INTÉRIEUR.
JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ie ANNEE. N* 26.
JEUDI, 29 JUILLET 1841.
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DES FLANDRES.
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Vabonnement seront censés le continuer.
YPRES, le 28 Juillet.
Le Nouvelliste qui nous avait dit son premier
dernier mota déjà hasardé le second. C'est
tout fait le genre de certains industriels
forains qui annoncent successivement la clô
ture la clôture définitivedéfinitive sans
remisedéfinitive sans nulle autre remise. Ce
qui n'empêche pas de donner encore quelques
réprésentations la demande générale de l'ho
norable public.
Le confrèreil est vrai, parle de nouveau
par l'organe libéral-catholique de ses braves cor
respondants. 11 y a peu on se le rappellera,
ces bonnes gens nous engageaient fort, dans l'in
térêt du Progrèspublier les noms de ses
fondateurs. Nous leur fîmes remarquer com
bien cela devenait inutile d'abord difficile en
suite vu l'exiguité de notre formatdu moment
qu'ils nous faisaient l'honneur de nous appeler
le journal de la Concorde. En efFetla Con
corde est la société principale d'Ypres tout le
monde peut voir dans ses salons le tableau de
ses membres qui porte bien deux cents noms
appartenant aux habitants les plus notables de
la ville.
Aujourd'hui ils reviennent la chargeils
semblent y tenir absolumentet nous sommes
aux regrets de ne pouvoir les satisfairecar
nous tenons beaucoup ne point encourir le
reproche d'ingratitude. ç-x
Pour leur témoigner notre reconnaissance de
l'intérêt qu'ils nous portentnous leur don
nerons notre tour un conseil, et il sera bon
pourquoileur dirons noushonnêtes cor
respondants du Nouvellistevous qui n'êtes pas
forts par le nombremais qui brillez par la
qualiténe signeriez vous pas de vos noms re
marquables vos excellents articles? Votre mo
destie aura beau s'effaroucheril faut que
nous le disions les patrons du Progrès sont
sans doute des hommes parfaitement honora
bles sous tous les rapportsmais il n'en est au
cun qui le soit la manière de certains d'entre
vous, aucun surtout qui le soit par brevet au
thentique.
Voyez donc braves gens quel poids-vous
ajouterez vos raisonnements déjà si délicieux,
en les signant de noms fameux peut-être dans
certaines annales.
Nous espérons que nos conseils désintéressés
vous paraîtront bons suivre. Dans tous les cas,
service pour service, nous comptons bien n'être
jamais en reste avec vous.
Un des couples victimes de la brutale intolé
rance de notre clergé est rentré lundi en notre
ville. A dix heures du soir une belle séré
nade lui a été donnée. Tout le quartier était il
luminé d'une manière brillante. La ville entière
semblait s'y être donnée rendez-vous.
Résumé du rapport sur l'état de Vadministration
dans la Flandre Occidentalefait au conseil pro
vincial dans la session de iti+tpar la députa-
tion permanente. (Suite).
Garde civique. Dans toute la Flandre occidentale,
la garde civique n'est organisée que dans les seules
villes d'Ostende et de Bruges. La compagnie jles
chasseurs éclaireurs organisée Bruges en i 85*oa
reçu du gouvernement des carabines d'un système
nouveaudit Heurteloup-Delvigne, au moyen des-
quelles on peut tirer plusieurs lois sans renouveler
l'amorce. Le rapport se plaint de la négligence que
l'on met partout reformer les cadres il ajoute que
probablement personne ne se rendrait aux convoca
tions pour élire. La légion de Bruges figure au bud
get pour 2670 francs, celle d'Ostende pour 685 fr.
Contributions directes. Comme pour les années
précédentes le recouvrement des impôts a lieu sans
difficultés. Le chiffre total de ces impôts était de
fr. 4,734,623-42 il ne resterait recevoir au 3i dé
cembre que 366,742-90, après déduction du chiffre
approximatif des côtes irrécouvrables.
Contribution foncière. Celle contribution s'est
élevée pour i84o 2,3 44,U2 fr. Les additionnels y
compris les 3 centimes, extraordinaires au profit de
la provinceétaient de 31 centimes. Plusieurs com
munes se sont imposé extraordinairement des cen
times additionnels. Toutes ces impositions réunies
portaient le chiffre total fr. 3,080,779-48. La
superficie imposable est de 312,3.39 hectares; le
rapport de la contribution foncièreà celte superficie
est de fr. 9-86 par hectare.
Contribution personnelle. Le principal et les addi
tionnels de celte contrib. montaient fr. 555,598-5o
De 4' réclamations présentées 3i ont été reconnues
fondées. Les dégrèvements s'élèvent fr. 595-74. En
prenant pour base le chiffre de la population i la fin
de 1 N4ochaque habilanl payait fr. 2-10 pour con
tribution personnelle.
Droit de patente. On présdhie qu'il y a dans la
province environ 5 patentables sur.too habitants.
Chaque patentable paie, terme moyen.fr. 9-23, le
chiffre total élant de 298,245-44. 38 réclamations
sur 61 qui avaient été présentées, ont été accueillies.
Les communes perçoivent aussi sur les patentes deà
centimes additionnels pour travaux extraordinaires.
La population de la Flandre Occidentale élant de
646,o54 habitants, la moyenne ..des cçijtribution»
directes par habitant est de fr. j-33.
