JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ve ANNÉE. - N° 40.
JEUDI, 16 SEPTEMBRE 1841.
INTERIEUR.
DES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES.
UÂmi dç l'Ordre annonce que par un ar
rêté royal, en date du 12 août, M. Mévius
ex-inspecteur divisionnaire des postes, actuel
lement directeur provincial du Hainautvient
de recevoir la démission de ses fonctionssans
avoir droit demander la liquidation de sa
retraite.
FEUILLETON.
KTj
On s'abonne Ypres, rue du
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
prix de l'abonnement,
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daction doit être adressé, franco,
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et le Jeudi de chaque semaine.
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YPRES, le 15 Septembre.
Enfin le gouvernement a senti la nécessité
d'améliorer notre position matérielle et de créer
des débouchés pour notre industrie souffrante.
11 a jeté les yeux sur la nation qui dans nos
crises politiques nous a tendu une main secou-
rable.
Des commissaires parmi lesquels nous comp
tons le gouverneur de la Flandre occidentale
sont partis pour Paris pour poser les bases d'un
traité de commerce large et libéral avec le gou
vernement français. Jamais occasion plus favo
rable ne s'est présentée pour étendre nos rela
tions avec les nations voisines.
La France, ce qu'on prétend, nous a offert
une réunion douanière qui, si elle eut pu se réali
ser, nous eut donné un marché de trente cinq
millions d'habitants. Mais peine en a-t-il été
question que des intérêts froissés se sont op
posés un tel arrangement, et ce projet a été
abandonné comme impossible pour le moment.
Nos commissaires négocient donc pour obtenir
des modifications au tarif français et offrent en
retour un abaissement de droits sur les princi
paux articlesd'exporlaliou française comme vins,
soieries, etc.etc.
Différents Conseils provinciaux ont été saisis
dans la dernière session d'un projet d'adresse
pour demander la réunion douanière la Fran
ce. Les auteurs de ce projet ont toujours eu un
succès puisqu'ils ont forcé le ministère porter
son attention sur la situation de l'industrie
jamais en effet elle n'a été plus déplorable, non
seulement dans notre paysmais dans toute
l'Europe.
La gêne commerciale n'a pas pour cause l'ab
sence de capitaux ou le manque de talents et
d'activité de la part de nos fabricants l'exposi
tion de l'industrie est là pour le prouver; mais
une exubérance de production qui, dans ces der
niers temps, a été tellement forcée que même en
A nglelerre où on ne manque certainement pas de
débouchésles affaires sont dans une stagna
tion complète.
Cette situation est encore empirée par la pro
hibition que quelques-uns de nos députés pré
conisent. Différentes nations, en effet.s'obstinent
payer plus cher des produits qu'ils pourraient
se procurer beaucoup meilleur compte dans
d'autres pays, qui en retour leur prendraient
des productions de leur sol ou de leurs manu
factures qu'il serait impossible de trouver chez
eux.
Si toutes les nations s'entendaient pour abo
lir ces restrictions commerciales, il est certain
que cela donnerait une bien plus grande activi
té aux transactions. Nous croyons que bientôt
tous les gouvernements modifieront leurs tarifs
d'après ces principes.
Nous désirons sincèrement voir les négocia-
lions arriver un bon résultat et nous faisons
des vœux pour que la France exécute loyalement
les conditions imposées. Ce sera un nouveau
moyen de resserrer nos liens politiques, quidans
ces derniers tempsse sont un peu relâchés.
Un journal annonce que Mme Ernsl-Seidler,
élève de la célèbre Pasta, et qui a fait ses études
musicales avec Mlle Sontag, se propose de don
ner la semaine prochaine une première repré
sentation au Grand-Théâtre de Bruxelles.
Le conseil de guerre de la province du
Brabant a acquitté les sieurs Colard, maréchai-
des-logis-chef au corps des guides, Bruxelles;
Dewaha, maréchal-des-logis au 2e régiment de
chasseurs cheval, en garnison Namur, pré
venus de s'être battu en duel, le 2 août 11141
hors la porte de Louvain dont le sieur Colard
a été blessé. Les sieurs dé Clety, maréchal-des-
logis au corps des guides, et de Hontheim
maréchal-des-logis au 2e chasseurs cheval
étaient les témoins.
MM. Van Damme et Rogier, docteurs, et Gui-
dain fourrier au régimeutdes guides ont dé-.
posés dans cette affaire.
Sur la plaidoirie et les conclusions présentées
par Me Jamart, pour les trois premiers, M. de
Hontheior a présenté sa défense lui-même.
Le côftseil de guerre après en avoir délibéré
pendant cinq quarts dheure, a déclaré que la
loi du 8 janvier 1841 n'était pas appficabte dans
l'espèce, èt a en conséquence acquitté les quatre
Prévenus 0
f n m
SILHOUETTES HISTORIQUES DES INVENTEURS.
l'inventeur d'une charrue. - Suite.
Jean-Joseph n'est pas vaniteux. Le refus du charron le désola,
mais sans l'offenser Je m'entends mal au dessin, nie dit-il; il
n'aura rien saisi dans tout mon gribouillage. Je ne suis pas du mé
tier, je n'en puis pas parler comme lui; je me serai trop mal expli
qué. C'est égal j'ai la conviclion que mon idée est bonneet que tu
en retireras un grand bien. Aussi, dussé-je faire le charron moi-mê
me, je n'y renoncerai pas.
