INTÉRIEUR. JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Ie ANNEE. N* 26. JEUDI, 29 JUILLET 1841. Avis aux abonnés. LE 2e DERNIER MOT DU NOUVELLISTE DES FLANDRES. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui êétftTême la ré daction doit être adressé,/ràhtq, au rédacteur en chef, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligne. Le premier trimestre finit le 31 juillet pour régulariser la comptabilité, l'abonnement suivant sera de mois finissant le 30 septembre. MM. les afbonnés qui ne renonceront point Vabonnement seront censés le continuer. YPRES, le 28 Juillet. Le Nouvelliste qui nous avait dit son premier dernier mota déjà hasardé le second. C'est tout fait le genre de certains industriels forains qui annoncent successivement la clô ture la clôture définitivedéfinitive sans remisedéfinitive sans nulle autre remise. Ce qui n'empêche pas de donner encore quelques réprésentations la demande générale de l'ho norable public. Le confrèreil est vrai, parle de nouveau par l'organe libéral-catholique de ses braves cor respondants. 11 y a peu on se le rappellera, ces bonnes gens nous engageaient fort, dans l'in térêt du Progrèspublier les noms de ses fondateurs. Nous leur fîmes remarquer com bien cela devenait inutile d'abord difficile en suite vu l'exiguité de notre formatdu moment qu'ils nous faisaient l'honneur de nous appeler le journal de la Concorde. En efFetla Con corde est la société principale d'Ypres tout le monde peut voir dans ses salons le tableau de ses membres qui porte bien deux cents noms appartenant aux habitants les plus notables de la ville. Aujourd'hui ils reviennent la chargeils semblent y tenir absolumentet nous sommes aux regrets de ne pouvoir les satisfairecar nous tenons beaucoup ne point encourir le reproche d'ingratitude. ç-x Pour leur témoigner notre reconnaissance de l'intérêt qu'ils nous portentnous leur don nerons notre tour un conseil, et il sera bon pourquoileur dirons noushonnêtes cor respondants du Nouvellistevous qui n'êtes pas forts par le nombremais qui brillez par la qualiténe signeriez vous pas de vos noms re marquables vos excellents articles? Votre mo destie aura beau s'effaroucheril faut que nous le disions les patrons du Progrès sont sans doute des hommes parfaitement honora bles sous tous les rapportsmais il n'en est au cun qui le soit la manière de certains d'entre vous, aucun surtout qui le soit par brevet au thentique. Voyez donc braves gens quel poids-vous ajouterez vos raisonnements déjà si délicieux, en les signant de noms fameux peut-être dans certaines annales. Nous espérons que nos conseils désintéressés vous paraîtront bons suivre. Dans tous les cas, service pour service, nous comptons bien n'être jamais en reste avec vous. Un des couples victimes de la brutale intolé rance de notre clergé est rentré lundi en notre ville. A dix heures du soir une belle séré nade lui a été donnée. Tout le quartier était il luminé d'une manière brillante. La ville entière semblait s'y être donnée rendez-vous. Résumé du rapport sur l'état de Vadministration dans la Flandre Occidentalefait au conseil pro vincial dans la session de iti+tpar la députa- tion permanente. (Suite). Garde civique. Dans toute la Flandre occidentale, la garde civique n'est organisée que dans les seules villes d'Ostende et de Bruges. La compagnie jles chasseurs éclaireurs organisée Bruges en i 85*oa reçu du gouvernement des carabines d'un système nouveaudit Heurteloup-Delvigne, au moyen des- quelles on peut tirer plusieurs lois sans renouveler l'amorce. Le rapport se plaint de la négligence que l'on met partout reformer les cadres il ajoute que probablement personne ne se rendrait aux convoca tions pour élire. La légion de Bruges figure au bud get pour 2670 francs, celle d'Ostende pour 685 fr. Contributions directes. Comme pour les années précédentes le recouvrement des impôts a lieu sans difficultés. Le chiffre total de ces impôts était de fr. 4,734,623-42 il ne resterait recevoir au 3i dé cembre que 366,742-90, après déduction du chiffre approximatif des côtes irrécouvrables. Contribution foncière. Celle contribution s'est élevée pour i84o 2,3 44,U2 fr. Les additionnels y compris les 3 centimes, extraordinaires au profit de la provinceétaient de 31 centimes. Plusieurs com munes se sont imposé extraordinairement des cen times additionnels. Toutes ces impositions réunies portaient le chiffre total fr. 3,080,779-48. La superficie imposable est de 312,3.39 hectares; le rapport de la contribution foncièreà celte superficie est de fr. 9-86 par hectare. Contribution personnelle. Le principal et les addi tionnels de celte contrib. montaient fr. 555,598-5o De 4' réclamations présentées 3i ont été reconnues fondées. Les dégrèvements s'élèvent fr. 595-74. En prenant pour base le chiffre de la population i la fin de 1 N4ochaque habilanl payait fr. 2-10 pour con tribution personnelle. Droit de patente. On présdhie qu'il y a dans la province environ 5 patentables sur.too habitants. Chaque patentable paie, terme moyen.fr. 9-23, le chiffre total élant de 298,245-44. 