JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTERIEUR. 1" ANNÉE. N* 27. FEUILLETON DU PROGR|Sq TIIYDÂG. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez toiis les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro 0-25 DIMANCHE1er AOUT 1841. Tout ce qui concerne la ré daction doit être «dressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES |e 31 Juillet. L'année 1841 dont la première moilié n'est qu'à peine écoulée, a déjà des droits se voir inscrite au nombre des années néfastes qui brillent d'un som bre éclat dans l'histoire des siècles. L'inquiétude vague et maladive des esprits, le be soin d agitation et de changement dont nous sommes sans cesse tourmentés, semble s'être étendu la "nature entière. L'ordre régulier des saisons est inter verti; le brillant soleil de juillet n'est plus qu'un astre pâle, sans rayons et sans chaleur, l'été une sai son froide et pluvieuse. Une grande partie de l'Europe a vu ses champs ravagés, ses récoltes anéanties. Si nous n'avons point craindre une disette absolue comme celle qui si gnala les désastreuses années 1815-16,on peut pré voir une hausse prochaine et considérable des céré ales du pain la nourriture du pauvre. Le monde politique offre un lamentable spectacle, Ce n'est pas sans répugnance que nous le parcou rons du regard. Un ancien empire se meurt; tiraillé par les extrémités, portant au cœur un cancer diplo matique, le grand corps ottoman: va 'se dissoudre. Bien des gens surveillent son agonie; ils se mesurent de l'oeil prêts s'arracher les lambeaux du cadavre. Les républiques de l'ancien et du nouveau monde semblent avoir peu de chances de tranquillité. La Suisse, depuis longtemps, est en proie des discordes incessantes dont nous ne prévoyons pas la fin. Dans l'Amérique du Sud,certains étals libres dont les armées se composent de quelques hommes et de quelques chevaux, se livrent de sanglantes batailles. Quelque chose ferait faute ces fiers républicains, s'ils n'avaient chaque mois leur révolution; tant est puissant l'empire de l'habitude! Les Etats-Unis du Nord ne sortent pas de leurs embarras financiers. La position des États constitutionnels n'est pas moins lâcheuse. En France, un nouvel attentat la vie du roi est venu épouvanter la nation. La dette a été démésurément augmentée par de vains prépara tifs militaires qui n'ont pas même produit d'effet moral, puisque l'honneur n'a pas été sauf.Les divagations parlementaires, les hésitations du gou vernement prouvent que personne n'y tend vers un but, qu'on marche l'aventure. Le grand déploiement de forces fionilès fêtes de juillet ont été l'objetannonça^ des craintes que la récente et énergique opposition de certains départe ments rendait d'ailleurs fort naturelles. L'Angleterre se trouve dans un véritable moment de crise. Sans parler des inquiétudes sérieuses que doit inspirer la guerre de Chine, son détestable sys tème électoral l'a dotée d'un gouvernement que la nation et la souveraine s'accordent repousser, et qui est sorti fièremen Id'un immense sac deguinées. La Belgique.... nous en parlerons plus tard. C'est pour elle la saison des fêles, nous ne pouvons qu'en gager nos lecteurs profiter des plaisirs qui leur sont ofierts partout, et écarter, pour se livrer â^la joie, les réflexions désolantes et les tristes présages. Fête communale d'Ypres. S'il faut s'en rapporter aux préparatifs que l'on fait de toutes parts et aux dispositions joyeuses qui paraissent animer tout le monde, jamais kermesse d'Ypres n'aura été si brillante que celle de cette année. Les arbalétriers fourbissent leurs armes, ajus tent leurs flèches, et rectifient leurs points de mire. La Société de Guillaume Telld'Ypres fait de grands firéparalils pour donner de î*éclat au tirage qui aura ieu dimanche, pour rendre le cortège aussi brillant que possible; etchacun sait qge les membres de cette belle société savent fort bien faire les choses. Nous avons vu le char de triomphe, il sera magnifique; nous avons eu l'honneur... l'aide d'une échelle... de serrer la main au tambour major géant... C'est un particulier superbe. Grand nombre de sociétés étrangères se proposent de prendre part celte fête; plusieurs ortt fait des dispositions qui... mais nous craignons d'être indis crets... patience... on verra. Les cavaliers dressent leurs chevaux pour le car rousel. Les membres de la commission disposent avec zèle, activité et intelligence, le cirque qui ne laissera rien désirer; une tribune construite en amphithéâtre et d'où nos belles Yproises et de jolies étrangères viendront admirer nos élégants cavaliers, ne contribuera pas peu embellir cette fête el,à lui donner le caractère chevaleresque des tournotf Ru moyen âge. i Roubaix, Tourcoing, Courtrai, etc., nous enver ront leurs gracieux cavaliers;.s'il faut en croire les ou-dit, un détachement de la garde nationale àche- £„val de Lille viendrait en grande tenue prendre parjt», au concours. Lee taijleuses et les modistes travaillent jour et nuit femmes charmantes, vous qui semez de roses le chemin de notre existence, faites-vous belles, que l'art embellisse la nature... lancez—nous des coups d'œil assassins, c'est permis un jour de kermesse; et ne repoussez pas les galants propos que nous mur- mu-irons tout bas vos oreilles durant une valse légère ou un délirant galop. Le feu d'artifice