On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a I'Agence Havas, Brüxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Journal libéral démocratique (TYpres et de 1'Arrondissement A la Ghambre. L'épargne. Samedi, 12 Novembre 1898. 5 centimes le numéro Plus de guerre seolaire Ph. de C. La propagation de la foi. Guerre a Fenseiffnement Contre les anarchistes. isaraissant ie Hamedi. L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 3 francs. pr la province, Par an fr. 2-50. ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 a Annonces judiciaires 1 fr. la ligne Cette parole de leur programme électoral, nos maitres se proposent de montrer une fois de plus comment ils entendent la réaliser. A l'ordre du jour de la séance du Conseil communal de demain figure une proposition de suppression d'une place de sous-instituteur a l'Fcole com munale. C'est une nouvelle mesure de guerre a l'enseignement public, qui continue un système déja marqué par de nom- breux actes d'hostilité répartis sur toute la durée de l'admimstration clé- ricale. Le but en est évident faire tomber l'enseignement public au niveau de l'enseignement clérical. Les mstituteurs restants vont se voir surchargés de besogne et d'élèves; quel que soit leur zèle, leur enseignement ne peut manquer de soufirir de leur surménage, et le but sera atteint. Nous n'avons aucun espoir que la mesure proposée sera combattue sé- rieusement au Conseil communal. L'initiative en part certainement du Collége échevinal, et comme le Collége sifHe, le Conseil danse. Le gouvernement lui donne d'ail- leurs l'exemple. Par la désorganisation récente des écoles moyennes, le même système d'entassement des élèves dans une même classe a regu une nouvelle application, qui ne pouvait manquer demettre en appétitles administrations cléricales, toutes disposées a faire le plus de tort possible aux écoles ouver- tes a tous. Au nom de ceux qui ont a coeur les progrès de l'enseignement public, nous protestons contre la mesure de guerre proposée au Conseil communal. Mais nous ne nous faisons aucune illusion surle sort de notre protestation. Emprunté a la Chroniquecette es- quisse de l'abaissement des caractères et du développeraent de l'fiypocrisie que nous devons a quatorze années d'un gouvernement clérical dont le fa- voritisme et le népotisme dépassent touté limite Dernièrement, j'assistais a une discussion entre deux administrateurs communaux. a La population de notre éeole moyenne diminue, disait avec une certainejoie un de ces messieurs, élu de ia minorité catholique. Quarante élèves de moins, réporidit l'autre un libéral mais la diminution s'arrêtera ia. Vous croyez J'en suis sur tous les enfants des fonctionnaires nous ont quittés. II ne nous reste plus que les elèves appartenar.t a des families libres de toute attache avec l'Etat.ï Le fait était mathématiquement exact. On pourrait faire, dans toutes les écoles moyennes officielies et dans tous les athé- nées du pays, le relevé des élèves qui, au cours de ces dernières années, ont quitté ces établissements pour les écoles du clergé on constaterait que les neuf dixièmes sont ffis ou filles de families émargeant au bud get de l'Etat. Faut-il en conclure que la haute adminis tration opère une pression plus ou moins discrète sur les employés subalternes, ou bien tout simplement que ces derniers ont constaté l'impossibilité de faire son chemin dans la carrière administrative par d'autres voies que les sentiers remplis de cléricalis- me On constate tous les jours, que pour obte- nir le plus modeste emploi, il faut être bien- pensant, c'est-a-dire catholique romain pratiquant muni de recommandations du clergé. Dès lors, les gens qui se piquent d'etre pratiques ont soin de faire donner a leur progéniture l'estampille cléricale, sans laquelle il est superflu de se présenter dans les antichambres ministérielles avec l'ambi- tion d'y récolter la moindre pareelle de man- ne budgétaire. Du reste, cette recrudescence de la Foi appliquée a la culture du budget ne se re- marque passeulement dans les écoles Far - mée, par exemple, offre un spectacle non moins édifiaut. Voyez, au sortir de la messe, combien d'uniformes se trouvent mêlés aux robes des dévotes. Jadis, la présence de soldats a leglise était exceptionnelle actuellement, on