@Bavaiss(itt1 le Samedi. l'union fait la force. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, xIgence de la Bourse. Journal liberal démocratique d'Ypres et de FArrondissement Stagnation. Jean Delvaux. Sainejd I Mars 1899. 5 centimes le numéro. 5e annëe. AT° 19. Enseignemeul supérieur. La maladie de Ia Reine. A propos des seeourus des Hospices. Chez les Infaligables PRIX DE L'ABONNEMENT POUR LA tille, Par an 3 francs. pr LA province, Par an fr. SO. ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Le Journal de Gand continue sa campagne en faveur de la R. P. et démolit fun apres lautre les argu ments mis en avant par les antiporz. Nous ne saurions mieux faire que de reproduce son dernier article On dit que sous le regime de la représentation proportionnelle, il y aura un certain nombre de sièges qui seront en quelque sorte immuable- ment acquis aux divers partis. C'est exact. Les majoritaires appelent cela de la stagnation c'est un vilain mot, rien de plus. Quand, sous le procédé de tout a la majoriie, une quantitë de sièges a la fois passent soudain dun camp a lautre, pour une difference de quel ques voix, comment cela s'appelte- t-il N'est-ce pas du caprice, de la fantaisie, de I exagération N:est-ce pas un etfet faux et excessif d'une cause minuscule N'est-ce pas une injustice Ne peut-on pas rappeler le mot d Eudore Pirmez Le scrutin de liste majoritaire fausse la balance electorale il en fait monter et des- cendre les plateaux par un gramme enexcès comme par un kilo. Ne voit-on pas, d autre part, que dans le système de vote uninominal. il y auraitaussi un trés grand nombre de sieges acquis d'avance et immua - blement a tel ou tel parti La droile nolamment n'aurait-elle pas un lot considerable de bourgs pourris et de petits districts lui appartenant süre- ment et malgré tout Cela est si vrai que les journaux catholiques signalaient cette certitude d avoir immuablement un grand nom bre de sièges comme un bien pré- cieux, comme un avantage considé- rable, comme une garanLie de con servation Le vote uninominal était proclamè, par cette raison mème, une mesure conservatrice. Ainsi done, quand il s'agit de re présentation proportionnelle, on s'écrie Voyez quelle stagnation Quand il s'agit du vote uninominal, on dit: Voyez quelle mesure de conservation Eh bien, nous disons, nous, qu il est bon que chaque parti ait un cer tain nombre de sieges sur lesquels il puisse compter qu'il est considérable que chaque groupe ait ainsi une base solide d'action au sein des Chambres. A un point de vue genéral, il est utile au pays que les hommes éminents de tous les partis soient toujours assurés de trouver place au Parlement. Et si, au beu de lutter a favenir pour tous les sièges revenant a un arrondissement, on ne latte que pour unseul ou deux peut-être. la bataiile n'en sera pas moins vive. Pourquoi Mais lout simplement paree que la majorité parlementaire de la droite ou de la gauche sera moindre, qu'elle ne sera que de quel- ques sièges et que, dès lors, la lutte, même pour un seul siège dans un dis trict, vaudra toujours la peine de con- voquer et de faire entrer en lice toutes les forces des partis. Onsaurad'ailleurs que quelque relachement pourrait occasionner la perte d'un second siège, et qu'il faudra toujours ètresur le qui-vive pour garder ou majorer sa part proportionnelle. En somme, sous le régime nouveau, le pouvoir ne dépendra plus d'un seul district, ou de deux districts impor tants il dependra d'un mouvement politique serieux, s'étendant a une grande partie du pays, et embrassant plusieurs circonscriplions a la fois. A eet égard la vie politique ne sera plus locabsee elle devra ëtre entretenue et. excitée a travers tout le pays par les partis qui voudront conquerir I' impérium sous le régime de la représentation proportionnelle. Ce sera encore un bienfait. Ce n'est point sans raison que MM. Picard et Janson ont parlé au Sénat en termes sévères de i'enseignement su périeur en Belgique. La critique la plus vive ne saurait être a la hauteur de son insuffisance. Il y aurait tont un livre a écrire sur la faillite intellec- tuelle et morale de notre enseignement universitaire. M. Picard a accusé PUniversité libre de Bruxelles d'entretenir les idees d'ar- rivisme