JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
FEUILLETON.
JEUDI, 27 MAI 1841.
DÉCADENCE DES INSTITUTIONS DE 1830.
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événe.
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YPRES le 27 Mlai.
5e ET D- ARTICLE.
Liberté des Cultes.
Elle est inscrite en toutes lettres dans notre
pacte fondamental.
Ce sont certes de beaux joyaux une cou
ronne constitutionnelle que la liberté des cultes,
la liberté de consciencequand elles ne se ré
duisent pas de vains motsde vaines pro
messes que des faits font mentir tous les jours.
Qu'arrive-t-il en Relgique? Un seul de ces
cultes qui sont libresabsorbe au budget des
sommes considérables auxquelles les sectaires
de tous les autres sont obligés bon gré malgré
d'apporter leur obole. On allègue cette rai
son qui n'en est pas une c'est le culte de la
majorité. Fut-il celui de tous les Belges moins
un la constitution veut qu'on trouve moyen de
ne pas faire contribuer ce dernier l'entretien
luxueux des ministres et des cérémonies d'une
religion que peut réprouver sa conscience.
S'il nous élait possible de faire un compte
dont nos prélats ont les éléments entre les
mains bien des personnes seraient étonnées de
voir que les besoins sans mesure du catholi
cisme ont absorbé peut-être depuis dix ans
plus d'argent que toutes les administrations de
l'Etat réunies
On atteindrait un chiffre colossal qui effraye
rait l'imagination, si aux sommes dont ses dé
penses ordinaires et extraordinaires ont grévé
les budgelsl'on ajoutait les produits des col
lectes faites journellement dans les temples et
domicile, qu'on sait si bien rendre fructueuses;
celui des petits services rendus aux fidèles
et si largement payés le montant des sommes
et de la valeur des propriétés de tout genre
qui lui ont été données ou léguéessoit direc
tement avec autorisation du gouvernement (voir
tous les bulletins officiels)ou indirectement
sous noms de tiersen fraude des loispar les
hommes simples consciences timorées qui
subissent l'abus de ses influences.
Les cultes sont libres mais on force nos offi
ciers et nos soldats, au nom d'un vieil arrêté de
l'Empire exhumé tout exprès, plier le ge
nou devant les processions. L« cultes sont
libres! mais on menace d'afficher aux portes
des églises les noms de ceux qui ne remplissent
pas certains devoirs religieux.
Les cultes sont libres et on pénètre dans le
sanctuaire des familles pour y chercher des
billets de confession pour s'informer si l'on
ose y faire gras le vendredi. Garde vous hé
rétiques gens irréligieux non content de vous
anathématiser du haut de la chaireon vous
enlevera jusqu'à vos serviteurs que par des me
naces et des insinuations de tout genre on for
cera de vous quitter. Et les cultes sont libres
Voilà où en sont en Belgique, les institutions
de 1830 une seule de toute se dresse encore
intacte et forte comme au premier jour, LA
LIBERTÉ DE LA PRESSE. Comme c'est d'elle
que procèdent toutes les autres, ne perdons pas
l'espérance. Elle les a fait naîtreelle pourra
peut-être les sauver d'une ruine complète et
imminentesi non malheur nous
On jte rappelle qu'en 1790 le clergé réuni
aux mandataires du peuple et la noblesse
jetait de concert avec eux les fondements de la
constitution civile. Le clergé y décrétait avec les
représentants laïcsla circonscription des évé-
chés et l'élection de tous les fonctionnaires
ecclésiastiques. Ajoutons que cette constitution
avait pour auteurs les chrétiens les plus sincères.
A peine quelques-unsplus rigides que leurs
confrèresplus rigides que les prélats les plus
vénérés (car ceux-ci votèrent dans le sens du
parti populaire) réclamèrent la non-interven
tion de l'État dans les affaires temporelles des
ecclésiastiques français. D'autres tems et
d'autres lieux offrent un autre spectacle.
