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FRANCE.
aujourd'hui 120 sont seulement en activité.
Maidstone où la production de ce fabricat est
la plus considérable on n'emploie plus que 23
cuves sur 51et 7 machines seulement. La
grande fabrique de M. Hogg, Colinton vient
d'être détruite par un effroyable incendie.
L'année qui vient de s'écouler paraît avoir
produit assez généralement un excédent de
naissances sur les décès. A Gand il y a eu 3.523
naissances et seulement 2,578 décès c'est 945
de moins. Sur les 3,523 naissances, il y en avait
2833 de légitimes, 565 illégitimes et 125 enfarîls
trouvés.
Pour donner une faible idée de l'exubé
rance de la fabrication anglaise, nous ferons re
marquer que des renseignemens que nous avons
puisés aux meilleures sources prouvent qu'çji
Angleterre, dans ses colonies et dans les nom
breux pays qui en reçoivent les fabricats, la
production surpasse de beaucoup la consom
mation. Depuis 1808, le produit des manufac
tures anglaises et les exportations des matières
fabriquées ont été si considérables qu'il y a ac
tuellement dans les Indes plus d'objets qu'on ne
peut en employer durant plus de deux ans.
On a calculé que pour vider les magasins de la
Nouvelle-Galles du Sud, il faudrait que chaque
individu, y compris les enfans et les déportés,
fit pour 250livres (6.250fr.)d'achats. Les mar
chés de l'Amérique du Sud régorgent également
de toute espèce de produits manufacturés. Le
Brésil seul doit en ce moment aux expédition
naires d'Angleterre, l'énorme somme de treize
millions de fr. Toutes les colonies que l'Angle
terre exploit^ avec tant de persévérance sont
également encombrées. Emancipation
Nous avons des nouvelles de New-York
jusqu'au 22 décembre. Les journaux sont una
nimes déclarer inadmissibles les réclamations
de l'Angleterre au sujet du droit de visite.
Le ministre de la marine a proposé diverses
mesures ayant pour but d'augmenter considé
rablement la force navale des Etats-Unis.
Des esclaves qui se trouvaient bord d'un
négrier américain ayant massacré l'équipage,
ont fait voile pour un des établissemens anglais
eu Amérique, où ils ont été aussitôt mis en li
berté Cet acte soulève de grandes clameurs dans
lès états aux esclaves du sud de l'Union.
Des bandits américains ont passé les frontières
du Canada pour y incendier des fermes. Les
journaux de Montréal conseillent d'user de
représailles.
On nous communique l'extrait suivant
d'un lettre d'Anspach, le 11 janvier;
Il est impossible de se faire une idée de la
sensation qu'a produite dans les deux provinces
principalement prolestantes de la Franconie, la
nouvelle que le roi Louis avait enfio consenti
au mariage de son fils le prince héréditaire avec
uneçrincesseprotestante. Comme celte princesse
appartient a la maison de Brandebourg, le
vieux parti prussien dans les pays d'Anpach et
de Beyreulh s'est rallié cette fois aux démons
trations généra tel Des bourgmestres et conseil
lers de la ville de Nuremberg ont résolu de
donner une grande fête populaire pour célébrer
dignement ce mariage qui leur paraît d'un
heureux présage.
On dit que le princè héréditaire sollicitera
dé son père celte occasion là promulgation
d une amnistie pleine et entière pour les délits
politiques.
Un journal annonce qu'hier, 14 janvier,
11 heures du matin il n'y avait pljjs nge seule
place dans les hôpitaux Paris, tant le nombre
des malades a augmenté depuis quelques jour§.
On parle de créer des services nouveaux, no
tamment l'hôpital Saint Louis et la Pitié.
Le déficit du budget qui va être présenté
la chambre des députés, s'élèvera encore
trente millions, malgré les efforts dé M. Humann
et les réductions opérées dans l'armée par-M. le
maréchal Soult.
L'administration de l'Algérie a coûté pour
l'année 1841, la somme énorme de cent trente
millions.
La chambre des pairs a décidé aujourd'hui
que le gérant du Siècle serait cité pour compa
raître sa barre mardi 18.
La chambre des pairs, dit la France, n'a
pas voulu suivre le conseil que lui donnait un
de ses membres de laisser reposer sa juridiction.
