JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. r ANNÉE. - N° 80. JEUDI, 3 FÉVRIER 1842- INTÉRIEUR. BUDGET DE LA VILLE D YPRES. Ou s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimeilre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui coucerne la ré daction doit être adressé,/ranro, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès paraît le Dimanche ft le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. ÏPRES, le 2 Février. Tous les journaux ont publié il y a quelques jours, sans l'accompagner d'observations, une circulaire de M. l'administrateur de la sûreté publique, qui cependant était remarquable sous plus d'un rapport. M. Hody s'adressait aux chevaliers de l'ordre Léopoldet leur donnait quelque peu sur les doigts. Voici la substance de son factum Hody a remarquéparaît-ilque des Chevaliers de l'ordre se permettent de signer le chevalier un tel.... 11 en est indigné! 11 pré vient MM. les chevaliers que s'ils se permettent encore de prendre cette qualité laquelle lui, M.Hody, l'administrateur de la sûreté publique, trouve qu'ils n'ont aucun droit il tient tout prêts deux ou trois articles du code pénal, qu'il leur administrera pour calmer ces velléités aris tocratiques. Nous sommes habitués voir émaner de cer tains fonctionnaires les actes les plus singuliers, et peu de choses, en ce genre, ont droit de nous étonner. Cependant cetfe boutade de M. Hody nous a particulièrement frappéspar sa haute inconvenance. Qui, jamais, se serait avisé de soupçonner que l'ordre civil et militaire de Léopoldfût soumis la direction de la police C'est cepen dant ce qu il faut croire, quand on voit l'homme qui est la tête de ce service, adresser aux chevaliers des admonestations et des circulaires menaçantes. Cassant de la forme au fond, nous voudrions bien savoir ce qui pourrait empêcher les che valiers de Léopold de s'intituler le chevalier un tel, quand bon leur semblera. Qu'y a-t-il là qui doive si fort exciter l'indignation de M. Hôdy En supposant que, dans l'espèce, M. Hody ait le droit de s'indigner. Quand les ordres de chevalerie furent insti tués, dans des temps où la noblesse jouissait de privilèges étendus, il n'est point douteux qu'on n'eut lintention de conférer la noblesse person nelle, non héréditaire, aux roturiers que l'on décorait de leurs insignes. Sans cela on ne les eut pas créés chevaliers, une époque où per sonne n'ignorait ce que c'était qu'un chevalier. Sous Louis XIVnous ne dirons pas le préfet de policecar ceci ne le regardait pas mais le chancelier de l'ordre de St. Louis, ou les ministres du roi ne se fussent jamais avisés de trouver mauvais qu'un chevalier de St. Louis signât le chevalier un tel. Que veut donc au jourd'hui M. Hody en supposant qu'il ait le droit de vouloir quelque chose. Dimanche 30 a eu lieu l'hôtel de ville la distribution des médailles décernées par l'ad ministration localeaux industriels de notre ville qui ont obtenu des récompenses Ja dernière exposition de l'industrie nationale Bruxelles. M. le Bourgmestre a prononcé un discours. Cette solennité laissera de longs et agréables souvenirs tous ceux qui y ont assisté. Le soir du même jour, on a procédé au tirage d'une partie des objets offerts pour l'ex position au bénéfice des indigents. La soirée a été des plus brillantes. Les musiques des régi ments en garnison en cette villeont rivalisé de zèle et de talents. Le coussin offert par S. M. la reine,, l'ex position au bénéfice des indigents de notre ville, a été gagné par le n° 3834pris par Mme la douairière Carton-Vandenpeereboom. Le dégel et le curage de l'Yperlée ont donné nos rues un aspect de saleté inaccoutumé. On a pris des mesures pour faire cesser cet abus mais jusqu'ici le remède est pire que le mal. On se contente en effet de balayer une partie des ruestandis que l'on amoncèle les boues de l'autre. Les personnes qui circulent le soir en ville ont eu les preuves physiques des incon vénients de cette mesure hygiénique. Nous croyons qu'il serait opportun de faire enlever les boues amoncelées en tas le pluspromptement possible. Quelques calculateurs affirment que lors de la loterie des objets exposés au bénéfice des pauvrescertaines catégories de numéros ont été particulièrement favorisées par le sort. Il résulte de la liste imprimée que les Nm de là 1000 ont gagné 168 lots. 1000 2000 171 2000 5000 16G 5000 4000 158 4000 4955 170 Sûreté publique fr. 17,936. Dans celte somme figurent