IS On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Journal libéral démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement A la Ghambre. La R. P. aux grands arrondissements. CAu*oiiflque Samedi, V'ü Avril 1899. 5 centimes Ie numéro. 5e année. N° 25. L'ASIemagne et la paix. Un no uvea u scandale clerical La réforme éleclorale. Charité chrétienne. Fondation Godtschalck. B*arai$sant Se Ka it se (Si. l'union fait la force. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 3 Cranes. pr la province, Par an fr. 3-50. Tous les journaux publient 1'infor mation suivante Le professeur von Streingen, désigné par 1'Enipereur pour prendre part comme délégué de l'Allemagne a la Conférence de désarme- ment de la Haye, publie une brochure intitu- lée la Paix éternelle II y affirme que le christianisme et l'Eglise considèrent la guerre comme nécessaire, qu'elle est la propagatrice de la civilisation et qu'elle fait fleurir une branche importante de l'iodustrieque la théorie qui condamne la guerre, a cause des existences fauchées ou brisées, est par trop individualiste, et 1' idiotie de la paix uni- verselle doit être énergiquement combattue. Le professeur conclut en disant que la paix éternelle est impossible, quecette théorie n'est pas soutenable. Cette publication est tres sévèrement blamée par la presse libérale. Les idéés du professeur von Strein gen ne sont pas nouvelles. Elles out été cent fois exposées et réfutées. Mais leur publication au moment actuel est caractéristique. La brochure du professeur délégué a la conférence de la Haye n'a certaine- ment pas vu lejoursans l'approbation de l'empereur Guillaume II. Si celui-ei prononce volontiers en public, des ha rangues pacifiques, il n'en est pas moins vrai que le développement mili taire de l'Allemagne sur terre et sur mer est son objectif principal. 11 ne veut pas désarmer, il croit a la théorie de la guerre civilisatrice et régénéra- trice. inutile de dire que ses délégüés iront a la Haye pour entraver autant que possible l'initiative du czar ils tiennent a ce qu'on sache que si el le échoue, ce sera grace a l'Allemagne. 11 est bon de le faire ressortir, et la publication du professeur von Strein gen nous aura édilié et renseigné exac- tement. Les peuples se souviendront que l'empereur Guillaume II est un parti san attardé de la guerre, et est ainsi l'adversaire résolu de leur prospérité. Ph. de Lu conférence tin désarnicmciiL. ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. La date definitive de la conférence. Les invitations officielies Les puissances représentées. Les invitations officielles a la conférence de la paix viennent d'etre lancées par le gouvernement hollandais. Le miuistre des affaires étrangères, M. de Beaufort, a chargé les représentants di- plornatiques néerlandais a l'étranger de transrnettre ces invitations aux gouverne- ments auprès desquels ils sont acerédités. Dans cette pièce fficielle, on fait l'histo- rique de la quesiion, on rappelle l'initiative du tsar et la seconde note russe, Ou énumère ensuite les raisons qui out déterminé le tsar Nicolas a choisir coinme siége de la conférence la Haye, de prefe rence a la capitale d'une grande puissance. La reunion de la conférence est définiti- vement fixée au 18 Mai. Voici les Etats qui sont invités a y pren dre part Russie, Suède et Norvège, Dane- matk, Angleterre, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, AUemagne, Autriche-Hongrie, Serbie, Rouinanie, Montenegro, Turquie, Grèce, Italië. Espagne, Portugal, France et Suisse. En dehors de l'Europe Etafs-Unis de l'Amérique du Nord, Siam, Perse, Chine et Japon. La conférence de la paix discutera exelu- sivement les questions exposées dans la se conde circulaire russe, ainsi que toutes les autres questions se rattachant aux idéés émises dans la circulaire du mois d'Aoüt 1898, a l'exclusion toutefois de tout ce qui touche aux rapports politiques des Etats ou a l'ordre de choses étabii par les traités. Chaque puissance n'aura qu'un seul vote. Dans les écoles congréganistes de Cambrai. Nombreux enfants souillés. L'arrestation du sa- tyre. Fureur de la foule. A Cambrai, un scandale clerical vient d'éclater. Le parquet de Cambrai s'est rendu a l'école congréganiste du quartier de la Un des frères de cette école est inculpé d'attentats a la pudeur sur plusieurs de ses élèves. Jeudi, vers midi, M. Jayet, secrétaire de police, se rendit a l'école du quartier de Saint-Cloud, accompagné de plusieurs agents en bourgeois et annonca au