NOUVELLES DIVERSES. EXTÉRIEUR. FRANCE. ■ville, il a expiré vers minuit, 5 heures après sa chute. 11 avait le crâne fêlé. Il laisse une veuve et 5 enfans. Petites Affiches.) La nuit dernière un vol l'aide d'effrac tion extérieure et intérieure a été commis dans un de nos plus somptueux magasins de pelle teries de la montagne de la Cour. Les voleurs ont enlevé pour plus de fr. 2,000 de marchan dises. La justice informe. Sur les plaidoiries de Me J.-J. Altmeyer la cour d'appel de Bruxelles vient de rendre un arrêt extrêmement remarquable en matière de compétence. L'éditeur propriétaire d'un journal de province avait été cité devant le tribunal de commerce en paiement d'honoraires pour le rédacteur de ce journal, rédacteur demeurant et domicilié Bruxelles. L'éditeur avait excipé de l'incom pétence raison de la personne et de la matière. La cour d'appel, maintenant le jugement rendu par le tribunal de commercea débouté l'ap pelant de sa double exception. Durant l'année 1841 la haute cour de justice militaire a jugé, tant en degré d'appel qu'en révision, 1655 affaires. Rien d'officiel n'a encore été publié rela tivement au passage du roi de Prusse en Bel gique, et nous ne sachions pas que le ministère des affaires étrangères, qui devait en être in formé ait fait connaître le jour où S. M. arri vera Liège. Toutefois, des instructions provisoires ont été données, tant au maître des postes de Liège qu'au chef de la sitation d'Ans. Le roi voyage incognitoc'est-à-dire sous un nom d'emprunt; il a ordonné que tous les frais de la route fussent payés, indistinctement pour lui et pour sa suite. Une pétition signée par, trois mille habi- tans 'de Cologne vient d'être adressée au roi de Prusse pour se plaindre de ce que les directeurs de la société du chemin de fer rhénan n'ont pas encore accompli l'obligation qu'ils avaient contractée envers la ville et envers l'ancienne société de donner pour point de départ au che min de fer le port franc de Cologne. On est occupé instruire l'affaire des 20,000 fr. que M. le général Lecharlier prétend lui avoir été soustraits. M. le directeur et un employé de la prison des Petits-Carmes, et plu sieurs autres fonctionnaires ont déjà été entendus comme témoins. C'est devant M. Louvat, juge d'instruction, que cette affaire s'instruit. M. H.... vient de prouver le danger des mystifications, en essayant de renouveler une plaisanterie dont s'était rendu coupable nous ne savons plus quel auteur. M. II. s'ennuyait dans une des galeries de l'Opéra voir passer des voitures chargéesselon l'expression des cochers, par un temps effroyable qui lui cou pait toute communication avec le café de Paris, où l'attendaient de joyeux amis tout à-coup il aperçoit sur l'asphalte un individu qui se pro menait t^aequilflîment avec un parapluie, en le faisant tournoyer sur sa tête, semblant nar guer ceux qui, pour avoir oublié ce meuble aussi précieux qu'incommode, faisaient le pied de grùc au passage. Une idée illumine soudain M. H.... II court audacieusement notre homme lui saisit le bras, et se met veonter l'histoire la plus dé cousue qui se puisse imaginer en l'entraînant vers le café de Paris. Arrivé là, M. H... regarde son compagnon de roule, feint de s'être trem pé, de l'avoir pris pour un d^ ses amis et lui offre ses excuses et ses remercimens ironiques. En retrouvant ses amis, M. Hse hâte de leur narrer le fait et en rit aux larmeS. Tu ne le connais pas du tout? lui Objecte M. A..:. Maisnon, et voilà ce qu'il y ade.pfusjoli.... Quelques minutes après, M. H..:, cherche sa montremais il ne la trouve pas. Eh bien qu'as-tu donc, tu parais tout effarouché..,. Ma montre a disparu.... j'ai eu affaire un voleur. 