Journal d Ypres - Samedi
O'ICCORD!
Alifiüüön in teil.
au
4 Nov. 1911
Renouvellement
des Semences.
La question de la valeur com-
parée de l'Azote dans les diffé
rents engrais a de nouveau été
agitée, depuis quelque temps, par
suite d'une polémique faite a ce
sujet dans quelques journaux.
Nous connaissons l'avis de plu-
sieurs savants de l'Allemagne, de
la France, de la Hollande et de la
Belgique, qui sont tous d'accord
pour attribuer a l'azote du sulfate
une valeur atteignant 75 o/o de la
valeur de l'azote du nitrate. Nous
avions espéré un moment que les
propagateurs du sulfate aliaient
publier des noms et produire des
citations pour établir l'égalite de
la valeur fertilisante de l'azote
sous les deux formes. Notre espoir
a été déqu, la demande explicite
de preuves de l'un des publicistes
est restée sans réponse.
En laissant de cöté ce qui est
généralement connu sur cette
question dans les pays de l'Euro-
pe, nous allons voir si les recher
ches faites par des savants du
Nouveau-Monde contribuent a
confirmer ou a infirmer la manière
de voir qui est généralement ad-
mise, celle qui attribue a l'azote
ammoniacale une valeur inférieure
a celle de l'azote nitrique.
Les recherches dont nous allons
faire connaïtre les résultats ont été
exécutées dans les Etats-Unis, a
New-Jersey, par les agronomes
E. B. Voorhees et J. C. Lipman
elles ont été poursuivies pendan.
dix années avec 20 séries d'essais
a la fois. Les résultats ont été pu
bliés SOUS le titreInvestigations
relative to the Use of Nitrogenons
Fertilizer Materials.
Nous devons faire remarquer
que les Auteurs n'avaient pas
pour but d'établir la valeur com-
parée de l'azote sous les différen-
tes formes, leurs données se rap
portent a l'emploi des engrais
azotés en général.
Voici les principals conclusions
de leur rapport.
1° Toute augmentation dans
^application d'azote amena inva-
riablement une augmentation dans
la quantité d'azote contenue dans
les plantes.
2° Une moindre application de
nitrate, accompagné de fumier,
produisit de la matière sèche rela-
tivement plus pauvre en azote que
celle produite par une plus copieu-
se application de nitrate, lesautres
conditions restant les mêmes.
3° Les grandes différences exis-
tant dans les proportions d'azote
des récoltes montrent la nécessité
d'un usage de eet engrais, ration-
nel et proportionné aux besoins
des plantes.
Nous attirons spécialement
l'aitention des agriculteurs sur ces
trois points trop souvent ils ne
songent qu'è la quantité de la ré-
8
colte les engrais ont également
une grande influence sur la com
position chimique des plantes.
4° On a constaté que le nitrate
de soude,le sulfate d'ammoniaque
et le sang dessèché n'avaient pas
ia mêine valeur. Comme source
d'azote pour les plantes le nitrate
valait mieux que le sulfate d'am
moniaque et ce dernier valait
mieux que le sang dessèché.
Voila une première affirma
tion catégorique a l'appui de notre
manière de voirles auteurs la
préciseront dans les données sui
vantes
5° En presence du nitrate, l'azote
du fumier et de l'humus éiait assi-
milé plus complement qu'en son
absence et le fumier a été beau
coup mieux utilisé avec de copieu-
ses applications de nitrate, qu'avec
des applications de nitrate plus
modérées.
- Cette action indirecte du ni-
rate sur le fumier mérite certaine-
ment d'être signalée.
6° Pour 100 d'azote appliqué
sous les différentes formes on a
recouvré les quantités suivantes
- Les auteurs font remarquer
a la suite de ces recouvrements
inférieurs dans le sulfate d'ammo
niaque que cela indique que l'aci-
dité des sols augmentait assez
considérablement par i'emploi du
sulfate pour modifier le dévelop
pernent normal des plantes.
7° Le sulfate d'ammoniaque et
le sang desséché ont rendu plus
intense le développement de l'aci-
dité dans Ie sol.
