@Bavaiss(itt1 le Samedi. l'union fait la force.
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Journal liberal démocratique d'Ypres et de FArrondissement
Stagnation.
Jean Delvaux.
Sainejd I Mars 1899.
5 centimes le numéro.
5e annëe. AT° 19.
Enseignemeul supérieur.
La maladie de Ia Reine.
A propos des seeourus
des Hospices.
Chez les Infaligables
PRIX DE L'ABONNEMENT
POUR LA tille, Par an 3 francs.
pr LA province, Par an fr. SO.
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Le Journal de Gand continue sa
campagne en faveur de la R. P. et
démolit fun apres lautre les argu
ments mis en avant par les antiporz.
Nous ne saurions mieux faire que de
reproduce son dernier article
On dit que sous le regime de la
représentation proportionnelle, il y
aura un certain nombre de sièges qui
seront en quelque sorte immuable-
ment acquis aux divers partis. C'est
exact.
Les majoritaires appelent cela de la
stagnation c'est un vilain mot, rien
de plus.
Quand, sous le procédé de tout a la
majoriie, une quantitë de sièges a la
fois passent soudain dun camp a
lautre, pour une difference de quel
ques voix, comment cela s'appelte-
t-il N'est-ce pas du caprice, de la
fantaisie, de I exagération N:est-ce
pas un etfet faux et excessif d'une
cause minuscule N'est-ce pas une
injustice Ne peut-on pas rappeler le
mot d Eudore Pirmez Le scrutin de
liste majoritaire fausse la balance
electorale il en fait monter et des-
cendre les plateaux par un gramme
enexcès comme par un kilo.
Ne voit-on pas, d autre part, que
dans le système de vote uninominal.
il y auraitaussi un trés grand nombre
de sieges acquis d'avance et immua -
blement a tel ou tel parti La droile
nolamment n'aurait-elle pas un lot
considerable de bourgs pourris et de
petits districts lui appartenant süre-
ment et malgré tout
Cela est si vrai que les journaux
catholiques signalaient cette certitude
d avoir immuablement un grand nom
bre de sièges comme un bien pré-
cieux, comme un avantage considé-
rable, comme une garanLie de con
servation Le vote uninominal était
proclamè, par cette raison mème, une
mesure conservatrice.
Ainsi done, quand il s'agit de re
présentation proportionnelle, on
s'écrie Voyez quelle stagnation
Quand il s'agit du vote uninominal,
on dit: Voyez quelle mesure de
conservation
Eh bien, nous disons, nous, qu il
est bon que chaque parti ait un cer
tain nombre de sieges sur lesquels il
puisse compter qu'il est considérable
que chaque groupe ait ainsi une base
solide d'action au sein des Chambres.
A un point de vue genéral, il est utile
au pays que les hommes éminents de
tous les partis soient toujours assurés
de trouver place au Parlement.
Et si, au beu de lutter a favenir
pour tous les sièges revenant a un
arrondissement, on ne latte que pour
unseul ou deux peut-être. la bataiile
n'en sera pas moins vive.
Pourquoi Mais lout simplement
paree que la majorité parlementaire
de la droite ou de la gauche sera
moindre, qu'elle ne sera que de quel-
ques sièges et que, dès lors, la lutte,
même pour un seul siège dans un dis
trict, vaudra toujours la peine de con-
voquer et de faire entrer en lice toutes
les forces des partis. Onsaurad'ailleurs
que quelque relachement pourrait
occasionner la perte d'un second
siège, et qu'il faudra toujours ètresur
le qui-vive pour garder ou majorer sa
part proportionnelle.
En somme, sous le régime nouveau,
le pouvoir ne dépendra plus d'un seul
district, ou de deux districts impor
tants il dependra d'un mouvement
politique serieux, s'étendant a une
grande partie du pays, et embrassant
plusieurs circonscriplions a la fois. A
eet égard la vie politique ne sera plus
locabsee elle devra ëtre entretenue
et. excitée a travers tout le pays par
les partis qui voudront conquerir
I' impérium sous le régime de la
représentation proportionnelle. Ce
sera encore un bienfait.
Ce n'est point sans raison que MM.
Picard et Janson ont parlé au Sénat en
termes sévères de i'enseignement su
périeur en Belgique. La critique la plus
vive ne saurait être a la hauteur de
son insuffisance. Il y aurait tont un
livre a écrire sur la faillite intellec-
tuelle et morale de notre enseignement
universitaire.
