s
EXTÉRIEUR.
C
être les adversaires. Loin de là, notre seul et
unique but en prenant la plume est de fournir
nos lecteurs un nouvel exemple de celte
grande vérité que Xéyalité n'est plus un vain
mot et que les extrémités se touchent, le tout
pour le bien-être de nous touts pauvres mor
tels.
Certes, il n'est donné qu'à une âme élevée,
un esprit ferme et au-dessus du vulgaire, de
renoncer aux vaines qualifications, aux titres
pompeux de noblesse, et heurter toutes les
vieilles idées aristocratiques et de descendre au
rang de la roture, pour accepter une main teinte
d'indigo que nos brugeoises ont si souvent et
sans doute bien tort repoussée. Ah! jolies
inconnues, vous voilà bien punies, vous recevez
une amère leçon. Une comtesse et une com
tesse de Versailles, ce qui plus est, a découvert
sous l'enveloppe bleue, le trésor de qualités que
vous, roturières, n'avez pu soupçonner. Kl le
a sondé le cœur sensible du teinturier, s'est at
tendrie au récit de ses revers, de ses infortunes,
et a déposé ses pieds, fortune, rang, jeunesse
et grâces. Oh heureux, mille fois heureux
teinturier Que ta position est digne d'en
vie Rebuté par le sexe brligeois, cause d'une
peccadille de jeunesse selon les uns, et selon
les autres pour excès d'amour-propre et de pré
somption, te voilà, en dépit des envieux et mal
gré leurs moqueries acerbes, parvenu l'apo
gée de ton ambition. Oui, tu te ns des ef
forts impuissants de tes ennemistu seras,
quoiqu'on en dise, le mari d'une comtesse et ce
titre en vaut ma foi bien un autre.
L'art de plaire que tu as si longtemps étudié,
t'a enfin merveilleusement servi cette fois. Ni le
léger torticolis dont tu es affligéni les affec
tions rhumatismales qui te tourmentent parfois
n'ont arrêté en rien la sublime résolution de
cette adorable enfant de Versailles, véritable
fille du ciel envoyée au devant du malheur et
de l'infortuneavec cette glorieuse mission de
cicatriser les plaies des humains.
Le dévouement de cette noble créature est
digne des temps chevaleresques; il lui vaut nos
sympathies bien sincères. Heureux teinturier,
qui rêves déjà, chevaux, voitures, grande mai
son, sur la route que tu parcourras, est-tu bien
sûr de ne rencontrer que les roses du plaisir?
Nous le voudrions bien, car tu es au fond bon
enfantet puis encore peu d'années dans les
bras de ta jolie hospitalière, ne diras tu pas cha
que soir Allons comtesse, un peu de complai
sance, un lait de poule et mon bonnet de nuit.
{Aujourd'hui.)
FRANCE. - paris.
Tous les cahinels étrangers tiennent tellement au
désarmement de la France que nous trouvons au-
jourd'huidesarticles qui traitent cette question dans
presque tous les journaux qui nous arrivent d'An
gleterre et d'Allemagne.
Voici quelques détails qui ont transpilé sur le
dernier conseil des ministres .tenu dimanche
Le conseil n'a été occupé que du désarmement,
qui a été résolu comme mesure nécessaire publier,
d'abord pour satisfaire aux réclamations des puis
sances, et surtout de l'Angleterre; ensuite pour fa
ciliter les opérations au moyen desquelles, ainsi que
nous l'annoncions il y a quelques jours, la compa
gnie laquelle M. Humant) eu est réduit, pourra
soumissionner l'emprunt forfait, et ne pas exiger
une résiliation pour le cas de circonstances graves,
ainsi que les maisons de Rothschild, Eskeles et Sina
l'ont stipulé dans le dernier emprunt autrichien.
La diminution de l'armée de terre a été immédia
tement résolue mais le désarmement de la flotte a
amené de vives discussions. Bien que publié pré
sent, le nombre des vaisseaux ne sera fixé que lors de
la réunion des chambres.