dirait parfois que le Saint-Sacrement est en éiat de siège. Colonels galonnés et bedon- nants, sous-lieutenants aux yeux modeste- ment baissés, soldats marchant a la file, voiia ce que l'on voit aux offices. La Foi augmente-t-elle done avec une telle rapidité Les aumöniers vous jurent qu'il en est ainsi. Hum les cigares distribués au patronage militaire, les galons et les graines d'épinard dont le P. Boom est le dispensateur, sous le controle de l'épiscopat, ne seraient-ils pas pour beaucoup dans cette recrudescence de piété II y a dix ans, aurait-on vu des magis- trats, même catholiques, promener des cier- ges a la suite d'idoles exhibées dans les rues Les chrétiens, en ce temps-la, allaient tout simplement, sans ostentation, a l'église actuellement, il est de bon ton de s'affirmer croyant et pratiquant. Parmi ceux que la grace a touchés ainsi miraculeusement, combien en est-il qui, sous Bara le mécréant, faisaient partie des associations libérales II y a dix ans, un officier de garde civique qui se fut rendu en uniforme a une cérémo nie religieuse eüt grandement risqué de se voir enlever le panache aux élections quin- quennales. On se rappelait encore 1 'attitude antipatriotique du clergé aux fêtes du cin- quantenaire, et les braves patriotes bou- daient les démonstrations du culte. Aujourd'hui, les cavalcades d'ensoutanés sont, en maints endroits, encadrées de Trois- Francois, comme le cortege du Christ a Jé- rusalem, dans le célèbre tableau d'Ensor. Dame quand on tient aux grades qui maintenant se confèrent chez Schollaert Je vois d'ici la réponse de nos confrères catholiques a ces diverses constatations La Religion, diront-ils, ne cesse d'amener a elle de nouveaux proselytes, et cela fait enrager la Chronique. Oh que non, la Chronique a trop de philosophie pour s'alarmerdesi peu de chose. La chair est faible, la voix de l'intérêt est puissante. Que demain un ministère libéral monte au pouvoir et le vide se fera aux places oc- cupées, a présent dans le giron de l'Eglise par la gent budgéticole. Que le ministère soit teinté de socialisme, et l'on se foulera pour entrer a la Maison du Peuple, saufa se battre pour en sortir le jour oü la Belgique se recoifferait du tri- corne. Pourquoi se lamenter La comédie humaine n'est-elle pas, au fond, divertis- sante T. N. Les Chambres ont repris leurs séan ces Mardi. A la Ghambre des représentants, deux débats importants ont eu lieu a l'occasion de la validation des élections de Waremme et de Tournai. AWaremme, M. Streel, juge de paix, candidat, a continué a juger pendant Ja période electorale et ne s'est démis de ses fonctions qu'un mois aprèsl'élec- tion il ne s'est pas inquiété de i'in- fluence que le juge pouvait avoir sur les justiciables appelés a se prononcer, comme électeurs,entre lui et ses adver- saires. M. Pitsaert, co-candidat de M. Streel, s'est vu reprocher des actes de corruption des distributions de pom- mes de terre. Ces faits peuvent avoir eu une im portance d'autant plus grande que le sort de l'élection n'a tenu qu'a quel- ques voix. Signalés par MM. Smeets et Journez, députés de Liége, les faits ci-dessus ont amené M. Demblon a demander a M. Begerem, ministre de la justice, s'il est permis aux magistrats de se jeter dans la mêlée des partis, d'être candi- dats tout en continuant a siéger. M. Begerem a fait le mort et n'a pas ré- pondu. M. Woeste l'élu des saucissons d'Alost a défendu M. Pitsaert l'élu des pommes de terredeWaremme. Une proposition d'enquête parlemen taire déposée par M. Smeets a été re- jetée, et l'élection a été validée na- turellement. Les faits reprochés aux élus de Tour nai sont en partie connus de nos lec- teurs. Ge sont des faits de corruption commis en leur faveuril a été aussi fait en leur faveur des faux, par des affiches signées d'un nom ressemblant a s'y méprendre a celui d'un socialiste militant de Tournai, et engageant les électeurs socialistes a ne pas voter pour les libéraux au ballottage. Une pétition d'électeurs Tournai- siens réclamait l'annulation, ou tout au moins une enquête sur les faits, dont beaucoup sont actuellement sou mis au tribunal de Tournai, qui se montre peu pressé de les apprécier. En commission, la validation avait été proposée a une voix de majorité celle du principal intéressé, M. Hoyois