f» I INTÉRIEUR. JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. FEUILLETON. lre ANNÉE. N' 11. DIMANCHE6 JUS 1841. C'est après-demain qu'auront lieu par toute la Belgique les élections qui doivent renouve ler la moitié de la chambre des représentants. Elles décideront de l'avenir prochain du pays. Verrons-nous enfin des jours de calme et de sécurité favorables au développement de la prospérité publique Verrons-nous recommen cer une lutte fatale tous les intérêtsentre les hommes d'esprit et de cœur qui veulent voir leur pays au rang que sa richesse et son indus trie lui assignent parmi les états européens et les ennemis de tout progrèsde toute intel ligence quifrappés de vertige et d'aveugle ment, le traînent en arrière dans la voie de privilège et d'abusdont la Suissel'Espagne même se détournent avec dégoût La Belgique fière et intelligente sera-t-elle pour ses voisins un objet d'estime et d'enyie? En fera-t-on un champ d'azile aux fanati ques de toutes les nations; un foyer menaçant d'intrigues anti-sociales, objet de crainte et de mépris pour l'Europe entière. C'est la question que les électeurs auront résoudre par leurs votes le 8 juin après-de main. Nous adjurerons de nouveau tous ceux qui le bien-être de leur pays est cher, de ne point céder une coupable indifférence, en né gligeant. de remplir le plus important devoir des électeurs. Nous leur rappellerons que lors qu'il s agit des grands intérêts de la Belgique, toute considération personnelle doit se taire; car l'union l'union de tous les hommes éclairés sur ses véritables intérêts, pourra seule un jour faire triompher la bonne cause. Noms des Candidats libéraux. BOEDT, avocat, membre de la régence Ypres. Th. DONNY, échevin Ypres, membre du conseil provincial de la Flandre Occidentale. Correspondance du Progrès On s'abonne Tpkes, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement par trimestre. Pour Y prèsfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-2S Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franc», au rédacteur en chef, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 6 Juin. On nous écrit de Namur Je reçois l'instant votre n® g dans lequel je lis qu'il y a exagération dire que l'on croit la résur rection de la diine, etc. Non certes, et fort heureu sement, on ne croiL pas cette résurrection parce qu'elle est impossible et que de simples tentatives laites dans le but de l'amener suffiraient pour pro voquer une explosion. Il y a unanimité cet égard, surtout dans les campagnes i). Mais que penser d'un parti qui, en présence d'une réprobation aussi générale et aussi formelle n'en persiste pas moins faire enseigner dans ses caté chismes que la dîme est due sous peine d'excommu nication? Et les Pastorales et les articles de VAmi de l'Or dre (a) n'ont en définitive et après bien des phrases ni désapprouvé ni désavoué cet enseignement toujours ils se sont bornés crier la calomnie et dire que l'intention de la rétablir n'existait pas. Malheureu sement, on ne le sait que trop, les auteurs jésuites et autres ont imaginé de si belles choses touchant ce motqu'en vérité on est bien pardonnable dou ter un peu du sens qu'il peut avoir dans telle cir constance donnée. C'est ainsi que j'ai ouï dire qu'à l'égard de la dîme etc., il y avait d'abord l'intention actuelle d'au jourd'hui puis l'intention qui existera demain, puis encore,outre 1'intenttonpersonnelle de M5' l'Evêque, celle de M6' le Cardinal laquelle il doit obéissance, puis encore l'intention qui peut naître un beau ma tin dans le cœur de quelque pieux législateurinten tion qui une fois traduite eu loi civile par une (1) A cet égard le dire de notre correspondant a une itnportanoe toute particulière. Ses relations nombreuses avec la population des campagnes le mettent même d'en connaître l'esprit. Ainsi donc la province de Namur, qui a été témoin de tant d'accidents déplora bles, tels que folie, dissensions, mauvais ménages et la mort, cau sés par les prédications et les admonestations effrayantes des jésuites, commencerait revenir au bon sens et la religion sainement enr tendue. (2) Journal du parti catholique-politique Namur. Ainsi que la plupart des journaux qui ne liemieu^ par aucun lièn notre natio nalité, il est rédigé par des étrangers. f y h-cs qualités les pluf^îèlinçtivti^du tajent poéffque d'ilégésippe Moreau nje paraissent'être en effet grâce et la fraîcheur. Orc'est-Ià justement ce qu'on a omis de faire remarquer jusquici, du moips dans un jour suffisant. On n'a qu'à feuilleter le volume de Myosotis,t l'on se convaincra bientôt que pour un morceau d'amertume et de cofèreil y a dix pièces toutes d'une inspiratiou riante et d'un style plein de gajeté. Souvenir d'enfance, les Contes, les Cloches, les Deux 4,mours sont dail^ ce tonet bien d'autres moins heureuses ou dfune allure plus risquéetelles que l Écolièrçle