dans le cerveau de la jeu- nesse bourgeoise. Ce reproche eut pu être généralisé. Les universités de l'Etat ne le méritent pas moins que les universités libres de Bruxelles et de Louvain. Cela provient de ce qu'elles sont toutes également des pépmières d'avocats, de médecins et d'ingénieurs, de ce qu'elles forment la jeunesse ex- clusivement en vue d'une égoïste mis sion professionnelle saus se préoccuper essentiellement de son intérêt moral et intellectuel. II leur sufïirait cependant, pour évi- ter ce reproche, d'accompiir leur fonc- tion naturelle qui est l'initiation a la vraie science. Mais c'est ce dont elles ne se soucient guère et c'est pourquoi, si elles réussissent incontestablement a multiplier les avocats, les médecins, etc., elles arrivent beaucoup plus ra- rement a former des hommes. La vraie science est en effet toute autre chose que I'enseignement ordi naire de nos universités. La science que ceiles-ci professent n'est que la gros- sière contrefaqon de celle-la. II ne peut y avoir de scince vraie la oü l'on fait servir toutes les connaissances humai- nes a l'appui d'un dogme et a la justi fication d'une formule. Le dogme et la formule sévissent dans nos universités de l'Etat comme dans nos universités libres. Les uni versités de l'Etat, de plus en plus en- vahies par les favoris du gouverne ment, emboitent de plus en plus le pas a, l'université catholique de Louvain. Ajoutez-y que I'enseignement de l'Etat, étant I'enseignement officiel, doit né- cessairement être respectueux d'une opinion moyenne. II est le climat tem- péré de la pensée. Etant I'enseigne ment de tout le monde, et a peine d'at- teindre les proportions d'un scandale, il est tenu d'adopter les idéés modé- rées qui satisfassent tout ie monde. II y a huit ou neuf ans, la seule phi- losophie, enseignée par les professeurs d'une de nos universités officielles dont je suivais les cours, n'allait pas au dela d'un spiritualisme placide. Les opinions adverses n'étaient guère citées que pour mémoire. On y exécutait Bommairement, en quelques phrases ou en quelques li- gnes, des esprits de la taille d'Auguste Comte ou de Locke. Et l'on paraissait si convaincu que toute vérité résidait dans la seule doctrine enseignée que nous, étudiants, finissions par le croire nous-mêmes et nous figurions naïve- ment que toute la science depuis l'al- pha jusqu'a l'oméga tenait dans le cours du professeur. C'est dire que la science nous paraissait démesurément ennuyeuse et que nous nous acquittions de i'étude comme d'une corvee. Nous subordonnions tout effort a eet objec ts f suprème un bel examen, et nous y gagnions d'être des perroquets accom- plis. Aussi la plupart d'entre nous ne se distmguèrent-ils jamais par un goüt immodéré do I'étude la science se confondait dans notre pensée avec le cours qui prétendait l'incarner et la repugnance que ce dernier nous inspi- rait, la première nous l'inspirait égale ment. Nous convenons sans peine que les universités ne peuvent être considé- rées comme des usines a savants mais il nous parait qu'elles ne peuvent, sans se soustraire a leur mission, négliger de former la jeunesse a l'amour de la science, ce qui équivaut a contribuer au développement intellectuel et mo ral de l'humanité. Or, on ne fera point aimer la science tant qu'on en fera l'esclave d'un parti pris et qu'on prétendra l'incliner de- vant une idole. Pour faire aimer la science, il est indispensable de la mon- trer dans toute son ampleur, avec l'in- finie diversité de ses conclusions sans en rien exclure de ce qui peut y pré- tendre aux honneurs de la discussion. II en est du domaine de la pensée com me du domaine de la nature tout ce qui est grand charme et retient. Faire la science grande, c'est la faire capti- vante. Sans compter que plus on crée d'inconnu conscient dans l'esprit de l'homme, plus on l'incite a s'en affran- chir. Je ne sais quel sage a dit que le pre mier mot de la science consistait a s'apercevoir qu'on ne sait rien. L'enseignement universitaire serait irréprochable s'il aboutissait a démon- trer a ceux qui l'ont suivi qu'ils ne sa- vent rien car il les engagerait ainsi indirectement a toujours apprendre. Le malheur est qu'il tend plutöt a leur donner l'illusion qu'ils savent tout ou