directeur qu'il avait mission de garder a vue le frère Halleray, inculpé de nombreux attentats a la pudeur. Le frère directeur fit appeler son subor- donné et le somma de dire la vérité s Si vous êtes coupable, dites-le. Le frère ma. Des enfants, au nombre de 14 sur les 42 composant la classe du prévenu, furent isolés et interrogés. Les déclarations des victimes sont, parait-il, accablantes pour le satyre de l'école congréganiste. Devant ces dépositions, ordre fut donné d'arrêter le triste sire, qui fut autorisé a revêtir des effets civils. Une voiture de place alia se placer devant la porte d'entrée de l'école des frères. Une foule compacte, tenue a distance par un fort cordon d'agents, attendait le saint homme. Des rumeurs violentes se faisaient entendre, Pour évitor un iynchage du frère, les magistrats montèrent en coupé et la police quitta la place pour faire croire que le trés cher frère Halleray était parti. II n'en était rien. En effet, une demi-heure après la voi ture revenait et la porte de l'étabfssement s'ouvrant brusquement, donnait passage a l'accusé, vêtu d'un vesten court et d'un large pantalon. Reconnu par les curieux. il fut accueilli par des cris A i'eau F amidien A bas la calotte Un quart, d'heure après, ie saint person- nage entrait dans la m arson d'arrêt de Cambrai. Le frère Halleray Alexandre est agé de 47 ans. II exercait, a Cambrai, depuis les vacances de l'année scolaire, II faisait partie de la congregation de Saint-Viateur. C'est par une iel (re anonyrne que le par quet a été avisé de ces monstrueux attan- tats. (Réforme.) Z'Aurore, de Paris, de Mercredi 19, dit avant de venir a Cambrai, Halleray avait été pendant plusieurs années professeur a l'école congréganiste de Bauduis, mais en 1890, accuse d'attentats a la pudeur sur deux jeu- nes garcons de l'école, il avait été arrêté et était passé en Cour d'Assises. Acquitté, grace a une active campagne cléricale menée dans toute la region, Halleray disparut ensuite brusquement. Le parquet de Cambrai s'inquiète même de reconstituer l'existence de eet ignoble individu pendant les quelques années qui suivirent et sur lesquelles il refuse énergi quement de donner le moindre renseigne- ment. On lit dans Vindépendance beige Le gouvernement déposera pro- chainement sur le bureau de la Cham- bre des représentants son projet de réforme electorale. On se rappelle, du reste, qu'avant les vacances de Paques, le chef du cabi net avait promis que le projet serait soumis a la C-hambre trés peu de jours après la reprise de ses travaux sinon le jour même. Quoi qu'il en soit, voici les traits es- sentiels du projet de loi 1° Application de la R. P. a tous les arrondissements qui élisent au moins 6 représentants et 3 sénateurs. C'est-a-dire aux arrondissements d'Anvers, Bruxelles, Louvain, Gand, Charleroi, Mons et Liége. Soit a 7 arrondissements élisant en semble G9 députés, alors que les 34 au tres arrondissements en élisent ensem ble 83. 2° Quorum du sixième. Cette disposition est généralement considérée comme ayant pour but d'écarter les démochrétiens. 3" Pas de découpage. 4° Quant au mécanisme, le projet se rait une manière de cote mal taillée entre le système Struye et le système U'Hondt, quelque chose d'analogue a la transaction préconisée par M. Jean Mommaert dans un récent article de la Revue proportionnelle. Rentrée a grand orchestre, Mardi. Après validation et prestation de serment de M. Micha, le nouvel élu de Liége, il s'agissait de liqnider la der- nière séance d'avant les vacances, celle oü avait eu lieu l'interpellation sur 1'expulsion de M. Charbonnel. M. Snov, par un tour de passe-passe, a fait voter, droite contre abstention de la gauche, une proposition de M. Furné- mont qu'il prétend n'avoir pas forrnu- lée. 11 a protesté en vain,et n'ayant pas laissé couvrir sa protestation par les clameurs de la droite, s'est vu rappelé a l'ordre et censuré. Conclusion trois quarts d'heure de suspension de séance, après lesquels M. Grirnard a annoncé que la gauche renongait a l'obstruc- tion, mais se réservait de la reprendre dans la discussion de la loi de réforme électorale, si la droite violait encore les droits que le règlement de la Gham bre garantit a l'opposition. Après quoi on a voté un ordre du jour de M. "Woeste approuvant na- turellement l'expulsion de M. Char bonnel Les budgets -- tous en souflrance, sauf celui des affaires étrangères vont donner des loisirs a ceux de nos députés qui n'assistent qu'anx séances a appels nominaux. Ph. de C. L'espace