JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
1re ANNÉE. N° 44.
JEUDI, -30 SEPTEMBRE 1841.
INTERIEUR.
Meilleure exécution.Sociétés des villes de
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FEUILLETON.
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YPRES, le 29 Septembre.
Les troupes ont été consignées dans les caser
nes les chevaux des guides sont restés sellés
toute une nuit, Bruxelles pendant les fêtes
de septembre. On craignait une émeute, et nous
ne pouvons qu'approuver pleinement toutes les
mesures prises pour la prévenir et pour la ré
primer au besoin. Les craintes pouvaient d'ail
leurs être fondées car, nous ne le savons que
trop les événements qui se passent en France
ont souvent de l'écho chez nous, et cette Gallo-
manie est en Belgique une chose ridicule et fu
neste.
L'administration de la capitale avait eu un
tort grave celui de donner dans les circonstan
ces actuelles, un prétexte aux agitateurs, en
prétendant exclure le peuple d'une des fêtes
principales. Elle semble avoir oublié, elle aussi,
que c'est au peuple que les fêtes de septembre
sont spécialement consacrées.
l'.Jous les fonctionnaires de la Belgique, les
magistrats de Bruxelles sont cependant ceux
qui il est le moins permis de perdre de vue le
caractère des événements de 1830.-
11 est curieux de voir combien' les hommes
doués du meilleur esprit, parviennent vite dé
naturer leurs souvenirs, et se créer un passé
fantastique du moment que la réalité les blesse.
Beaucoup de gens, qui ont pris une part active
notre révolution et qui mieux que personne
ont dû suivre les phases de cette régénération
dont le sens fut entièrement populaire, en sont
venus aujourd'hui douter des choses qui se sont
passéessous leurs yeux. Bien plus, ilsdonnent aux
événements dont ils ont été les acteurs princi
paux, un sens tout autre que le véritable.
Après le bouleversement de 1830, l'élément
aristocratique, qui avait disparu pour un temps,
tendit comme toujours remonter la surface.
Aussitôt on vit les mêmes hommes qui, dans le
Congrès Nationalavaient volé avec enthousi
asme l'abolition des qualifications honorifiques
de Monseigneur et d'Excellence, solliciter avec
empressement des titres de Comte et de Baron.
Une fois Chevaliers, Comtes, Barons, élevés
un grade éminent dans la hiérarchie diploma
tique ou administrativeces messieursles
Quasi-Jacobins de 1830 prennent leurposition
toul-à-fail au sérieux; ils s'allient franchement
l'aristocratie ressuscite, et, au besoin, ils
vous expliqueront catégoriquement comme
quoi la révolution lia eu d'autrebut que de
les placer où ils sont.
qui, dans aucun cas, ne seraient appelés en re
cueillir les fruits, il les regarde lui comme ses
titres de noblesse, et il est de la dernière impru
dence d'oser les lui contester.
ts-jeux Irès-inoffensifs,
ertaines conséquences
li pourraient nous en-
Ce seraient là des pet
si l'on n'en déduisait
qui ne le sont paset q
traîner de graves dangers. Telles sont
L'appui prêté en toutes circonstances aux
prétentions despotiques du clergé. Les
Barons croient en conscience devoir tendre la
main Nos Seigneurs.
Les circulaires rétrogrades sur la chasse.
Enfin l'exclusion des fêtes nationales de ce
pauvre Peuple en l'honneur de qui elles sont
instituées.
S il vous est si facile, vous, messieurs les
heureux du jour, d'oublier les causes, de cer
tains événements politiques et les conséquen
ces qu'on avait droit d'en attendre ne croyez
pas que la mémoire du Peuple soit aussi courte.
De chaque révolution nait^lfr luiu^ç ftarlitiôn
qu'aucun bouleversemeqt le pouvoir d'ef
facer. Les crises nationales 0(4.succombent tou-v
jours en grand nombre .les honjunés populaires
Le conseil de régence a décidé dans sa séance
d'hier, que les jardins de l'ancien évêché seront
convertis en promenade publique. Ce n'est pas
sans une vive satisfaction que les habitans
d'Ypres apprendront cette bonne nouvelle.
La police d'Ypres a arrêté hier, 27 du courant,
le nommé Charles Castelyn, journalier, né
Elverdinghe et domicilié Vlamertinghepré-
yenu de deux vols qualifiés.
Dans la nuit de 6 au 7 de ce moisil doit
avoir volé avec effraction, au préjudice de la
veuve Cormerait, une#montre d'argent et une
peoduleet le 26 l'aide de fausses clés une
somme de 1000 francs au préjudice du sieur
jYanhove cultivateur Vlamertinghe.
La société de Guillaume Tell d'Yprei> s'est
distinguée au tir la petite arbalète de Brux
elles où elle a obtenu un 2e prix (oiseau de
côté) et la médaille de belle tenue. -
Il y a quelques joursYObservdlêtir a donné1
une liste de quarante cinq établissements d'in-
structiçn.moyenne soutenus et dirigés parole
clergé nous n'avons pas trouvé dans cette
nomenclature les collèges de Fur nésde P«pe-j
ringhe et-de Menin qui ont été fondés sous les
auspices de l'évêque de Brugeset qui sont
|pus sa direction.
