Journal liberal démocratique d'Ypres et de I'Arrondissement
Gonseil communal
Contre l'alcoolisme.
Collége Moderne.
Le feminisme en
Amérique.
Samedi, l'Octobre 1898. 5 centimes le numéro. 4e année.i\f° 47.
Laffaire Dreyfus.
Cartes de Visite.
BANDES a 5 centimes
S*draissant ie (a metis. l'union fait la force.
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dxxmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté ies deux Flandres) s'adresser a I'Agenoe
Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine*, 32 et a Paris, Agence de la
Bourse.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville, Par an 3 francs.
Pr LA province, Par an fr. 3-£>G.
D'YPRES.
Séance publiquedu Ü4 Septembre 4898.
La séance annoncée pour cinq heures,
n'est ouverte qu'a 5 h. 35 m On a eu
tontes les peines du monde a distribuer
les roles ll parait que M. le (Jonseiller
D'Huvettere en a assez de se laisser
mener par le bout du nez et qu'il ne se
contente plus de promesses. L'honora-
ble Oonseiller veut absolument qu'on
exécute tous les projets approuvés, de-
puis longtemps, par le Conseil commu
nal.
Sont présents MM. Surmont de
Volsberghe, Bourgmestre-Président
ColaertetBerghman,Echevins; Struye,
Boone, Begerem, Fraeys, Fiers, Van-
denboogaerde, Decaestecker, Vander-
ghote, D'Huvettere, Oonseillers M.
Gorrissen, Secrétaire.
M. Iweins s'est fait excuser.
Le procés-verbal de la séance du 2
Juillet dernier est approuvé celui de
la séance du 9 du même mois est dépo-
sé sur le bureau a l'inspection des
membres.
Communications.
M. le Président fait part a Fassemblée
de la visite qn'il a regue de M.leMajor
et de MM. les officiers du 2e bataillon
du 3e de ligne. Ces Messieurs ont re-
mercié l'administration communale
des bonnes relations qu'ils ont eues
avec les habitants de la ville et lui ont
exprimé le regret de devoir quitter la
garnison d'Ypres.
M. le Bourgmestre leur a répondu
qu'il était trés flatté de la démarche
qu'ils faisaientqu'ils emportaient un
excellent souvenir de la ville. Au sur
plus, a-t-il dit, les relations entre l'au-
torité militaire et l'autorité civile ont
toujours été trés courtoises et ii est
persuadé que les habitants d'Ypres re-
gretteront le départ du 2e bataillon du
3e de ligne.
Margues d' approbation.
M. le Président a procédé a la véri-
fication de la caisse communale il ró-
sulte de eet examen que lacomptabi-
lité est bien tenue et que l'encaisse sera
considérable dés la rentrée de ia part
du fonds communal.
M. Surmont. Messieurs, vous avez
tous regu une notice concernant les ar
chives de la ville d'Ypres. Vous avez
pu constater que M. Desaegher a tra-
vaillé d'une manière plus que conve-
nable. C'est du moins un archiviste qui
travaille. II y aura lieu, je pense,
d'augmenter son traitement qui est mi-
nime et de le mettre a la hauteur du
travail qu'il fait.
Je propose de lui adresser des remer-
ciments.
Approuvé.
M. Fraeys quitte la séance.
M. le Bourgmestre remet a M. le
Conseiller Boone, le diplome et "la mé
daille de le classe octroyés par le gou
vernement, pour services rendus a la
fabrique de l'église IS4 Pierre pendant
un terme de vingt-cinq ans.
M. le Président félicite M. Boone
pour cette marque de distinction.
M. Begerem applaudit.
M. le Président propose d'introduire
d'urgence une demande d'achat de
terrain au Boulevard Malou.
M. Hippolyte Yandermarlière vou-
drait acheter un terrain de 33 mètres
de long sur 5 m. 30 de large.
Leterrainen question a une longueur
de 36 mètres. Nous pouvons lui donner
5 m. 30 en largeur mais nous ne pou
vons pas couper.
M. D'Huvettere. II est décidé a ne
prendre que 33 mètres.
M. le Président. II est libre de
prendre ou de ne pas prendre, mais
qu'il achète le terrain tel qu'il figure
au plan. 1
Le cahier des charges est le même
que pour les autres ventes.
Une longue discussion s'engage au
sujet de l'achat de ce terrain, finale-
ment il est décidé que le Collége s'a-
bouchera avec le demandeur.
Droit dabattage
demande de maintien du tarif.
M. le Président. Nous avons regu
une dépêche de M. le Gouverneur re-
latif au maintien du droit d'abattage.
Le tarif existant expire au 31 Dé-
cembre 1898.
