i Havas, Bruxelles, rue de la Bourse. Journal libéral démocratique d'Ypres et de l'Arrondissement Association libérale L'idée de Paix, Le crime de Lilie. Samedi, 6 Mai 1899. 5 centimes ie numéro. 5® année. N° 27. Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la ANNONCES Ligoe Rationale pour Ie S. U. et la R. P. et Constitulionnelle Oirofiisfue locale. Société c les Infatigables S^avaissmti ie Samedi, L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT POUR LA ville, Par an 2 francs. pr la province, Par an fr. 2-SO. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaire3 1 fr. la ligne. II y a eu, Dimanche dernier a Ypres, une réunion d'adhérents de la Ligue nationale. lis ont formé un comité provisoire et décidé d'organiser un grand meeting, Dimanche 14 Mai, a 3 h. de relevée. Des orateurs des cinq partis politiques y sont invités catholiques, démocra- tes chrétiens, libéraux, progressistes et socialistes. ii y aura, Dimanche 7 Mai, a 11 h. du matin, a la Tête ie Bronze, rue de Lille, une nouvelle réunion publique d'adhérents. Tous les ennemis de la fraude et de la corruption électorales, tous les amis de la justice et de l'égalité a quelque parti politique qu'ils puissent apparte- nir, y sont invités. La salie du Théatre sera demandée pour le meeting. DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES. Les membres de l'Association libé rale sont invités a assister a la réunion générale de l'Association qui aura lieu ïe E ^iiinli, 8 ]Mai 1899, a 8 '1/2 heures du soir, au local des Anciens Pompiers, rue du Séminaire. Po ar le Comité Le Secrétaire, Le Présidenl, Ern NOLF. Aug. BRLNFAUf. ProU'slalion conlre 1c jirojcl de loi éleclorale. Nous attirons tout particulièrement l'attention de nos lecteurs sur eet arti cle adressé a VJExpress de Liège par M. Abel Sallé, l'ex-supérieur du con vent des Carmes de Chèvremont. Bientöt vont s'assembler a La Haye les délégués des puissances pour échanger lerrs vues afin déveiller du sommeil de l'utopie la grande et noble idee de la paix univer- selle. Nu! doute, s'ils réussissent, que l'Eglise romaine ne revendique tout de suite le suc ces comme son oeuvre, bien que (parait-il) elle no doive pas tnême être representee la- bas. Le pape a déja fait des declarations dans ce sens. Relevant l'autre jour des pèlerins, il a proclamé qu' aucun congres no. pour- rait aboutir en dehors de l'Eglise». Aux cardinaux, en une autre occasion, il avait tenu le langage suivant Veuille le Ciel que ce premier pas conduise a faire l'ex- pénence de la solution des litiges interna- tionaux par faction des forces morales per suasives Que pourrait désirer plus ardem- ment l'Eglise, mere des nations, ennemie naturelle de la violence et du sang Pourtant on doit reconnaitre l'efficacité du pouvoir religieux pour réaliser la paix vraie parmi les hommes... proportionnollement a la liberté laissée a. l'Eglise de faire sentir son action Nous retrouvons, dans ces termes vagues, ces periphrases pénibles, comme aussi dans ces regrets d'être tenu a l'écart et cette condamnation contre un Congrès ou ne pré- sidera ni légat ni nonce, nous retrouvons, dis-je, le caracfere constant de l'Eglise ca- tholique, -son esprit dominateur, absolu et jaloux C'est le pouvoir religieux seul qui sera efficace. Ce pouvoir ne peut- être que l'Eglise et le résultat sera proportion- nel a 1'aetion qu'elle exercera. Effet nul, si elle n'en exerce aucune. Mettre en circula tion sans elle une idee généreuse, c'est dé rober son bien, usurper ses fonctions exclu- sives jamais, qu'on le sache d'avance, elle ne reconnaitra comme utile et féconde une pareille oeuvre. Mais vous ne bougiez pas, Eglise Qu'importe il fallait m'attendre. Voici que votre turbulence m'oblige a des efforts de diplomatie pour persuader au monde que, n'ayant rien fait, j'ai cependant tout imagine, tout conduit. Oh le inonde, cette fois, sera difficile a convaincre. Grace a la confusion établie entre elle-même et le christianisma, l'Eglise a bien pu confisquer a son profit toute la sève de i'Evangile, non pour la faire pro- duire, mais pour se parer de ses fruits elle a bien pu faire croire qu'elle était la civilisa tion, lamorale, même longtemps la science. Mais qu'eile vienne maintenant nous crier Je suis la paix pour le coup, vraiment c'est trop fort. L'bistoire se leve et elle jette a cette mere des nations, ennemie (pretend le pape) de la violence et du sang le plus formel et le plus accablant des dementis. Vous êtes la paix Mais, en ce cas, pourquoi done puiser votre esprit propre d'une part dans les récits guerriers de l'an- cien Testament, d'autre part, dans les tra ditions militaires de la vieille Rome