les rétributions des pompiers pour fr. 2,000, l'entretien des pompes fir. 600, éclai rage de la ville fr. 9,000. i Subside au bureau de bienfaisancefrais de séjour des mendiants au dépôt de mendicité, secours aux enfants trouvés, aux sourds-muets et aveugles fr. 11,453-96. Il est alloué aux quatre églises titre de sub side ordinaire fr. 2,118. En outre des secours extraordinaires pour travaux urgents sont ac cordés, savoir: l'église S'-Martin fr. 3,000, l'église S'-Pierre fr. 2,000, l'église S^-Jacques fr. 2,000. Nous approuvons hautement cette décision du conseil communal, car les monuments de notre ville sont dignes de toute sa sollicitude. Notre belle cathédrale surtout mérite que l'on fasse des sacrifices. Nous ne savons que trop hélas! qu il faudrait des sommes considérables Feiilllctisn «lu Progrès FEVRIER. Le mois de Février est le second mois de l'année; mais Février n'eut pas, depuis le commencement des siècles, le privilège d'occu per ce rang. Comme nous l'avons dit ailleurs, l'année inventée par Romulus était composée de dix mois et Février ne figurait pas dans le calendrier du frère de Remus. Février dût son existence Numa Pompilius qui, sur les observations de quelque Copernic de l'époque, ajouta deux mois l'année de son prédécesseur. Le nouveau mois fut placé le dernier de tous, soit pareeque créé le dernier, il eut été inconstitutionnel de lui faire prendre le pas sur ses frères qui avaient pour eux leur droit d'aînesse et leur rang d'ancienneté; soit pareeque le plus court, le plus petit de tous, il fut considéré comme le Benjamin de la famille. Quoiqu'il en soit, Février accepta avec humilité le rang qu'on lui assigna, jamais il ne murmura, jamais il n'adressa de verbeuses réclamations qui de droit aussi sa modestie exemplaire ne tarda- t-elle pas recevoir sa récompense, car quiconque s'abaisse sera élevé. C'est en l'an 450 que cette consolante maxime reçut son appli cation en faveur du mois dont nous nous ocoupons, et Février, par ordre des décemvirs qui exerçaient alors Borne util pouvoir absolu, prit rang immédiatement après Janvier, son frère jumeau; cette faveur lui fut accordée pour motifs politiques, disent les auteurs n'ayant pu nous procurer les moniteurs de cette année, nous nous trouvons dans l'impossibilité de faire un article de fond sur la matière. L'étymologie du mot Février a été l'objet des recherches d'une foui e de savants. Citer leurs noms serait chose longue et oiseuse, qu'ils vous suffise de savoir que presque tous se terminent en us génitif i. Quelques uns soutiennent que Février, Februarius, vint du m:)t febrisfièvre, parce que le docteur Hippocrate, (doctorscieutiœ peri- tus), prétendait que, grâce cette maladie, ce mois de l'année lui était fort agréable. A l'appui de leur opinion ils citent ces vers deSpagnoli, dit le Mantouan, poète quoique Carme mensis Qui sequitur Jamine Febris nomeu h a bons et lentà febre timendus. Celte étymologié erronuée a néanmoins quelque chose de spécieux, car Février est sans contredit le mois le plus désagréable de l'année; il pleut sans cesse, moins toutefois qu'il ne tombe de la neige ou de la grêle; le soleil paraît avoir été mis en disponibilité; c'est là, sans doute, ce qui a donné naissauce ce vieux proverbe qui en dit plus qu'il n'est long Février le court, le pire de tous. Avis aux dames Consommez des fourrures, des pelisses et des socques articulés, moins toutefois que vous n'ayez fantaisie de consommer. Plus tard des grains de santé du docteur Franck, de la pâte de Begnauld aîné, des clisobols et du rachaout des Arabes. L'autre jour passant sous la galerie delà halle qui s'appelle Nieuw- werhg j'entendis deux pauvres diables s'apitoyer sur les l igueurs du mois de Février; le caporal de garde intervint consolez-vous, leur dit-il, et bénissez la nature qui a créé ce mois le plus court de tous. Ce mot me rappela cette naïveté d'un industriel oélèbre admirons la nature qui fait passer la plupart des grauds fleuves au milieu des grandes villes. Mais je me laisse entraîner loin de mon sujet revenons mes moulons, è'est-à-dire l'étymologie du mois de Février. Février, Februarius, vint du verbe latin februare, purifier, expier. Durant cé mois qui était le dernier comme nous venons de dire, on offrait aux dieux des sacrifices expiatoires destinés purifier le peuple romain de toutes les fautes qu'il avait commises daus le cours

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 1