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Journal libéral démocratique (TYpres et de 1'Arrondissement
A la Ghambre.
L'épargne.
Samedi, 12 Novembre 1898.
5 centimes le numéro
Plus de guerre
seolaire
Ph. de C.
La propagation de la foi.
Guerre a Fenseiffnement
Contre les anarchistes.
isaraissant ie Hamedi.
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville, Par an 3 francs.
pr la province, Par an fr. 2-50.
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25 a
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne
Cette parole de leur programme
électoral, nos maitres se proposent de
montrer une fois de plus comment ils
entendent la réaliser.
A l'ordre du jour de la séance du
Conseil communal de demain figure
une proposition de suppression d'une
place de sous-instituteur a l'Fcole com
munale.
C'est une nouvelle mesure de guerre
a l'enseignement public, qui continue
un système déja marqué par de nom-
breux actes d'hostilité répartis sur
toute la durée de l'admimstration clé-
ricale.
Le but en est évident faire tomber
l'enseignement public au niveau de
l'enseignement clérical.
Les mstituteurs restants vont se voir
surchargés de besogne et d'élèves; quel
que soit leur zèle, leur enseignement
ne peut manquer de soufirir de leur
surménage, et le but sera atteint.
Nous n'avons aucun espoir que la
mesure proposée sera combattue sé-
rieusement au Conseil communal.
L'initiative en part certainement du
Collége échevinal, et comme le Collége
sifHe, le Conseil danse.
Le gouvernement lui donne d'ail-
leurs l'exemple. Par la désorganisation
récente des écoles moyennes, le même
système d'entassement des élèves dans
une même classe a regu une nouvelle
application, qui ne pouvait manquer
demettre en appétitles administrations
cléricales, toutes disposées a faire le
plus de tort possible aux écoles ouver-
tes a tous.
Au nom de ceux qui ont a coeur les
progrès de l'enseignement public, nous
protestons contre la mesure de guerre
proposée au Conseil communal. Mais
nous ne nous faisons aucune illusion
surle sort de notre protestation.
Emprunté a la Chroniquecette es-
quisse de l'abaissement des caractères
et du développeraent de l'fiypocrisie
que nous devons a quatorze années
d'un gouvernement clérical dont le fa-
voritisme et le népotisme dépassent
touté limite
Dernièrement, j'assistais a une discussion
entre deux administrateurs communaux.
a La population de notre éeole moyenne
diminue, disait avec une certainejoie un de
ces messieurs, élu de ia minorité catholique.
Quarante élèves de moins, réporidit
l'autre un libéral mais la diminution
s'arrêtera ia.
Vous croyez
J'en suis sur tous les enfants des
fonctionnaires nous ont quittés. II ne nous
reste plus que les elèves appartenar.t a des
families libres de toute attache avec l'Etat.ï
Le fait était mathématiquement exact.
On pourrait faire, dans toutes les écoles
moyennes officielies et dans tous les athé-
nées du pays, le relevé des élèves qui, au
cours de ces dernières années, ont quitté ces
établissements pour les écoles du clergé
on constaterait que les neuf dixièmes sont
ffis ou filles de families émargeant au bud
get de l'Etat.
Faut-il en conclure que la haute adminis
tration opère une pression plus ou moins
discrète sur les employés subalternes, ou
bien tout simplement que ces derniers ont
constaté l'impossibilité de faire son chemin
dans la carrière administrative par d'autres
voies que les sentiers remplis de cléricalis-
me
On constate tous les jours, que pour obte-
nir le plus modeste emploi, il faut être bien-
pensant, c'est-a-dire catholique romain
pratiquant muni de recommandations du
clergé. Dès lors, les gens qui se piquent
d'etre pratiques ont soin de faire donner a
leur progéniture l'estampille cléricale, sans
laquelle il est superflu de se présenter dans
les antichambres ministérielles avec l'ambi-
tion d'y récolter la moindre pareelle de man-
ne budgétaire.
Du reste, cette recrudescence de la Foi
appliquée a la culture du budget ne se re-
marque passeulement dans les écoles Far -
mée, par exemple, offre un spectacle non
moins édifiaut.
Voyez, au sortir de la messe, combien
d'uniformes se trouvent mêlés aux robes des
dévotes. Jadis, la présence de soldats a
leglise était exceptionnelle actuellement,
on dirait parfois que le Saint-Sacrement est
en éiat de siège. Colonels galonnés et bedon-
nants, sous-lieutenants aux yeux modeste-
ment baissés, soldats marchant a la file,
voiia ce que l'on voit aux offices. La Foi
augmente-t-elle done avec une telle rapidité
Les aumöniers vous jurent qu'il en est ainsi.