Nous vous proposons de prendre une
délibération et de maintenir ce tarif
pour un terme de cinq ans.
Adopté.
Vente de noix.
La vente de noix a produit cette
année une somme de fr. 580-00. Elle
est inférieure de 83 fr. a celle de 1897.
M. Boone fait remarquer que l'on ne
se borne pas a cueillir les noix mais
qu'on arrache même les branches ce
qui porte préjudice aux arbres.
M. le Bourgmestre. J'ai toujours
entendu dire que l'on ne pouvait pas
élaguer ces arbres
M. Boone. Parfaitement. Mais on
arrache des branches.
M. le Président. Nous veilllerons.
Le procés-verbal de la vente de noix
est approuvé.
Bail a long terme dun terrain.
M. le Bourgmestre. II résulte de
l'enquête de commodo et incommodo qu'il
y, a lieu d'approuver le bail a long ter
me d'un terrain de 6 ares 80 centiares
situé non loin de la Piaine d'Amour.
Le bail de ce terrain est fixé a 40 fr.
annuellement.
Le Conseil émet un avis favorable.
Finances communales.
M. le Président. Le Conseil com
munal a voté dernièrement un crédit
de fr. 2,742-94 pour la construction de
trottoirs rue Jansénius et le pavage des
abords du Palais de Justice. Les dé-
penses pour ces différents travaux se
sont élevés a la somme de fr. 3,702-00.
Le Collége demande un nouveau cré
dit, a imputer au budget de 1899, pour
combler ce surcroit de dépenses.
Adopté.
Par suite de travaux extraordinaires
faits a la cave de l'Ecole industrielle,
le Collége demande un crédit de fr.
522-30 a imputer au budget de 1899,
pour solder le coüt de ces travaux.
Adopté.
(La suite et fin au prochain n°).
L'affaire Dreyfus, qui depuis presque un
an pèse sur la France comme un cauchemar,
vient de rentrer dans la phase judiciaire,
d'ou elle n'aurait jamais dü sortir si certains
individus n'avaient eu intérêt a y mêler
toutes les passions de la politique.
Le premier pas décisif vient d'etre fait
vers la seule solution capable de calmer les
esprits troubles, vers la solution que tous
ceux qui ont quelque souci de justice et de
droit ont réclamée des que la question a été
nettement posée la révison du jugement
qui a condamné Dreyfus illégalement on
n'en peut plus douter et sans doute injus-
tement.
Malgré l'avis partagé de la commission
spéciale chargée de l'examen préalable du
dossier, le ministère francais a renvoyé le
dossier a la Cour de cassation qui aura a
décider de l'ouverture definitive de la procé
dure de revision. En obtenant ce renvoi a la
Cour suprème, M. Brisson a dü faire preuve
d'une énergie par laquelle il a racheté bien
des f ai blesses.
Les nécessités d'une publication hebdo-
madaire ne nous ont pas permis de retracer
toutes les vicissitudes par lesquelles l'affaire
a passé. Nous devons nous borner a en mar-
quer les étapes.
Mais nos lecteurs ont certes suivi le
déroulement des évènements dans les jour-
naux quotidiens. Aussi se rendent-ils comp-
te de la somme d'énergie irréductible de
perseverance tenace que les défenseurs du
droit et de la légalité ont dü dépenser- dans
leur lutte incessante contre toutes les puis
sances coalisées pour étouffer la vérité et la
justice.
Armée, église, ministère, Chambres le
gislatives, opinion publique dévoyée, ils ont
eu tout contre eux.
Le premier succès qu'ils viennent d'obte-
nir doit ètre une récompense et un soulage-
ment a la fois pour tous les lutteurs du
droit Ciémenceau, Zola, Jaurès, de Pres-
sensé, Grimaux, Duclaux, Yves Guyot,
Urbain Gohier, sont parvenus, par une ad
mirable campagne qui restera un éternel
honneur pour la presse francaise indépen-
dante, a ramener a des idéés droites les
masses surexcitées par les mensonges, les
calomtiies et les faux. Si l'honneur de la
France a paru un moment devoir rester en-
seveli au fond des ténèbres accumulés par
les intéressés, ces publicistes, ces savants,
ces hommes du devoir l'ontsauvé, l'ont mis
a l'abri des mauvaises passions, l'ont rendu
inaccessible aux souillures dont incon-
sciemment, il faut l'espérer pour eux les
Rochefort, les Drumont, les Judet et tous
les plumitifs émargeurs aux fonds secrets
l'auraient couvert si leur oeuvre d'étouffe-
ment avait abouti.
