elle lui donne comme
nourriture intellectuelle des livres
saints, oü il trouve des fables telles que
celle de Jonas, elle lui parle d'imma-
culée conception, d'infaillibilité pa-
pale. Que ne croirait-il done pas a
i'existence de sorciers
Du reste, les annales catholiques
sontla qui prouvent d'une fagon in-
discutable, que l'Eglise catholique
elle-même,cetteEglise qui se proclame
infaillible a conduit au bücher des
milliers d'innocentes, accusées de sor-
cellerie. Parmi ceux qui ont allumé ces
büchers, se trouvent des papes infail-
libles, tels que Innocent VIII, des con-
ciles infailliblesenfin l'Ecriture sainte
également infailliblequi ordonne tex-
tuellement de ne point laisser vivre les
sorcières. n
Quand done, comme le Journal d'Y
preson prend en mains la défense
d'une Eglise qui a sur sa conscience
tant de crimes, tant de forfaits et tant
de deuils, on y regarde a deux fois
avant de s'acharner sur un malheu
reux, victime de son ignorance et de
l'influence du milieu dans lequel il vit.
Si son acte a étéscandaleux, plus scan-
daleux encore est le passé de l'Eglise
catholique. Qu'elle prenne done sa
part dans le réquisitoire du saint Jour
nalet que celui-ci a l'avenir se sou-
vienne de I'histoire de la paille et de la
poutre. R.
Comme c'était a prévoir, la droite
ministérielle a voté les dispositions
proposées par le gouvernement sans
les modifier en aucun point essentiel.
Chose a noter, il ne s'est trouvé a
droite que deux ou trois députés pour
défendre le projet gouvernemental,qui
a été vivement critiqué par les députés
démocrates-chrétiens et indépendants
de Bruxelles, outre plusieurs orateurs
de la gauche, tant progressistes que so-
cialistes. II faut en conclure que la
droite avait son siége fait avant Cou
verture de la discussion elle ne s'est
retrouvée que pour crier aux voix
et empêcher le développement des jus-
tes critiques que soulevaient les dispo
sitions qu'elle a votées.
L'age de trente ans, que certains au-
raient volontiers porté a trente-cinq ou
quarante, n'a été convenablement jus-
tifié en aucune manière ce qui n'a
pasempêchéla majorité de la droite
de l'admettre.
Le résultat D'après des chiffres
cités par M. Hector Denis, et que per
sonne n'a contestés, sur 100 électeurs
pour la Chambre, il y en a 15 ou 16 qui
sont privés du droit de vote a la pro
vince. Pour la Chambre, les électeurs
a une voix représentent 40 pour cent
du nombre total des votes a émettre
pour les conseils provinciaux, ils n'en
représentent que 34,8 pour cente'est-
a-dire que 13 pour cent des électeurs a
une voix pour la Chambre sont privés
du droit de vote pour les conseils pro
vinciaux. Et encore, il n'est pas tenu
compte, dans les chiffres précédents,
des électeurs qui, a cause du mandat
de 8 ans conféré aux conseillers pro
vinciaux, ne pourront exercer pour la
première fois leur droit de vote a la
province qu'entre 30 et 38 ans.
Comme on n'a justifié par aucun ar
gument sérieux l'age de 30 ans pour
l'électorat provincial alors que celui
de 25 ans est trouvé rationnel pour les
électeurs a la Chambre, force nous est
de conclure que l'age de 30 ans a été
uniquement inspiré par des considéra-
tions réactionnaires et antidémocrati-
ques. Les sophismes de M. Woeste ne
peuvent rien contre ce fait.
La representation proportionnelle a
joué un röle important dans la discus
sion. Le projet ministériel la laissait de
cóté des amendements de M. Lorand
et de M. De Guchtenaere tendaient a
l'introduire dans les élections provin
ciates, le premier sans quorumle se
cond avec quorum variable d'après le
nombre des sièges a pourvoir. Ces deux
amendements ont été rejetés.
