4 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AVIS. INTÉRIEUR. FEUILLETON. lr* ANNÉE. N° 4o. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chex tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 *v DIMANCHE, 3 OCTOBRE 1811. Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. A PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. L'abonnement expirant le lr octobre, les per sonnes qui continueront recevoir le journal, seront considérées comme réabonnées. - YPRES le 2 Octobre. Les derniers événements de France dont le récensement a été l'occasion et non la cause, ont servi en Belgique de texte aux déclamations des journaux rétrogrades contre le parti libéral. Dans leurs loqgues homéliesils accusent ce dernier de fomenter le trouble et la sédition. Ils présentent les libéraux comme des anarchis tes quipar une opposition injuste et inoppor tune cherchent agiter le pays. Nous repoussons ces accusations; les libéraux loin d'être des anarchistes veulent que l'ordre règne et que les lois soient respectées. Mais plus juste titre, nous accusons le parti catholi que de vouloir tout bouleversercar il n'est pas .satisfait des droits que la constitution garan tit aux citoyens, il veut le pofcvoir pour lui seul. Il n'accepte le pacte fondamental que comme un fait, et se réserve de l'anéantir dès que les circonstances le permettront. Ses prétentions grandissent de jour en jour; déjà il a reclamé la main-morte;Iesprédécesseurs de nos évêques ont déclaré que la dîme était juste et devait être rétablie. On n'en demande pas encore le rétablissement, le temps n'est pas venu mais il viendra. Le dernier ministère ne voulut pas céder ces exigences, on le renversa l'aide du sénatque l'on força de sortir des limites de ses pouvoirs. Le nouveau ministère, fruit de ces intrigues, prend tâche de fausser l'esprit de la constitution et l'a même violée lors des dernières élections. Nous le demandons, quel est le parti qui fo mente des troubles Est-ce le parti libéral qui veut le maintien de la constitution de 1830, ou le parti catholique qui la méprise et qui met son intérêt au-dessus de toutes les lois est-ce le parti qui accepte franchement les libertés que garantit notre pacte fondamental, ou celiy qui ne s'en sert que pour arriver la domina tion celui qui veut maintenir la religion hors des atteintes du pouvoir civil, mais qui ne veut pas qu'on place l'autel sur le trône f ou celui qui se couvre d'un manteau sacré pobr prêcher le fanatisme, semer la discorde et tout remet tre en question. N'est-ce pas le parti rétrograde qui, par son insatiable ambition, a suscité en France la pre mière lutte entré le peuple et la royauté? Les émeutes qui ont eu lieu et que nous déplorons sincèrementont leurs sources dans la révolu tion de Juillet; c'est le parti-prêtre uni aux ul tra-royalistes qui a amené cette catastrophe. Cette faction forte de l'appui des puissances étrangèresvoulut faire revivre le régime du bon plaisir et de la faveur. Elle détruisit la charte par ordonnance et la France indignée se souleva et brisa le pouvoir. Mais, les passions qui ont produit une telle révolution ne s'apai sent pas facilementet ce pays sera agité long temps peut-être par la lutte des partis. Les rétrogrades nous accusent de jeter des .11* 11 1 N r\' tion politique du peuple, qui le mette même, malgré les efforts des rélrogrades, da mieux connaître ses amis et ses ennemis. Jeudi, 30 de ce mois, M. Weiss, prestidigita teur, a donné sa première grande et brillante soirée spirituelle et instructive. La salle du théâ tre, changé en un temple d'illusionsétait com ble. M. Weiss, le prestidigitateur, avait attiré dix fois plus de monde que l'excellente cantatrice qui a donné dernièrement un concert en cett^ ville. Nous constatons un fait, en respectant 1<S goûts d'un chacun car Tous les goûts sont dans la nature, etle meilleur du reste est toujours celui qu'on a. M. AVeiss s'est moiaré fort habile et fort adroit; la séance a été des plus intéressantes; aussi le public s'est plaint généralement de ce que la seconde partie ait été fort courte. L'habile prestidigitateur en aurait-il escamoté la moitié Le conseil coijimunal de cette ville fiêhl de décider dans sa séance.du ^septembre, que te jardin de l'ancien palais épiscopal sera con verti en jardin public. Nôùs félicitons nos magistrats communaux de la décision qu'ils viennent dé prendre, et no«s les éfogageons ji soumettre an plutôt la critique du public;, les plans qui léui\.sont soumis de cette ma nière les