4i)
\jp
JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
NOUVELLES DIVERSES.
mPVBPM
ire ANNÉE. N° 46.
JEUDI, 7 OCTOBRE 1841.
INTERIEUR.
FEUILLETON.
On s'abonne Ypres, rue du
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
Pour Ypresfr. 5-00
Pour les autres localités 6-00
Prix d'un numéro 0-25
Tout ce qui concerne la ré
daction doit être adressé, franco,
l'éditeur du journal, Ypres. -
Le Progrès parait le Dimanohe
et le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quince centimes par ligne.
YPRES, le 6 Octobre.
Le dernier ministère a signalé les quelques
jours de son administration par plusieurs créa
tions d'une incontestable utilité; nous regar
dons comme une de celles qui promettent les
plus heureux résultats l'institution du con
cours général des collèges.
Bien qu'en admettant indistinctement cette
solennité tous les établissements d'instruction
moyenneon ait modifié d'une manière peu
heureuse, notre avis, l'idée première qui était
de soumettre une inspection régulière et pu
blique, ceux-là seulement qui reçoivent des sub
sides de l'Etat, on peut déjà voir cette innova-
lion porter ses fruits. Des institutions que la
routine avait immobilisées depuis 20 ansse
voient forcées de sortir de l'ornière, et bientôt
elles s'élèveront au rang que leur assigne leur
position et les ressources dont elles disposent.
L'athénée de Bruxelles, entr'autres, vient de
voir introduire des modifications importantes et
nécessaires dans le programme de renseigne
ment qui y est donné; plusieurs de ses profes
seurs sont admisà la retraite. C'est une régéné
ration complète de cet établissement qui était
loin d'occuper parmi les collèges delà Belgique
la place qui semble lui être destinée.
Il n'est pas douteux que l'émulation des élè
ves, stimulée par l'espoir d'honorables récom
penses, et le redoublement de zèle que les con
cours publics exciteront nécessairement chez
les professeursne donhent un nouvel élan
l'étude des humanités. Nous croyons cependant
que le complément des mesures prises jusqu'ici
serait la réunion d'une commission chargée de
rédiger un programme d'études destiné être
adopté dans tous les établissements de l'état.
L'urgence d'établir partopt l'enseignement
moyen sur des bases uniformes semble évi
dente cars'il est une foule de méthodes qui
peuventêtre bonnes, une seule est la meilleure,
et c'est celle-là qu'il
de faire suivre partout.
s'agirait de déterminer et
Le 4 de ce moison a extrait de la maison
d'ahrêt de cette ville, pour les transférer
Bruges, où ils auront comparaître devant les
prochaines assises, deux individus accusés de
faux témoignage, et une jeune fille prévenue de
subornation de témoins.
Mardi soirle tocsin a répandupour un
instantl'alarme parmi la population de notre
ville les rues étaient enconibrées de mondé*,
on cherchait l'incendie, mais fci vain. Un peintre
M. Spolbeen préparait du veéhis; le vernis avait
pris feu et répandu quelques jeks de flamme que,
par suite de l'obscurité, le veilleur de nuit avait
pris pour un commencement d'incendie.
Cette alerte a fourni l'occasion d'apprécier
l'excellente organisation du corps des sapeurs-
pompiers de cette ville. La cloche avait peine
sonné quelques coups que déjà plusieurs
pompes parfaitement en ordre stationnaient
devant la maison de M. Spotbeen.
On écrit de Dresde qu'un pelletierqui avait
fait confectionner pour l'empereur Napoléon
son retour de la campagne de Russie, un
bonnet fourréet qui possédait celui tjue l'em
pereur lui avait remis pour modèleJ'avait
laissé sa famille. Le propriétaire actfkel ayant
appris que M. Thiers était Dresde lui offrit
de le vendre pour 1,500 thalers (5,R3tf fr.en
joignant cette offre un expofé des ciréonstan-
ces dans lesquelles cette relique préoieuse du
grand homme étaitidevenue ça propriété,
.-UI'LÏ--
rrs
--s—
DAME ET VALET.
Après avoir fourni glorieusement sa carrière universitaireM.
Eugène Saint-Vallier retourna dans sa petite ville heureux de se
trouver de nouveau auprès de sa fjmille et de plaider devant elle sa^
première cause. C'était le moment des vacances et il faut remettre
un mois ou deux l'avantage de faire briller son éloqdèticê mais
Saint-Vallier ne perdit point son temps; il su produisit ayec. avau-'
tage auprès des anciens ami. de son pèle fil étiit beau cavalier, l'œill
bien fendu, les dents belles, la parole facile, Koiùmeeufio faire ttet
jaloux et ne pas soupireriongtemph euvaiif cVait an èp^premTeVfi
partis delà ville et son père, ioigiieu^âe^es iju^uM.etJlft4BL«Sç(tdtiile>
songea d'abord le marier.
Mon fils, lui dit-il, après J'avoiç hrjhiti
il faut vous établir. Foui luspirr-'* #l
tie de leur clicntelic i
femme çt des enfants
Vous connaisse/ mon in
vous voye2. tous les jours Al,1'«^1
desline. Ce sont nos voisins eù
mande sera accueillie'..^ Ce
première cause
Le jeune avocat,
timide.