L'article qui amène le gérant du Siècle sa
barre, pose des questions qui sont encore du
domaine de la discussion. Ces questions, qui se
rattachent l'organisation actuelle de la pairie,'
devront donc être examinées, approfondies,
justifiées par la défense du journal.
La réponse ces attaques se trouvera seule
ment dans un arrêt, qui, s'il condamne, ne vau
dra logiquement que ce que valent les condam
nations en matière politique; c'est-à dire ac
querra l'inviolabilité de toute sentence judiciaire,
mais ne détruira pas l'effet de la discussion.
Il est certain que la juridiction de la cour des
pairs, son double caractère judiciaire et politi
que, ont amené une crise.dont l'appel du Siècle
la barre est un premier symptôme.
Il n'est pas toujours bon de faire tout ce qu'on
peut, car la puissance politique s'use vite dans
une action trop répétée.
yw - - T
Nous verrons bien. f
Cependant M. Charpbolle, rédacteur en chef
du Siècle et membre de la chambre des dépu
tés, vient d'écrire au président de la chambre
des pairs pour lui faipej savoir qu il est l'auteur
de l article'incriminé, et qu'il en accepte la res
ponsabilité.
Cette démarche qui honore M. Chambolle.
va sans doute être l'objet d'une délibération de
la chambre^II faut remarquer toutefois que il.
Chambolle, inviolable comme député ne peut
être traduit la barre que sur l'autorisatMW de
l'assemblée laquelle il appartient.
Il est impossible que la chambre refuse l in—
terventiori dé M. Chambolle, dans l'intérêt mê-
me d'une bonne administration de la justice
car la peine qui pourrait être prononcée contre
le rédacteur allégerait d'autant cellb dû gérant
dont la responsabilité est ainsi atténuée.
La séanee\de la chambre des pairs a été
ajournée lundi prochain. On prétend que ce
retard a été occasionné par l'affaire du Siècle et
principalement par les embarras où la noble
chambre se trouve par suite de la lettre de M.
Chambolle. Une réunion nombreuse de pairs
doit avoir lieu dit-on aujourd'huiafin de
s'occuper de celte question importante.
On a remarqué parmi les membres de la mi
norité qui ont levé les mains, contre la proposi
tion dê M. Daunant. MM. Dubodèhage, Dreux-
Br ézé. Cousin, d Allaii-Sljéè. Lanjiqijais, Mon-
lalembert et Mathieu de'IavJlédortèiV
La représentation du pjôjetde loi sur le
chemin de fer n'aura lieu la chambre des dé
putés qu'après la discussion de l'adresse.
On dit qu'à la desserte du souper qui a
été servi aux Tuileries, la suite du bal donné
avant-hier, il a été constaté que plusieurs cou
verts d'argent et serviettesdeprix avaien t disparu
Il faut bien se garder de dire que M. .la
mes Botschild a été fait grand officier de la
Légion d Honneur, car on se rappellerait ce
mot du prince de Ligne L'empereur vous a
nommé et non pas fait général. [Figaro.)
M. Guizot avait refusé la commission de
l'adresse de répondre ses interpellations au
sujet du traité relatif au droit de visite. II
n'avait pas même consenti donner communi
cation des termes du traité. Ce refus a été ré
pété aujourd'hui la tribune. M. Guizot parlera
quand le moment sera venu il restera seul juge
de l'opportunité. Mais le secret ne sera pas gar
dé: le Forcing Office fera parade de cette nou
velle concession de l'abaissement continu.
Celle humiliation contraste de la manière la
plus affligeante avec l'altitude des États-Unis.
Les journaux arrivés aujourd hui de New-York
prince plus irrésolu que jamais.
Eu juger par vos yeux sire dit Gaston.
-h Bien conseillé! s écria, plein de joie, le prince dont ce conseil
adroit calma 1 irritation en flattant son goût dominant pour les
aventures chevaleresques, bien conseillé Gaston dites-moiquand
partez-vous pour la France?
Dans huit jours, sire.
Nous prendrons ensemble le chemin de ce pays tant vanté je
veux enfin le connaître.
Mais prince
—«Pas un mot de plus Gaston. Pendant huit jours encore je serai
le prince royal de Danemârck triais au neuvième jour je ne serai
plus que le comte de Dacbsburg, votre compagnon d'armes et de
voyage. C'est sous ce nom, celui que je portais autrefois, que je veux
parcourir votre belle France. Et maintenant, promettez-moi le
secret sur tout cecien France comme en Danemarck.
