Notre procés Maurice Yergracht. Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement Ir Chambre civile. Distinctions. Joubert a Victoria. Samedi, 18 Novembre 1899. 5 centimes le numéro. 6e année. N° 5. LE JUGEMENT du Tribunal d'Ypres Cour d'Appel de Gand. Les élections communales d'Alost validées SOCIËTÉ DES ANCIENS POMPIERS Lettre ouverte a la Reine d'Anglelerre. M*arai&aant Ie Samedi. L'UNIOiN FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an 2 francs. pr la province, Par an fr. 2-50. contre Ie sieur RËFORMÉ PAR LA COUR D'APPEL OE GAND. Nos lecteurs se rappelleronl que par sonjugemont en date du dix Fé- vrier 1800 nonante-neuf le Tribunal d'Ypres nous condamna 1° a deux cents francs a titre de dommages-intérèts 2° a deux insertions du jugpment 3" aux intéréts judiciaires et aux dépens de l'instance. La Cour d Appel de Gand, par son arrêt du 11 Novembre dernier, réfor- me le jugenaent du Tribunal d'Ypres et nous condamne en tout et pour tout aux depens. Bien que nous n'y soyons pas tenus, nous reproduisons ci-après l'arrêt de la Cour, ce uniquemenl pour donner satisfaction a nos lecteurs COPIE NON SIGNÉE. En cause de Lambin-Mathée, Eugène, impri- meur-libraire a Ypres, appelant, ayant avoué Me Yan Heuverswyn, Contre Vergracht, Maurice, négociant a Ypres, intiiné ayant avoué Me Poel man. Arrêt du 11 Novembre 1899. PrésentsMM. Coevoet, premier président Vanderhaeghen, Heider- scheidt, Van Biervliet, De Cock, con- seillers de Pauw, premier avocat général Mortelmans, greffier. Attendu que la demande est évaluée a deux mille cinq cents francs Attendu que, au cours d'une poléini- que engagée entre divers organes de la presse locale au sujet du grade de sous-lieutenant au corps des Pompiers d'Ypres accordé a l'intimé, l'appelant lui reprocha d'avoir abandonnéses opi nions politiques antérieures et se ser- vit a cette fin de termes injurieux qui sont de nature a porter atteinte a son crédit et a sa considération personnel- le que semblable polémique dépasse la limite de ce qui, dans un intérêt pu blic, doit être permis au journalisme Attendu qu'il en est résulté pour l'intimé un dommage, qui, dans les circonstances de la cause,sera suffisam- ment réparé par la condamnation pro- noncée ci-après Attendu en ce qui concerne l'épi- thète tombeur de nonnettestra- duite par nonnenuitschelderle premier juge a reconnu a bon droit que, dans sa généralité, elle ne revêt point, dans Partiele incriminé, un ca- ractère injurieux ou diflamatoire et ne constitue point l'imputation formelle d'un fait qui se serait passé en 1895 Que s'il y fut attaché, dans la suite, une portée précise, ce fut par le fait du Journal d'Ypres 30 Novembre lorsque celui-ci, de son propre chef, tout en sommant son contradicteur, d'avoir a préciser et a dire ce qu'il en tend par le farouche tombeur de non nettes n attribue gratuitement a cette épithète la portée d'un aveu de cer tain fait qui se serait passé en 1895 et On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. d'une accusation personnelle dirigée contre l'intimé d'avoir commis ce mé- fait Attendu que l'appelant ne saurait être rendu respönsable de semblable procédé,non plus que de la proposition d'enquête faite par lui, en réponse a la sommation ci -dessus Que, d'ailleur8, cette proposition était congue en des termes si généraux qu'ils n'impliquaient nullement une imputation ni même une insinuation malveiliante dirigée contre l'intimé qu'elle laissait au contraire toute la responsabilité a celui qui l'avait pro- voquée, Par ces motifs et ceux du premier juge qui n'y sont point contraires, La Cour, Ecartant toutes autres fins et con clusions, regoit l'appei et y faisant droit, émendant le jugement a quo, condamne l'appelant pour tout dom mage et intéréts résultés des articles incriminés, au payement des dépens des deux instances. (Signé) Ed. Coevoet, P. Mortelmans. 