Journal liberal démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 2 francs, pr la province, Par an fr. 3«50. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour ies annonces de Belgique (excepté les deux Flandresj' s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Appel k nos amis. Le péril jaune. Samedi, 20 Aoiit 1898 4e aiinée. Aos 40-41. r'araissanf tie Vmmedi. l'dnion fait la force. Revision des listes électorales. Chez ies déiïiücrates-ciiréiietis. ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. A chaque élection, nombre de ci- toyens s'apergoivent qu'ils nesont pas inscrits sur les listes électorales ou qu'ils y figurent avec un nombre de voix inférieur a celui auquel ils ont droit. C'est le moment pour eux de faire redresser les erreurs, car les administrations communales s'occu- pent en ce moment de la revision des listes électorales. Rappelons done a tous ceux que la chose inséresse les conditions essentiel- les du droit de tuflrage, en attirant l'attention des libéraux sur l'impor- tance des listes en formation qui servi- ront (lux elections communales de 1899. Pour êlre électeur pour la Ghambre des Représentantsilfaut 1° Etre Beige de naissance ou avoir regu la grande naturalisation 2° Etre agé de 25 ans accomplis a la date du lr Mai 1899 3° Etre domicilié dans une même commune depuis le lr Juillet 1897 jus- qu'au lr Juillet 1898. Celui qui, entre le lr Juillet 1897 et le 1>' Juillet 1898, a transféró son domi cile dans une autre commune, a encore le droit d'être électeur dans la com mune qu'il a quittée. Pour être électeur pour le Sénat el la provinceil faut 1° Comme ci-dessus 2° Etre agé de 80 ans accomplis a la date du xr Mai 1899 3° Comme ci-dessus. Pour être électeur pour la commune, il faut 1° Etre Beige de naissance ou avoir regu la petite naturalisation 2° Comme ci-dessus 3° Etre domicilié dans une même commune depuis trois ans, c'est-a-dire depuis le V Juillet 1895 jusqu'au lr Juillet 1898. POUR TOUTES LES ÉLECTIONS a) £/Mgüo«'a;supplémentaireest accordée: 1) Au citoyen marié, agé de trente- cinq ans, et payant une contribution personnelle de cinq francs, ou habi tant un ïmmeuble grevé de pareille contribution s'il se trouve dans un des cas d'exemption prévus par la loi. 2) Au propriétaire d'un immeuble ayant un revenu cadastral d'au moins 48 francs. 3) Au titulaire d'une inscription de rente Beige ou d'un carnet a la caisse d'épargne d'au moins 100 francs de rente. b) Deux votes supplémentaires sont accordés Aux porteurs de diplömes et aux ti tularies de fonctions impliquant les connaissancesdel'enseignementmoyen. POUR LA COMMUNE SEULEMENT. Deux votes supplémentaires sont confé- rés Aux propriétaires d'immeubles ayant un revenu cadastral d'au moins cent francs. On ne peut jamais cumuler plu3 de trois votes pour les élections générales et provinciales, plus de quatre votes pour les élections communales. II est a remarquer que, pour ces der- nières, la contribution personnelle con- férant le second vote attribué au chef de familie s'élève a 10 fr. dans les communes de 2000 a 10000 habitants et de 15 francs pour ies communes de plus de 10000 habitants. Pour tous renseignements, s'adresser au bureau de {'Association libérale, rue du Séminaire, le Dimanche de 10 a 11 heures du matin et ies autres jours de 5 a 6 heures du soir. La paix n'est pas pres d'être rétablie entre vieux conservateurs cléricaux et démocrates-chrétiens,ces deux groupes de frères ennernis qui se prétendent tous deux les dépositaires de la vraie parole du pape ce qui ne prouve que l'ambiguïté de cette parole infai 1 lible et prudente La guerre entre les deux camps est menée dans chacun des deux camps conformément au tempé rament des combattants. Tandis que les amis de M. Woeste procèdent par insinuations jésuitiques et vénimeuses, c'est a 1'invective éclatant au grand jour que les partisans de l'abbé Daens ont recourspour se défendre. Nous avons donné emprunté au Dien publicle plus raffiné en tartuferie de tous les organes épiscopaux un échantillon de la manière conservatri ce, a propos de la prétendue collabo ration de l'abbé Daens au Soir. Yoici aujourd'hui un exemple du faire démo cratique et chrétien, du a M. Du Catil- lon Tartufe vit encore dans notre pays, Tartufe, c'est le Bien Public. Tartufec'est ce mauvais