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Boîte du Progrès.
N.».
PlIITSr D'EAU DE SOURCE.
tlo'rtè saisir sur le fait la nation française en tra
vail de régénérationils n'en trouveraient certes
nulle part ailleurs de tableau plus vivant et plus
solennel.
Ypres, le 24 mai 1841.
Monsieur le rédacteur,
La triste aventure qui vient d'arriver ici un monsieur qui défi
canonnière ont |k>i té plusieurs coups de sabreest encore un exemple
du lamjer de laisser aux ^soldats leurs armes hors de service.
Je ne sais ce qui est cause de cette mauvaise coutume. Nous
avons eu ici en garnison messieurs tes chasseurs cheval; -- j'ai été
Tournay du temps île messieurs les cuirassiers; j'ai même fait
un voyage Malines où j'ai une cousinedu temps de messieurs les
dragons, et j'ai vu partout que messieurs les cavaliers revêtaient f*en>-
dant la semaine un négligé de fort bon goût consistant cto pantalon
de cuir, veste ronde, en casquette.
Je dirai plus; je ne sais si beaucoup de personnes seront démoli
avis. Je trouve messieurs les fantassins et les canoimiers tout aussi
bien eu veste ronde et en casquette que lorsqu'ils ont l'habitle cha
peau et l'arme dont ils font quelque!ois un si mauvais usage.
Veuillez, monsieur le«édaeteitF> si \x>us-croyez ma lettre utile, lui
donner place dans un de vos numéros.
Agréer, l'assurance de ma parfaite considération.
Votre servante.,
Monsieur le rédacteur,
Je ne sais si les lettres du genre de celle que je vous écris Seront
admises dans vos colonnes; n'importe.
Je croisen chcrchaut donner de la publicité des faits tels que
ceux que j'y signale, remplir le devoir d'un honnête homme et d'un
bon citoyen. Des milliers de témoins sont là d'ailleurs pour attester
que l'exposé que je vais faire nlest malheureusement que trop exact.
Des prêtres de la Yillc se sont depuis quelque temps présentés
plusieurs reprises dans les maisons des trois ou quatre personnes
d'Ypres qui ont des enfants l'université libre, ils ont cherché par
des menaces de toute espèce, les forcer de les retirer de cet ét&-
bliftscment. Ils ont par là occasionné dans les familles des querelles
déplorables.
A l'église de Saint-Martinil a été dit en pleine chaire, que les
parents qui permettraient leurs enfants de suivre le cours de l'uni
versité de Bruxelles, n'obtiendraient pas l'absolution, et seraient
considérés comme impies; qu'au jugement dernier, les pères seraient
maudits par leurs enfants pour ne les avoir pas envoyés aux écoles
des prêtres.
A l'église des Carmes, un earme a prêché en chaire (je ne fais
que traduire ses paroles de flamand en français) il en est temps
mes frères, unissons-nous pour accabler, exterminer tous ces libé-
raux, ces républicains, ces hommes impies...)» Brandissant avec
fureur le Christ qu'il tenait la main, il continua repoussons-
les de toutes relations, marchons sur eux, écrasons-les, que l'on
n'en entende plus parler; ils veulent détruire nos églises, noscha-
pelles, comme ils oui fait autrefois.
Dans ce même couvent des Carmes, on a refusé l'absolution un
domestique la société de la Coucordesous prétexte qu'il était au
service d'une société dont tous les membres sont des franc-maçons.
Des ecclésiastiques en tournée pour recueillir les billets de confes
sion trouvant les maris absents., ont été jusqu'à demander leurs
fi nîmes, s'ils n'étaient pas maçons, s'ils ne faisaient pas gras le Ven
dredi ou le samedi. Dans une maison, entr'autres, ayant trouvé
une jeune dame enceinte, il l'ont mise dans une telle colère par leurs
questions sottes et indiscrètes, qu'elle en a éprouvé d'assez graves
accidents.
A propos de ces billets de confession, des prêtres ont été jusqu'à
annoncer en chaire, que les noms des personnes qui n'auraient pas
satisfait leurs devoirs religieux, seraieut afliohés aux portes des
églises.
Dans les campagnesBoesiiigbe, par exemple, quand ces mes
sieurs sont en quête pour<lc«ir université catholique, si quelque
paysan refuse maladroi tement de délier les cordons de sa bourse, on
lui dit nous en sommes bien fâchés mais nous devons inscrire
ti votre:nom sur un registre qui sera envoyé l évèque, et vous verrez
Ce en résultera...