M. Picard a accusé PUniversité libre
de Bruxelles d'entretenir les idees d'ar-
rivisme dans le cerveau de la jeu-
nesse bourgeoise. Ce reproche eut pu
être généralisé. Les universités de
l'Etat ne le méritent pas moins que les
universités libres de Bruxelles et de
Louvain. Cela provient de ce qu'elles
sont toutes également des pépmières
d'avocats, de médecins et d'ingénieurs,
de ce qu'elles forment la jeunesse ex-
clusivement en vue d'une égoïste mis
sion professionnelle saus se préoccuper
essentiellement de son intérêt moral et
intellectuel.
II leur sufïirait cependant, pour évi-
ter ce reproche, d'accompiir leur fonc-
tion naturelle qui est l'initiation a la
vraie science. Mais c'est ce dont elles
ne se soucient guère et c'est pourquoi,
si elles réussissent incontestablement a
multiplier les avocats, les médecins,
etc., elles arrivent beaucoup plus ra-
rement a former des hommes.
La vraie science est en effet toute
autre chose que I'enseignement ordi
naire de nos universités. La science que
ceiles-ci professent n'est que la gros-
sière contrefaqon de celle-la. II ne peut
y avoir de scince vraie la oü l'on fait
servir toutes les connaissances humai-
nes a l'appui d'un dogme et a la justi
fication d'une formule.
Le dogme et la formule sévissent
dans nos universités de l'Etat comme
dans nos universités libres. Les uni
versités de l'Etat, de plus en plus en-
vahies par les favoris du gouverne
ment, emboitent de plus en plus le pas
a, l'université catholique de Louvain.
Ajoutez-y que I'enseignement de l'Etat,
étant I'enseignement officiel, doit né-
cessairement être respectueux d'une
opinion moyenne. II est le climat tem-
péré de la pensée. Etant I'enseigne
ment de tout le monde, et a peine d'at-
teindre les proportions d'un scandale,
il est tenu d'adopter les idéés modé-
rées qui satisfassent tout ie monde.
II y a huit ou neuf ans, la seule phi-
losophie, enseignée par les professeurs
d'une de nos universités officielles dont
je suivais les cours, n'allait pas au
dela d'un spiritualisme placide. Les
opinions adverses n'étaient guère citées
que pour mémoire.
On y exécutait Bommairement, en
quelques phrases ou en quelques li-
gnes, des esprits de la taille d'Auguste
Comte ou de Locke. Et l'on paraissait
si convaincu que toute vérité résidait
dans la seule doctrine enseignée que
nous, étudiants, finissions par le croire
nous-mêmes et nous figurions naïve-
ment que toute la science depuis l'al-
pha jusqu'a l'oméga tenait dans le
cours du professeur. C'est dire que la
science nous paraissait démesurément
ennuyeuse et que nous nous acquittions
de i'étude comme d'une corvee. Nous
subordonnions tout effort a eet objec
ts f suprème un bel examen, et nous y
gagnions d'être des perroquets accom-
plis.
Aussi la plupart d'entre nous ne se
distmguèrent-ils jamais par un goüt
immodéré do I'étude la science se
confondait dans notre pensée avec le
cours qui prétendait l'incarner et la
repugnance que ce dernier nous inspi-
rait, la première nous l'inspirait égale
ment.
Nous convenons sans peine que les
universités ne peuvent être considé-
rées comme des usines a savants mais
il nous parait qu'elles ne peuvent, sans
se soustraire a leur mission, négliger
de former la jeunesse a l'amour de la
science, ce qui équivaut a contribuer
au développement intellectuel et mo
ral de l'humanité.
Or, on ne fera point aimer la science
tant qu'on en fera l'esclave d'un parti
pris et qu'on prétendra l'incliner de-
vant une idole. Pour faire aimer la
science, il est indispensable de la mon-
trer dans toute son ampleur, avec l'in-
finie diversité de ses conclusions sans
en rien exclure de ce qui peut y pré-
tendre aux honneurs de la discussion.
II en est du domaine de la pensée com
me du domaine de la nature tout ce
qui est grand charme et retient. Faire
la science grande, c'est la faire capti-
vante. Sans compter que plus on crée
d'inconnu conscient dans l'esprit de
l'homme, plus on l'incite a s'en affran-
chir.
Je ne sais quel sage a dit que le pre
mier mot de la science consistait a
s'apercevoir qu'on ne sait rien.
L'enseignement universitaire serait
irréprochable s'il aboutissait a démon-
trer a ceux qui l'ont suivi qu'ils ne sa-
vent rien car il les engagerait ainsi
indirectement a toujours apprendre.
Le malheur est qu'il tend plutöt a leur
donner l'illusion qu'ils savent tout ou
qu'ils en savent toujours assez.
