JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, jfc Ve ANNÉE. N° 75. DIMANCHE, 16 JANVIER 1842. INTÉRIEUR. Feuilleton «lu Progrès. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE I/ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le'Progrès par le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX J)ES INSERTIONS. Quinze*centimes par ligne. -tx"- YPRES, le 15 Janvier. Les organes du parti catholique-politique se sont donné le mot pour déploreravec une touchante unité, l'invasion des principes désor- ganisateurs dans la société. Ils ne parlent de rien moins que de révolutions imminentesde désastres et d'une prochaine anarchie qui me nacerait la Belgique. Mais l'état du pays ne se présente leurs yeux sous un aussi sinistre as pect, que depuis qu'ils ont trouvé leurs pro jets une résistance énergique laquelle ils ne s'attendaient pas. La pi'ô(X)$ilion Brabanl-Du- bus a dû être ajournée l'aversion qu'elle a sou levée son apparition la scission profonde qu'elle a occasionnée entre les partis, ont fait croire que la prudente ordonnait la remise de cette prétention des temps plus propices. On a découvert dans des actes dgjà anciens que le clergé n'avait abandonné la dirae qu'à regêet. Cependant, malgré cet abandon, on en seigne encore la jeunesse, que la dîme est d'institution divine et doit être payée sous peine d'excommunication. Bien des personnes pensent que le clergé devenu tout-puissant, ne tarderait guère remettre cet impôt en vigueur. C'est pour avoir .désapprouvé le rétablisse ment de la main-morte et dévoilé les tendances du clergé, que la presse libérale est attaquée avec tant de virulence par les journaux du parti rétrograde. Sans la nommer, c'est elle qu'on accuse de répandre dans le pays des prin cipes qui tendent détruire tous les liens so ciaux. Les prédictions alarmantes des organes du parti catholique-politique sont une tactique mise en usage, pour acquérir leur parti tous les hommes avant tout amis de l'ordre et de la tranquillité. Ils veulent faire croire que la so ciété serait menacée jusque dans ses fondements, si jamais les libéraux y obtenaient la moindre influence; enfin il s'attachent faire comprendre que tout est perdu, si le clergé n'a la haute main dans le gouvernement du pays. Le nommé Vanacker, Fidel-Amand, journalier de profession', âgé de 52 ans, né Langemarcq et domicilié Poperinghea été arrêté hier en flagrant délit de vol d'un paquet contenant neuf paires de manches en laine, au préjudice des sœurs Lebbeboutiquières en cette ville. Dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, des voleurs se sont introduits dans le grenier de la ferme du sieur Albrechtà Caeskerke, au moyen d'un trou pratiqué dans une étable, et ont en levé environ 80 kilogrammes de viande de porc; Le 12de ce mois, Pierre Messiaen, âgé de 28 ans et sa sœur Caroline Messiaen, âgée de 22 ans, s'amusaient sur la glace du canalprès de Wercken lorsqu'elle s'ouvrit sous leurs pieds et les engloutit. Leur frère Charles en voulant leur porter secoursdisparut lui-même dans l'abîme. Plusieurs personnes arri vèrentalors au secours des trois malheureux. Les deux frères furent retirés de l'eau et rappelés la viemais la sœur était morte. Le 13 de ce mois, vers 10 heures du soir, un incendie a éclaté Poperinghe une bou langerie a été la proie des flammes et on a craint un moment pour les maisons voisines. Grâce de prompts secours, ou est parvenu éviter ce désastre; MM. Vandebrouke receveur, Vande- veldemaçon, Justin Vanrenynghe, Messelyn charpentier, Frutsaert principal du collège, Priem Auguste, ainsi que la gendarmerie natio nale, étaient sur les lieux dès le commencement de l'incendie et ont puissamment contribué arrêter les progrès du feu. On cite, comme s'étant particulièrement distingué, M. le receveur Van debrouke. M. le chanoine Vanhal protonotàire aposto lique Louvainvient de décéder un âge avancé. Il ljisse une honnête fortune qu'une sœur et des nièces comptaient recueillir; mais, l'ouverture du testament olographe déposé par un prêtre chez un notaire de la villeils apprirent que le défunt avait institué légataire universel, son confesseur! le vicaire de la pa roisse de St. Jacques, M. Crousse. (Ce nom est peut-être mal ortographié.) Le scandale des testaments extorqués par des prêtres ne finira-t-il jamais Communiqué Ypres, le 15 janvier 1842. Monsieur l'éditeur J'ai commis hier un fort grave péché, je m'en confesse; j'ai été indiscrète et curieuseMa qualité de femme sera, j'espère, une circonstance atténuante bien propre nie faire obtenir indulgence et absolution. Voici le fait. On m'avait beaucoup parlé