M. Humarm désirait que l'on fit publier en même
temps l'abandon de la construction de l'enceinte
continue; mais le vote des chambres a été si formel
cet égard, que la demande de M. Humann a été
écartée.
Quant la question de là réduction du tarif des
douanes avec la Belgique, rien n'est encore sérieuse
ment entamé, et les conférences n'ont été jusqu'à
présent que préliminaires. Toutefois il paraît que
déjà les commissaires belges se croient assurés d'ob
tenir l'entrée en franchise d'une certaine quantité de
rails pour les chemins de fer dont la construction
pourrait être volée la prochaine session.
Dans l'espace de moins de quinze jours,
plus de dix boutiques et établissements du Pa
lais Royal ont élé vendus par autorité de justice.
Dans les galeries Valois, Montpensieretc. on
remarque plus de vingt magasins et boutiques
louer. Les commerçants ne se rappellent pas
avoir jamais vu le Palais Royal dans ua tel état
de déconfiture.
On lit dans XÊcho du Nord>, journal de
Lilledu 8 septembre y in
«Hier, cinq heures du soirM. Alexandre
Leleux l'un des rédacteurs gérants de YÊcho
dît Norda été appelé devant le juge d'instruc
tion Decaudavaine pour répondre une grave
inculpation il ne s'agissait rien moins que
d'une excitation la révolte contre le gouver
nement. Voici les faits lundi 23 août vers huit
heures du soir (M. Alexandre Leleux se trou
vait alors Arras), un individu assez élégam
ment vêtu entra dans un cabaret de Tourcoing,
se mit parler du récensementde l'opposition
qu'il rencontrait Lille, des troubles de cette
dernière ville, et surtout de la conduite de M.
le général Magnan, qu'il invectiva violemment,
le tout assaisonné d'injures grossières contre le
gouvernement et des cris Vice la république
Je suis républicain moi! Cette étrange conduite
de la part d'un inconnu éveilla les soupçons des
paisibles citoyens qui se trouvaient dans ce ca
baret; plusieurs même, indignés, l'apostrfqfhè-"
rent vivement et le traitèrent d'agent provoca
teur. de mouchard. A ce mot de mouchard cet
individu eut laudacé de s'écrier Moi, un
mouchard mais vous ne me connaissez donc
pas? Je suis Alexandre Leleux le fils du ré-
dacleur en chef de XÊcho du Nord
Depuis cette époque le bruit s'est répandu
dans Tourcoing et dans les localités environ
nantes que M. Leleux fils avait essayé de sou
lever les masses ouvrières de Tourcoing pour
les jeter sur la place publique de Lille, depuis
cette époque, grâce l'infamie d'un inconnu,
on prête ce jeune homme des propos grossiers,
une indigne conduite d'érneulier.
Les propos qui circulèrent ce sujet
Tourcoing éveillèrent probablement l'attention
du juge d'instruction qui fit comparaître M. Le
leux fils et le confronta avec les témoins de la
scène qne nous venons de décrire. Inutile de
dire qu'aucun des témoins ne reconnut en M.
Leleux filsl'énergumène du cabaret de Tour
coing.
De deux choses l'uneou cet inconnu est
un misérable mouchard ou c'est un lâche. Si
c'èst un mouchard nous ferons remonter plus
haut la responsabilité de l'acte infâme dont il
s'est rendu l'instrument mercenaire car les
patrons des mouchards sont quelquefois con
nus on peut découvrir la main cachée qui les
dirige si c'est un lâche qui n'a pas eu le cou
rage de ses indignes provocations, qui a voulu
les couvrir d'un nom pur nous n'avons pas
assez d'expressions pour flétrir sa conduite. Dans
tous les cas, quel que soit cet homme il faut
que la police le découvre il faut que la justice
apprenne nos concitoyens qu'on ne peut salir
impunément un nom respectable.
ANGLETERRE. londres.
