Joürnal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement La fièvre aphteuse. Samedi, 9 Septembre 1899. 5 centimes le numéro. 56 année. N° 45. Les évadés du sacerdoce. Les éleelionscommunales Xos Anciens Pompiers. S^araissant le Hamedi. L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 3 francs. pr la province, Par an fr. 3-50. Injures de chrétiens. ■La propagande des Évadés n'a natu- rellement pas été du goüt des catholi ques et les raisons qu'ils allèguent sout a examiner. Ainsi ils ont reproché a Charbonnel de se faire payer ses con- lérences, bien qu'il abandonnat tou- jours la moitié de la recette au profit de la propaganda. On ne veut pas con- sidérer qu'il n'a pas de fortune et doit bien vivre ou de sa plume ou de sa parole, comme les avocats, les députés et tant d'autres qu'on n'incrimine pas mais on voudrait bien que les Evadés ne trouvent plus a vivre afin que les prêtres libres penseurs soient obligés de rester au bagne pour y manger le pain de l'esclavage. Mais n'admirez- vous pas ce reproche de se faire payer d'un ouvrage intellectual, ayant réel- lement une valeur quelconque, ce re- procbe dans la bouche des partisans d'une église oü tout se paye, même des prières archiconnues, des millions de fois répétées et ne nécessitant pas le moindre travail d'invention Ah le peuple wallon que Charbonnel évangi- lisait, aura bien dü a ce reproche se rappeler son proverbe si vrai On n'est jamais machuré qui pa in nroèr pot Les reproches n'ont pas empêché les injures. L'organe des Eliacins de la démocratie chrétienne, Tai. Justice socia le, autrefois assez soucieuse de l'équité et assez indépendante, qui depuis... cette fenille ne s'est pas fait faute d'épancher sa bile sur Judas Char bonnel Comme on voit bien qu'elie est rédigée par des jouvenceaux, car de la part des catholiques il faut être osé comme on Test a eet age, pourcon- damner et injurier ainsi indirectement le grand Apötre, St Paul, qui est pré- cisément dans le cas de Charbonnel, St Paul sans qui la religion catholique n'existerait pas Et puis que leur sert d'injurier des hommes que les gros mots cléricanx n'efi'rayent plus Renégat s'écrie M. Rochez ox- vicaire de Montigny-sur-Sambre, en réponse a son curé, on n'est pas renégat quand on ne renie que l'erreur. Le bandeau n'est plus a tomber de mes yeux, il est tombé et si lorsque j'étais aveugló et trompé, j'étais excusable, je ne le serais plus si je continuerais par ma profession de prêtre a mainte- tur les autres dans la nuit après que moi-même j "ai vu clair. 8 Parjure s'écrie un autre Évadé, mais je demeure fidéle a mon serment d'être sincère, honnête et juste, et je ne le serais plus si je restais hypocrite- ment dans une Eglise a laquelle je ne crois plus. 8 Apostat dit a son tour M. Abel Sallé, mais c'est la le nom sous lequel j'ai signé mes articles a VExpress de Liége, et ce nom je l'ai pris a dessein dans le sens même oü les protestataires du XVIe siècle prirent celui de gueux, et les révolutionnaires d'il y a cent ans celui de sans-culottes. Et les Evadés continuent bravement leur nouvel apostolat avec une convic tion qui devrait leur valoir l'estime et des procédés courtois de la part de l'Eglise elle-même, car s'ils sont désa- busés, s'ils croient avoir enseigné ou confirmé l'erreur chez leurs sembla- bles, et par suite leur avoir nui intel- lectuellement et moralement, peuvent- ila aujourd'hui s'en laver les mains? N'est-ce pas un principe chrétien aussi bien que de morale rationaliste qu'il faut réparer le tort que l'on a fait et que vous reproche votre conscience Eh bien que font les Evadés par leur propagande, si ce n'est réparer dans la seconde moitié de leur vie ce que la première a enlevé a la vérité toüt en croyant la servir On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Mais la conduite de MM.. Charbonnel et consorts aura beau être logique, être l'acte d'une conscience sincère, elle ne leur fera jarrjais t-rouver graöe' aux yeux de l'Eglise de l'avoir quittée par conviction, e'est-a-dire avec honneur, et de le proclamer hautement. Elle. pardonnerait plutöt a ceux qui la quit- tent pour des motifs moins avouables, mais se font ensuite oublier et la lais- sent tranquille. On connait ici son sen timent, c'est celui du fanatique Jésus menaqant Jean-Baptiste qui ose n'être pas convaincu de sa mission a lui, ChristMalheur a celui par qui ie scandale arrive Mieux voudrait pour lui n'être pas né Les Evadés et l'appétit de la Femme. A propos de prêtres quittant l'Eglise pour des motifs moins avouables, n'ou- blions pas de dire qu'il est de bon ton chez les catholiques d'accuser les Eva dés de délaisser le sacerdoce par désir