sous la direction de M. de Beau- mont, artificier du roi, breveté des gouvernements de France, des Pays-bas et de Prusse, surpassera tout ce que nous avons pu admirer en ce genre; si on n'y voit que du feu, du moins verra-t-on du Ifeu de toutes les couleurs. Enfin de toutes parts les musiciens répètent, les mâts de cocagne se dressent, les jeux de bagues s'or ganisent, etc., etc. Allons joyeux Yprois, soyons gais, amusons-nous. C'est la Tuindag. Afin que nul ne puisse prétexter ignorance pour s'abstenir d'assister nos fêtes, nous ajouterons l'ex trait suivant du programme. dimanche 1er aout. Immédiatement après la rentrée de la procession, musique sur la grand'place. Grand Tir la petite Arbalète. A une heure et demie le cortège partira de l'estaminet dit le Salon d'Apollon, passera par la rue des Lombards, la rue de Lille, la Place, où les sociélés concurrentes seront passées en revue, et se rendra au parc d'exercice par la rue de Dixmude. A 10 heures du soir, bal donné par la Société de la Concorde, l'hôtel de ville. lundi 2 aout. A 8 heures du matin, continuation du tir. A midi, distribution des prix et musique sur la grand'place, A 4 heures, mât de cocagne sur la grand'place. A é.heurés, soirée musicale- et bat champêtre au jardin: du sieur Nicaise, (roule de Meninj. mardi 3 aout. A midi, musique sur la grand'place. Grand carrousel. Les cavaliers se réuniront sur la pëtite place, 2 heures. Le cgrtégoÀjassera par les rues de Boesinghele? vieux inarchit au jjois, la rue de Dixmude la grand'plac e,< la rue Jacques, la rue des Fripiers, la rue"de Lille, la rue ani'B&urie et la rue du Temple. Ordre dii M*rtège t "là musiçjRod'àrli Jfôr ie en grandetènueetacheva). Iceux Aujiois mirent ftu devant la ville d'A pre, et se logèrent -ès* bourgs qui lors esImpàt*assez' plus'gçànds t pies que l^icte 1$"*» devant laquelle cet Gand envq grand nom et GanK>i$ jusque^»» ay^*'esté dl ^uiilinnd^s, J leurs geùs^pa] nîsôns. Lç'qul tois lelSdicLq rattribdà'nt g illeç aux frj Dame Panf font en'coin ralle, lehuic] dag. (AnnaJl ebap. CLXA Fils Y L unne- (terst(l), Le buit du mois d'août de 1 J plissait les rues et les places de| distinguait les cbevaliersKles M lérable rem- costumes, on Pet les manants; is toute distinction de caste paraissait oublîéfÉeb cet instant, tous If s rangs étaient confondus; car, l'année précédente, tous ces hommes jffigjfljent rencontrés sur les remparts de la ville, tous avaient com battu ensembleet les litins de la fraternité formés au moment du périlne s'étaient pâscrompns apiès la victoire. De nombreux étrangers qui étaient venus prendre part l'allé gresse dejnos ancêtres, se mêlaient A celle foule joyeuse on remar quait, éntr ajutrès, dés marchands de Bruges, des bourgeois de Térouanedes moines de Saint Bty'tin, des bateliers de Dam me et desfBfievaliers français suivis de leurs écuyers et de leurs vailets. Tons interfoigeâient avidement h.s habitants dt ancêtres leur racontaient avec joie et drgueil lerfSétails du siège de l'année précédente et 1;^ prouesses d<\> Yprois. Le chevalier Jean de Jumont seigneur de Merlemont, qui avait vaillamment combattu la bataille de Roozebcke et que, durant le siège d'Ypres, le comte de Flandre Louis de Maie avait chargé de la défense de la ville de Courtrai ,he se montrait ni le moins curieux de connaître les diverses circonstances du siège fameux, ni le moins enthousiaste du courage des Yprois. Il pressait de questions son liôte Jean Vau Werhern, qui était bien même de lui réjpondre puisque, l'année précédente, il faisait partie, du magistrat, en qualité d'écbevin. Ouisire chevalier, disait le bourgeois d'Ypres, il y a juste un an aujourd'hui iquë noire ville fut délivréepar St Jean mon pa tron! il étatf tempS';... presque toutes nos munitions étaient épuisées et la famiti^ commençait nous faire sentir ses horreursj\lais la mère de Jesus-Ghrist, ajouta le pieux bourgeois en se découN^ant^ la Yierge Marie, notre puissante protectrice, a récompensé notre cou rage et noire fidélité; elle a béni nos armes et nous a accordé une victoire signajjfc sur nôâ ëifnemis. Aussi la une fête quenons s magisteaj a-t-îl intôtjîLé appelerôns Tuiudag qui sera célébrée dwïïjue année le Luit, du mois djîoû|i jour anniversaire de notre déli-^ Cnëe. Audit jour, tm« procession' parcourra nos Vuesen chantant cantiques d'actions de grâces et des hymnes de jeconnaissançe. Cette fête, maître Jtfaii,-ser^' célébrée avec ivresse par vos j1 cendants; chaque aunéfc pareil fierté les prouesses de leurs ancêtres.! Eià, Sire chevalier* çotNe viciait serve le souvenir, nos Yprois seront ha admirable, sur uuç population,do. deul Votre ville a deux cents mille ira H ■v Deux oents"mille hapit^flts au faubourgs et ceux de la ville. N'avons ni tisser le drap et les étoiles de laine,' qui oq sonnes Ajoutez à-cela la noblesse iesjj les abbayes. Eh biensur une pôpuIaJ n'avons pas eu un seul traître, pas u nous en eussions fait prompte et boni] du siège, le magistrat rassembla les i fît publier son de trompe une ordf noblebourgeois ou vilain, qui se/ semeût, serait immédiatement n Pareille fermeté était néce nemis était en grand nombre, 1 —Sans doute, Messire, nos'emj Noordwyk avait sous ses ordres j valiers; l'armée des Gantois a Pierre Vanden Bossdfcat PiJ

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