travaux et les plantations pourront se ferments de discorde dans le pays Dieu ne 'faire cet hi ver 'ét. nous aurons notre parc dès plaise le parti libéral ne se rendra jamais cota- Je printems prochain, pable d'un pareil méfait; jamais surtout il ne i -r£? -9T se servira des moyens dont usent en^l ranfce "1ç#s Au* concours de musiqûe. qui a eu lieu légitimistes, qui sont en si grande estime cKé2 Bruxçltes lors dès dernières fêtesla musique les libéraux-catholiques beiges, pour VQi'r/pré- de Poperinghe a obtenu les prix de tenue tnili- dominer les idées libérales p nous allaitions taire e^d'éloignement. beaucoup du temps et d'une meilleure éduca- M cdmrrifcnçâit et iî avait pensé fieux et j LES DEUX AMIS DES PYRENEES. --Suite et Fin. JK Après un mois de voyage, ils arrivèrent tous les deux Paris, rue des Cinq-Diamants, chez l'oncle de Jean. Cet oncle était devenu un fabricant de cartes jouer il demeurait au sixième étage de cette rue, la plus étroite de Paris; son appartement se composait de tpqis petites pièces. Je vous laisse penser combien peu se trouvaient l'aise, dans ce taudis, Jean et Pierrot, qui avaient commencé à^ie plus bien respirer; avant même de passer If^ariiêie. L'oncle de Jean était un montagnard passif l'état complet de Vnar^ chandparisien, par une habitude Je cinquante se sentir trop vieux pour rogner lui-n|éme ses c que les bras robustes d'un befger de dix-J meilleur compte, cette besogne que lq du Marais. C'est ce qui jui avâit inspiréi et de tendresse pour son Vous j plaisir le compagnon que \ai "a Hé! Jean dit-il en pat'ûs c son neveu, que comptes- tu faj çuissûr, deux livre^'de pain, L'ânon, repri^n if de viande avec leso un loup. Un loup] s'écri reur. Un loup lu i wmm i Il ne faulvien'en Craindre, il estdofcc comme uû mouton. -- Avec, toi peut^êli'e!...; mai» avec ceux qu'il »o connaît j)as Et .puis il ne faut qu'un mauvais moment de eap. Il lefaul, mon a m?, il le faut! dit en sanglotant le berger, ^uijsign^i fafeéi le eaj),riP£.pour amener un sa oi. ferma\ï^^ière 161 afi'ëtè. fracas. A sa,s Pierrot e pauvre lementquïiit tfrèssaïiljj» tout le malheur. Je ne veqx pas de loup chez moi. El C[ue voulez-vous que je devienne sa^. l berger, dont les yéux s'emplirent de larmes je n'ai que lui d'ami au K s liau eaijx monde. -- Tu auras.majjjenant ton oncle? Un chrétien vaut hien une J lié te;.'.'; ,111 ;tis qu'.ilkms-nous faire de ce tlam^é loup? 11 faut le cou- duirc au Jartfin-des-Plàntes, nous l'y vendrons. Vtïpdré Pierrtrf! vendre un aini! J'aimerais mieux mourir. Je le donnerai!... Et encore...'Oh!pourquoi m'avex-vous fait quitter les montagnes? Ton loup sera logé et nourri comme un roi au Jardin-des-Plan- c'est un palais pour tes bêtes. Allons, viens avec moi et tu verras. nle cccur gros, et en compagnie de son onclequi marchait autre côté de la rue, tant Pierrot lui faisait peur, se dirigea vers le Jardin-des-Plantes, dont le fabricant de cartes lui montra le che min. Pierrot suivait son maître pas pas, et regardait autour de lui aveo surprise, tout étonné de marcher sur des pavés fangeux et au milieu d une double rangée de maisons. Ce fut M. Frédéric Cuvier que l'on adressa Pierrot et ceux qui l'emmenaient. Jamais le naturaliste n'avait vu un loup de cette taille et de cette force. Il le conduisit lui-même dans les galeries des bêtes 'érocesfet fit ouvrir une cage. Erv voyant cette prison destinée Pier- ot, Jean se mit pleurer. Pierrot recula et regarda son maître. t^et saula dans la cage. Aussitôt la porte se A ce bruit, le prisonnier jeta un hur- inde excepté Jean. Il se i Al les usiçflit 4'c *e*s dents blanches; i T. l^ais to^t ce courroux s'apaisa une te résigner, Pierrot! lui <lft-UvIÏJç faut Sois voir. ià*en pleurant sanglots. !ncbe«ufvaut, il revint en eifet refusé tou té'nourriture il gisait Jà, demi-n Au bruit dés pas de Jean, il releva sa tête contre la grille; il poussa de petits cris plain^ mêmes, gens de nature peu pitoyable, se seutfl gesde tendresse qu'il prodigua au berger, ouvrit la cageentra, s'assit, pkça la tête et lui présenta la nourriture, que le loup ava jusque-là. La pauvre bête obéit, mangea un j son ancien maître. Quand il fallut se séparer, i de nouveau entre les deux amis, et Jean rentra i Ce ne fut d'abord qu'une indisposition sai mais le manque d'air et de mouvement 1 aggravé^ langueur profonde abattit les forces de Jean; vivacité; ses bras s'énervèrent, une tou aiguë s L. 9

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Le Progrès (1841-1914) | 1841 | | pagina 1