Votre Lieu, c'est toujours le Jahvé ter rible des Hébreux vous 1'appelez, par une traduction d'aiileurs fausse, le Dieu des ar- mées. Que font ees glaives en vos mains Votre politique fut toujours sanglante. S'il fallait en croire les assertions de Leon XIII, la vraie paix strait donnée aux hom mes a proportion que l'action ecclésiastique s'exerce plus librement. Eh bien, an moyen-age, vous futes fibre, Eg-ise catboliaue, vous futes maitresse la paix regnait-elle en ce t-mps-la Vous ne 1'auriez [ias souffert, vous qui 1 ancates, du- rant six roisades, toute 1'Europa a la con- quête d'un tombeau vide. II y avait, je l'avoue, le pretexts de défendre I'OcciJent contre l'invasion mulsumane. Mais au fond, il ne s'agissait que d'asseoir votre- empire, d'étendre votre influence, de preserver ou d'agrandir vos conquêtes. On le vit bien, quand les croisades finies, vous continuates d'inspirer la guerre. Douzième et treizième siècles, ages de suprematie ecclésiastique, ages de iuttes fratricides et eruelles l'Allemagne, IT tal ie en dammes pour la querelle du pape et de l'empereuren France, un geste pontifical lancant les hommes du Nord contre le Midi coupable d'hérésie la guerre des Albigeois s'éelairant de mille büchers et faisant couler des dots de sang On a nié ces choses du cote de Rome on a voulu en détourner sur d'autres la responsabilité. La vérité dc- meure, implacable. Et quand ces temps de domination ecclésiastique sont passes, elle nous montre encore l'Eglise, en un reste de puissance, approuvant (si elle ne les com- mande) les massacres du XVIe siècle durant les guerres de religion, comme aussi aux XVIIe et XVIIIe, les incessantes persecu tions contre les réformés. Non certes, ce n'est pas par la recherche de la paix que l'Eglise signaie, au cours des ages, sa pre sence et son autorité. L'idée de paix n'est pas fille de l'Eglise. Elle est fille de I'Evangile c'est de lui qu'elle nous vient par les canaux du fibre examen et de la pensee fibre. Cela aussi, l'histoire le démontre. Dans le chant pacifique que les bergers crurent entendre au-dessus de l'étable oil vagissait l'enfant de Bethléem, il faut voir un délicieux symbole de la facon dont la conscience populaire comprit dès l'origine la mission de Jésus. Telle il la concut lui- même ses actes et ses paroles en font foi. Toute ia bonne nouvelle qu'il annoncait aux hommes ses frè es consistait en somme dans l'orientation du monde vers la paix. C'est la ce qui fait que I'Evangile n'est point un sys- tème exclusif de religion et de morale, mais bien le premier progrès social des temps modernes, d'oti tous les autres progrès d- coulent par voie de consequence r'goureuse. Mais cette source, nous l'avons dit, fut fermée de-bonne heure par l'installation du catholicisme romain. II lui fallut traverser un souterrain, les époques ténébreuses. Heuyeusement on ne tarit pas les idees. Celles que la doctrine évangélique avait mises au sein de l'hurnanité retrouvèrent le jour au temps lurnineux de la Renaissance et de la Réforme. Un roi de France, Henri IV, forte intelligence qu'une education hu- guenote avait trempée dans I'Evangile, en- treprit le premier de faire régler par un tribunal d'arbitres les litiges internationaux le couteau de Ravaillac, en lui otant la vie, déchira le plan déja dressé par le monarque. Mais l'idée évoluait. Eu cherchant bien, on referait sans trop de peine le tracé de son cours, même a travers les guerres de Louis XIV, même a travers les folies chevauchees de la République et de Napoléon. Au plus fort de ces terrihles tueries, le czar Paal Ir. passant a Londres, reoueülait sur les lèvres des protestants anglais le voeu de voir enfin ia paix s'établir, et il promettait de s'inté- resser a ce désir humanitaire. Voici qu'uu de ses successeurs veut tenir sa promesse. Mais, avant que le chef de la religion russe, schismatique et hérétique aux yeux de Rome, prit en mains la grande cause, elle avait eté portee 1 ien des fois, dans ces der- nières années, devant l'opinion publique par les membres de 1a. Ligue de la Paixoü toutes les opinions sont admises. Qu'y a-t-il de romain en tout cela La conclusion s'impose. II ressort claire- rne.nt de cette rapide esquisse que l'histoire repousse les pretentions de l'Eglise et con- darnne d'avance toute tentative de la p.ipau- té pour app iraitre aux yeux des peuples comme pacificatrice universeile et obliga toire. Le désarmement, s'il ad vient, sera Iuïc et c'est a condition d'être anticlerical que le Congres de La Haye peut devenir sé- rieux et fécond. Abel Sallé. SiiboiTiaLioa de téiwins. On écrit de Lille Quand le frère Flamidien eut été arrêté et accusé d'être