1 k l'ünion fait la force. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Journal iibéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement Le projet de loi SameJi, 3 uin 1899. 5 centimes le numéro. 56 année. i\° 51 M. Surmont et la R. P. ^r M9wai$saBtë le HamedL PRIX DE L'ABONNEMENT pour la yille, Par an 3 francs, pr LA province, Par an fr. 2-50. en section centrale. Voici d'après la Reforms, la substan ce des observations intéressantes et completes présentées par M. Lorand a la section centrale M. Lorand s'excuse de devoir entrer dans une discussion théorique sur le principe de la R. P. Mais il le doit, ne füt-ce que par courtoisie envers M. Helleputte qui a placé la discussion sur ce terrain, en émet- tant d'ailleurs des theories constitutionnel- les toutes nouvelles et qui ont stupéfié M. Beernaert. Le principe de la R. P. ne derive pas de considerations inétaphysiques comme celles émises par M. Helleputte. Toute notre théo rie du gouvernement parlementaire est dé- duite de faits historiques concrets dont Invo lution nous a amenés au régime actuel et nous soutenons que cette évolution a pour prochaine et nécessaire étape la R. P. L'éiection des représentants n'a pas été imaginée pour déeider entre les partis. II n'y avait pas de partis aux débuts du régime parlementaire. Les députés des bourgs et des communes étaient désignés par leurs pairs, souvent a l'unanimité, parmi les plus prud'hommes, c'est-a-dire les plus capables d'aller a la Chambre tenir tète au pouvoir. Les partis en Angleterre ne datent que de 1640,chez nous que de 1840. Les partis sont devenus peu a peu le fait dominant du régime parlementaire, sa seule manière n'être. lis ont leurs vices que j'ai souvent dénoncés. Mais ils sont un.-fait que la loi ne peut méconnaitre,qu'elle doit même reconnaitre. C'est le meilleur moyen de re- médier aux inconvénients qu'ils entrainent. La loi doit s'adapter aux faits existants et non les ignorer. D'ailleurs la loi électorale de 1878 a chez nous reconnu et consacré l'existence légale des partis, en leur donnant des places déterminées sur le bulletin de vote, des couleurs, des signes. Et déja les faits ont évolué de nouveau il y a trois grands partis, représentant des tendances légitimes et nécessaires, et il y a même des subdivisions légitimes et inévitables. Tous les citoyens ayant leur parti et y étant même attachés avec passion, les par tis résumant la vie politique actuelle de la nation, il faut que les Chambres soient la representation la plus exacte possible d* s partis pour qu'elles puissent avoir la pré- tention d'etre la representation politique du pays et de faire des lois qui aient et méritent le respect des populations. Et, quoi que vous puissiez dire en théorie, du moment oü il y a plus de deux partis en présence, la R. F. seule peut nous donner une Chambre qui représente les partis tels qu'ils existent dans le pays. Même avec deux partis, elle est néces saire. On l'a démontré. Mais avec trois, elle devient indispensable a peine de voir, comme aujourd'hui, d'énormes majorités parlementaires élues par des minorités dans quelques arrondissements. A Bruxelles, a Niveiles, a Philippeville, a Verviers, a Tournai, tous les élus actuels sont des élus d'une minorité, qui n'ont passé au ballottage que paree que certains de leurs adversaires, après marchandage ou non, les ont consi- dérés comme un pis-aller. Quel prestige peut avoir une telle majorité Vous aurez beau découper les arrondis sements, recourir a l'uninominal, la diffi- cu 1 té restera la même les élus dans cha- que arrondissement risqueront de n'être que les élus d'une minorité. La R P. ne pro duit pas l'émiettemtnt des partis, mais elle y apporte le seul remède que l'on y ait trou- vé. Qtiand il y a plus de deux partis, elle s'impose en Angleterre l'apparition du Parti indépendant du Travail, qui recueil- lait a peine quelques centaines de voix dans les plus industriels des arrondissements li- béraux, a suffi pour faire perdre aux libé- ra x une cinquantaine de sièges. Si cette situation persiste, 'il faudra que l'Angleterre recoure a la R P. Mais, dit-on, il n'y aura plus de majorité a. ia Chambre. II y en aura une, s'il y en a ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 n Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. une dans le pays. Sinon il n'y en aura pas plus a la Chambre que dans le pays et l'on devra se contenter da faire les affaires du pays au lieu de faire les affaires d'un parti. On a dit que la Chambre gouverne cela est inexact et je m'étonne que M. Woeste n'ait pas protesté. La Chambre fait des lois, controle les actes du gouvernement, fait et défait les gouvernements. Mais ce n'est pas elle qui gouverne. Et il faut s'entendre sur ce qu'on entend par gouverner j'ai dit et je maintiens que gouverner c'a été jusqu'ici présider a la curée des places, faire des lois de parti sous la régime censitaire, le jeu de bascule clérico-doctrinaire a été l'alter- nance au pouvoir de deux chefs