nous fait défaut pour re produce in-extenso les dispositions prin cipals du projet du gouvernement. Bornon3-nous a dire que ce projet de loi constitue une véritable duperie. Nous sommes convaincus qu'aucun dé- puté de gauche ne lui accordera sou vote. Le gouvernement n'a eu qu'un souci assurer a jamais le pouvoir a ses amis. La Belgique n'est pas encore müre pour supporter pared coup de parti. R. Lesjournaux out annoncé que prés de cent mille Arméniens souffrent en ce mo ment de la famine. Ceux que les soldats du Sultan rouge out épargnés sont a la vei lie de mourir de faim. On pensait que la voix du chef suprème de la chrétienté allait s'élever en faveur de toute une population eatholique. Mais Sa Sainteté est restée muette, aussi muette qu'a l'époque oü la police turque massacrait les frères des alfamés d'aujourd hui. C'est l'Angleterre protestante qui s'est chargée de faire appel a la charité de tous les peuples en faveur des chrétiens d'Armé- nie. II faut au moins un million pour ache- ter du blé et venir en aide aux orphelinats. On attend la souscription du pape. II vient de recevoir de Belgique Detain ment un assez riche cadeau pour qu'il puisse donner libre cours a sa charité chrétienne sans se remettre sur la paille humi.de de sa luxueuse prison du Vatican. Comment les cléricaux exécuteiit le testament d'un librc-penscur. (Suite). III. Ainsi que nous l'avons déja rappelé, le testateur avait exprimé le désir qu'il fut érigé sur sa propriété a Wyt- schaete, un hospice d'éducation agri- cole et forestière a laquelle devait être adjointe une école ménagère pour filles orphelines et abandonnées. Voici comment la Gommission des Hospices entend satisfaire aux voloutés du défunt. Le domaine désigné dans son testa ment forme un bloc d'environ 54 hect ares. II comprend deux fermes, d'une contenance ensemble de 22 H. 83 A. 20 C. le surplus est bois planté en allées, avec ancien batiment. II parait que de prime abord M. Sur- mont n'a pas été disposé a y laisser ériger l'établissement tel que le géné- reux donateur l'avait congu. Nous ignorons pour quel motif. II va sans dire que la Gommission des Hospices partagea sa manière de voir a cet égard. Celle-ci fit done appeler M. Poll, directeur de l'école de réforme a Ruys- selede, pour examiner ce domaine avec des membres de la dite Commission. A la suite d'une visite des lienx, ie pré- nommé fonctionnaire envoya le 28 Fé- vrier 1896 a celle-ci un rapport dans lequel il déclare que le désir exprimé par le généreux donateur est irréalisa- ble d Wytschaele. II donne pour motifs que la propriété en question est un domaine de luxe qui ne se prête, sous aucun rapport, a l'installation n d'une école appelée a former des pu- pilles de bons ouvriers agricoles, propres a tous les travaux de jardi- nage, d'agriculture, de surveillants de bois et propriétés qu'en admet- tant même le déboisement complet du domaine, le sol est entrecoupé d'excavations qui rend la culture impossible que la surveillance des n élèves serait difficile a cause du voi- sinage de ia commune qui touche a la propriété et enfin, comme der- nière considération il fait valoir, la n difficulté de se procurer sur place les matériaux de construction qui tous devraient être tranaportés a pied n d'ceuvre, soit d'Ypres, soit d'une au- tre localité aussi éloignée. Nous ne pouvons partager cette ma nière de voir. Les motifs invoqués ne nous paraissent ni sérieux ni fondés. Nous croyons plutöt que ce sont la des prétextes qui pourraient bien avoir été inapirés par la Gommission des Hospi ces pour ne donner aucune suite a l'idée du donateur. Des hommes compétents prétendent, au contraire, que l'établissement agri- cole peut fort bien être étabii sur les 20 hectares de terres exploitées. Tout fait supposer que l'administration in- téressée n'aura pas indiqué a M. le Di recteur susdit, cette partie du domaine puisqu'il n'en fait aucune mention dans son rapport. Quoi qu'il en soit, telles n'étaient pas du reste les intentions de 1'Ad mi nistration des Hospices, attendu que celle-ci, par sa délibération du 3 Avril 1896, adoptant les motifs donnés dans le dit rapport, décida de vendre la pro priété de Wytschaete. Quand cette résoiution fut soumise au Conseil communal le 11 Avril sui- vant, un échange d'observations eut lieu, a ce propos, entre deux membres, MM. Surmont et Oolaert, les autre3 conseillers gardant un silence modeste. En voici le compte-rendu officiel ik ik

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1