J'auteur de l'as- sassinat du petit Foveaux, la police de Lille fut prévenue que les amis de la congregation des Frères de la Doctrine chrétienneavaientembrigadé d'anciens agents de la süreté parisienne pour me tier des recherches parallèles a celles que faisait la police de süreté officielle. Surveillés de prés, ces individus se contentèrent d'interroger les parents d'élèves de l'externat, voisins, etc. Mais,ces jours derniers, M. Boillerault, chef de la süreté a Lille, était informé de faits graves a la charge de plusieurs individus qui paraissaient avoir succé- dé aux policiers parisiens subitement disparus. M. Véreau, peintre décorateur, em- ployait comme ouvrier Charles Fru- chart, le hls du concierge de l'externat de Notre-Dame-de-la-Treille. A plu sieurs reprises, il vit venir chez lui un homme d'une cinquantaine d'années, trèa élégant, décoré de la Légion d'hon- neur, qui demanda maints et maints renseignements sur Charles Fruchart. Après une absence de quelque temps passée a Armentières, chez sa soeur, ce dernier, de retour a Lille, fut accosté par le même élégant visiteur, accompa- gné d'un-autre individu plus jeune. La conversation s'engagea sur le crime de la rue de la Monnaie on tenta de preuver au jeune homme que le crime avait dü être commis en dehors dn pensionnat,puis ie monsieur décoré dit au jeune homme Si tu veux affirmer que tu as vu Gaston Foveaux au bois de la Deule le Lundi dans lajournée, je te donne 10.000 francs, que voila. En même temps, l'individu montrait un portefeuille bourré de billets de banque. Vainement ia jeune homme se récria, déclarant que son père affirmait, au contraire, que le cadavre n'avait pu être amené du dehors de l'externat l'homme tentateur, faisaut passer les billets de mille francs sous les yeux de Charles Fruchart, ajoutait Ou est sür maintenant que Foveaux a été tué au bois de la Deule, mais personne n'a le courage de le dire. Je te préparerai une lettre que tu signeras et qu'on en- verra ensuite au juge d'instruction. Mais il faudra qu'aussitót tu t'en ailles en Belgique. La conversation prit fin sur ces mot3 et Fruchart prévint son patron qui, a son tour, en informa la police. M. Boillerault, chef de la süreté, conseilla au jeune hommede faire mine d'accepter les propositions qui lui étaient faites. Charles Fruchart se con- forma a ces ordres et Jeudi il fut en- tendu que le lendemain, a Tissue d'un souper a la brasserie Armentiéroise, prés de la gare, ie jeune homme signo- rait la lettre déclarant qu'il avait vu Foveaux sortir du patronage le Diman che soir et qu'il l'avait rencontré le lendemain Lundi dans le bois de la Deule. La süreté surgit alors et arrêta tous les convives. Trois d'entre eux furent maintenus d'abord le monsieur dé coré, nommé Dutilleul, puis deux com plices, Georges Degroux, trente ans, domicilie chez sa mère, veuve De groux, propriétaire de Mulot (l'indivi du sur le compte duquel on voulait mettre l'assassinat du petit, Foveaux), et Soudoyer. Gustave Dutilleul, ancien commis- saire de police a Béthnne au temps oü s'y trouvait précisément M. Delalé, le juge d'instruction du crime de la rue de la Monnaie, fut ensuite commissaire central a Samt-Quentin, puis a Dijon. On le révoqua pour avoir enlevé une jeune persoune de cette ville. Depuis lors il est employé chez M André Ber nard, a l'usine du pont de Courrières. Dans toutes les élections, depuis et y compris le boulangisme, Dutilleul avait été chargé de la propaganda antigou- vernementale dans le Pas-de-Calais. L'attitude louche de tout ce qui tou che de prés ou de loin aux ensoutanés est partout la même quand il s'agit de tirer un de leurs coch... des mains de la justice. N'a-t-onpasdit ici en ville, il y a quel- ques semaines déja, en certains en- droits, a des enf'ants en age d'école, que l'auteur de l'assassinat était un proche parent de la malheureuse petite victime N'a-t-on pas vu des dévotes col porter ce bruit dans des magasins Sera-t-il done toujours vrai pour les cléricaux le fameux La Un jusiifie les moyens, de l'évêque Malou - Par suite d'une circonstance impré- vue, la fête annoncée pour le 30 Avril a dü forcément être remise au Diman che, 7 Mai prochain. Quoiqu'il en soit, elle n'en sera pas moins belle et en tous points digne de ses devancières. Voici le programme de cette soirée pe PARTIE. 1. Ouverture pour Trompettes. 2. Mouvements d'ensemble avec batons par les (Pupilles. 3. Sij'étais (Roi Ouverture, Adam. Marche solennelle, V. Devogel ere pour Piano par Jvl. Deroge/aere, professeur auConservatoire(Royal de Gand. 4. Assaut au Sabre par MM. Marx et Brusselmans. ORDRE DU JOUR:

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1