8° Si l'on exprime par 100 l'assi-
milabilité de l'azote du nitrate,
l'assimilabilité relative des autres
raatières azotées est la suivante
Ces chiffres de l'assimilabi
lilé correspondent trés bien avcc
les chiffres de la valeur relative
que nous avons cités plus haut.
Faisons remarquer, en passant,
'effet cumulatif que possède le
:umier naturel le recouvrement
d'azote par le fumier était de 25%
seulement pour la première rota-
don, de 30% pour la seconde
'assimilabilité était également
beaucoup plus forte a ia seconde
rotation.
Nous sommes certains que les
culiivateurs auront lu avec beau
coup d'intérêts les constatations
des savants Américains, nous nous
permettuns de les signaler égale
ment a nos agronomes qui pour-
rant certainement y trouver diffé
rents sujets a expérie^ces trés
utiles. Ara.
Le Rationnement.
SUPPLÉMENT AGRICOLE
Le cultivateur s'imagine trop facile
ment que tous ceux qui signentingé
nieur agricole, agfonome ou docteur en
sciences sont de véritables techniciens
ou des savants, dit La Croix des Syndi-
cats, nous y ajoutons que le cultivateur
doit se méfier des publicistes qui signent
d'un nom de guerre avec le titre d'ingé-
nieur agricole.
lre rotation2e rotation
titrate de soude 62.76 61.42°/,
Sulf. d'ammon. 49.51 37.01
Fumier de ferme 25.00 30.00
lre rotation: 2e rot.: Les2 rot
Nitrate de soude 100 100 100
Sulfate d'amm. 78.9 60.3 69.7
Sang desséché 76.3 52.1 64.4-
Fumier solide,frais32.9 39.2 35.9
Fumier solide et
liquide, frais 50.4 55.6 53.0
Faut-il renouvele'r les semences? Faut
il acheter des variétés de seigle, de fro
ment, d'orge etc. a prix assez élevés pour
se mettre dans la sentence comme on dit
Cette question est trés controversée et
peut avoir deux solutions la première
affirmative, la seconde négative.
On renouvelle la semence lorsque la
plante est arrivée a une dégénérescence
évidente. Or cette dernière est la résul
tamesoit de ia nature du sol, soit du cli
mat. Elle provient encore des hybrida-
tions qui se produisent. des mauvaises
herbes qui envahissent les cultures, etc.
Toutes ces causes 'sont sous Taction
plus ou moins directe du cultivateur et
la dégénérescence est souvent causée par
sa faute. Dans ce cas la question posée
plus haut a une réponse affirmative. 11
faut renouveler les semences lorsque tous
les soins voulus et entendus de bonne
conservation de Ia variété n'ont pas été
donnés aux récoltes.
C'est généralement le cas. On ne choi
sit pas bien sa graine. On la sème dans
de mauvaises conditions de culture et
d'engrais. On la laisse envahir pas les
plantes adventices. On n'étudie pas les
variétés convenant plus particulièrement
au sol que Ton cultive et au climat de la
région que Ton habite. On ne trie pas les
semences et c est parfois la graine la plus
mal formée qui est confiée au sol.
Dans de telles conditions, le renouvel
lement s'impose et le cultivateur retirera
une plus forte récolte s'il introduit dans
sa culture une variété nouvelle ayant fait
ses preuves.
La grande difficulté dans cette fapon.
d opérer ïéside dans le choix des variétés
paree que le cultivateur ne peut pas
connaïtre exactement les caractères et
les aptitudes spéciales de chacune a'elles.
II y a trop de variétés et Ton en met cha-
que année de nouvelles surle marché
Pour les céréales, par exemple, suivant
les années et les accidents arrivés au
cours de lavégétationde la dernière récol
te, les qualités des nouvelles variétés pré-
sentées varient et se multiplient. C'est
ainsi que si la verse a causé de grands
dommages on présente au cultivateur a
grand renfort de réclame des quantités de
variétés inversables paree que Ton soit
lort bien que le choix du cultivateur sera
dominé par la preoccupation d'éviter un
accident dont les effets ont été récents.