de bande se succédant pour partager entre leurs créatu- tures les dépouilles du pays, suivant l'adage des politiciens américains Tho the victors the spoils (aux vainqueurs le butin). Et nous avions entre les partis une lutte de sauva- ges par la corruption, la fraude, l'intimida- tion, par les moyens les plus ignobles. Fran- cheinent, un pareil régime est peu digne de peuples civilisés et nous avons le devoir de nous éléver un peu plus haut que cela. C'est ce que nous donnerait la R. P. II n'y aurait plus des majorités a tout faire il n'y aurait même plus fort probabiement que des majo rités composites ce serait un bien. Impuis- santes a faire le mal qu'elles ont fait jus qu'ici, ces majorités pourraient faire le bien dont elles sont capables et qui est compatible avec le régime parlementaire, dont le grand mérite est d'empêcher une certaine sorame de mal plutót qu'a réaliser une grande som- me de bien. II y a trois partis en présence désormais, dont deux se sub Jivisent déja. Nous n'avons pas la pretention d'avoir, nous progressis- tes, les gros bataillonsnous ne nous adressons pas aux appétits ou aux préjugés des masses nous pouvons n'être pas nom- breux, nous sommes forts par le désintéres- se.ment et la justice de nos revendications. Et déja, bieo que nous soyons peu nom- breux, vous avez du subir quelques-unes des principales réformes qui sont notre rai- son d'etre, tel que le suffrage universel, et vous en subirez bien d autres. J'estirne que la R. P. est indispensable, paree qu'en proclamant, bien malgré vous, le S. U., vous avez donné aux citoyens un droit effectif, celui d'être représentés. A quoi nous sert, a nous anticléricaux bruxel- lois, notre droit de vote il aboutit a nous faire représenter par des cléricaux A quoi sert-il aux libéraux et aux socialistes des Flandres d'être électeurs, puisqu'ils n'ont nul espoir d'arriver a être représentés Concevez-vous que le parti doctrinaire qui a gouverné la Belgique si longtemps et non sans éclat n'ait plus un représentant a la Chambre, que tous nos chefs, tous les fon- dateurs du S. U. aient été exclus de la Chambre, qu'elle ait été privée en une fois des lumières d'hommes comme MM. Frère, Bara, Jauson, Feron et ait failli l'être de celles de M. Woeste On a dit que l'élimination des chefs de groupes était la consequence de la R. P. Je reconnais que le panachage pourrait amener ce résultat. C'est pourquoi je me suis rallié au systèrne de presentation des candidats proposé par M. Beernaert en 1894. Les amendements de M. De Trooz parent égale- ment a eet inconvenient qui d'ailleurs s'est surtout manifesté a Alost au détriment de M. Woeste. La R. P. a l'avantage de permettre, sans inconvénients ni apparences de coups de parti, les remaniements d'arrondisse- ments reconnus nécessaires. J'aurais voté l'application de la R. P. aux arrondisse ments actuels comme pis-aller. Mais je suis convaincu que bientöt il aurait été procédé au groupement des petits arrondissements, de même que je suis convaincu que le projet actuel, s'il est voté, ne durera pas trois ans et qu'après quelques années d'inu- tiles et stériles agitations, il faudra, comme vous l'a prédit M. Woeste, remanier a nou veau et en venir a la R. P. pour tout le pays. M. Helleputte. Dans voire systèrne, comment gouvernerez*vous M. Lorand. Qu'entendez-vous par gouverner Si c'est user du pouvoir au gré des intéréts d'un parti, je désire qu'on nous gouverne le moins possible. M. Woeste. Que ferez-vous si l'on vous refuse le vote des budgets M. Lorand. S'ily a une majorité, on ne Ia refusera pas. Et s'il n'y en a pas, quelle minorité le refuserait avec la perspective de devoir prendre le pouvoir et de se le voir refuser a son tour M. Vandervelde. A défaut de majo rité, il reste la ressource d'un cabinet d'af faires. C'est ainsi que les grandes villes sont actuellement administrées. M. Lorand. Historiquement, le refus du vote du budget n'est que l'arme extréme du Parlement contre les empiètements du pouvoir exécutif. Désormais l'exécutif est subordonné au Parlement. II n'y a done plus lieu de recourir a ce moyen extréme. M Woeste. Et s'il n'y a que des mi norités M. Lorand. C'est qu'il n'y aura pas de majorité dans le pays. Encore il y au- rait-il cet avantage que la Chambre, repré sentant exactement le pays grace a la R. P., fera les lois qui auront été librement délibé- rées entre les représentants des différentes opinions, et mon idéal, je ne le cache pas, ce que je considère comme l'aboutissement nécessaire du gouvernement du pays par le pays, c'est la substitution au régime de l'autorité, impose par la force du nombre, de celui du contrat librement débattu, libre ment consenti. M. Helleputte. C'est l'anarchisme. M. Lorand. Parfaitement. J'ajoute que je considère comme le couronnement du régime électoral du S. U. et de la R P. la ratification par le peuple des lois élaborées par les Chambres, le referendum. C'est d'ailleurs, M. Woeste, un frein conserva- teur. M. Woeste. Cela dépend. M. Lorand. II