SiLbAlaudc <tê quelqu'autre parait trop minime ils trouvent
moyen par des menaces semblables, de la faire doubler ou tripler.
Si cette lettre est insérée dans voire journalmonsieur le rédac
teur, j'aurai soin de vous faire part de tous les faits du même genre
qui viendront ma connaissancesans me permettre d'y ajouter la
moindre réflexion.
Je dois cependant vous faire remarquer que je pense que quelques
uns de ceux que je vous signalé aujourd'huitombent directement
Sous l'application de-certains articles du Code pénal.
Agréez, etc.
Ypres, le 25 mai 1841.
O...
Il est line chose dbnt se plaignent avec raison
les habitants d'Ypres c'est la mauvaise qualité
de l'eau. Celle eau, comme chacun sait, pro
vient des étangs de Zilleheke et de Dickebusch
qui alimentent lés fossés de la place. C'est dans
ces fossés ou plutôt dans ces seconds étangs
que débouchent 4ps aqueducs souterrains dont
les ramifications conduisent l'eau dite potable
aux différents puits de la ville. L'eau dbnt on
fait usage est donc une eau deux fois stagnante,
une eau qui lient en dissolution des végétaux
putréfiésune eau qui finit par se corrompre
en séjournant dams la vase qui remplit au bout
dé quelque letîips chacun des aqueducs. D'un
autre côtécette eau si peu salubre dans les
circonstances les moins défavorables, devient né
cessairement impolable, et pour plusieurs jours,
la suite des pluies d orage et des dégels il en
serait de même pendant toute la saison des tra
vaux si le gouvernement: jugeait propos de
faire curer les fossés de la placeou si la ville
faisait nettoyer les étangs de Zilleheke et de
Dickebusch. Ajoutons que ce mode d'alimenta
tion qui a l'inconvénient d'être fréquemment
interrompu par la nécessité de dévaser les aque
ducs. est très-incertain et deviendrait peut-être
impossible en temps de grande sécheresse ou de
siège.
Nous terminons cet exposé en remarquant que
l'entretien des aqueducs et les constructions as
sez fréquentes qu'il faut faire occasionnent de
grandes dépenses la ville. Nous savons aussi
que c'est une sujétion onéreuse pour les habi-
tans, d'être obligés de faire filtrer l'eau dont ils
se servent comme lroisson et qui entre dans la
préparation de leurs aliments. Quant aux pau
vres, comme ils boivent l'eau dans l'état où elle
est puiséeil va sans dire que c'est pour eux
surtout qu'il est déplorable d'être obligés de faire
usaged'une eau nauséabondeetnuisibleàlasanté*
Il serait peu utile sans doute de rappeler un
état de choses aussi fâcheux si nous ne pou
vions offrir un remède simple et peu coûteux
3ui consiste dans l'établissement de puits d'eau
e source.
C'est un préjugé généralement répandu
Ypres que de croire l'impossibilité d'y trou
ver des sources. Eh bien il est certain que ces
sources existent et qu'il suffit de creuser jusqu'à
line couche d'argile située 12 pieds environ
au dessous du sol pour en atteindre le niveau. A
l'appui de cette assertion qu'il ne serait pas dif
ficile de prouver d'une autre manièrenous ci
terons le puits que Mr le colonel du génie Cor-
demans a fait construire en 1339l'hôpital
militaire. Nous allons offrir ce sujet quelques
détails dont chacun pourra du reste vérifier
l'exactitude sur les lieux mêmes. Ce puits dont la
paroi n'a que 4m de profondeur, possède une
colonne d'eau de lm 50e moyennement et varia
ble entre les limites de 1™ 2m. Cette eau est
assez abondante pour suffire en tout temps aux
besoins de l'hôpital; elle conserve ses proprié-
lés dans les circonstancesoù l'eau dont il est
fait usage aujourd'hui devient impotable. Elle
n'a aucune communication avec l'eau des fossés
de la placecomme le prouve la différence qui
existe entre les hauteurs des colonnes d'eau dans
le nouveau et les anciens puits. Cette eau pré
sente en un mot toutes les qualités désirables
elle est digestible, inodore, transparente et
d'une saveur agréable. Quant la dépense, pour
la construction d'un puits semblable celui de
l'hôpital elle ne s'élève guères au delà de
330 francs; elle ne dépasserait pas 200 francs
pour un puits d'un diamètre plus petit de
moitié. Nous nous tromperions si pour une
dépense aussi minime, les habitans d'Ypres,
même les moins fortunésne s'empressaient pas
de se procurer dans l'intérêt de leur santé, de
l'eau de source qui est infiniment préférable
l'eau filtrée. Qu'ils sachent donc profiler du bien
fait de la découverte de M, le colonel Cordemans,
qui en dépit du préj ugén'a pas désespéré de
fournir aux militaires malades de l eau pure.