La majorité de la droite a dénié aux
minorités tout droit de représentation
dans les conseils provinciaux. Elle a
justifié une fois de plus l'appréciation
émise par Emile de Laveleye au sujet
du régime majoritaire, dans son ou-
vrage le Gouvernement dans la démo
cratie
Ce système vient de la tradition ca-
tholique, profondément empreinte
dans tous les esprits. L'Eglise n'ad-
i) met pas les dissidents, elle les brüle
ou les damne. Les partis font de
même quand ils peuventils guillo-
n tinent leurs adversaires, ou du moins
leur imposent silence. C'est la même
ANNONCES:
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires: 1 fr. la ligne.
n intolérance,lamême horreur de toute
contradiction, de toute hérésie.
Pareille intolérance,pareille horreur
de la contradiction n'est possible qu'au
parti clérical, qui nie le libre-examen
pour se fonder sur une tradition et
une révélation sans valeur pour ceux
qui n'y croient pas et ont le droit na
turel de n'y pas croire.
Le rejet de la représentation pro
portionnelle par la droite est encore
instructif a un autre point de vue il
est une nouvelle justification du cartel
qui a pris naissance a Gand et qui s'est
étendu rapidement avec un succès ines-
péré.
C'est la combinaison du vote plural
et du système majoritaire qui a donné
aux cléricaux une majorité dans les
Chambres si disproportionnée a leur
puissance réelle dans le pays. II serait
naïf de croire que les cléricaux renon-
ceront de bon gré a une combinaison
qui leur assure le pouvoir alors qu'ils
ne sont qu'une minorité dans le pays
le pouvoir est trop profitable quand
on en use comme eux.
Mais vienne le jour oü le parti cléri
cal sera menacé d'être la victime d'une
situation qu'il impose aujourd'hui a ses
adversaires. On le verra alors adorer
ce qu'il brüle aujourd'hui, et consentir
a introduire dans notre régime repré-
sentatif toute la justice dont il est sus
ceptible.
Le vote plural ou le système majori-
taire^uffit a fausser la représentation
nationale, l'expérience le prouve. C'est
pourquoi ces deux barrières a la iibre
expression de la volonté populaire sont
destinées a s'écrouler simultanément
le jour oü l'on voudra enfin la repré
sentation nationale vraie et sincère.
C'est la justification du cartel gantois
et de son programme suffrage univer-
sel pur et simple, représentation pro
portionnelle. Ces deux articles consti
tuent le point de départ nécessaire
d'une période qui rendra a tous les
partis leur entière liberté d'agir sans
les obliger a des alliances qui étouffent
toujours plus ou moins leurs aspira
tions particulières.
La question de la R. P. a fait des-
cendre M. Beernaert du perchoir pré-
sidentiel oü la droite l'a relégué pour
le rendre inactif.
M. Beernaert a versé un pleur sur la
réforme qui lui est particulièrement
chère et dont il déplore le reeul a la
Chambre.
S'il y a reeul de la R. P., a qui la
faute, sinona M. Beernaert lui-même?
Lorsqu'il a quitté le pouvoir, il a
donné pour motif de sa démission l'im-
possibilité qu'il prévoyait de faire vo
ter la R. P. pour la composition des
Chambres législatives.
Mais a ce moment, si Ia Chambre eüt
été appelée a émettre un vote sur la
R. P., cette réforme essentielle eüt été
admise. Seulement, la majorité en sa
faveur eüt peut-être été constituée par
l'appoint de la gauche, et c'est ce dont
M. Beernaert ne voulait pas entendre
parler.
La retraite de M. Beernaert a été
une application d'un principe nouveau
introduit dans la vie parlementaire par
M. Beernaert lui-même: ce n'est pas
même la majorité de la Chambre qui
fait les lois, c'est la majorité dans la
majorité ministérielle. Ce principe est
resté en vigueur depuis le départ de
son promoteur il a servi a étouffer
a ajourner, dit-on par euphémisme
toute tentative de réforme sur les su-
jets qui touchent le plus directement
aux intéréts vitaux du pays. C'est lui,
par exemple, qui, après la R. P., a re-
jeté dans les cartons toute tentative de
réorganisation de notre système mili
taire.
POUB LE COMITÉ t