NOUVELLES DIVERSES^
être attribué un certain genre de fraude que
l'administration, espérons-le, ne tardera pas
découvrir et réprimer énergiquement.
Le budget des dépenses s'élève 303,014-0^.
De cette somme il faut déduire les fr. 61,186-69
verser par la caisse d'aâiort^^ment, ainsi que
le subside de fr. 30,000 pour là rofite d'Ypres
la frontière de France, 4;es dépenses étant
couvertest au moyen de recettes extraordinaires.
«Il est vrai que l'emprunt' de fr. 50,000 voté
pour ce dernier objet, constitue une change
nouvelle, mais quand on considère que la route
dont il s'agit contribuera là' prospérité de
notre ville, et que l'extinction totale de la dette
ancienne; mettra bientôt la disposition de
l'administration locale les sommes considé
rables, que l'on consacre annuellement cet
objeton pourra se convaincre que notre
situation financière est loin d être critique.
En résumé les receltes ordinaires et extra
ordinaires s'élèvant 303,333-94
Les dépenses 303,014-02
11 y a un boni de fr. 319,92
Les frais d'administration sont évalués,
fr. 64,527. Ce paragraphecomposé"*38. 29
articles, comprend le traitement et droits de
présence des membres de l'administration focale,
du secrétaire, du trésorier, des employés, etc.
les contributions, l'entretien des bâtimens com
munaux, l'entretien des bâtimens militaires, de
leur ameublement ainsi que des literies mili
taires, etc.
Il n'est alloué aucune somme pour traitement
d'un archiviste. Depuis la mort de l honorable
Mr Lambin celte place, qui exige des connais
sances spéciales, est restée vacante; nous faisons
des vœux pour que l'administration puisse trou
ver un homme apte la remplir, dut-elle majorer
cet effet le faible traitement accordé jadis.
Nos archives sont précieuses et il y reste encore
publier bien des documens relatifs l'histoire
de notre ville. (La suite au prochain TVo.)
La loge maçonnique d'Ypres a fait le 27 de
ce mois une abondante distribution de pain, de
bois et de charbon aux indigents de cette ville;
une seconde distribution aura lieu mardi
prochain.
Ces actes de bienfaisance que nous voyons se
renouveler chaque année, ne peuvent qu'ho-
nôrer une institution qui est en butte tant de
vexations et de calomnies.
Nous recevons le 2e n° d'un journal hebdo
madaire qui vient de paraître Bruxelles. La
Yîcie belge est distribuée tous les dimanches
c'est une revue spécialement consacrée la
politique, la législation, le -commerce et la
littérature.
Dans la nuit du 25 au 26 de ce mois des
voleurs se sont introduits dans 1 etable de Pierre
Seenepetit fermier Woumeuet sont par
venus en faire sortir un porc, sans donner
l éveil aux gens de la maison. A une centaine de
mètres de f habitation, ils ont saigné l'animal et
jeté les entrailles dans un fossé. On n'a pas
encore dé&ïuvert les voleurs.
J- -
Nôtis apprenons que Coucke, garde-chara-
pêtre Bisseghem et Dumortier, garde-cham
pêtre à^ulleghem, viennent d être condamnés
par là cour de Gand, chacun trois mois
d'emprisonnement, pour avoir, en leur qualité
d'agent de police judiciaire, excédé les bornes
de leurs pouvoirs en maltraitant un habitant
de Gulleghem, sans motifs ni raisons.
[Petite* Afliche* de Courtrai.)
Le notaire Lehon a été, la fin de l'audience
d'hier, condamné 5 ans d'emprisonnement
des chefs d'abus de confiance et d'escroquerie,
et restituer les 4 millions 500,000 fr. récla
més par les parties civiles. t
CHAMBRE DES KEPRÉSENTANTS.
Après deux séances remplies par des discus
sions assez animées, auxquelles MM. Lebeau
et Verhaeghen ont pris une part remarquable,
le budjeldelaguerrea été adopté l'unanimité.
UN DUEL PRESQUE A BOUT PORTANT.
M. le général Levasseur servait en Afrique en
même temps que le commandant Arrighi. Ce
dernier croyant avoir se plaindre du général,
eutaveclui des explications fort vives. M. Arrighi
revint en France, y donna sa démission pour
pouvoir se baltreen duelavecson supérieur, et,
retourné en Algérie, il y chercha le général Le
vasseur et le frappa de sa cravache au visage.