On a reçu hier des nouvelles de Londres de
samedi, par la Princess Victoria. Elles annon
cent la prise de possession du pouvoir par le
nouveau cabinet ainsi composé
Le duc de Wellington, président delà cham
bre des lords, sans portefeuille;
Lord Lydhurst. lord chancelier
Lord Wharneliff, président du conseil
Leduc de Buckingham, lord du sceau privé;
Sir Robert Peel, premier lord de la trésorerie
Le comte Hàddington, premier lord de l'ami
rauté
Sir James Graham, secrétaire du déparlement
de l'intérieur
Le comte Aberdeensecrétaire des affaire»
étrangères
Lord Stanley, secrétaire des colonies
Le comte Riponprésident du bureau de
comrperce;
Lord Ellenboroughprésident âu bureau de
contrôle pour les affaires des Indes;
M. Goulbufn, chanceliertle l'échiquier;
Sir H Hardinge, secrétaire de la.gu,erre
i Sir Ed. Knatchbull, trésorier de la •narine et
payeur des ai mées. y-.
Tous, ces personnages ont prêté serment et
pris possession de leurs portefeuilles dans le
conseil .privé tequ vendredi après-midi Cla-
quillité, en se promenant la canne la main pendant une année, on
aurait peut être une chance d'échapper; et cependant chaque jour
être obliger de retourner au collier de misère! Etre obligé de tra
vailler pour gagner la plus triste des vies, une vie laquelle on ne
peut plus preBdi e goût, puisque d'heure en heure on perd davantage
l'espérance et qu'on n'a pl us que sa fosse en perspective,'c'est une chose
dure. Heureux le riche! son argent lui sert se sauver de la mprt,
ou, quand il ne reste plus qu'à 1 attendre, lui permet de se croiser les
bras. Le malade pauvre se voit poussé elle au lieu dè'pohVoir la
fuir, chaque morceau de ce pain quotidien qu'il ltii faut continuer
nuytrPde prendre, d mitant plùs.quc tout délabré que je nie sentais,
il y avait des instants où jd?itTe flattais intérieurement que le méde
cin se trompait, que Ce 11 était pas du poiiuimi qpr j'étais. attaqué,
que ma. maladie était (V.uuc antre nature et de celles dont il y a
tupfcfi de revenir, t» L<eft&'iîlèïrr reutéde disait Jean Joseph,'serait
t'épargner l^pws pcvSihle de fatigue. Une charrtSfrqui serait trèS-
lègèrç «t tout fait facile iL conduire le .procurerait déjà un grand.
sbulàgéuient. N'eii pourrait-on «s imaginer une Il aèjse passe pas
arracher lui coûte un pas de plus au-devant d'elle; Le pauvre est N
plaindre! Et pourtant, Monsieur, moi du.nîoins je n'étais pas abap» levé ^vant;moi, et cp
de huit qhe ie ne denjahdtfà Dieu
iâéc.'n
Nous couchions côte c<
x,ponse, et sai
s moments dCela dur;
me doni
donné comme il y en a tant, moi j avtfis tiQ ami.
Jean-Joseph, en outre de sa tâche, trouvait moyen d'expédier une
bonne partie delà mienne; mais le mal n'en continuai 19pas moins
faire d effrayants progrès. Que île fois,•dans md
repos, après qu'il était venu s'asseoir aupsés d T
lin signe d'amitié, une parole d'^pcj^ia
adressé ensemble un re'gard^amer»à eut 1
réclamer au milieu d'un chamjTcamiheu
mancheron me présentait une somj
de venir le reprendre, -Cette cha
mère nourricière et monKfè$a^iii. >1
C'est singulier, comme'df pu' w
jour plus lourde et plus pénible?
mais songé y faire attention
ces de bois sont mal combiné»
tout d'un coup, après qu'elIeY
depuis ce temps-la j en r*,.