11 nous rcste un devoir a remplir c'est d'adresser nos plus chaleureux remerctments a nos défenseurs MM. Ernest Noll, avocat a Ypres et Hubert Fraeys, avocat a Gand, qui ont si vaillaoiment soutenu notre cause, le premier devant le Tribunal d'Ypres, Ie second devant la Cour d'Appel de Gand. N.B. L'on sait que le sieur Ver- graclit nous réclamait 1000 francs de dommages-intéréts et 1500 francs d'insertions soit au total '2500 francs. La Cour a fait bonne justice de cette demande. La Députation permanente vient de valider les élections d'Alost II fallait s'y attendre. Elle déclare que les faits signalés des fraudes scandaleuses ne doivent pas l'arrèter puisqu'une instruction judiciaire est ouverte. Et l'on sait, d'après le sévère réqui- sitoire de M. Van Schoor a la Cour de cassation, combien ces faits étaient précis lors d'une élection antérieure. L'attitude de la Députation perma nente est un nouveau déni de justice. Nous sommes heureux de pouvoir signaler a l'attention de nos lecteurs les distinctions obtenues par deux de nos concitoyens MM. Véron DE DEYNE et Emile BARTIER a Ex position internationale de photographie, a Roubaix. L'ouverture de cette exposition, oü se rencontrent 99 exposants, a eu lieu Dimanche dernier. M. Véron DE DEYNE a obtenu Categorie des monographies locales illus- trèes Prix unique avec felicitations (pour les illustra tions). Categorie des diapositives d projection 3e prix. Xr j>rix aux diapositives en eou- leurs (procédé Lippman). 2e prix aux diapositives colo- riées (couleurs appliquées sur la pkoto- graphie.) M. Emile BARTIER a obtenu Categorie des instantanés Prix unique pour les sauts de chevaux.) Nous adressons a MM. De Deyne et Bartier nos plus chaleureuses feli citations pour leurs brillants succès. l'occasion de la Ste Cécile, le 19 Novembre 1899 A 11 heures du matin, aubade chez M. Moerman, chef de musique. De midi a une heure, matinée musi- cale. (Entrée libre). Programme I. Les Enfants d'Ypres, mar- che militaire. Ch. Dewulf. II. Introduction et polka pour 12 clarinettes. de Nattes. III. Le défilé des petits sol- dats de plomb. H. Moerman. IV. Si j'étais Roi, ouverture Adam. V. Propos de bal, valse lente. H. Moerman. Avant (i'allcr se baltrc. - Comment le vieux général jugeait les évène- ments. - Lesqucrelles du passé. La soil' inauditc de l'or. Sous ce titre Exposé commèmoratif et hislorique des èvènements d propos de la présente crise, le général P.-J. Joubert, commandant en chef des troupes répu blicaines et vice-président d'Etat du Transvaal, adressa, quelques jours avant l'envoi de l'ultimatum boer au gouvernement anglais, une lettre ou verte a la reine Victoria Ce document fut publié a Johannes burg a la fin du mois de Septembre rnais on sait que sir Alfred Milner et M. Chamberlain ont fait tout ce qu'ils pouvaieut pour empêcher l'Europe de conuaitre les pièces du procés qu'ils prétendaient juger d'avance et tout seuis. Le Matin donne les passages les plus significatifs. Tout commentaire aflai- blirait l'éloquence de eet appel a la justice et, a la loyauté. Le 16 Décembre 1880, l'Angle- terre déclara la guerre aux Boers, sans tenir ie moindre compte de la conven tion de 1852, par laquelle elle avait garanti leur indépendance. n Les pauvres Boers n'avaient ni ar tillerie, m munitions, ni fusils rnoder- nes, ni trésor rempli. lis n'avaient pour armes que leurs vieux fusils a pierre et ne disposaient, tont au plus, qne de cent cartouches par fusil. En ce qui concerne l'appro- visionnement et l'habillement, ils n'é- taient pas mieux pourvus. Leurs offi ciers, pour la plupart, venaient d'être nommés ils n'avaient jamais vu le feu et ne savaient pas ce que c'est qu'tine guerre. Et ce f urent la les hommes qui devaient prendre les armes pour com- battre Et contre qui Contre Votre Ma- jesté Contre la Grande Bretagne Non pas, grace a Dieu Mais contre ces personnages qui, au rnoyen de ren- seignements faux, avaient amené l'em- pire britannique a commettre un acte honteux, et qui