Droit de consommation sur les boissons distillée
Unesommede 120,895forme le produit pour 1840'J
Le mon ta ni de ce droit en 1839 était defr. 121,836-2 5.
L'expérience démontre de plus en plus, dit le rap-,
portique la loi du 18mars i838, qui avait principa
lement pour ol^el^de restreindre le nombre des dé-
FEUILLETON. 'jy
MOEURS JUDICIAIRES. LES DEUX GREFFIERS.
i
Suite et Fin.
Le grand jour arriva. Préparcs une quinzaine de jour»
le déménagement et le voyage se Grent sans cncombfe"; ils arrivèrent
lestes, joyeux, mourant de faim, heureua faire envie; ils tou
chaient le port, ils allaient vivre enGn 1. La première journée passa
comme une demi-heure ranger jh^#5eubles, planter des
pendre des gravures; nus deux grelk^s riaient.ciiantaiciit,''sautaient,
faisaient des ealembourgs, jeûnent Jes Jiscours faire rflugir leues
femmes, ils étaient tous guiNe'rettes.ils n'avaient qué vingt irns.
Le lendemain, dès ojuq heures du matinAndréas armé d'iin
fusil deux coupsdés guéjïe^ de peau, de là casquette de rigueur
et d'une ample carnassière parlait ponr la chassetandis que Rob t,
un panier sous le braé gautlie, mie ligne de la main droitèle panta
lon retrousséjusqu'A l'extrême limite que prescrit la décences'avan
çait sur la grève sabloiioéu'se. Le soirquand les deux amis rentrèrent
presqu'en même temps, ils faisaient, pileiise ligure. Andréasn'avai'
tiré qu'un seul coup de Itisil, aussi n'avait-il tué que son chien. Il le
rapportait pieusement dans sa giberne. -Pauvre bête s'écria sa fem
me.— Àh bah fit Andréas en essuyant une larme il avait qua
torze ans.» De son oûté, Robert n aVait guère été plus heureux, il
n'avait pria que trois ablettes et une petite plie. II ne tarda pas
Je '-j-H A-
-SqaÉ
cependant i s'apercevoir qu'il avait attrapé deux choses de plus... un
coup jde soleil et un rhumatisme.
On peut bien chasser sans chiens, dit Andréas le jour suivant.
A quelque tempa de là, il cessa de prendre sou inutile carnassière;
puis, comme sou fusil lui semblait un peu lourd promener tout
une journéeil commença parle cacher des heures entières dans un
on, et enfin tpàr ne le plus emporter du tout, citf qui ne l'erapè-
i de dire chaque matin iï Je ift'en vais la chasse.
De son côtéRobert s'était dit On ne peut bien pêcher sans se
mouiller les jambes. Le voilà donc assis gravement sur la berge
malheureusement, il s'endormit, roula jusque dans l'eau, et s'aperçut
"rjôte la Loire, au mois d'octobre, est d'une température de vingt de
gré moins élevée que celle des bains Yigier. Un jour, s'avisant qiie
le poisson devait être plus gros au milieu de la rivière que sur le
bord, il entra dans un petit bateletaprès avoir détacbé la grosse
pierre qui lui tenait lieu d'ancre. Quelques minutes après, le courant
l'enlrenait et l'amenait Nantes le soir même si le passeur ne l'eût
ramené au rivage; opération qui lui coûtait un petit écu, tant pour
le sauvetage de.sa personnede sa ligne et de son panier, que pour la
location involontaire du batelet.
Tant et si bien que nos deux amis se rencontrèrent un beau matin
dans leur^modeste jardin, pris, chacun l'insu de l'autre, d'une belle
passion pour l'horticulture. La veille ils avaient lu en cachette, l'un
le Bon Jardinier, l'autra f Almanach du Loiret et cebii de Mathieu
M
Laensberg. Les voilà bêchant, émondant, déracinant, greflant qui
mieux et i^îii pl 115 v3te,.fc>rsque survint lè jardinier dont ils louaient
les services deux deml-jot*|piëfS p%r semaine, lequel leur déclara que
s'ils continuaient de ce'tra'ip là,"ils i^'nuraient plus besoin 11. lui l'an-
née prochain*^ Attendu qu^ils feraient de.leur jardin une',
logne j sauf indemniser le propriétaire; A grand'peine 1
permettre de ramasser Ids fruits tooibés, d'arroser^
heures et de ratisser les allées. 1t'}
Enfin arrivèrent la pluie et le froid* sur lésquelsH
mais les Parisiens quldojveal se retirôrSia campagne it est dai
idées innées des Parisiens pur sang qu'il fait toujours beau la 5 1
pagne, comme aiissi qu'il Tait chaud toujours et partout en Amériqu^*,
fut-ce dans le Haut-Cahada. Que faire alors dans une petitè j
isolée trente-quatre lieues de Paris? Que faire?... Du feu... 5
doute, et puisJouer aux dominos, au piquet... Nos deux greffiers^
n'eurent gardé d'y manquer^ mais ces jeux qui avaient fait
leurs délices line heure ou deufc chaque jour pendant quarante ans
leur parurent biens moins attrayants alors qu'ils durent y consacrer
des journées de quatorze heures.
Puis, je ne sais comment ces deux natures si affeetu
bonnes, s'aigrigent insensiblement; il y eut des mots piqua
sants même, changés; Andréas couchait avec le doublé*
Robert fouillait dans son écart. On en vint se dire récipn
que si l'on s'était mieux connus on ne se serait jamais
y