Hum les cigares distribués au patronage
militaire, les galons et les graines d'épinard
dont le P. Boom est le dispensateur, sous le
controle de l'épiscopat, ne seraient-ils pas
pour beaucoup dans cette recrudescence de
piété
II y a dix ans, aurait-on vu des magis-
trats, même catholiques, promener des cier-
ges a la suite d'idoles exhibées dans les
rues
Les chrétiens, en ce temps-la, allaient
tout simplement, sans ostentation, a
l'église actuellement, il est de bon ton de
s'affirmer croyant et pratiquant.
Parmi ceux que la grace a touchés ainsi
miraculeusement, combien en est-il qui,
sous Bara le mécréant, faisaient partie des
associations libérales
II y a dix ans, un officier de garde civique
qui se fut rendu en uniforme a une cérémo
nie religieuse eüt grandement risqué de se
voir enlever le panache aux élections quin-
quennales. On se rappelait encore 1 'attitude
antipatriotique du clergé aux fêtes du cin-
quantenaire, et les braves patriotes bou-
daient les démonstrations du culte.
Aujourd'hui, les cavalcades d'ensoutanés
sont, en maints endroits, encadrées de Trois-
Francois, comme le cortege du Christ a Jé-
rusalem, dans le célèbre tableau d'Ensor.
Dame quand on tient aux grades qui
maintenant se confèrent chez Schollaert
Je vois d'ici la réponse de nos confrères
catholiques a ces diverses constatations
La Religion, diront-ils, ne cesse d'amener
a elle de nouveaux proselytes, et cela fait
enrager la Chronique.
Oh que non, la Chronique a trop de
philosophie pour s'alarmerdesi peu de chose.
La chair est faible, la voix de l'intérêt est
puissante.
Que demain un ministère libéral monte
au pouvoir et le vide se fera aux places oc-
cupées, a présent dans le giron de l'Eglise
par la gent budgéticole.
Que le ministère soit teinté de socialisme,
et l'on se foulera pour entrer a la Maison
du Peuple, saufa se battre pour en sortir le
jour oü la Belgique se recoifferait du tri-
corne.
Pourquoi se lamenter La comédie
humaine n'est-elle pas, au fond, divertis-
sante T. N.
Les Chambres ont repris leurs séan
ces Mardi.
A la Ghambre des représentants,
deux débats importants ont eu lieu a
l'occasion de la validation des élections
de Waremme et de Tournai.
AWaremme, M. Streel, juge de paix,
candidat, a continué a juger pendant
Ja période electorale et ne s'est démis
de ses fonctions qu'un mois aprèsl'élec-
tion il ne s'est pas inquiété de i'in-
fluence que le juge pouvait avoir sur
les justiciables appelés a se prononcer,
comme électeurs,entre lui et ses adver-
saires. M. Pitsaert, co-candidat de M.
Streel, s'est vu reprocher des actes de
corruption des distributions de pom-
mes de terre.
Ces faits peuvent avoir eu une im
portance d'autant plus grande que le
sort de l'élection n'a tenu qu'a quel-
ques voix.
Signalés par MM. Smeets et Journez,
députés de Liége, les faits ci-dessus
ont amené M. Demblon a demander a
M. Begerem, ministre de la justice, s'il
est permis aux magistrats de se jeter
dans la mêlée des partis, d'être candi-
dats tout en continuant a siéger. M.
Begerem a fait le mort et n'a pas ré-
pondu.
M. Woeste l'élu des saucissons
d'Alost a défendu M. Pitsaert
l'élu des pommes de terredeWaremme.
Une proposition d'enquête parlemen
taire déposée par M. Smeets a été re-
jetée, et l'élection a été validée na-
turellement.
Les faits reprochés aux élus de Tour
nai sont en partie connus de nos lec-
teurs. Ge sont des faits de corruption
commis en leur faveuril a été aussi
fait en leur faveur des faux, par des
affiches signées d'un nom ressemblant
a s'y méprendre a celui d'un socialiste
militant de Tournai, et engageant les
électeurs socialistes a ne pas voter
pour les libéraux au ballottage.
Une pétition d'électeurs Tournai-
siens réclamait l'annulation, ou tout
au moins une enquête sur les faits,
dont beaucoup sont actuellement sou
mis au tribunal de Tournai, qui se
montre peu pressé de les apprécier.
En commission, la validation avait
été proposée a une voix de majorité
celle du principal intéressé, M. Hoyois
lui-mêmë, qui n'a pas eu la délicatesse
de s'abstenir dans sa propre cause.
