NOUVELLES DIVERSES.
EXTÉRIEUR.
2
V
Rentrée dans sa prison et palpitante encore
des émotions douloureuses de 1 audience, inter
rompue par sa déclaration de défaut, Marie
Cappelle a rapidement écrit ces quelques lignes
que sa défense nous communique, et que nous
croyons devoir dans un sentiment d'impartialité,
placer sous les yeux de nos lecteurs
Pour la seconde fois depuis que je suis au
monde, il m'a fallu renaître, et, l'appel de la
justice, venir m asseoir encore sur le banc
d'ignominie devant lequel j'avais vu dormir les
hommes qui disposaient de mon honneur, de
ma vie qui devaient in'enterrer vivante et mar
tyre 25 ans
«C'était accepter une angoisse horrible
Cependant je suis venue, j'ai voulu la subir pour
éviter une injustice nouvelle, pour réclamer mon
droit. Hélas! j'avais oublié qu'on ne m'avait
laissé que celui de soufFrir.
On m'accuse, et je ne puis me défendre; on
me dit que je suis une calomniatrice, une vo
leuse, et l'on ne comprend pas que j ai besoin
de témoins pour venir en aide mon innoncence!
On annonce des lettres qui doivent m'accabler,
et 011 m'interdit la lecture des lettres qui peu
vent me justifier! Mes adversaires appellent
leur secours un homme de passion et un homme
de talent, et huit fois, dans une question de
droit et de faits, on ôte la parole mon unique
défenseur! C'est bien injuste...
Mais s'ils veulent m'immoler la réputation
d'une grande dame, moi faible femme, qui n'ai
plus d avenir qui n'ai plus le droit de respirer
Pair du ciel sans entravesje ne faiblirai pas;
je protesterai aujourd hui, demain toujours je
protesterai devant le tribunal de six hommes,
mais aussi devant le tribunal du monde et je
veux être acquittée par celle grande voix du
peuple, qui est la voix de Dieu
Madame de Léotaud, vous n'étiez pas là ce
matin alors que mes regards pouvaient faire
incliner devant eux votre conscience et vous
êtes là ce soir alors que vous n'aurez plus
entendre que des paroles de louanges pour vous
et des paroles d'opprobre pour moi mais je ne
vous envie pas Vous êtes forcée de mestihier
au fond de votre àme, et, au fond de la mienne,
vous me savez le droit de vous mépriser....
«Croyez-le, Marie, je n'ai pas faibli pour
vous aimer, je ne faiblirai pas pour vous com
battre. Les hommes peuvent m'empêcher de
prouver la vérité de ce qu'ils appelait mes ca
lomnies faits dont je vous accuse.
J'attends mes forces de Dieu de Dieu aussi
j'attends l heure de vos remords
Marie Cappelle.
Prison de Tulle, deux heures après-midi,
Je 5 août. *-
On lit dans un journal français:
On a remarqué l'Opéra une mode nouvelle
adoptée par les lionnes les plus fringantes. Ces
dames portent, demi caché dans le corsage
de leur robeun poignard dont on n'aperçoit
que le manche en or enrichi de ciselures ou
de pierres précieuses. Ce poignard menace-t-il
les infidèles ou les téméraires doit-il punir l'in
constance ou défendre la vertu C'est ce que
nous saurons bientôt sans doute, car nous ne
tarderons probablement pas d'entendre parler
de quelque drame romanesque et terribledé
noué avec ce bijou protecteur.
On écrit de Rome29 juillet
Voici sur les tristes événements qui ont si
gnalé les exécutions du 20 des renseignemens
officiels 3 personnes sont restées mortes sur
la place une femme et 2 enfans 8 sont mor
tellement blessées, 40 ont été blessées par des
instrumens piquans et 49 par des instrumens
tranchans, 587 ont été blessées et 10 ont eu un
bras ou une jambe cassés. Quand la place a été
évacuée par la foule on y a trouvé épars dans
le plus grand désordre 479 chapeaux d'homme
dont 99 d'ecclésiastiques, 180 chapeaux et bon
nets de femme, 585 cannes, 89 petits manteaux
d abbé, 2 manteaux de moine et 19 sacs ou
vrage et bourses.
Frost, le chef des chartistes de New-Port,
en faveur duquel la peine capitale a été com
muée en celle de la déportation perpétuelle, a
obtenu peu de temps après son arrivée la terre
de Van-Diemen remploi d inspecteur des con
damnés. Il remplissait depuis quelques mois ces
fonctions, lorsqu un jour on s'aperçut que Frost
et plusieurs autres condamnés s'étaient évadés.