Joli costumeles Modistes hospitalières. En allant plus loin encore, on trouverait le genre gail- #rd comme dans le Tocsin, ou indévot comme dans le Oernierjour %les AJKî de Cana. En restant dans le milieu tempéréon lit avec qUe j'attends Si vous m'aimiez Sôy et bénieet mcoi^L La Voulzie est une élégie, mais du ton le plus usVais. Moreau, au milieu des angoisses de la vie souvenir de son pays natal, cet asile ou notre rtune j il se^prenait regretter les jours de mi avaient charmé ft\premiers regards. précisément un déflîeux aux<x.4els il que son imagination se plaisait le'plus majorité zélée forcerait et M8' l'Évêque et M8' le Cardinal plier leur intention par principe d'obéis sance, etc. Voilà bien des espèces d'intentions n'est-pas? Et pourtant si le clergé est de bonne foi ainsi qu'il le prétend, pourquoi ne déclare-t-il pas ouvertement que la dime n'est pas due? Mais il n'a garde de le faire n'esl-elle pas de droit divin? (voir le cathé- chisme du diocèse). Et dès lors n'est-elle pas toujours et perpétuité exigible? Seulement les circonstances ne permettent pas de l'exiger maintenant; mais vienne une chambre assez béate pour admettre les idées de certainset nous verrons. D'ailleurs le clergé a-t-il jamais renoncé rece voir? J'emploie comme vous voyez le mot le plus impropre. Et n'a-t-on pas raison de se défier de ses assurances alors qu'elles ne sont même ni claires ni explicites? Il est encore un fait qui paraît vrai et qui doit donner réfléchir l'intendant du Duc de Welling ton et celui de la famille d'Aremberg font insérer dans les baux que la dîme sera payée par le locataire si elle est rétablie; or les intendants appartiennent des personnages qui doivent en savoir quelque chose... Au resteil n'y a pas autre chose redouter selon moi qu'une nouvelle commotion jamais on ne ra mènera les vieilleries que 8g a balayées mais cette commotion est chose redouter et s'il était possible de l'éviter en faisant tête aux rétrogrades ce serait infiniment préférable. A la vérité, au point d'aveu glement ou ils sont arrivésil est difficile de les em pêcher de se perdre et de nous entraîner avec eux dans des boulev^rs'emènts incalculables; mais il ne Taut pas désespérer le 8 juin sera pëSt«^tre«our^ euîtS'un jour d'eXpérience et de leçon. Aussi donïMra"' sages e>Û'Ami de l'Ordre eu est'revenu au langage du j Père Duchêne. Encore un mot en toute hâte Un orage affreux a éclaté vendredi sur les com munes de Thon Mozet, Seilles, SclaynAndenne, Huy, efi.les dégâts sont considérables. Deux fermes ont été inceodiées par la foudre; des chevaux ont péri. HÉGÉSIPPE MOKEAU. - SVIT£. Nous croyons qu'il est résulté de tout ce qui a été dit jusqu'à ce jour sur Hégésippe Moreau une impression géuéralé assez fausse. Ceux qui n'ont point lu le Myosotis sont tentés de croire très-certai nement que Moreau étaiid'habitude un rêveur sombre, une nature sauvage, un poète exclusivement élégiaque ou satirique. Eli bien! nous leur pouvons garantir que c'est généralement le contraire. Mo reau était avant tout un esprit aimal^e, vif, enjoué, qui eût produit les plus charmantes choses, s'il eût vécu dans une région plus sereine.- sipar exemple, il se fût tenu sagement dans sa ville natale occupe quelque honnête travail. Le fiel qui lui a rongé U cœur 1 fait in vasion que plus tardaprès la fièvre des ambitions trompées. On trouve non sans plaisir eu tête du Myosotis plusieurs contes en forts agréables et fort naïvement écrits, l'un entre autres, Thérèse1 Sureau, où perce une raillerie fine et du meilleur goût contre les' femmes incomprises et en général contre l'ambition littéraire. On ne serait guère tenté de penser que l'auteur sera lui-même un jour vic time de cette ambition qu'il raille, et la plupart de ces historiettes, la dernière surtout, ne font nullement reconnaître le poète de XÉlégie Loison. S'il.est un nom bien doux, fait pour la poésie, Oh ditesn'est-ce pas le nom de la Voulzie La Voulzie,est-ce nn fleuve aux grandes ilesi Mais avec un murmure audit doux que Un tout jpelilMisseau courant visible .Un géant altéré le boirait d'unù^Mi^^ Le nain vert Oberonjouant MÎBgrtHlCsflots, Sauterait par-dessus sans mouiN^se* grelots.., Un peu plus bas, l'amertume gagne le coeur du poète, mesnri la sensation du présent lui revientet traverse en quelque f son ombre les blanches images du passé. AToreai J'avais bien des amis ici-basquand j y vftsi s'Émpa Blaet éclos parmi les roses des Provins d'une Du sommeil de la mort, dusommeil que j'envie, AÊk Presque tJus maintenant dorment; «jt dans la vie, (juj, Le chemîfk dont l'épine iii^il^e àjues lambeaux Comme ane voie antique est bord^de tombeaux. Dans le pays des sourds j'ai 'pjrome. a lyre, J'ai ebanté sans éohps^ etprisd'ui délire ïai brisé mo^lutjij puis de l'ivoire Lai jeté les*brjjua} ve <tj'i vLvû f

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