Depuis ce moment une rencontre était devenue
inévitable. Elle a eu lieu Marseille le 18 de
ce mois elle a été précédée d'une circonstance
que nous allons rapporter.
Les témoins appelés par le général Levasseur,
allèrent trouver M. Arrighi et son témoin M.
Casabiancaelles premiers mots d'explication
leur ayant donné la pénible conviction que
▼oir autre chose que le ciel; encore n'était-ce qu'à travers la mince
fente de deux, planches qui commençaient se disjoindre.
La journée, l'après-midi, la soirée et la nuit tout entières s'écou
lèrent sans que Rifolé apprit les motifs de son arrestation et le sort
qu'on lui destinait.
Le lendemain matin, son geôlier vint le prendre et le conduisit
dans une salle où se trouvaient réunis dix ou douze officiers en
uniforme. Assis au milieu d'eux, un général les présidait. Il fit
signe Hifolé d'avancer, et, après lui avoir demandé son nom, ses
prénoms et le lieu de sa naissance
Connaissez-vous cet homme demanda-t-il.
I>e tailleur tourna la tète et regarda. Celui qu'on lui montrait
était un jeune homme blond, d'une physionomie intéressante et
qui, malgré l'expression de douceur qui caractérisait ses traits
presque fémiuins, montrait beaucoup de résolution et d'audace, Il
se tourna vers Rifolé, et d'une voie pleine d'amertume et d in
dignation
Misérable! lui dit-il, combien vous a-t-on donné pour me
trahir
Moi, vous trahir mais je ne vous ai jamais vu, monsieur.
Qu'importe N'est-ce pas vous qui m'avez volé mou secret
vous qui l'avez livré la police, vous qui êtes cause de ma mort!
Infâme délateur, il fallait me dire que vous vouliez de l'or j'aurais
acheté votre silence plus cher qu'on ne paie votre délation.
Je deviendrai fou je deviendrai fou s'écria Rifolé abasourdi.
Ainsi, reprit le président du conseil de guerre, vous persistez
nier que cet homme soit votre complice
Mon complice! répondit avec un geste de dégoût celui qui
s'adressait cette question. Est-oe qu'on prend pour complices de
pareilles créatures
Mais alors, comment les preuves de votre crime que personne
ne soupçonnait, se sont-elles trouvées au pouvoir de cet homme
Gomment le hazard les a-t-il fait trouver entre ses mains
Vous payez, vous récompensez la délation, et vous vous
étonnez de trouver des délateurs Ce misérable m'a volé mon
secret pour vous le vendre... Mais voici beaucoup trop de paroles per
dues, messieurs! Mettons un terme ces débats. Jesui» Anglais, j'ai
exposé ma téte pour servir mon pays mes projets sont découverts^
menez-moi la mort. Vive l'Angleterre Iioule et malheur la
France.
Un murmure auquel se mêlait peut-être un sentiment #ecret
d'admiration pour l'audace et l'intrépidité du jeune homme se Gt
entendre dans l'auditoire. Le général ému reprit
Persistez-vous de dire que le nom de John Sydney, sous lequel
vous êtes connu, n'est pas votre véritable nom?
Oui.
Vous obstinez-vous également taire votre nom véritable
L'Angleterre seule le connaît. Elle gardera un souvenir glo
rieux de celui qui meurt pour sa cause.
Le général se pencha vers les officiers qui siègaient autour de lui
et les consulta voix basse.
Après avoir recueilli leur ayis, il prononça l'arrêt qui condamnait
la peine de mort John Sydney, comme espion de l'Angleterre.
N'avez-vous pas quelque dernière volonté faire connaître
dit le général, dans un quart d'heure votre exécutiôn aura lieu.
Aucune, monsieur! lorsqu'on joue la partie que j ai perdue, 011
se tient toujours prêt mourir.
Quant Jacques Rifolé il a rempli le devoir que la loi impose
tout citoyen il a révélé un complot contre l'état le conseil de
guerre déclare qu'il n'y a pas lieu sévir contre lui et le met
la disposition de son excellence le ministre de la police.
Le geôlier s'avança, ût un signe Rifolé et le conduisit dans le
donjon.
toute satisfaction suffisante serait refusée par
l'agresseur, qu'il ne leur restait que la voie des
armes pour l'obtenir, ils proposèrent un com
bat au pistolet 30 pas de dislance, proposi
tion qui fut repoussée quant la distance, de
la part de MM. Arrighi et Casabianca, par ces
mots Qu'ils n'accepteraient de dxiel qu'à la
distance de six dix pas.