de posséder la femme, accusation a demi-réfutée par cette simple considé- ration que c'est généralement vers la trentaine que survient la crise qui se dénoue par leur départ, a trente ans, alors que les sens apaisés, émoussés, permettent une facile victoire a qui a su repousser les assauts plus violents des années antérieures. Écoutons la dessus l'ex-prêtre Duhamel J'ai été chaste, férocement. Du plus loin qu'il me souvienne, j usque environ ma trentième année, je puis me reiiure ce témoignage que pas une seconde je n'ai acquiescé a un désir sensuel, a une pensée de luxure. Ce n'a pas toujours été sans quelque douloureux effort. J'ai connu, moi aussi, les insomnies arden- tes, et les spasmes qui tenaillent, et les obsessions qui affolent. J'ai jeüné, j'ai prié, j'ai noué autour de mes lombes les cordons róputés pour leurs vertus mirifiques, je me suis, a i'exemple des saints, roulé nu dans la neige comme eux, j'ai enfoncé dans mes membres des pointes d'acier. Comme eux, j'ai triom- phé. C'est alors seulement, les sens se taisant, que j'ai voulu de sang-froid envi-ager ma croyauce. J'avais résisté au rut de la chair je succombai au rut de l'idée. Mais les Evadós opposent une répon se bien autrement péremptoire a leurs accusateurs 8 Si nous étions hantés. disent-ils, par le désir de la femme, pas n'est besoin pour le satisfaire de sortir du sacerdoce, attendu que dans les églises on trouve des femmes tant qu'on veut. Décidément ces anciens enfants de la Maison sont pour elle de terribles raisonneurs L'abbé Haute- feuille, après nous avoir appris que l'état du prêtre donne cent occasions, cent facilités qu'on ne soupgonne pas, donne même le prêtre catholique, dans sa menteuse chasteté, comme le type de l'homme polygame, ayant autaut de femmes qu'il en désire. Au besoin ceux qui potirraient le gêner fermeront les yeux. Un prêtre namurois est venu déclarer a M. Lorand qui i'a répété en pleine Chambre des Représentants qu'ayant manifesté l'intention de se défroquer, son supérieur l'en avait dis- suadé en disant que si c'était pour satisfaire quelque passion, il pouvait rester prêtre et la satisfaire en ca- chette. Au cours d'uue récente confé rence dans le Nord de la France, M. Charbonnel a fait une déclaration ana logue. M. Abel Sallé, en réponse a un journaliste parisien lui demandant ce qui arrivait a la découverte d'une de ces escapades de vicaire ou de moine, déclare qu'on la cache autaut qu'on peut et que rien n'est aussi aisé. On change le prêtre de paroisse, le moiue de couvent, et tout est dit. Ce qu'il faut avant tout, c'est éviter le scanda le. Le reste s'arrange toujours. (A continutr). proliablemenl ajournées. Auus c fcrayG;:.. do la Ptitrie d« Bru ges, l'articulet suivant, concernant nos prochaines élections communules Interrogé au commencement de cette se- maine sur ses intentions concernant intro duction de la R. P. integrale pour la com mune, M. le ministre de intérieur répondit que le gouvernement n'avait pas eu a se d préoccuper du point de savoir s'il y avait s> lieu de remettre la date des prochaines a élections communales. Le Journal de Bruxelles conclut de cette déclaration que les élections communales auraient lieu a l'époque ordinaire, c'est-a- dire en Octobre prochain. Cela n'empêche que la Flandre libérale insère ce matin les lignes que voici et que nous reproduisons sous réserve, a titre de simple renseignement t Nous apprenons que le gouvernement déposera sitöt après le vote de la loi electo rale, an projet de loi, prorogeant d'une an née les pouvoirs des conseillers communaux, sortant Ie 31 Décembre prochain. Si nos renseignements sont exacts, le gouvernement aurait l'intention de proposer au cours de la prochaine session, des re- maniements a la loi électorale communale. Le projet comporterait la suppression de l'amendement Helleputte, établissant les conseillers supplémentaires nommés par les électeurs du conseil de prud'hommes, et l'application de la R. P. intégrale. Une dissolution des conseiis communaux aurait lieu en Octobre 1900. II seraif grand temps, que le gou vernement fit a eet égard une déclara tion formelle. Tous les partis ont inté- rêt a être fixés. Aux termes de la loi actuellement en vigueur les élections communales doivent avoir lieu le 15 Octobre prochain. Les candidats doi vent être présentés au moins quinze jours avant le jour fixé pour le scru- tin. II n'y a done plus de temps a per- dre. Parmi les maladies qui attaqueut le bétailil n'enest pas hormis la tuber culose qui cause plus de pertes a l'a- griculture. Aussi, cette aflection sévis- sant actuellement dans nos régions, croyons-nous utile, da jeter un coup d'oeii rapide sur