C'est pourquoi, tandis que les méde
cins, les avocats, les ingénieurs et le
reste pullulent, il y a si peu d'hommes
et que le culte de l'or et l'ambition de
ce qu'on appelle une position lucrative
prennent la place de la religion des
idées-
Que nos pédagogues grands et petits
en fassent leur mea culpa.
La journée de Jeudi a été bonne. Le
mieux s'est accentué, et la situation
actuelie est de nature a permettre tou
tes les espérances.
On nous assure que la Reine a pu ab
sorber quelques aliments légers.
La comtesse de Flandre a passé la
matinée au palais de Laeken. Elle y
est revenue après le déjeuner et est
restée toute l'après-midi.
Le bulletin suivant a été publié hier,
a huit heures et demie du matin
La marche régulière de la maladie
continue sans nouvelle complication.
Le progrès continue. (S.) Thiriar.
A dix heures du soir, nous recevons
les renseignements suivants
0 L'état de la malade est toujours
bon la faiblesse est pourtant encore
trés grande.
Dans la séance du Conseil communal
du 18 Février dernier, M. Surmont, en
parlant des Hospices, a dit que les lis
tes des assistés devront être examinées
avec plus de soin pour voir si les se
eourus des Hospices ne figurent pas sur
les listes d'autres administrations cha-
ritables.
Nous nous permettons de dire qu'il
n'y aurait rien d'étonnant que de pa-
reils abus fussent relevés, étant don-
nées la composition de la Commission
des Hospices et l'inconcevable légèreté
aveclaquelie celle-ci admet a des se-
cours toutes sortes d'individus sans
s'enquénr si les infirmités pour lesquel-
les lis demandent assistance sont simu-
iées ou réelles, curables ou incurables
et si elles les empêchent de gagner
leur vie par le travail, etc.
Aussi, nous nous sommes souveut de-
mandés pourquoi, a Ypres, les deux
administrations charitables (Bureau de
Bientaisance et Hospices) distribuent-
etles des secours a domicile
Nous ne croyons pas que cela existe
ailleurs.
Nous avons inutilement cherché dans
1 'arsenal des lois une disposition qui
charge les Hospices civils de distribuer
des secours a domicile, même a des in-
firrnes.
A notre sens ce service incombe ex-
clusivement aux Bureaux de Bienfai-
sance.
Les distributions des secours a domi
cile telles qu'elles sont pratiquées a
Ypres doivent inévitablement donner
lieu a des abus fréquents et nombreux.
Nous nous rappelons que, il y a deux
ans, notre maïeur a insisté sur la né-
cessité de reviser les listes des indi
gents seeourus par les Hospices. Cette
revision a été commencée a cette épo
que, mais avec si peu d'mtelligence et
de circonspection qu'une foule d'indi
vidus non encore seeourus ont afflué
aux Hospices. Les administrateurs ont
reculé devant la mesure radicale et
nécessaire qu'ils devaient prendre alors
mais a laquelle, dans un temps trés
rapproché, la force des choses les y
contraindra.
Et maintenant veut-on savoir a quel
résultat le soi-disant travail d'élimina-
tion aabouti?... A inscrire quelques
fainéants en plus du Volkshuis et a aug-
menter encore les crédits pour secours.
La fête, donnée par notre société de
gymnastiquo, avec le bienveillant con
cours de MM. Marx, Schulz, Brussel
mans, maitres d'armes, Bartier, Ra-
bau et üevogelaere, professeur au
Conservatoire de Gand, comptera par-
mi les plus belles et les plus animées
auxquellesil nous a été donné d'assis-
ter. La grande salie de la Bourse, était
littéralement comble. Nos gymnastes
nous ont donné une preuve nouvelle de
leur vitalité. Le public ne leur a pas
ménagé ses applaudissements. A men-
tionner tout spécialement les mouve-
ments d'ensemble, mains libres (pupil-
les) et ie travail d'ensemble Boxe
franqaise. L'entrée des clowns par MM.
P. Degroote et J. Hustinx a provoqué
une grande hilarité.
Le bal qui a suivi la fête a eu un
plein succès. Une chaleureuse ovation
a été faite au sympathique président
de la société, M. Georges Decoene.
Nous sommes convaincus, que la
nouvelle commission saura persévérer
dans ses efforts. Le public lui a prouvé
que la reorganisation de la société
était impatiemment attendue de tous.
C'est la un précieux encouragement
dont nos gymnastes sauront, nous n'en
doutons pas, tirer parti.
9 tr^-agrar* v