Ma première
pas auprès de M11® Giraud* et je m'étonne couuqeut VouS avez"sotfgé clu,JeSMColes doi
elle. Richesse, beauté, grâce parfaite et jeunesse, tout ceja lie se fut stfh
rencontfe-t-il ]pas dansWîe Sophie, la fille, de M. Durand, qui:'est ter, el décferec
aussi vpkj-tfîfàfjfi1
fif«i
- Pla
- Ja
«lu ,'w
-- VôoVàveï rjfsoi», paon ïîls et j'avoue qu'à défaut flç l'un* je
vous verrai avec plaisir épouser l'autre; Giraud et Durand sont, avec avoué t^.mcre^dng
moi', les plus riches propriétaires du département, et je pense que p^us convenable.
«ous^iAéppouveBpiis pa* de^iflfiièullés aoptès de ce dernier. Si j'ai.-
pensé d'abord m'allier aveqGiraud, c'est qu'en vous voyant auprès
de sa fiUe je vous ai cru amoureux d'elle.
Ali mou père, dans quelle erreur vous étiez c'est Sophie que
j aime, Sophie que j 'adore.
Ensuite, continua le père, au fond du cœur je préfère Giraud
Durand, et il y avait un peu d'égoïsmedans mon projetmais
ittfèe Durand, et votre choix est raisonnable.
Raisonnable s'écria le jeune homme. Ah mon père, avouez
plutôt que lorsqu'on a un cœur et des yeux, il est impossible d'en faire
ljn autre; et comme je vous le disais ma cause est gagnéeSophie
et M. Durand annonça cette nouvelle sa
toifîi rtnèntdela voir pâlir, rougir, se cléconcer-
qu c t ^'accepterait j a mais la maiu de MSaint-
i*enf%tç lui dit son père, tu 1 aimais hi*
avoué t^ inere.. Songe donc que tu île peux pas faire u:* i
'^wr-Ty
mon pèrerépondit jftifTc
m aime.
Vous avez un aveu?
Mais...., oui mon père, depuis trois jours.
Cette fois, du moins, la volonté des deux familles se trouva d'ac-
ord avec l'amour. M. Saint-Vallier fit sa demaude, et M. Durand
kccorda d'autant plus volontiers la main de sa fille qu'il s'était aperçu'
wp&a» .jHppppap..
pleura. tfS UJ-J
Mlle Sophie était fille unique; c'était un qir le jllC
son père un empire absolu cependant dans C|>rt. j jj
avait cœur de l'emporter sur le voisin Gi,Joignis^
pas aux pleurs de sa fdle. Le mariage fut pub ifs> 1
cessaires; mais Mll« Sophie ne devenant pas p.utcinô i csl
lut parier. Durand instruisit M. Saint-Valliei iui ci obti»
celui-ci avertit sou fils. j Pierfot
- Vous vous êtes trop tôt vante, mon amijt obsliV»,.
o
prépaiere cause; Sophie ne vous aime pas. u et se
Sophie s'écrie le jeune homme étonné, u désespoir
Elle ne veut pas entendit parler de mar.'.alatlecht
gré qu'on a publié les premiers bans; c'est maljs gravité «PJ>ÈTÏ
l'appartement que vous devez habiter chez son pe> .ut. feu,
Impossible! dit le jeune homme. A1 regard per..
Il courut chez sa fiancée, il la vit, et quoique dan poué'J
si-même de l'amourde Sophie pour M. Eugène. Le mariage fut cou- jeune fille il ne put découvrir nulltcraced avtrsioi
M. Thiers lui répondit qu'il voyait avec
plaisir qu'une famille saxonne témoignât une
symphatie si vive pour Napoléonmais qu'il
n'achèterait ce bonnet pour aucun prix. On peut
se faire aisément une idée du désappointement
qu'éprouva ce brave Saxon.
On lit dans le Temps
La banqueroute de M. le baron d'Est que
nous avons les premiers annoncée ou dénoncée,
est malheureusement trop certaine aujourd hui.
Ce jeune homme qui n'a pas 24 ansqui depuis
plusieurs années spéculait sur les fonds publics
avec un rare bonheur, qui, l'an dernier, pen
dant le seul mois de juillet, avait gagné 225.000
francs, en a perdu cette année environ 500,000^-
ou, pour parler plus justement, en a fait perdre
425.000 ceux qui ogt eu l'imprudence de se
fier lui. Le parquet se trouve compromis pour
2115,000 francs dans cette désastreuse faillite.
Ce n'est rien mais la coulisse y perd aussi 140
mille Jrancs :et quelques uns de ceux qui se
trouvent Frappes peuvent être ruinés.
C'était tort que nous avions parlé de sa dis
parition elle n"était alors qu'un projet, et, au
bruit qui en courut, M. d'Est se promena sur
le boulevardse montra la bourse, et vint
nous assurer lui-même de sa ferme volonté de
faire honneur ses engagemens avec des airs,
hypocrites qui eussent trompé de plus défiants,
que nous. Nous nous ehtipressâmes dé rectifier
ce que notre nouvelle avait d'inexact.
La dissimulation profonde de ce jêtine escroc
avait trompé jusqu'aux hommes les plus initiés
dans ses affaires, comme elle a sacrifié jusqu'à
ses amis les plus intimes. L'une des personnes
qui l'accompagnaient quand il se présenta chez
nous èt qui se portait garant de son fconneu?
éfrde sa bonne foi, s'est vu enlever 50,000 fr.,
paésa déconfiture et a vainement fait 100 lieues
sa poursuite. Il est un de ceux que M. d'Est
M:
Jhu,w .-i
*-
1