la maladie en général, nous attardant un peu sur sa prophy- laxie. La fièvre aphteuse, autrement dite 8 cocotte attaque surtout les grands ruminants et les pores, le mou- ton et la chèvre. Elle est caractérisée par le développement sur la muqueuse buccaie, dans i'espace interdigité ou sur la mamelle, de vésicules, dJap7ites, qui ne tardent pas a s'ouvrir et a lais ser échapper un liquide virulent. Ce liquide renferme les éléments du con- tage et communique ses propriétés infectieuses a la salive et au lait, avec lesquels il se mélange fatalement. Les fourrages, les litières, les seaux, les auges, les harnais, les instruments de pansage etc.... servent habituellement d'agents de transmission de la maladie. Lorsque celle-ci apparait dans une région, elle ne tarde pas a s'étendre car de uombreuses causes servent de véhicules aux éléments du contage. Nous n'en citerons plus que quelques importantes et sur lesquelles nous atti- rons toute l'attention du cultivateur. Les transactions commerciales, les rapports fréquents qu'entretiennent les onvriers d'une ferme contaminée avec ceux de3 fermes voisines, les allées et venues des journaliers, tout peut servir et sert d'agent de transmission car le virus iouit d'une extréme subti- lité. Les bouchers, les marchands de bes- tiaux contribuent pour une certaine ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces j udiciaires 1 fr. la ligne. part a la diffusion de la maladie. C'est la un point, sur lequel nous ne saurions trop attirer l'attention du cultivateur. Ce dernier n'est pas encore convaincu du danger auquel il s'expose, en temps d'épidémie, en laissant pénétrer dans ses étables les bouchers et marchands de bestiaux. La base des animaux atteints tombe sur la litière et la souille. Avec leurs chaussures, les personnes qui soignent ou qui vieitent les animaux peuvent transporter le virus d'étabte a étable, de ferme a ferme. Quand dans une ferme indemne, une béte est suspecte, le fermier l'isolera dans un local spécial que toute fer me devrait posséder et la, le vété rinaire viendra l'oxaminer et lui don- ner les soins la aussi, le fermier amê- nera les animaux, que des bouchers ou marchands de bestiaux voudraient acheter. Rien n'empêchera ensuite le fermier, de tenir ces quelques ani maux, en observation dans le même local. Nul doute que cette mesure, si sim ple et si facile a appliquer partout, interdisant ainsi l'entrée des étables aux vétérinaires, bouchers et mar chands de bestiaux, ne donne dans la pratique, les meilleurs résultats. On a signalé des cas réellement cu- rieux de contagion qui démontrent l'absolue nécessité de prescrire des me- suresd'isolement extrêmement sévères, si l'on tient a éviter le mal. Un trou- peau sain, suivant la route parcourue quelques jours avant par un troupeau contamiue, pent trés bien être atteint a son tour. La localisation buccaie étant la for me la moins grave de la maladie, dès que celle-ci est apparue dans un trou peau, tout espoir d'enrayer le mal étant perdu, on inocule toutes les bêtes saines, dans la bouche. II suffit pour cela de se servir d'un baton portant un linge enroulé, de le frotter quelque temps dans la bouche de la vache la plus atteinte et puis de le porter dans celle de toutes les autres apparem-ment saines. Les seuls soins a donner alors, sont ceux de nature a favoriser la cicatrisa tion des plaies provenant de l'ouver- ture des aphtes. a) Pour les plaies buccales. Supprimer les fourrages fibreux qui irritent la muqneuse de la bouche et causent des douleurs lors de la mas tication. Donner des buvées de tour- teaux, des farineux, du son, des grains cuits. B. Pour les pieds. Maintenir une litière aussi sèche que possible, renouveler f'réquemment. Laver soigneusement I'espace interdi gité avec un liquide antiseptique, et ce, afin d'éviter de graves complications. c) Pour la mamelle. P'avoriser la cicatrisation par des lavages comme ci-dessus. S'il y a lieu employer une pommade antiseptique. II est prudent de traire fréquemment afin de prévenir une inflammation de la mamelle. L'homme pouvant contracter la ma ladie, bénigr.e chez lui, elle revêt cer taine gravité chez les enfants, c'est pourquoi il est indispensable de bouil- lir le lait avant de le livrer a la con- sommation, il ne présente alors plus de danger. Les mêmes précautions sont utile- ment prises a l'égard du jeune bétail. L. L. Lundi passé huit jours notre Harmo nie libérale donnait une aubade a son dévoué Président, M. Auguste Brun- faut, a l'occasion de sa fête patronale. Une foule innombrable avait envahi les abords de la demeure du Président LA U SUITE.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1