qu'ils en savent toujours assez. C'est pourquoi, tandis que les méde cins, les avocats, les ingénieurs et le reste pullulent, il y a si peu d'hommes et que le culte de l'or et l'ambition de ce qu'on appelle une position lucrative prennent la place de la religion des idées- Que nos pédagogues grands et petits en fassent leur mea culpa. La journée de Jeudi a été bonne. Le mieux s'est accentué, et la situation actuelie est de nature a permettre tou tes les espérances. On nous assure que la Reine a pu ab sorber quelques aliments légers. La comtesse de Flandre a passé la matinée au palais de Laeken. Elle y est revenue après le déjeuner et est restée toute l'après-midi. Le bulletin suivant a été publié hier, a huit heures et demie du matin La marche régulière de la maladie continue sans nouvelle complication. Le progrès continue. (S.) Thiriar. A dix heures du soir, nous recevons les renseignements suivants 0 L'état de la malade est toujours bon la faiblesse est pourtant encore trés grande. Dans la séance du Conseil communal du 18 Février dernier, M. Surmont, en parlant des Hospices, a dit que les lis tes des assistés devront être examinées avec plus de soin pour voir si les se eourus des Hospices ne figurent pas sur les listes d'autres administrations cha- ritables. Nous nous permettons de dire qu'il n'y aurait rien d'étonnant que de pa- reils abus fussent relevés, étant don- nées la composition de la Commission des Hospices et l'inconcevable légèreté aveclaquelie celle-ci admet a des se- cours toutes sortes d'individus sans s'enquénr si les infirmités pour lesquel- les lis demandent assistance sont simu- iées ou réelles, curables ou incurables et si elles les empêchent de gagner leur vie par le travail, etc. Aussi, nous nous sommes souveut de- mandés pourquoi, a Ypres, les deux administrations charitables (Bureau de Bientaisance et Hospices) distribuent- etles des secours a domicile Nous ne croyons pas que cela existe ailleurs. Nous avons inutilement cherché dans 1 'arsenal des lois une disposition qui charge les Hospices civils de distribuer des secours a domicile, même a des in- firrnes. A notre sens ce service incombe ex- clusivement aux Bureaux de Bienfai- sance. Les distributions des secours a domi cile telles qu'elles sont pratiquées a Ypres doivent inévitablement donner lieu a des abus fréquents et nombreux. Nous nous rappelons que, il y a deux ans, notre maïeur a insisté sur la né- cessité de reviser les listes des indi gents seeourus par les Hospices. Cette revision a été commencée a cette épo que, mais avec si peu d'mtelligence et de circonspection qu'une foule d'indi vidus non encore seeourus ont afflué aux Hospices. Les administrateurs ont reculé devant la mesure radicale et nécessaire qu'ils devaient prendre alors mais a laquelle, dans un temps trés rapproché, la force des choses les y contraindra. Et maintenant veut-on savoir a quel résultat le soi-disant travail d'élimina- tion aabouti?... A inscrire quelques fainéants en plus du Volkshuis et a aug- menter encore les crédits pour secours. La fête, donnée par notre société de gymnastiquo, avec le bienveillant con cours de MM. Marx, Schulz, Brussel mans, maitres d'armes, Bartier, Ra- bau et üevogelaere, professeur au Conservatoire de Gand, comptera par- mi les plus belles et les plus animées auxquellesil nous a été donné d'assis- ter. La grande salie de la Bourse, était littéralement comble. Nos gymnastes nous ont donné une preuve nouvelle de leur vitalité. Le public ne leur a pas ménagé ses applaudissements. A men- tionner tout spécialement les mouve- ments d'ensemble, mains libres (pupil- les) et ie travail d'ensemble Boxe franqaise. L'entrée des clowns par MM. P. Degroote et J. Hustinx a provoqué une grande hilarité. Le bal qui a suivi la fête a eu un plein succès. Une chaleureuse ovation a été faite au sympathique président de la société, M. Georges Decoene. Nous sommes convaincus, que la nouvelle commission saura persévérer dans ses efforts. Le public lui a prouvé que la reorganisation de la société était impatiemment attendue de tous. C'est la un précieux encouragement dont nos gymnastes sauront, nous n'en doutons pas, tirer parti. 9 tr^-agrar* v

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1