Ils s'étaient emparés d'un bateau baleinier et ils
espéraient réjoindre quelque navire marchand
qui les aurait ramenés en EuropeTrompés dans
leur espoir et après avoir erré pendant huit
jours sur la côte, réduits aux privations les
plus cruelles ils sont revenus Hobart-Town
et se sont volontairement livrés aux autorités.
On a regardé Frost comme chef du complot,
et il a été en conséquence envoyé au bagne de
punition de Port-Arthur.
On mande de Stockholm 23 juillet
Une jeune femme de chambre, Louise
Juhlina donné dernièrement un soufflet au
commissaire de police Huesberg qui se trouvait
dans l'exercice de ses fonctions. Elle a été con
damnée la peine de mort. Tous'les efforts
faits auprès d'elle pour la déterminer former
une demande en grâce ont été d'abord inutiles.
Mais enfin on est parvenu la décider signer
une demande qui a été présentée au roi. S.M. a
commué la peine en celle de douze jours de
prison et d une année de travail dans une maison
de correction.
On écrit de Postdam 2 août
La maison de banque la plus considérable
de celte ville fait faillite.
Frankfurter Journal
FRANCE. - paris.
Nous trouvons dans le Journal du Loiret, du
7 août, de nouveaux détails sur l'affaire Serein
Mercredil'arrivée des magistrats et des
médecins sur les lieux où la gendarmerie avait
trouvé, la veille, d'après des indications de Se
rein, les cadavres des victimes de ce monstre
lesquels gisaient, non sur la commune de Vou-
zon, comme on l'a dit par erreur, mais sur celle
de Menestreau, on procéda l'examen des corps
et leur autopsie. Voici quel a été le résultat
de cette opération Il ne restait qu'une jambe
intacte de la petite Roulleau la plus âgée des
enfants les autres parties de son corps avaient
été déchirées et éparpillées par les chiens d'une
ferme voisine, et non par des loups comme on
l'avait cru d'abord. Il a donc été impossible de
s'assurer si elle avait été violée; sa figure aussi
était dévorée. Le cadavre de la petite Leroux
la plus jeune était intact et ne portait aucune
trace de viol. Les blessures la poitrine et aux
parties sexuelles, dont avait parlé un gendarme,
n'étaient que des ecchymoses produites par des
piqûres d'insectes ou par de légères morsures
d'animaux. Les jupons de cette enfant étaient
relevés et fixés par-dessus sa tête avec un mou
choir et bn lien de paille; les vêtements de sa
compagne, malgré les attaques auxquelles son
corps avait été en butte de la part des chiens,
étaient restés dans une disposition qui annonçait
qu'elle avait dû subir le même traitement, et l'on
tire de celte circonstance cette conjecture fort
vraisemblable qu'après avoir étranglé la plus
petite desenfants, le meurlrieraura satisfait sa
brutalilésur la plusgrande, l'aura tuée ensuite, et
que c'est le sang qui s'échappait de ses blessures
qui aura attiré sur celte dernière exclusivement
la voracité des chiens.
Quoi qu'il en soit de ces présomptions
après la constatation des faits que nous venons
de rapporter, les restes des victimes ont été re
cueillis et transportés Orléans, où jeudi les
derniers honneurs leur ont été rendus la pa
roisse Saint-Marceau, en présence d'une multi
tude immense aGcourue de tous les points de la
ville.
On nous signale un fait assez remarquabfe,
et dont cette cérémonie a été l'occasion. Le chien
de la famille de Leroux, pendant la marche du
convoi, s'est tenu obstinément sous la bière qui
renfermait les restes de sa jeune maîtresse, dont
il semblait ne pas vouloir se séparer. Cette mar
que d intelligence et d'attachement a vivement
"Gantois descendit de cheval et", suivTdt son hôte, il entra daus la
tenait a une des premières familles de la bourgeoisie de Gand. Il
«-chercha toutefois dissimuler sa joie, et, ajarès «tvoir paçu hésiter un
m
A V
l'âstant^ it répondit votre demande m'honore, Pi*rre de Wiutei;, ^es plus fiers j qi
niais permettez-nui de. vous demander, si vous aimez m» fille, ri lesplus no: les,
nia iille vous rime. sait si ulusfarii.