Ce qu'un Lorrain veut, il le veut bien, et« le rapport de la
persévérance et de la volonté, je ne Gonpaisjpi&g-âe Lorrain qui en re-
montrerait Jean-Joseph. On entrait enJiiverN c'est la saison ou ji*
y a moins faire dans une ferme. Jetth-Joseph avait donc un?peu de
temps sa disposition. En échange deTjuèlqpes servie^ ffindurdanll
le voisinage depelils cultivateur? comme d'à]
chez celui-ci pendant les malnïé^du^iin
dans une corvée, il seprocur^Mu bdis^ulir
des débris de ferrures quai se proposai]
trouva emprunter chez le charron, qu
un méchant homme, une bisaigue &lA
bravement l'œuvre.
Je vous laisse penser si lebnl
tourmenter Te voilà donc j
prentissagec'est commode,-- I
que tu nous fabriques line c
dit qu'elle labourera toute
moisson. iràauni sur t'a:
ne. Et par olière un I
en grange le pain tout chaud. Parlait-on d'un mariage dbuteux
ils seront mari et femme quand Jean-Joseph aura fini sa charrue.»
Dans une affaire manquée, ou disait Ca marche comme la char
rue de Jean-Joseph. Mon pauvre ami laissaitdire et n'en allait pas
moins son train, équarrissant et taraudant son bois, dérouillant sa
ferraille, avec le même ardeur oj^àhx, el tô utinuant me donner
bon courage.
Etvraimentj-en avais besoin. Ce n'était plus le travailmaiS^fa
rigueu^'^oj^faiso'nt que j"aVais cpnlre mbi. Mdnmâl' était encore em
piré. TJufsecqnd médecin parla du pylore,d'une obstruction qui nac
ra, ton
naçait d#àe former. Il ortti
a de plu? fort, pour dounei
sage aumangef; Je h y gaj
moi et Jean-Joseph, auprès du pal
Di.;ii..:.. a .i..-.
uLeè quily
il, et rouvrir le£as-
j^r-dessus les oreilles
payer l'apothicaire. A la
r quelquefois s'il ne valait pas
ir. Je frémissais surtout
in'allait falloir retourner
fin de l'hiver j.en éb
mieux me laisser 1
l'idée que i
Aux champ
leureusemenfq le pnut^fcw-s annonça chaud et point humide.
-Joseph, après s'y être p^de'plus de vingt manières, après avoir
telle pièce, supprimé telle autre, ajouté une cheville par-ci, un
boulon par là, enétaitvenu son honneur. A lui seul, sans que per
sonne lui ait jamais lien montré, sans avoir été aidé du moiudre
conseil, le valet de ferme avait construit une charrue, une vraie
charrue, toute une charrue, depuis le mancheron jusqu'aux roues.
INous l'essayâmes en cachette dans un champ retiré. Elle marchait
ians la perfection. Une clïarrue tout aimable et qui obéit d elle-mê-
re au doigt et 1 œil, une charrue qui a l'air de vous comprendre et
vous deviner N ous n'avez pas plus besoin d'appuyer que sur la
le d'un fusil de munition. Un enfant de dix ans aurait la force
manier. Mais, tenez, j'en appelle vous-même; car vous la
voyez d'ici, qui fonctionne 'deux cents pas de nous dêvant tout ce
monde. ïe né dis pas poir la masse et pour l'apparence, mais pour la
légèreté réelle, elle est l'ancienne charrue ce qu'est la pesante bê
che du manœuvriefia bêche mignonne dont une jolie bourgeoise se
sert poufcjardîrf'ef pdtïr çhanger de place une touffe d'œillels ou de
pensées. Ét n'imaginez pas qu'elle feste en arrière pour la besogne^
oui da Elle vous creuse un 41k>n aUssi avant, elle vous retourne une
bande avisai Icfrgeet &\*yfx>ur le moins ^us?i vite que la vieil
Stipule ni'acynû qftî,#failli me luef.' (P. W
Brave J eajî* Joseph ^fous-nous été heureux ce jour-là nous a
eu VenfantillaJ^ d.'en pleurej tpus«Je« deux, de nous
oonime éil^t^U^bé du wpl uqe-foriune 1 un oq Ijaptrc.
singulière iC'éUit moLtjui'me moulraia le plus lier j j'epn
presque du 1 orgueil, j||£ais l'air d'àvpir mis du
tion. 11 ne yièusaitlui qu'au soulagement que j'
ma guérison prochaine. Depuis lots, le labour^
moi un supplice*: c'est de^ejiu un travail insupportable
Un bonheur ne v^pas'-sans l'autre. Je vous dirai qu"
M
t une lande, autrefois boisée, nous fi mes la décj
te source une eau qui ressemblait du cristal de L to;ft*
antaisie d'en boire. Souvent la nature nous indiqué1
personne notre véritable remède, comme elle fait Réduis
L'eau était très-fraîche, presque glacée, elle nie proetc.
tion délicieuse. J'en bus longs traitset plusieurs r
le long du jour, et chaque fois avec le même plaisir,,
- r «r sembla
grand bien-etre. Je recommençai les jours suivans.
l'eau de cette source doit avoir quelque vertu admirable
lors, ie me suis mis aller mieux, et le mieux se soutient comme
«cœur,,
lide. Un troisième médecin m'a dit dernièrement que f
un petit ulcère qui avait pointé l'intérieur de festo
temps après le contre-coup dé lâ vieille