38 réclamations sur 61 qui avaient été présentées, ont été accueillies. Les communes perçoivent aussi sur les patentes deà centimes additionnels pour travaux extraordinaires. La population de la Flandre Occidentale élant de 646,o54 habitants, la moyenne ..des cçijtribution» directes par habitant est de fr. j-33. Droit de consommation sur les boissons distillée Unesommede 120,895forme le produit pour 1840'J Le mon ta ni de ce droit en 1839 était defr. 121,836-2 5. L'expérience démontre de plus en plus, dit le rap-, portique la loi du 18mars i838, qui avait principa lement pour ol^el^de restreindre le nombre des dé- FEUILLETON. 'jy MOEURS JUDICIAIRES. LES DEUX GREFFIERS. i Suite et Fin. Le grand jour arriva. Préparcs une quinzaine de jour» le déménagement et le voyage se Grent sans cncombfe"; ils arrivèrent lestes, joyeux, mourant de faim, heureua faire envie; ils tou chaient le port, ils allaient vivre enGn 1. La première journée passa comme une demi-heure ranger jh^#5eubles, planter des pendre des gravures; nus deux grelk^s riaient.ciiantaiciit,''sautaient, faisaient des ealembourgs, jeûnent Jes Jiscours faire rflugir leues femmes, ils étaient tous guiNe'rettes.ils n'avaient qué vingt irns. Le lendemain, dès ojuq heures du matinAndréas armé d'iin fusil deux coupsdés guéjïe^ de peau, de là casquette de rigueur et d'une ample carnassière parlait ponr la chassetandis que Rob t, un panier sous le braé gautlie, mie ligne de la main droitèle panta lon retrousséjusqu'A l'extrême limite que prescrit la décences'avan çait sur la grève sabloiioéu'se. Le soirquand les deux amis rentrèrent presqu'en même temps, ils faisaient, pileiise ligure. Andréasn'avai' tiré qu'un seul coup de Itisil, aussi n'avait-il tué que son chien. Il le rapportait pieusement dans sa giberne. -Pauvre bête s'écria sa fem me.— Àh bah fit Andréas en essuyant une larme il avait qua torze ans.» De son oûté, Robert n aVait guère été plus heureux, il n'avait pria que trois ablettes et une petite plie. II ne tarda pas Je '-j-H A- -SqaÉ cependant i s'apercevoir qu'il avait attrapé deux choses de plus... un coup jde soleil et un rhumatisme. On peut bien chasser sans chiens, dit Andréas le jour suivant. A quelque tempa de là, il cessa de prendre sou inutile carnassière; puis, comme sou fusil lui semblait un peu lourd promener tout une journéeil commença parle cacher des heures entières dans un on, et enfin tpàr ne le plus emporter du tout, citf qui ne l'erapè- i de dire chaque matin iï Je ift'en vais la chasse. De son côtéRobert s'était dit On ne peut bien pêcher sans se mouiller les jambes. Le voilà donc assis gravement sur la berge malheureusement, il s'endormit, roula jusque dans l'eau, et s'aperçut "rjôte la Loire, au mois d'octobre, est d'une température de vingt de gré moins élevée que celle des bains Yigier. Un jour, s'avisant qiie le poisson devait être plus gros au milieu de la rivière que sur le bord, il entra dans un petit bateletaprès avoir détacbé la grosse pierre qui lui tenait lieu d'ancre. Quelques minutes après, le courant l'enlrenait et l'amenait Nantes le soir même si le passeur ne l'eût ramené au rivage; opération qui lui coûtait un petit écu, tant pour le sauvetage de.sa personnede sa ligne et de son panier, que pour la location involontaire du batelet. Tant et si bien que nos deux amis se rencontrèrent un beau matin dans leur^modeste jardin, pris, chacun l'insu de l'autre, d'une belle passion pour l'horticulture. La veille ils avaient lu en cachette, l'un le Bon Jardinier, l'autra f Almanach du Loiret et cebii de Mathieu M Laensberg. Les voilà bêchant, émondant, déracinant, greflant qui mieux et i^îii pl 115 v3te,.fc>rsque survint lè jardinier dont ils louaient les services deux deml-jot*|piëfS p%r semaine, lequel leur déclara que s'ils continuaient de ce'tra'ip là,"ils i^'nuraient plus besoin 11. lui l'an- née prochain*^ Attendu qu^ils feraient de.leur jardin une', logne j sauf indemniser le propriétaire; A grand'peine 1 permettre de ramasser Ids fruits tooibés, d'arroser^ heures et de ratisser les allées. 1t'} Enfin arrivèrent la pluie et le froid* sur lésquelsH mais les Parisiens quldojveal se retirôrSia campagne it est dai idées innées des Parisiens pur sang qu'il fait toujours beau la 5 1 pagne, comme aiissi qu'il Tait chaud toujours et partout en Amériqu^*, fut-ce dans le Haut-Cahada. Que faire alors dans une petitè j isolée trente-quatre lieues de Paris? Que faire?... Du feu... 5 doute, et puisJouer aux dominos, au piquet... Nos deux greffiers^ n'eurent gardé d'y manquer^ mais ces jeux qui avaient fait leurs délices line heure ou deufc chaque jour pendant quarante ans leur parurent biens moins attrayants alors qu'ils durent y consacrer des journées de quatorze heures. Puis, je ne sais comment ces deux natures si affeetu bonnes, s'aigrigent insensiblement; il y eut des mots piqua sants même, changés; Andréas couchait avec le doublé* Robert fouillait dans son écart. On en vint se dire récipn que si l'on s'était mieux connus on ne se serait jamais y

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