II serait injuste de ne pas rendre un hom
mage tout particulier au colonel Picquart,
qui a teut sacrifié a une oeuvre qu'il consi-
dère comme une oeuvre de justice, et qui a
montré dans toute cette affaire le noble et
réconfortant spectacle d'un homme de carac-
tère, accomplissant son devoir sans forfan-
terie, sans éclat, pour la pure satisfaction
de l'avoir accompli. II est certain qu'après
avoir vu éehouer la machination qui devait
le conduire a la mort en Tunisie, on le ver-
ra triompher encore de ceux qui veulent le
déshonorer comme faussaire, n'ayant pu le
supprimer.
Une chose digne de remarque dans tous
les événements de cette lamentable affaire,
c'est la clairvoyance dont on fait preuve, dès
la première heure, les hommes de science,
ceux qu'on a cru flétrir en les baptisant
c les intellectuels i>
Habitués a fonder leur opinion sur les
faits, les intellectuels ne se sont pas
laissé prendre aux phrases creuses qui de-
vaient détourner leur attention des infamies
et des faux dont la connaissance proche
ou éloignée donnera la clef de l'affaire
Dreyfus.
Au contraire, on a trouvé du cöté des
faussaires et des criininels tous ceux qui se
payent de mots sonores et de théories redon-
dantes les Deroulède, les Rochefort, les
Brunetière, les Drumont, et tant d'autres
auxquels leur résistance au droit ont donné
quelque notoriété, mais dont le nom sera ou
blié rapidement quand le droit aura triom-
phé.
II y a dans ce contraste une nouvelle
preuve que la science dont la faillite
avait été si bruy'amment célébrée par les es
prits superficiels est un facteur essentiel
d'intelligence droite, d'esprit de justice et
demoralité. Ph. de C.
Dans la lutte contre l'alcoolisme,
l'Angleterre a adopté le système de
Voption localechaque commune est
libre de prendre telles mesures qu'elle
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
juge convenable les habitants sont,
le plus souvent, consuités par voie de
referendum, et l'avis de la majorité est
appliqué.
Au petit village d'Elan, p'rès de Birming
ham, les autorités avaient eu l'idée de muni-
cipaliser la gestion des debits de boissons.
II n'avait pas été possible d'évincer les
débitants pourvus de licences régulières,
mais l'administration avait racheté la plu
part des public-houses, en avait crééd'autres,
et refusait impitoyablement toute nouvelle
licence aux particuliers.
La population, presque tout entière favo
rable a cette expérience, s'est empressée
d'abandonner les établissements privés pour
les établissements officiels. On ne va plus
au public-house que si l'on a pris rang dans
l'opposition.
L'expérience a réussi au point de tenter
les municipalités voisines. En un an, l'ex-
ploitation des public-houses d'Elan, a pro
duit un bénéfice équivalent a 93 p. c. du
capital engagé et a permis de consacrer,
sans emprunt ni surtaxes, une somme de
368,750 francs a des travaux d'utilité
publique. On a pu construire un gymnase,
annexer une bibliothèque publique a l'école
du village, creuser une piscine de natation
couverte et disposer encore d'un reliquat de
81,550 francs qui a été affecté a des objets
divers.
Les autorités municipales d'Elan ont été
invitées par une partie de la population a
appliquer ce système a toutes les branches
de l'alimentation. Le maire s'y est refusé,
et il a chargé une Commission de juriscon-
sultes et d'économistes d etudier dans quelle
mesure la municipalisation du commerce des
bières et des spiritueux pourrait êtreétendue
sans inconvenient a d'autres produits.
Les cours de l'anuée scolaffire 1898-99
commenceront le Lundi 3 Octobre, a
9 heures du matin.
Les inscriptions des nouveaux élèves
seront regues a l'établissement, rue
d'Elverdinghe, a partir du Mardi 27
Septembre, de 11 heures a midi.
I^es parents sont aver-
tis qn'ils no doivent at-
tacher aucune impor
tance aux bruits mis en
circulation pour imire
au Collége. Pour tons
renseignements, ils
sont priés die s'adres
ser an préiet dus étn-
cless, au Oollèg-e, rne
d'Elverdinghe, de neul
lienres a midi.
On peut se procurer au bureau du
journal des
vendues au profit de l'oeuvre du Denier
des Ecoles d'Ypres.
Le gouvernement des Etats-Unis
vient de publier une trés intéressante
statistique, qui montre les progrès
faits par les femmes américaines de
puis trente ans et leur invasion dans
toutes les carrières.
Depuis 1870, les chifires ont aug-
menté de la fagon suivante actrices
6923,862, architectes 1 53, peintres
et sculpteurs 41215,340, écrivains
259 3,164, clergyladies 67—1,522,
dentistes 24—417, ingénieurs 0—201,
journalistes 35—1,436, légistes 5-471,
-- iiVi,.IK>43XaSaTTr-i].ii