de l'exposition et de la tombola au profit des indigents, je savaisque MM. les commissaires étaient occupés mettre en ordre et classer les objets envoyés de toute part.... je n'y tenais plus.... je voulais tout prix me donner la satisfaction de voir, avant les autres, lesouvrages offertspar mes rivales: c'est là une envie que vous ne comprenez guère monsieur l'éditeur, vous qui en fait de caractères vous occupez beaucoup plus de Cicero, de Philoso phiezît do Petit-texte, que des nuances des sentimens féminins. Je voulus satisfaire mon envie, ce que fem me veut, Dieu veut, dit un vieil adage. Je parvins donc, en déployant tous mes moyens de séductions féminines, pénétrer dans l'arche sainte, c'est-à-dire dans la salle de l'hôtel-de-ville qui porte le nom de salle du trône. Ma surprise fut extrême, et quand je pense tout ce que je vis en ce moment, jedois vous avouer que je suis bien loin d'avoir la contrition parfaite du péché de curiosité dont je suis coupable. J'avais une haute opinion du talent et de la charité de mes compatriotes mais j'étais loin, bien loin, monsieur l'éditeurd'oser soupçonner tout ce que j'ai vu.... De tous côtés sous des vitrines disposées avec un goût parfait, sur des étagères placées avec art, on voit des objets charmants, ici c'est une.... mais non, je ne veux pas ôter aux nombreux visi teurs et visiteuses le plaisir de la surprise.. Je ne trahirai pas, quoique femme, le secret que j'ai sur pris... allez, Mesdames, courezMessieurs ADOLF DE DACHSBCRG. TRADITION ALLEMANDE DU 12e SIÈCLE. (Suile.) IV. -Le comtede Dachsburg et sa suite s'avançaient vers Copenhagne. Déjà ils apercevaient au loin les tours crénelées de la capitale du Danemarck. Cependant leur curiosité fut vivement excitée lorsqu'ils virent déboucher de tous côtés sur la route, des paysans armés, des vieil lards, des femmes, des enfants se dirigeant rapidement vers la ville. Tous ces groupes paraissaient vivement animés. Le comte arrêtant un de ces paysans, lui demanda quel motif assez gftfVe arrachait tous ces hommes leurs champs, et les por tait se jele^ainsi armés vers la capitale. Les nobles et le peuple ont fait cause commune, répondit le paysan, pour^rcjjfrerser le comte Rolf Tiorn, l'oppresseur de notre pays, au nom du roi Christian. Depujs hier, Copenhague s'est sou- levéefc Tous les seigneurs ont envoyé l'ordre, leurs vassaux, de se rendre armés dans la ville pour prendre part au soulèvement. Le conite se tournant vers Leulhold qui paraissait vivement con trarié de ces nouvelles, lui dit Nous arriverons trop tard, la besogne sera faite. J'aurais bien voulu cependant, combattre ce Tiorn que l'on dit si terrible. Hâtez-vous alors, seigneur étranger, car cette heure, peut-être Rolf expie ses crimes dans les tortures. Messire Adolf enfonça ses éperons d'or dans les flancs de l'»n- domptable et laissant sa suite bien loin derrière lui, peu d'instants après il entrait seul dans Copenhague. Sou fidèle Leulhold lui-même n'avait pu le suivre. Il trouva la ville entière en révolution mais It point principal du combat était devant le palais du roi. Le comte en fut bientôt instruit et se porta de ce côté. En arrivant, il aperçut un chevalier aux formes athlétiques, cou vert d'une armure étincelante, et monté sur un magnifique cheval de bataille. C'était le puissant Rolf, entouré d'un rempart de morts et faisant autour de lui un carnage épouvantable. Il était environné d'une garde nombreuse, de ses serviteurs, et des chevaliers dont la fortune se trouvait liée la sienne. Adolf s élança vers lui Lâche oppresseur s'écria-t-il, cesse un carnage qui t'assure un triomphe facile c'est moi qui te combattrai pour la liberté et l'honneur des Danois. Quel est ce jeune lézard qui siffle comme le crocodile demanda Rolf dédaigneusement. Je suis un chevalier allemand ma noblesse est au moins égale la tienne ainsi donc, défends-toi si tu ne veux pas que je te renverse sans crier gare. Le comte enfonça de nouveau l'éperon dans les flancs ensanglan tés de son cheval, mais le noble animal, fatigué par une longue course, haletant, les naseaux en feu* s'abattit au premier choc, en traînant son cavalier dans sa chute. Le comte, avec une promptitude admirable, se releva de dessous son cheval, se jeta sur Rolf Tiorn, le saisit a la ceinture, et, sem blable l'ouragan qui déracine le chêne, l'arracha de son coursier et roula avec lui dans la poussière. Dans la violence de la chûte, le gorgerin de Rolf s'était détaché et laissait ainsi son cou découvert. Adolf, mit un genou sur la poitrine de son ennemi: lira, sou

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 1