dröle qui, sous le masque de la religion, crache sa bile non sur des puissants, mais sur des faibles qui, gênés par leur robe de prêtre, sont empêchés de se défendre. L'insulteur d'une femme est un lache. Est doublement lache celui qui outrage un vieux prêtre, surtout quand ce prêtre a tout sacrihé pour prendre en mains la défense des opprimés, dont le sort est si peu digne d'envie. Chacun sait avec quelle haine in fernale, avec quelle diabolique mé- chanceté le Bien Public a- persécuté M. Daens, ce pauvre prêtre du peupie. Pendant quatre années, il ramassa dans l'égout toutes les saletés pour ies lui jeter a la tête. II tortura ses paroles, plaga ses actes sous le jour le plus faux et le moucharda a rendre jaloux un Pourbaix. Et quand cette feuille de tripier eut atteint; son but, quand elle ent fait jeter le prêtre sur la rue, sans pain, et qu'elle eut ruiné sa familie pour la plus grande gloire de Dieu, alors elle ne laisse pas encore tranquille eet ami du peupie. Avec la fureur d'un chacal qui rode autour des caravanes pour chercher une proie, le Bien Public accomplit sa besogne. n Ah il ne dira pas ouvertement que l'abbé Daens est un malheureux Charbonnel, qui est peut-être devenu apostat en grande partie a cause des Tartufes qui ouvrent toute large la porte de l'église aux continuateurs de Lamennais, mais elle traite ainsi en secret, derrière un masque, comme agissait le spadassin qui était chargé a Venise de percer le cceur a celui qui était craint par la République. Ainsi procédé le Bien Public. Ou bien ce Tartufe est le plus grand coquin que je connaisse, ou bien un malheureux qui aurait dü être traité par Charcot. Ah §a, nous ne souffrirons pas qu'un vaurien de plumitif continue a nuire impunémeut a un homme dont le seul crime est d'avoir trop sincèrement aimé le peupie. A Que Tartufe prenne garde car nous viendrons un jour avec autre chose que la parole et la plume. Si M. Du Catülon s'imagine que, ce jour-la, il trouvera quelqu'un au Bien Public pour prendre ia responsabilité des persécutions iachement raffinées dont i'abbé Daens continue a être l'ob- jet, il se fait encore illusion sur la con ception de l'honneur qui règne dans les officines oü la presse cléncale dis- tille son venln. Le parti démocratique-chrétien a tenu un congrès a Bruges, le 14 Aoüt. L'annonce de cette réunion a évi- demment mis les journaux cléricaux de fort méchante humeur. Aussi, les attaques contre l'abbé Daens ont-elles repris de plus belle. G'est la Patrie de Bruges, qui cette fois tient le record il semble que les iauriers conquis par l'organe de l'évê- ché de Gand dans le róie de Tartufe aient empêché celui de l'évêché de Bruges de dormir tranquille. La Patrie donne le jour a de perfides variations sur ce qu'elle appeile la scandaleuse campagne des démocra- tes-chrétiens contre les humbles ou- vriers. Elle accusc>Het Recht, l'organe de MM. Plancquaert et Du Oatillon, de mépriser les travailleurs brugeois et rend responsable de cette scanda leuse campagne et de ce mépris l'abbé Daens iui-même, natureilement. C'est un appel direct aux violences propres a troubler le congrès. Disputant au Bien Public la palme de la tartuferie, la Patrie écrit Lisez le Rechtnous clame-t-on en agitant la soutane de M. l'abbé Daens comme un drapeau, comme une réclame. II est clair que M. l'abbé Daens lui-même ne lit pas le RcclU. II ignore ce qui s'y trouve. Ii donne l'exemple de l'obéissance due aux décisions de l'autorité ecclésiastique. Quoi de plus naturel Et ensuite, comjoit-on qu'il veuille se rendre complice, aux yeux de la population brugeoise, des vilenies sans nom et sans nombre commises par le Recht n Non, M. l'abbé Daens ne connait pas le Recht. II est seuiement regretta ble pour lui qu'avec tant de persis- tance on fasse, sous son nom, la pro paganda en faveur de ce journal. Mais cela est encore ignoré par M. l'abbé Daens. Dans ie concours de jésuitisme ou- vert contre l'abbé Daens, le Bien Public a eu la première manche, la Patrie a la seconde. A quand la belle Tout cela prouve que ia haine infer nale stigmatisée par M. Du Oatillon n'a pas encore dit son dernier mot. La collaboration de Mgr Stillemans et de M. Woeste a frappé i'abbé Daens de peines disciplinaires, lui a enlevé son siège de député après l'avoir ligotté pour qu'il ne puisse se