11 Bah 1 heureusement tu ne le connais pas. ça ne peut pas le compromettre Des bords de l'Elbe 8 janvier Le bruit se répand ici que le clergé protes tant dans le iNord forme une association ayant pour but de prier les princes d'Allemagne de reconnaître de nouveau publiquement et ex pressément, les principes établis par le traité de Westphalie, en matière religieuse, afin d'affermir la paix ecclésiastique entre les diffé rentes confessions. Haut-Rhin 1er janvier.Des personnes bien informées m'ont affirmé que le Pape et plusieurs autres puissances catholiques oiit. fait des représentations très-sérieuses relativement aux affaires de la Suisseet aux plaintes des catho liques dç.ce pays, et que les notes relatives cet objet seront publiées. (Gazette diAugsboury.) La Chambre des pairs continué dis cuter le projet d'adresse. M. Guizot a parlé sur la question d'Espagne, et sur la question d'Orient. C'est tort que nous avons annoncé hier que l'adresse avait été votée; elle le sera ce soir sans nul doute. Dufour et Petitramenés Paris par suite des dernières révélations faites la cour des pairs, sont arrivés celte nuit. Les nouvelles d'Afrique ont de l'importance. Les nombreuses soumissions que les tribus de l'ouest ont faites dernièrement entre les mains des généraux français, ont décidé Abd-el-Kader se mettre en marche soit pour châtier les Arabes ralliés la France soit pour rétablir l'autorité^qui lui échappe. L'avis de ce mouvement est "parvenu bientôt Mascara d'où le général Lamoricière a* immédiatement expédié des ordres, pour que le général Bedeau, la tête des troupes de Mostaganem et le colonel Terflpppre, avec la colonne d'Oran, eussent marcher de concert avec lui la ren contre de l'émir. On a par là l'espérance d'en- yelopper celui-ci d'une façon rendre un en gagement inévitable. Apguste-Marie Prioulun des accusés acquittés par l'arrêt de la Cour des Pairs dans l'affaire de l'attentat Quénisset, a été. écroué avant hier la prison de Ste-Pélagie comme débiteur envers d'une somme de plus de 20,000 fr.atijÇatement de laquelle il a été solidairement condamné la suite desHîvéne- ments du 12 mai 1839. "'V On dit que les frais du dernier procès de la Cour des Pairs s'élèveront plus de 25,000 fr. pour chacun des condamnés. Or, on sait déjà que M. Dupotyest leseul des douze condamnés qui possède quelques biens il est craindre par conséquent, que l'ex-gérant du Journal du Peuple ne soit entièrement ruiné par sa condamnation. Un échange de courriel^ très-actif, a lieu depuis quelques ji^irs. entre Paris et Bruxelles au sujet de la discussion soulevée au sein du conseil de l'agriculture par la question du main tien des droits sur les importations de la Bel gique. M. Lehon, ambassadeur de Belgique, a eu hier de longues conférences avec M. Cunin- Gridaineau sujet du vole du conseil sur le maintien des droits prohibitifs. La nomination de M. Dumon (de Lot et Garonne), comme rapporteur de l'adresse, était préime depuis plus de 8 jours et elle n'a étonné personne. Mais on se demande pourquoi la commission a perdu ainsi une quinzaine de jours en discussions puisqu'il était décidé dès le pre mier moment qu'elle répondait au discours du trône par un projet d'adresse entièrement con forme la pensée ministérielle. On annonce qu'un seul Russe qui n'avait pas été prévenu temps avait paru le jour de l'an la réception des Tuileries. Ce Russe est le prince Tuffikin qui est établi depuis long temps Paris. Le sieur Lenormandex-commissaire général de Toulouse acquitté par le jury de Pau d'une accusation capitalen'en a pas fini avec le ministère public. Le conseil d'état vient d'autoriser contre lui de nouvelles poursuites pour concussion et corruption. Le correspondant parisien du Times écrit du roi; mais la présence de Daclisburget les chevaliers Danois, con tint la multitude. Brave chevalier Allemand, dit le roi Adolf, vous avez