éclaboussèrent Votre Majesté et le peuple britannique en leur proposant l'oppression d'un peu ple, dont Votre Majesté avait garanti l'indépendance par la convention de Zandrivier. Et c'est ainsi qu'éclata la guerre entre les Boers et l'Angleterre. Arrivés finalement a cette conclusion qu'ils ne réussiraient jamais a amener a de meil- leurs et de plus justes sentiments, au moyen de protestations et de pétitions, des oppresseurs sans pitié, les Boers ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 n Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. décidèrent de reconquérir leur liberté au prix de leur sang. Pertes inégales. Bien que le nombre des braves soldats anglais qui tombèrent au cours de la lutte fut supérieur a celui des Boers, les pertes éprouvées par ceux-ci étaient, néanmoins,plus graves et plus douloureuses, vu que les circonstances n'étaient pas les mêmes pour les Boers et pour les soldats. Le Boer se battait pour ses biens, pour sa patrie, pour son pays. II est père de familie, et s'il tombe sur le champ de bataille, il laisse derrière lui une veuve et des enfants. Parfois aussi, il est fils de veuve ou de vieux parents infirmes, qui en lui perdent leur unique soutien. Pour le soldat, il n'en est plus de même. La guerre est sa profession et il est payé pour la faire. Sa suprème am bition est et il ne pense pas a autre chose d'exécuter les ordres que lui donnent ses chefs et de gagner une médaille, récompense de sa bravoure. II ne se préoccupe pas du but en vue duquel il se bat, ni de l'équité ou de l'iniquité de la cause qu'il défend. Tout cela lui est indifférent. Mais les autres, les hauts placés, ceux qui restenfc hors des portées des coups, et qui, a distance, calculent les avantages que leur rapportera le sang de ces soldats, ceux-la devraient bien aussi songer un peu a toutes les tristes- 868 et a toutes les misères dont ils sont la cause, et de quoi ils auront a répon- dre lorsqu'uu jour ils se trouverouten préseuce du Dieu éternel du ciel et de ia terre, qui, certainement, leur de in andera compte aussi des besognes qu'ils ont fait accomplir par leurs su- bordonnés TTii hominu die bien. Mais les couséquences de cette guerre (celie de 1881) ne furent pas trop désastreuses encorecar, bien que la lutte eüt été acharnéeet pénible. et que les Boers eussent éprouvé de grandes pertes, Dieu leur accorda fina lement la victoire. Un homme arriva au pouvoir en Angleterre, Ai. Gladstone, un homme loyal et pieux, qui sut distinguer, au cours de ces èvènements, la volonté manifeste du Tout-Puissant, et qui n'é- tait pas trop orgueilleux pour en faire l'aveu ni pour déciarer bravement que l'équité enuoblit une nation sa na tion, la nation de Votre Majesté tandis que l'iniquité et l'injustice ter- nissent a tout jamais le bon renom d'un peuple. Incité a cette décision par des sen timents nobles et généreux, il fit ces ser la guerre in juste, et, eu transfor mant en un acte de haute équité une entreprise de violence, il réhabilita la Grande-Bretagne dans son honneur. La paix fut done conclue a Lang- neck, et les Boers purent de nouveau considérer la Grande-Bretagne comme une nation amie. Mais leur dette pu- blique s'était accrue les Anglais leur ayant imposé de lourdes charges charges, je tiens a respectueusement le répéter ici, jamais reconnues par les Boers leur trésor était vide, leurs fusils défectueux, leurs munitions épnisées et, finalement, le traité d@ paix congu en de tels termes qu'il leur était impossible de s'en tenir la. Ge traité, en effet, pouvait être révoqué du jour au lenclemain, et nul tribunal ar bitral n'était la pour en apprécier les dispositions Mais les Bóers étaient de nouveau indépendants et ils croyaient que tout irait bien désormais. L'or néfaste. Pauvre Transvaal A peine avais- tu vaincu une adversité que deux au tres approchaient menaqantes... L A U Ó-Ï53- ff

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1