La synonymie vient encore rendre plus
difficile le choix des variétés. C'est ainsi
que le Blé de Flandre, le Blé de Beigues
et TArmentière ne sont qu'un même fro-
ment. Le Victoria blanc n'est pas différent
du Prince Albert, du Challenge, du blé
blanc de la Mayenne, du Kïssdom etc.
II serait préférable d'avoir une bonne
série de variétés bien déterminées. Mal-
heureusement,beaucoup de maisons veu-
lent se faire connaïtre en lanpant un pro
duit nouveau et pour cela on débaptise et
on rebaptise h, plaisir d'anciennes variétés
parfois trés mauvaises. On lesaffuble d'un
nom nouveau, on leur donne des qualités
qu'elles ne possèdent pas. On prétend
même parfois qu'elles ont fait leurs preu
ves alors qu'elles n'ont rien prouvé du
tout.
II ne faut pas se laisser.gober par ces
soi disantes variétés inversables, produc-
tives a l'excès et en règlegénérale on ne
doit, comme nous l'avons dit, renouveler
la semence que lorsque l'on est certain de
la dégénérescence de la variété que Ton
cultive et des mérites bien prouvés de
celle que Ton veut acquéiir,
Une excellente pratique est le mélange
des vaiiétés. De cette fapon outre une re
partition plus aisée des travaux 011 peut
avec le même personnel ensemencer une
plus grande sui face. De plus les variété s
(que Ton choisira se semant et se récoltant
apeuprès k la même époque) n'out pas la
même sensibilité aux influences atmos-
phériques; il y a done compensation dans
le cas ou 1 une des variétés est trop éprou-
vée
Le mélange pern|fet aussi de joindre
une variété a paille faible, versant trés
vite a une autre plus résistante La pre
mière pourra être trés productive, la
seconde moins, mais cette dernière ser-
vira surtout d'appui, de tuteur a la pre
mière.
On ne peut pas a la rigueur recom-
mandet une variété plutot qu'une autre.
C est au cultivateur a faire l'essai des
variétés convenant au sol et au climat.
A eet effet nous dirons que ce n'est pas
la première année que Ton peut juger
de la valeur d'une variété pour un sol
donné.
C est seulement a la seconde jetée dans
le même sol que Ton peut dire si oui ou
non la variété sera productive. II faut
que la plante soit adaptée au terra'n et
au climat, or, la graine d'origine directe
ou ditede première jetée dans le pays,
n'est en règle trés générale nullement
appropriée au sol sur lequel on la récolte.
Quand au mélange des variétés voici,
d'après M. de Vilmorin quelques exem-
ples de variétés qui peuve it s'associer
En terres riches, de bonne heure, a l'au
tomne, TArmentière et le Victoria d'au-
tomne, le blé rouge d'Ecosse et le She
riff. Pour les semis de fin Octobre, com
mencement de Novembre le blé bleu et
le Victoria blanc deChiddam d'automne
et le Squarehead.
En terres calcaires les premiers semis
en rouge d'Ecosse et blanc des Flandres;
Tunstall et Victoria d'automne. Les
derniers semis en Chiddam d'automne
et rouge iuversable; Saumur et Victoria
blanc, bleu de Noé et Chiddam.
T. P. della Campagne,
(Reproduction 1 ésci vée).
Le sel est plus indispensable que le
sucre II ne sert pas seulement comme
assaisonnement indispensable des mets,
mais aussi comme réfrigérant dans ia
fabrication de la glacé. Dissous dans de
l'alcool il eniève parfaitemen't lestaches
de graisse et dissous dans de i'acide citri
que il convient trés bien pour faire dis
paraitre les taches de rouille et d'enere.
On relève beaucoup de couleurs des vieux
tapis en brossant ceux-ci avec du sel
mouillé.