Les témoins du général Levasseur firent re
marquer que cette prétention était inacceptable;
ils offrirent de réduire la distance 23 puis
vingt pas puis enfin de soumettre la question
la décision de six officiers pris par M. Arrighi
au hasard dans la garnison; tout fut refusé par
M. Arrighi. Les témoins du général rendirent
public son refus et déclarèrent qu'ils refuseraient
tout concours au général.
Voici maintenant ce qui est arrivé. Nous em
pruntons ce récit au Sud de Marseille
On sait quel sanglant outrage M. Arrighi
s'était porté vis-à-vis M. Levasseur on sait
aussi qu'en leur qualité de témoins de l'offensé,
les amis désignés par M. le général Levasseur
pour l'assister dans sa rencontre n'avaient pu
obtenir de M. Arrighi qu'il se soumit aux règles
ordinaires de ces sortes d'affaires, qui donnent
l'offensé le choix des conditions. On a lu dans
les journaux de Marseille la déclaration des té
moins du général qui faisaient connaître quelles
étaient les propositions de M. Arrighi propo
sitions auxquelles ils refusaient leur assentiment
en déclarant qu'ils retireraient leur concours
au général, si, n'écoutant que son indignation,
il allait au delà des limites qu'ils avaient tracées.
C'est cependant le parti qu'a pris le général
Levasseur offensé et n'obtenant pas de l'offen
seur les conditions qu'il proposait il a renoncé
aux tristes avantages que devait lui taire sa
position il a poussé au-delà de leur rigueur les
plus scrupuleuses exigences de l'honneur mi
litaire en un mot, il a accepté pleinement les
conditions inusitées de son adversaire.
Le combat devait avoir lieu au pistolet,
20 semelles de dislance. Chaque combattant
serait assisté de deux témoins. Aucune parole
ne serait prononcée sur le terrain. Le sort devait
désigner celui qui tirerait le premier. Le sort a
favorisé le général. Au premier coup, M. Arrighi
a été tué raide mort la balle du général, après
lui avoir traversé le bras droit, a pénétré dans
la poitrine et est ressorlie par le côté gauche.
M. Arrighi est tombé sans proférer une parole
et sans pouvoir se servir de son arme que M.
Casabianca, un de ses témoins, lui présentait.
Saprislie, mon camarade (et je vous prie de croire que ce ne
fut point cet innocent juron qui sortit de ses lèvres^, vous Pavez
échappé belle.
Il parlait encore lorsqu'une explosion d'armes feu se Gl
entend re.
Tenez, ajouta l'homme aux clés, voilà ce qui vous pendait au
nez. Votre Euglishman n'aura plus mal aux dents ou vient de lui
loger douze balles dans le corps.
Rifolé tomba évanoui.
Quand il eut repris connaissance, on lui enjoignit l'ordre de
descendre. Une chaise de poste l'attendait dans la cour de la for
teresse; on l'y Gt monter, et la voiture le ramena au ministère de
la police. Là, ou le conduisit auprès du duc d'Otrante, qui le reçut
les bras ouverts et d'un air plus riant que jamais.
Mon bon Rifolé, dit le miuistre, vous avez passé là deux rudes
journées, mais, je vous l'avoue, mon premier mouvement avait été
de vous croire complice de l'espion. Comment soupçonner qu'avec
un air niais et vos allures de Jocrisse vous aviez deviné le secret
d'un homme qui n'inspirait de déGance ni l'empereur ni même
moi, La manière originale par laquelle vous m'avez mis sur la voie
est venue achever de me dérouter. Vous ne pouvez vraiment me
prouver d'une manière plus piquante que vous étiez un garçon
d'esprit et quels droits vous aviez d'être employé utilement dans
mon admiration.
Voyons maintement, que voulei-vous pour récompense? J'ai
reçu de sa majesté l'empereur et roi l'ordre exprès de vous accorder
tout ce que vous demanderez.
Rifolé regarda Fouché avec deux yeux pleins d'hébétement.
Que voulez-vous? Parlez sans crainte. Le service que vous
avez rendu au pays est immense la récompense ne saurait être
médiocre. Désirez-vous de l'emploi dans mon administration