M. G. Lorand a combattu les conclu
sions de la commission. Faisant ressor-
tir l'importance et la gravité des faits
qui ont nécessité des poursuites judi
ciaires, il a appuyé la réclamation
adressée a la Ghambre. Subsidiaire-
ment, il a demandé qu'il fut sursis a la
validation jusqu'a ce que les tribunaux
se fussent prononcés.
Le débat a continué aujourd'hui
Yendredi. Le résultat n'en est pas dou-
teux.
Signalons, a titre de contraste, qu'u-
ne réclamation peu sérieuse, il est
vrai ayant été déposée contre l'élec
tion d'Ath, les membres libéraux de
la commission avaient eux-mêmes pro
posé une enquête, qui a été jugée inu
tile par les cléricaux.
Cette difference de conduite est la
caractéristique de la difference de
moeurs politiques des deux partis le
nötre, qui agit en pleine lumière et ne
craint aucune enquête, et celui des
cléricaux, dont les actes demandent a
être couverts de l'obscurité la plus
compléte possible. Ph. de G.
La haine de nos gouvernants pour
l'enseignement public et pour les insti-
tuteurs communaux se manifeste par
toutes les tracasseries imaginables.
Les instituteurs de Seraing s'étaient
réunis dans un local d'école pour déli-
bérer sur des questions professionnel-
les. La police les en a expulsés. Pour
quoi Paree qu'une lettre du ministre
Schollaert a menacé la commune de
Seraing du retrait de tout subside, si
elle permettait encore des réunions
d'instituteurs dans les écoles. II parait
qu'au jugement du sieur Schollaert, en
recevant des instituteurs a l'école en
l'absence des élèves, on détourne Vècole
de sa destination
Le Journal des instituteursrelatant
cette mémorable trouvaille du minis
tre de la destruction de l'enseignement
public, y ajoute quelques réflexions
On menace la commune du retrait des
subsides du moment qu'elle continue a
laisser se tenir les réunions du Cercle péda-
gogique dans une écols, et d'autre part,
dans une circulaire récente, M. le ministre
engage les instituteurs a ne pas fréquenter
les cabarets.
Pourtant, oü iront les membres du per
sonnel enseignant,, s'ils veulent discuter,
comme ils en ont le droit en tant que
citoyen's beiges, les intéréts de leur corpora
tion et les méthodes relatives a leur métier
Oü iront-ils, si l'école leur est fermée
Dans une salie de danse quelconque annexe
d'un cabaretil n'y a pas de milieu, car les
cercles catholiques eux-mêmes ont des dé-
bits de boissons.
Et voila comment, par des tracasse
ries mesquines, le gouvernement en
arrive, en fait, a supprimer pour les
instituteurs communaux le droit de
réunion.
II est vrai que les instituteurs com
munaux ont, en général, le mauvais
goüt de ne pas se laisser persécuter
sans se plaindre. Alors... Ph. de C.
Une statistique de l'épargne en Bel
gique a été récemment publiée. Nous
lui empruntons quelques chiftres.
C'est dans l'arrondissement de Thielt
que les livret3 de la caisse d'épargne
représentent la plus grande valeur
moyenne 749 fr
Puis viennent
Roulers
Furnes
Virton
Courtrai
Ypres
Bruges
Par contre, parmi les
moins élevées, on relève
fr 637
624
610
608
608
594
moyennes les
Ath
fr. 332
Yerviers
319
Buy
318
Tournai
312
Bruxelles
302
Soignies
294
Charleroi
277
Liége
241
Mons
239
II résulte de ces quelques chiffres
que les arrondissements de la Flandre
occidentale viennent en tête pour la
moyenne du livret d'épargne. Pour ti-
rer de ce fait une conclusion, il fau-
drait mettre en regard des chiffres la
profession des possesseurs de livrets
et nous n'avons pas a ce sujet les élé-
ments nécessaires. 1'h. de C.
Le programme officiel de la confé
rence antianarchiste demandée par le
gouvernement italien n'est pas encore
connu.Mais les journaux bien informés
laissent prévoir qu'il comportera trois
points essentiels
1°) Echange des renseignements sur les
anarchistes entre tous les bureaux de police
des Etats intéressés.
2°) Droit d'expulsion illimitê.
3°) Extradition sans examen du dossier
et sur la simple demande du gouvernement
sous la juridiction duquel se trouvent les
individus d extrader.
L'objet du premier point est déja
d'une pratique assez étendue pour la
généraliser,il sufïït d'un simple accord
diplomatique facile a obtenir sans réu-