Je me plaiguais d un pojnf
d'une douleur entre les de*i
médecin que nous allâmes
damné comme pqlraouiqu
«t gluantes, qui ne rue fit
m aurait
voie là dessus une bonne
gardait gravement
d'une certaine fa
«lté lucaf
sa personne. 'uS ci g;
avay
Hait
nèj
tus ja-
piè?
yeux
.te charrue!
fait pas, et aussi
ic ts du iu :mier
<lv\ que recon Cllfl
k ule et sons :s signes a un
t A
al u~
nie. Un matin, je le vois
sur lime de ses mains, re-
îisposésà terre devant lui
tidai-je. Pour toute rê
ne pas l inteiToinpre.
une figure sérieuse qui
naissant glissait d'une
dairait plus vivement que le reste
Ce front des plis mobiles qui s'y
creusaient els'y nivelaieiiFtoui àrour; puis enfin, et cela, Monsieur,
je veus l'atteste, ce n'est point line vision de malade, j'y distinguai
comme une légère flamme qui s'étendit et passa aussi vite qu'un
souille. Au même instant, la voix forte de Jean-Jos- pb me criait
J y suis, je tiens ce qui va te guérir j ai l rotivé la chai rue.
11 m'entraîne chez lé charron. Celui-ci n'était pas encore levé.
i< Ouvre®, ouvrez vite, il y va de la vie de notre malade, Le char
ron nous reçoit, les yeux demi ouverts, eu bâillatit et eu se déli
rant les bias. Jean-Joseph saisit un morceau de craie dans un coin de
la boutique, et le voilà qui trace sur la muraille des barres dans tous
le setrs» et puis des carrés et des ronds. Si sa craie maichait, sa lan
gue ne restait pas fainéante. Il parlait, parlait, rai.séricordè! c'est la
première fois et ça été la seule où j'aie entendu sortir de sa bouche
ou tel flux de paroles. Nous autres Lorrains l'éloquence n'est pas
notre vice; nous nous tcuous assez volontiers là bouche-cousue. De
la main qU? Itti rcféUit libre il empoignait'au bras, aux boulons de la
veste,de oharroû qui cillait davantage, et qui commençait le
regardei^'jen (Résous d'un air de ùduipassiou, et eh même temps de
î'air d •un houinic qui u'est pas tout fait rafcAfréw
Vous crmtpreliez, d saison plutôt criait a tu©-tête
car il s'échaul^iit en diable, vous comprenez, irioil le
et viebt aboutir là. Suivez-moi uien, mon cher, voitft
chaîne. jtyLtenîiônL mon timon entre; eu jeu et le poids -s
ce point, w De t e nqi sen c m ps 1 e xd a r r< r v i g ou r e 11 sen i îfj 'e sur
se ton rnait'Veis moi d-#ihDÎns mal qu'il le pouV-Ht, po/*
quelques hiots fC \<1ix isse t« C*- n est pas un *nfp dï*1. -^ (1
dans la têïè; Jçdn-Jo .%*ge h oit pas. Serait-ce* e> e t et
Ottarid Jeau*Jtvieph eut-jeté sou premier fpuV \I
sur la figttre du charron que celui-ci ire l'avait ptisllu t^
1 frs, il recommença sort explication posément et dijf
Si je ne me trompe, dit enfin le charron couiplèiu
is entrevoir que tu veux ine parler d'une no
manière toi, de refaire la charrue. Justei
g^teon, comme tu y vas! c'est un plus nrialiu qut*
a inventé la vieille charrue, sois-en sûr. Toutes les f
sociétés d'agriculture, des académies de province, de 1 I
ris, ont essayé d'y fourrer le ne®; les plus Sa vans u
l'eau claire. Ce n'était pas la peine de nous lever tous r
tin. Que vous coûterait-il d'essayer? - C est cela!
matériaux et mon temps! et un billet signé de toi p<
de mes avances, n'est-ce pas merci --- Lailes-le pari
tes-le pour celui-ci qui est malade. Lue clian ue poul
la drôle d idée Demandez l'apothicaire de Château-,
charger.
[La suite au prç'