Si alors les plus dévoués chrétiens les curés
les évêquesne croyaient la religion ni désho
norée ni atteinte dans son existencepour
être placée extérieurement sous la grandeur
nationale aujourd hui le clergé franchit toutes
les bornes. Il veut que tout rentre sous sa puis
sance. Les fidèles qui ne croient pas que l'ordre
politique puisse se concilier dans les mains des
prêtres avec l'ordre spirituelce sont des héré
tiques qu'il faut écraser ceux quiéclairés sur
l'intérêt d'une religion qu'ils pratiquent sincère
ment, soutiennent qu'elle perd de sa consistance
au contact des intérêts gouvernementauxce
sont des impies des ennemis déclarés du chris
tianisme. Et voilà, grand Dieu ce qu'on répète
chaque jour au peuple
Nous avons sous les yeux l'annonce d'une
publication gigantesque qui s'édite en ce mo
ment. C'est la réimpression de la Gazette
Nationale on Moniteur Universel. Là se trouvent
rapportés, jour par jour, les événements et les
péripéties du long drame qui s'est ouvert en
1789 sur le vieux royaume de France. Nous
ne disons pas qu'il soit utile chacun de sou
scrire une pareille publication mais pour
ceux qui ne se contentent pas de copies plus ou
moins fidèles, pour ceux qui veulent en quelque
MORT DU COMTE D'ESPAGNE. - SUITE ET FIN.
Pour prévenir toute opposition ultérieure on fit courir le bruit
que le comte d'Espagne était sur le point de conclure un accom
modement avec la reine quand il avait été arrêté. On avait soin
d'indiquer dans ces rumeurs les conditions qu'il stipulait pour
lui et ses favoris, tandis qu'il n'avait, disait-on demandé au
cune garantie ni fait aucune condition en faveur des ecclésiasti
ques et des loyaux défenseurs de la^religion. On ajoutait qu'il était_
arrivé la junte un ordre de don Carlos qui destituai^
et nommait sa place Ségarra que le comte s'éy
qu'après avoir déposé ses pouvoirs au sein dél
en route pour la F rance sous bonne
prétendit avoir surpris sa correspoij
r a flores et don José Oliana-, agentj
traitaient avec lui pour qu'il livr|
forte somme tous les défenseurs#
la religion en Catalogne.
Cependant le vice-président'
le chanoine Sanpons rclomj
après avoir donné leurs dcrnl
ciobligeant le comte reu
la direction de Call Oden.1
tége fit halte dans un lieiq
descendre de sa mule et d i
Celui-ci résista et déclara formellement qu'il ne consentirait ja
mais qu'on le d pouillât de ses insignes mais les soldats obéissant
l'ordre de Ferrer se jetèrent sur lui le lièrentlui arrachèrent
pièce pièce tout son uniforme ,1e revêtirent d'un costuniegro^-
sierJi l'usage des habitants pauvres de ces montagnesetl'ayant,
repoussé sur la mule, ils continuèrent leur marche. Durant cette
humiliante transformationle comte s'écria plusicuis fois C'est
clair on veut m'assa^siuer Mais ses bourreaux lui i«p|ni§èrent
silence, lui assurant qu'on le conduisait en France J bien que
tçllc ne fût pas Ta direction qu'ils suivaientcar ils marchaient
llèlement la frontière vers la Seo dUrgel;
èrent la nuit dans une maison de campagne située., jprès
k Cambrils et ils y restèrent foute la journée du 28^
transportèrent Casa-Case 11 as maison^ de campagne.
Igaua, où ils restèrent/toute la journée dû 20 octobre.
Eh transporta le comte daus une autre maison de cani-
gtoui na de Casa-Casellas. Tous_cçs ptfou-
satisfaction en lui faisant entendre que tous ces mouvements avaient
eu pour but d'éviler la rencontre d'une colonne de troupes chris-
tijieS d'TJrgql qui rôdait aux alentours cl qu'on avait attendu la
protection d'uue escorte pour arriver la frontière avec j»lus de
sûreté. Un rayou d'espoir entra dans le cœur du malheureux et
sogcefléta sur sa figure abattue.
Il était 4epuis-une heure monté sur sa mule ait mi,
attendant,qu'on se mît* en marche.},impatienté dg
demanda le motif ceux qui le garaient. On
- ment que l'on attendait F avis de l'arrivée tle^'escflj
veïiu. Au bout d'une nouvelle heure
vjjivoyé mysbk&eux,vint parlei^
mettre pied terre parce qu'on
gura n\al de toulosqgs lent
nimé son cœur se Amv,.
çant les plus violénLes i
s'élançèrent sur lui
l'attacher avec
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