lui-mêmë, qui n'a pas eu la délicatesse de s'abstenir dans sa propre cause. M. G. Lorand a combattu les conclu sions de la commission. Faisant ressor- tir l'importance et la gravité des faits qui ont nécessité des poursuites judi ciaires, il a appuyé la réclamation adressée a la Ghambre. Subsidiaire- ment, il a demandé qu'il fut sursis a la validation jusqu'a ce que les tribunaux se fussent prononcés. Le débat a continué aujourd'hui Yendredi. Le résultat n'en est pas dou- teux. Signalons, a titre de contraste, qu'u- ne réclamation peu sérieuse, il est vrai ayant été déposée contre l'élec tion d'Ath, les membres libéraux de la commission avaient eux-mêmes pro posé une enquête, qui a été jugée inu tile par les cléricaux. Cette difference de conduite est la caractéristique de la difference de moeurs politiques des deux partis le nötre, qui agit en pleine lumière et ne craint aucune enquête, et celui des cléricaux, dont les actes demandent a être couverts de l'obscurité la plus compléte possible. Ph. de G. La haine de nos gouvernants pour l'enseignement public et pour les insti- tuteurs communaux se manifeste par toutes les tracasseries imaginables. Les instituteurs de Seraing s'étaient réunis dans un local d'école pour déli- bérer sur des questions professionnel- les. La police les en a expulsés. Pour quoi Paree qu'une lettre du ministre Schollaert a menacé la commune de Seraing du retrait de tout subside, si elle permettait encore des réunions d'instituteurs dans les écoles. II parait qu'au jugement du sieur Schollaert, en recevant des instituteurs a l'école en l'absence des élèves, on détourne Vècole de sa destination Le Journal des instituteursrelatant cette mémorable trouvaille du minis tre de la destruction de l'enseignement public, y ajoute quelques réflexions On menace la commune du retrait des subsides du moment qu'elle continue a laisser se tenir les réunions du Cercle péda- gogique dans une écols, et d'autre part, dans une circulaire récente, M. le ministre engage les instituteurs a ne pas fréquenter les cabarets. Pourtant, oü iront les membres du per sonnel enseignant,, s'ils veulent discuter, comme ils en ont le droit en tant que citoyen's beiges, les intéréts de leur corpora tion et les méthodes relatives a leur métier Oü iront-ils, si l'école leur est fermée Dans une salie de danse quelconque annexe d'un cabaretil n'y a pas de milieu, car les cercles catholiques eux-mêmes ont des dé- bits de boissons. Et voila comment, par des tracasse ries mesquines, le gouvernement en arrive, en fait, a supprimer pour les instituteurs communaux le droit de réunion. II est vrai que les instituteurs com munaux ont, en général, le mauvais goüt de ne pas se laisser persécuter sans se plaindre. Alors... Ph. de C. Une statistique de l'épargne en Bel gique a été récemment publiée. Nous lui empruntons quelques chiftres. C'est dans l'arrondissement de Thielt que les livret3 de la caisse d'épargne représentent la plus grande valeur moyenne 749 fr Puis viennent Roulers Furnes Virton Courtrai Ypres Bruges Par contre, parmi les moins élevées, on relève fr 637 624 610 608 608 594 moyennes les Ath fr. 332 Yerviers 319 Buy 318 Tournai 312 Bruxelles 302 Soignies 294 Charleroi 277 Liége 241 Mons 239 II résulte de ces quelques chiffres que les arrondissements de la Flandre occidentale viennent en tête pour la moyenne du livret d'épargne. Pour ti- rer de ce fait une conclusion, il fau- drait mettre en regard des chiffres la profession des possesseurs de livrets et nous n'avons pas a ce sujet les élé- ments nécessaires. 1'h. de C. Le programme officiel de la confé rence antianarchiste demandée par le gouvernement italien n'est pas encore connu.Mais les journaux bien informés laissent prévoir qu'il comportera trois points essentiels 1°) Echange des renseignements sur les anarchistes entre tous les bureaux de police des Etats intéressés. 2°) Droit d'expulsion illimitê. 3°) Extradition sans examen du dossier et sur la simple demande du gouvernement sous la juridiction duquel se trouvent les individus d extrader. L'objet du premier point est déja d'une pratique assez étendue pour la généraliser,il sufïït d'un simple accord diplomatique facile a obtenir sans réu-

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1898 | | pagina 1