Dans nos causeries précédentes nous
avons vu d'une fa^on générale les princi
pes utiles a l'alimentatioii. Un rationne
ment Lien fait doit envisager dans quelles
proportions ces éléments doivent être
donnés pour arriver au but visé. II faut,
en un mot, que le cuhivateur qui entre-
prend une spéculation, soit certains
d'avance du bénéfice qu'il peut faire. II
ne peut arriver a ce résultat qu'on calcu-
lant consciencieusement les rations de ses
animaux. Donner de la nourritures grosso
modo, sans poids, ni mesures est le plus
sur moyen d'arriver aun résultat incertain
ou a peu prés nul.
Ration. Rationner un animalc'est lui
donner une quantité d'aliments suffisante pour
vingt-quatre heures.
Un animal qui nc travaille pas, qui ne
fait aucune fatigue, qui ne produit rien,
exige, pour rester en bon état, pour s'en-
tietenii une certaine somme d'aliments
afln de réparer les usures de Torganisme
qui s'altère continuellement. Cette som-
me appelée ration d'entretien, variera
d'après Tanimal, d'après son age, son
poids, son sexe, d'après la température
du milieu oü il vit, etc.
Quand il fait froid, le corps consomme
beaucoup plus d'éléments nutritifs paree
qu il doit se réchauffer et se maintenir S.
un degré moyen de température. Quel
que soit d ailleurs l'état de cette dernière
Tanimal perd continuellement de la cha-
leur et partant de la du combustible. Or
ce dernier est le carbone du glucose
rêsultantde la transformation des extrac-
tifs non azotés et d'une certaine quantiié
de graisse.
II faut done qu'une ration d'entretien
renferme ces principes.
Alors même qu'il est au repos Torganis
me travaille. Tous les organes sont sans
cesse- en mouvement. II faut done aussi
<4©c maticrca asotóoo pour romplaoor oclloo
qui disparaissent.
Nous venons de dire qu'il fallait des
extractifs non azotés et de la graisso.Cette
dernière en assez faible quantité sert de
réserve pour le cas de surproduction de
chaleur. Or, si Tanimal est gras, la graisse
du corps servant de combustible tendra
a disparaitre plutót que si Tanimal est
maigre ou seulement en bon état. Par
conséquent la ration d'entretien d'un
animal en bon état d'embonpoint devra
renfermér plus de graisse que celle d'un
animal maigre
Done: i° la ration d'entretien n'augmente
pas la valeur de Vanimal, elle lui permet
seulement de vivre. Elle ne donne pas de
bénéjice au cultivateur 20 Plus un animal est
gras et plus il coüte d entretenir dans le même
état; 3° it arrive un moment oü les cléments qui
entrent balancent ceux qui sortent. Les pertes
sont égales aux profits. L'animal n'en-
graisse pas et ne maigrit pas, la ration
d'entretien fait tout son effet.
Un animal qui grandit, qui travaille,
qui donne du lait ou d'autres produits
exige une ration plus forte que celui qui
ne pioduit rien. II est évident qu'il fau-
dra nourrir plus fort un cheval qui tra
vaille qu'un autre qui reste a l'écurie
sans rien produire, car chez le premier
la respiration est plus forte, la suéur plus
abondante, toutl'organisme s'use plutöt.
L'animal de rapt se conserver et donner
des produits, laiation doit done aug-
menter en conséquence. La quantité de
nourriture dont elle augmente constitue
la ration de production et cette dernière est
done la quantité d'aliments qu'il faut ajouter d
la ration d'entretien pour que 1'animal puisse
fournir le travail ou les produits exigés. - Elle
seuie procure un bénéfice au cultivateurII en
résulteque l'animal doit être nourri inten-
sivcment. Sa ration de production doit
être maximum afin de retirer le plus de
profit possible des aliments donnés. C'est
pourquoi l'engraissement doit être mené
rapïdement afin de diminuer le nornbre
des rations d'entretien qu'on doit forcé-
ment donner aux animaux.
Pour que le rationnement soit bien fait
il faut que la nouriture soit a la fois
compléte et rationnelle. Elle sera complé
te si la ration comprend tous les éléments
nutritifs voulus; eau, matières. minérales,