Marie attendait l'étranger dans la grânde salle niVla talrlé ététt
m lu voyant, elle lui fit un gi àci^uv salut Pierre de Winter
peine, il se periuifâTème d&iffiyà lajpine fille ou de
indi^Chîid urie hptiriète féomjc, et fit Xougir;:
lyt-ux et allait se relirez, pegt la retenait,
Ire ;Onon hôte, voici m^Jille Marie vutrê fille unique, je n.e 1 tais, Maître ,il n'est jxa ut d'usage qu'on se fasse la cour
l'ti etiger. ,- Oui, mi tilld| mou enfant^iyiiqùe. £lje sei^a mariage; c est aue coutume que nous laissons' aux Q)ênaut$;. h
rAailre, l'époudit le Ganieis. des affaires publiques ne Dmis permet pds d'employer noire
fc était Jervi; le bourgeois* d Tpres fit prendre son hôte de pareilles bagatelles. Pour dus gens de notre condition, le
i JC-.Li\;m. i rt- u
he Bourgeois de Gand se prit rire; plaisante demande,
il enfin ;j ai peine apperçu voire tille, et d'ailleurs entre 'g.etj
lli.juaeur; le f($tip^ifcsplejulidie,*>ar Marie avait suivi les
avait."vien négligé pour recevoir l'étranger
^Rstiieùsc hospitalité*. t
idemain de son arrivée Pierre de Winter alla trouver je
Yprui.Sf qui se trouvait au jardin, assis sur te juèrne banc où
eA semaines auparavant Marie avait feçu lesserments.de Mi-
i prenant place côté de lui, maîtfe, dit-il, j'ai vous entre-
luue affaire importante.— Parlez, fille bourgeois, qui pressen-
■j t la demande que I étranger allait lui faire; si je puis vous
en quelque chosesongez que votre père fut mon ami et qye
i refuser sou lils. Maître Fierjn, répondit le Gaulois,
Jeune et riche, j'ai résolu de me choisir une compagne et
oix est tombé sur votre fille Marie.; je .vous la demande en
est une affaire qui accroît 11 >s richesses, jélgnd nos alliances e
Écoutez, Maître Fieun, ajo
mente notre
»ppr<
ta lra^tUB
■t8» puissance était sans bornes, Bien que les
pour le rein placer Franc >is Agritola, le ville
fi -
Philippe n'est' point oombié, car Agricola est un homme faible
sans ambition eh bien, moi, Pierre de Winter, Bourgeois de Gand
je veux renverser ce rival et m'eraparer de tonte i autoi ilé
thé»;
voir.s,
nommé
la mort de
Fin in était ln ureux de la demande qui lui était faite; tous
de Winter était ri«h» et appar-
Jfc
Plia étaient eomblésj car Pierrad
ir^y.
e toulePautOiiléUujt Phi.
lippe Van Artevelde était investi. Pour ce faire' .il faut de i 'gt®";
J'épouserai voire fille, Mq£ire, et vous lui donnerez pour dpt la rnoil;
de votre fiirtune. .'i i -
A ierge Marie, s écria le Bourgeois, la moitié de nja-forltinc
Eh sans doute,pontiuua de Winter, la moitié tfe votre fortuite
sera-ce donc acheter trop cirer la célébrité, qui s'atUcbera dé
sormais Votre nom vous plaindrez vous encore du sacrifice que
.1*rt;v:
vous aurez fait, quand vous verrez votre fille, mon épouse, traverser
les rues de Gand en triomphe, recevoir les hommages des bourgeois
quand vous la verrez s'asseoir la table des seigneurs
et marcher 1 égale des comtesses de Flandre Et qui
sait si pluslard-pn ne sera pas bien aise de m'accorder des lettres de
noblesse; qui sait si je' ne serai pas fait baron, cuinte, duc peut-être i
enfants, vos descendants, Maître Fierin, hériteront de mes
me ils hériteront de raa^uissance,
us-d'Ypres, ambitieux, comme nous l'avons dit, fut sé
duit par ce tâblenii il s écrià oui, Pierre, vous aurez ma
(Blé, fcglupe sera sa dot. Je vais lui faire part de
lion 4pi« nous vejuns de prendre-— C'est inutile Maître,
léGartfoi^e'repars îfl instant; ma présenoe est nécessaire
1 eneryk iris mataient iîtc. Vous peindrez Marie
ftu et je ne doute nullement qu'elle
pr moy épouse. Je reviendrai vers
e cfiarfa^' le jour qui suit celte
-,-oi le.} je ftieijiau.vjliHitgoois de Gand,
ront î/hnVeilf djiteistur aux nôces de Pierre de
r t m
Gand et Maîti^ Jean 'Fierin se serrèrent la main,
un çt l'autre ik?spé*raient que leurs projets am-
re îgouioun^s d'un^Re^reux succès,
les adieux Marie ,*"j3riais sans lui <Jire un mot de
venait d avoir avec Jean Fierin il morla cheval
avec toute *a suite.
[La 9uU* nu prochmin
- f i m i 'iiftJfifr
A