défendre. Ce n'est pas encore assez pour la rancune de ceux qui se prétendent les disciples du Christl'abbé Daens a encore sa soutane, il faut la lui enlever en l'atti- rant dans quelque désordre provoqué par les journaux cléricaux, et le faire passer ensuite pour un excommunié voué a l'enfer. Tel était évidemment le but de l'article provocateur de la Patrie''. Le truc a échoué. Soit prudence bien inspirée, soit interdiction épiscopale, l'abbé Daens n'a pas paru au Congrès de Bruges, que son frère présidait. M. Pierre Daens a protèsté contre l'interdiction dont son frère a été l'ob- jet de la part de Tévêque de Gand, quoique les démocrates soient aussi bons chrétiens que les conservateurs. A signaler le discours de M. Du Oatillon contre la reprise du Congo, contre la politique coloniale et contre les charges militaires qui en résulte- raientil a réclamé un referendum sur la question de la reprise. 11 voudrait, dans un autre domaine, voir créer, avec l'appui de l'Etat, une caisse de retraite pour les vieux travail leurs les ouvriers industriels seraient pensionnés a 55 ans, les ouvriers agri- coles a 60 ans. Le principe a été admis unanime- ment, mais la question a été, faute de temps, renvoyée a un prochain congrès, avec l'organisation économique du parti, la question du service militaire et celle de la représentation propor- tionnelle. Parmi les déiégations présentes au Congrès. les journaux n'eu citent au- cune d'Ypres peut-être est-elle com prise dans les etc. oü l'on relègue les insignifiances notoires II y a cependant a Ypres des démo- crates-chrétiens convaincus, a, en juger du moins par leurs paroles il est vrai que le premier de leurs actes démocra tes et chrétiens en est encore a se faire attendre. Ne doit-on pas attacher plus d'importance a leurs déclarations qu'a des paroles prononcées après boire. Ph. be C. Les renseignements ci-dessous, pu bliés par divers journaux, montrent a quel degré de développement l'indus- tne des allumettes est déja arrivée au Japon, et jusqu'a quel point elle est capable de venir faire concurrence en Europe aux produits européens. grace au bon marché de la main d'oeuvre en Extrême-Orient. Uindustrie des allumettes au Japon. La fabrication des allumettes a pris au Japon une importance véritablement extraordinai re pendant l'année 1896, l'exportation en a été de 17,979,849 grosses de boites et comme chaque boite contient environ 60 allumettes, cela fait quelque chose comme 155 milliards 346 millions d'allumettes qui sont sorties des ports japonais et principale- ment de Kobé. C'est que précisëment le district de Kobé est un des principau'x centres de cette fabri cation dans le cours d'une seule année, il a produit plus de 10 millions de grosses, la part du district d'Osaka êtant de 5 millions. Dans le 11 district, il doit y avoir plus de46fa- briques, employant régulièrement quelque 13,000 ouvriers, dont les deux tiers du sexe féminin, et cela sans parier des milliers d'enfants de moins de dix ans qui gagnent quelques centimes par jour a garnir les cadres d'allumettes, et de la foule de femmes qui travaillent a domicile a confectionner les boites. La majeure partie des allumettes ainsi fabriqués sont du genre dit de sureté ou suédoises. Ce qui est. vraiment extraordi naire a noter, c'est le bon marché fantasti- que auquel le fabricant japonais arrive a pro- duire des allumettes, qui sont pourtant de bonne qualité. En 1895, une caisse pour l'exportation s'est vendue en moyenne 15 yens, ce qui fait 39 fr., même en prenant le cours un peu élevé de 2 fr. 60 pour le yen or, cette caisse contient 600 douzaines de boites, et cela met la boite a un peu moins de 6 millimes la pièce. Pour les curieux,nous ajouterons ci-après le détail des frais de fabrication. II faut d'abord le bois, ce qu'on appeile les picots on en compte environ 340 paquets de 1,400 chacun, et le coüt en est de 2,75 yens, une fois qu'ils sont débités en petit bois. On emploie a peu pres pour 3,80 yens de pro duits chimiques la fabrication des boites revienta 2,73, celle des etiquettes des bois, a 0,27 yens, Une fois les rllumettes mises en boites, on doit procéder a leur emballage pour l'expédition, et ce n'est pas ce qui coüte 1 le moins 0,8 yen pour le papier d'embal-

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1