^1— Voici le résultat du concours ^'harmonie.
.de'Bruxelles
=F
LES DEUX AMIS DES TYRÉNÉES.
11 y adans les Pyrénées, un sentier qui cpçamence dans la parti
opposée la grande cascade de Gavarnie et qui mène au pied de la
muraille du Marboré. Ce sentier, que iréquentent seuls un très-peti
nombre de touristes, beaucoup de contrebandiers et qui
mages.Tjûôigpyt ne comptât c^ue quinze aiisj^l yen av^it d<jà qua
tre qu'il faisait ce.rjnje métier, auqiïei tout autre eut succombé,'et
quipour loi'était pfesque du bonheur. Dormir sur la dure, liittejf
avec les privatipUs,'sdppb'rti* lejàrnid, garder son troupeau et le dé-
femjfe t*)ft|-e,lr»lchqK, était, un-jeu pour lui. San3 autres àfmcsqu'un
bâton noueux, déjà, plus d'une fois, il avait assommé de ces daiige-
çu». brigands il lie venait jamais Saint -Sauveur saus rapporter
eîqdé peau de loup.
deurs de troupeaux, n'est pas sans périls. 11 faut, pour l'aborder, de Un jour, lu bise sou (liait avec vivacité j Jfe froid-finçail Ifs mains
la présence d'esprit et de la prestesse, car il a>gitrde gravir des roches et les pirds de Jéitn, quoiqu'il se fit réfugié dans sa grotte blotti au
perpendiculaires et des blocs de g]a^e
neige. Vient après cela une espèce de caviti
chiqueté voilà la route -
On s'élève d'abord, avec une grâdtie fatigue, en
autant que des piedsjusqu'à
dans le Cyrque ou suit après cela £.-v,
fantastique du -Marboi Abus se-tro^
me Malhada de Serrai
abrités sous es rochers' i
devait eux. et saus se leve"
cessiteut les capri
C'est là que p;
cendait que rai
une grotte, uu lit
les provisions ni
lent recouverts d» plis profond de sou lit de mousseil ne pouvait s'endormirmalgré
le roo nu et dé- le bruit des torrents qui murmuraient h ses pieds. Lè§ chèvres se te
naient serrées les unes contre les autres les deux chiens, l'abri
sous leur puissante fourrure, allaient et venaient sur la neige qui
Commençait tomber, lorsque tout coup l'un deux dressa lçs preil-
es et se mit courir, de toute la vitesse de ses robustes pattes, vers
extrémité de la plaine. Jean entendit, quelques minutes après,
hurlement et un aboiement, puis des cris confus. Il savait ce que
i cela voulait dire, prit son bâton noueux et courut réjoindre le chien.
Il le trouva aux prises avec une énorme louve. Celle-ci, le poil hé
rissé, la gueule sanglante, et acculée devant un rocher, se défendait
contre les attaques de son redoutable agresseur. Un louveteau, blessé
d'abord sans doute parle chien, gisait sur l'herbe. Jean, par un mou
vement leste et adroit, saisit le louveteau, qui se débattit dans ses
bras et chercha le mordre. La pauvre mère, éperdue, s'élança au
Secours de son petit. Cet acte de dévouement lui fut fatalcar le
chien se jeta siy elle par. derrière, «t d'un terrible coup de gueule lui
cassa Icvs reins. Elle lombajen rugissant. Une seconde morsure letrau-
gla* JÉea4, revintc^ins Sa grotte avee le louveteau, tandis que le cj..«en 1
vainqup,ur,rapfûrtait sa pioie sanglante enja traînant sur laneig
Le îéiuveteatravaîfrççSIt la-scuisseune blessure profonde, qui rt-u.
dait peu dJicaclB les faisait pour se dérober aux éteint
l'V
du berger. Il fnîit mêhie pàr reconnaître l'kitiliJité de sa g J
comme il arrive presque tonsloS àlfiwaéX, iMômba'd gjfjg
résignation dp 'condamné mort se li.
Jean sé'deÊ'anû i s'il ne fallait point orendre A
par les patte?*' derrière et lui briser la tètecoutr»
soit fantaisie,' soit' pitj.é, il revint des sentie
sit sur son lit de mousse pans? du mieux qifi
loupet s endormit eirle tenant dansses bras.
I.e louveteau resta malade et languissant pendant
nés. Il ne touchait que le bout des lèvres au laitage que
Jean, et il ne fallut rien moins que des filets levés sur le rai)
agneau mort pour le remettre en appétit. Quand il commenç
lever, marcher et montrer quelque vivacité, son maître l'ai
par une corde un poteau enfoncé au pied de la grotte. Mais i' s S
pauvre bête si triste qu'il renonça ces précautions et le di t#- (hiJÀ
du lien. Le louveteau, délivré, témoigna sa joie par des 1>^CS a d
lécher les mains de Jean et alla se promener eilrontément il Q^je
deux gros chiens, dont le poil se hérissa et qui lui jetèrent un regarni
Jfelia..