vaincu Rolf, l'oppresseur du peuple et le mien. Il s'était révolté contre mon autorité; il avait osé trahir son roi. Il vient de subir le juste châti ment de ses crimes. Venez c'est vous que je destine les hautes fonc tions dont il a si cruellement abusé. Suivez-moi dans mon palais il sera désormais votre demeure. Le comte de Dachsburg suivit le roi dans ses appartements. A peine y furent-ils entrés, que la princesse Edvitha qui attendait avec impatience le retour de son père, courut au-devant de lui, et se jeta son cou. Mais, emportée par la vivacité de ses mouvements, elle ne setaiÈpas aperçu que le roi tenait le comte par la main, et qu'ainsi il touchait de près sa personne. Or, il arriva qu'en embras sant son pèçe, ses lèvres effleurèrent la joue brûlante du comte. Celui-ci en demeura tout ému et interdit. La présence de cette belle personne avait fait sur lui une impres sion si vive, qu'un épaitnuage semblait voiler ses yeux. Il tremblait coinulfe un enfant, et, cloué sur sa place il paraissait avoir perdu l'usage de ip voix, H était impossible, en effet, de voir une femme plus accomplie (^t'Edvitha. Les plus riches couleuîs sauraient rendre, peut-être, l'éclat de son teint blanc et pur, la magnificence de ses cheveux blonds. Mais quel pinceau saurait reproduire l'expression de ses yeux bleus, le sourire adorable de ses lèvres, la majesté de sa dé marche, la grâce de son maintien? Et lorsqu'elle venait joindre cet assemblage de tant de charmes parfaits, les sons de sa voix harmo nieuse; lorsque ce timbre argentin frappait l'oreille, comment ex primer ce qui se passait alors dans les cœurs Aussi, je n'essaierai pas de dépeindre l'ivresse du comte; mais, si sa voix lui manqua, ses regards parlèrent et l'adorable princesse, qui comprit instinctivement la pensée qui dominait le beau chevalier, rougit, et s'enfuit comme une biche effarouchée par l'approche du chasseur. Le roi installa le comte dans son palais et le combla de faveurs. Chaque jour Adolf voyait Edvitha, et bientôt sa passion qu'il ne parvenait comprimer qu'avec peine en présence du roi, bienLôt cette passion devait £lre connue de celle qui en était l'objet. En quittant la table, le roi avait coutume de se promener tous les jours, accompagné de sa cour, dans les jardins du palais. Alors toute la suite se divisait par groupes, et les causeries intimes commençaient dans les allées solitaires. Or, un jour, Adolf voyant le roi vivement animé dans une con versation avec quelques courtisans s'en éloigna et réjoignit la princesse Edvitha qui s'avançait de ce côté. A l'approche du comte, la princesse rougit, se troubla, et saisis sant le bras d'une des dames qui l'entouraient, elle semblait vouloir s'éloigner; mais le comte se rapprochant vivement d'elle Belle princesse, lui dit-il avec un son de voix doux et insinuant, d'où vient que vous vous détournez mon approche par quel mé fait ai-je mérité votre défaveur. Seigueur comte, répondit vivement la princesse, vous vous mé prenez étrangement sur la nature de mes sentiments pour vous si vous attribuez, l'éloignement que vous m'inspirez, le mouvement involontaire qui a semblé vous affliger si cruellement. En parlant ainsi, la princesse, comme pour cacher le trouble qui l'agitait, avait pressé le pas et s'était séparée de sa suite. La tradition ne dit pas ce qui se passa alors entre Adolf et Edvi tha. J'imiterai la discrétion de la tradition. Il est très-vrai, cependant, que, lorsque le comte dut quitter la princesse, il tenait entre ses mains la plus jolie main du monde qu'il couvrait de baisers ardents, eu disant seulement ces mots A moi et qu'Edvitha, subjugée par l'amour et le bonheur, murmura bien doucement: A toi! (La suite et Jîn au prochain .\Q.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3