Ap rès la satisfaction d'avoir heureusement ac
compli un devoir, nous nous permettrons d'af
firmer, d'après ce que nous connaissorfs de son
cœur si bon et si bienveillantque ce serait pour
cet officier une grande joie d'apprendre qu'il a
été de quelque utilité aux habitans d'Ypres.
Nous sommes en outre convaincus qu il y au
rait pour le trésor de" la ville une très grande
économie dans la substitution des puits d eau de
source aux puits publics actuels avec leurs aque
ducs. Nous osons ajouter que c'est un devoir
pour les membres du conseil communal de ne pas
priver plus longtemps d'une eau saine et salu
taire les habitans nécessiteux qui n'ayant pas
les ressources nécessaires pour se servir de
filtres, sont réduits n'employer comme boisson
journée du 31 vomissant toujours des injures contre ses bourreaux
qui se vengèrent amplement en lui crachant la ligure et en exerçant
sûr lui toutes sortes de violences. Vers les dix heures-du soir, après
l'ariivée. d'un exprès Casscllas, cet horrible cortège se ternit eft
ftt mveqaun Ou détacha le comtequi fut replacé sur s'a mule^
véo des rires moqueurs et de cris de joie que l'heure
^la frontière de son pays était arrivée. -
i direction de la Sfegre. En arrivant au jponl de
y>n groupe {^hommes embusqués, compo.^'tïe
taillon/n? 4 prince des Asturies du com-
on Antonio Pons frère du fameux Bep-
artbolome mieux connu sousttE
Viano Orteu, aide de canipdu
[le bande d'assassins le
et cit'fS re
ntière parole. Orteu
j portantetce
lut de cours de
ce criiae qui devait rester enveloppé d'un éternel mystère. La pro
vidence ne le permit pas. Soit qvie la corde se fut rompue en
frOlUnt--dans la rivière contre quelque rocher saillant soit que la
"pierre ite fût détachée tombant ou qu'elle eût été dégagée par
l'imp^fîtosilé du courant il est certain que le cadavre remouta uçr
l'eaq^ fut porté, la même nuit par le courant 'jusqu'à cm amas de
sable formé par h» Sègro-près du GoU-de-Nargo- Les habitants du
pays le trouvèrent arrêté le malin du jtmrs suivant. Ils le recueil-
lircut et lui donnèrent en secret la sépulture, supposant bien,
d'agrès sa tète blanche et ses blessures que c'était le corps du
comte d'Espagne. Telle fut la (Vu de cette homme qui avait
k.si longtemps trembler lu Catalogne entière.
Quelque dise; élion^u"ds eussent eu soin de garder s
ofiiee qu'ils venaient de rendrè le bruit se répandit
la"fioiftiSrc~qifun cadavre ratnas^^dans le Sègre a«(
iuiiKié. Ta; fut là le premier iuditje f|1 connaître!
qti'foi avait essayé d'enfouir dans u^Hf11>e- Lcsj
.sistereiJJrjs moins garder le ph^W^fond
avaieu^^K; jours
chée poussa jusqu'à l'assasinat une conspiration qui n'avait eu pour
but primitif que la déposition du comte et son renvoi en France.
La plupart des conjurés paraissent avoir ignoré jusqu'au dernier
•'moment qu'ils poussaient leur général sa perte. Ferrer et la
raiborité savaient seuls ce qu'ils faisaient; soit qu'ils fussent comme
on l'a cru les instruments de la jalousie de Cabrera soit qu'ils
ne fussent guidés que par leur propie haine et par les souvenirs
de 1827, 1 obscurité dont ils se sont entourés dessein ajoute
encore s'il" se peut l'horreur de leur action»
encore, on ne parlera, dans les montagnes de la
pillard bizarre astucieux et cruel dont nous venons
qu'àv une réserve superstitieuse, et l'on
ivent le nom du pont tragique de la
faux conjectures sur ce qui s'était
kéralement d'ignorer ce que chacun
jîu de parler. Sur la frontière de
lentpendant plusieurs mois
>par%quclquc chemin détourné,
de sa mort pour échapper
aux hommes d'étoufTer la
tqui aura soulevé le voile
be confirmera un jour la
és et éclaircira ce qui est
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