Je le jure sur mon épée de chevalier, dit Gaston, dussé-je payer
mon silence de ma vie! 1 honneur que vous me faites aujourd'hui
Sire! ne serait pas trop cher acheté par le sacrifice de mon sang.
Je compte donc sur vous, dit le prince en tendant amicalement
la main au chevalier français. Je vais préparer le roi et la princesse
mon départ.
Le prince Adolfen quittant de Blonay se dirigea vers l'apparte
ment d'Edvitha. Il la trouva, jouant avec le petit Sifroy qu'elle
tenait sur ses genoux. Heureuse mère! berçant mollement son enfant
dans ses bras, elle semblait par mille caresses charmantes lui de
mander un sourire; et lorsque par hasard la bouche de l'enfant
s'entrouvraitlorsque sur ses joues délicates, blanches et roses, se
creusaient ces petites fossettes délicieuses qui accompagnent le sou
rire des anges, quelle était alors l'ivresse de la jeune mère Elle
penchait sa belle lète pour imprimer ses lèvres sur le front de l'enfant
et, des tresses abondantes de ses cheveux épars, elle lui faisait un
hochet.
Le prince, ravi l'aspect d'un spectacle si doux, s'arrêta l'entrée
de l'appartement. Toute sa résolution semblait l'avoir abandonné. 11
s'avança vers Edvitha, la contempla quelques instants avec ravisse
ment, la prit dans ses bras, et au milieu des caresses dont elle l'eni
vrait, il s'écria avec chaleur
Non! le chevalier français m'a trompé, ou s'est trompé lui-mê
me. Non! Géueviève de France n'est pas plus belle que loi. Cela
n'est pas! cela ne saurait être! Gaston, s'est joué de moi. Oh! que
n'est-il ici maintenant il se retracterait, j'en suis certain.
Pauvre Adolf, dit Edvitha en souriant doucementcomment
tu n'as pas encore oublié le propos de ce chevalier?
Je ne saurais l'oublier, répondit Adolf, en parcourant l'apparte-
meDt avec agitation; je veux aller en France; je veux avoir le por
trait de la reine; je le ferai suspendre côté du tien, et alors tout le
monde verra qu'Edvitha de Danemarck surpasse en beauté Gene
viève de France.
Edvitha ne pouvait se persuader que son mari parlait ainsi séri
eusement. Elle lui répondit sur le ton de la plaisanterie; mais, lors
qu'elle vit que sa résolution était irrévocablement arrêtée, elle fit
éclater sa douleur en sanglots et en gémissements.
Adolf, s'écriait-elle, en inondant les mains de son époux de ses
armes brûlantes, tu quitterais ton royaume, ta famille, parce qu'on
aventurier a prononcé quelques paroles qui t'ont blessé! Regarde
ce frêle enfant, dojix fruit de notre atriour, veux-tule rendre orphe
lin Regarde-moi, je suis jeune, et riche d'un brillant avenir, veux-
tu me rendre veuve? Regarde ton peuple, veux-tu l'abandonner, le
livrer en proie aux déchirements des discordes intestines? Eh bien,
tous ces malheurs, je les pressens, je les prédis! Mon Adolf, mon
maître, mon seigueur, mo n bien-aimé, écoule-moi, entends-moi
ne nous abandonne pas! ne délaisse pas ta nouvelle patrie qui re
clame tes soins ne vas pas eri France
Edvitba, chère et bonne Edvithadit le prince attendri, pour
quoi ces larmes, ces cris de désespoir pourquoi te créer tous ces dan
gers imaginaires? Mon absence ne sera pas de longue durée; et je
l'avoueje ne saurais être heureux avant l'accomplissement de mon
projet.
Ni les soins de l'état qui exigeait impérieusement sa présence; ni
les prières du vieux roi, ni la douleur d Edvitha éplorée rien ne
put retenir le prince.
Cette même force de résolution qui l'avait élevé si rapidement,
devait bientôt l'eutraïuer sa perte en se brisant contre les désirs
brûlants d'une femme belle et ardente.
Le prince Adolf de Dauemaick,' sous le nom de comte de Dachs-,
burg, quitta le royaume accompagné seulement du chevalier Gaston
de Blonay, et se dirigea rapidement vers la France.
[La suite au prochain AT°.)