l'est en Suisse, tnais les réformes une fois réalisées y ont un ca- ractère définitif. C'est d'ailleurs aussi le remède au seul inconvenient sérieux reproché a la R P. et qui est, non pas la torpeur politique, comme on l'a dit au Congrès de Louvain, mais la permanence du personnel parlementaire. La R. P. enlèverait aux luttes politiques leur caractère violent et excessif, mais elle aviverait la vie politique dans toutes les par ties du pays oü l'on ne lutte pas actuelle- inent. Le personnel politique serait amélio- ré mais il est exact de dire qu'il pourrait difficilement se renouveler surtout avec les suppléants désignés d'avatice pour succéder aux députés effectifs. Cet inconvénient existe dès a présent, puisqu'on pratique par- tout la réélection en bloc des sortants. Je me réserve done de poursuivre l'éta- blissementdu referendum, de même que je poursuis actuellement letablisrement du S. U. dont je n'espère pas l'adoption par la majorité actuelle, mais que vous finirez bien par devoir subir comme vous subirez la R. P. Je considère done la R. F', intégrale com me le seul systèrne qui apportera un remèle aux maux dont nous souffrons et je crois que le gouvernement trouverait parmi les résignés et les ministériels quand même, avec les partisans de la R. P. qu'il y a déja a droite et a gauche, l'appoint pour faire une majorité suffisante. M. De Trooz le conteste et l'établira au cours de la prochaine séance. A l'objection qui consists a dire que dans aucun pays l'on n'a pratiqué deux systèmes électoraux différents, M. De Trooz oppose qu'en Belgique l'uuftiominal et le scrutin de li*te coexistent. En Angleterre, de 1861 a 1888, ie systèrne minoritaire a été prati qué en même temps que le régime majori- taire. M. Lorand. Dans un nonibre de cir- conscriptions minime et sans influence sur le résultat final. La proposition de M. Lorand (R. P. intégrale avec systèrne D'Hondt) a été rejotée par la section centrale,par cinq voix contre une et une abstention. M. Beernaert seul a vote pour, M. Van dervelde s'est abstenu. Les deux premiers articles du projet gouvernemental ont été adoptés un amendement de M. Bilaut abaissant le quorum au dixième pour l'arrondisse- ment de Bruxelles a été admis. La section a demandé au gouverne ment de remplacer la formule de re partition de M. Struye par celle de M. Mommaert, évidemment inspirée par M. Beernaert. Pour que, dans les ar rondissements élisant un nombre pair de députés, deux partis peu différents en force n'aient pas le même nombre de sièges, M. Mommaert propose de dire que la liste qui aurait la majorité absolue des suffrages aurait au moins la majorité absolue des sièges. C'est une amélioration considérable sur la formule Struye. Mais comme elle est a peu prés juste et rationnelle, il est probable que le ministère n'en voudra pas. Ph. de C. Le Comité de la Ligue nationale pour le S. U. et la R. P. a communi qué aux journaux une note dont nous extrayons ce passage Depuis de nombreuses années déja une Association pour la representation proportionnelle a été fondée a Bruxel les, Association dans laquelle tous les partis sont représentés. Parmi les membres du Comité, ci- tons MM. Beernaert, président Du- pont, vice-presidentBertrand, dépu- té de Lallieux, id Hanssens Paul Janson, Limpens, sénateurs D'Hondt; Loslever, député Nyssens, id. Pety de Thozée Nerinx, député Van der Burch, sénateur Surmont de Vols- berghe, id., etc. Le but de l'Association est ainsi déüni Representation exacte de tous les groupes sérieux du corps électo ral L'on ne parle pas de régimes dis- tincts pour différents arrondissements. L'Association publie mensuelle- ment une revue. Voici ce que nous lisons dans le dernier numéro de cette revue (Mai 1899, 18e année) n Le projet de loi électorale, déposé par le gouvernement, semble, en vé- rité, n'être qu'un expédient. a Ce projet de loi présente, aux yeux de tous les partisans de la representation proportionnelle, une triple tare. i) D'abord, il ne s'applique qu'aux grandes circonscriptions. n Ensuite, il exige des partis, pour avoir part a la distribution des sièges, qu'ils atteignent le quorum du sixième. n Enfin, il adopte, pour la reparti tion, le systèrne Struye, mode arbitraire et aléatoire de representation des ma jorités et des minorités qui favorise, souvent d'une manière injuste, la ma jorité absolue ou même la majorité purement relative. M. le baron Surmont de Volsberghe n'aime pas les réunions populaires c'est pourquoi,de même que M. Struye et nos députés, il s'est abstenu de pa- raitre au meeting du 14 Mai, trop dé mocratique sans doute pour ces mes sieurs. Mais il serait intéressant tout de même de savoir si M. Surmont ap- prouve les appreciations émises par l'organe ofEciel d'une Ligue du Comité de laquelle il fait partie. Le Journal JYpres ne pourrait-il nous faire savoir, une bonne fois, si M. Surmont joue ou non un double jeu a propos de la R. P. 1 1 «•eeoooew®

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1