Ce» mesures ne pourraient, dira-t-on, être employées que pour faire solder des dépenses obligatoires. Maisil en existe clix-neufcalégories; et pour peu que le gouvernement fût animé de mauvais vouloir contre line commune, il lui serait facileen excipant tantôt de l'une tantôt de l'autre, de mettre un tel désordre dans les finances communales, que de longtemps on ne pourrait y porter remède. Dans l'exposé des motifs de ce projet de loi, nous trouvons encore une absence complète de toulç allégation pour prouver la nécessité de ces changements. On cite, la vérité, quelques communes qu'on dit n'avoir pas voulu remplir leurs engagemens mais parmi ces communes nous en trouvons une seule de 5,000 habitans; cinq de 1,500 habitans et trois qui n'en ont pas 1,000. Ces exemples sont-ils bien concluants, et ne pourrait-il pas exister des causes d'impossibilité que le ministre a trouvé prudent de ne pas faire connaître? Mais en tout cas, il reste prouvé qu'aucune commune dequelqu'importance, n'a de ce chef encouru le blâme; et bien que le minis tre ait dit que les citations eussent peut être mul tipliées, il est supposer que s'il eût pu citer le nom d'une commune quelque peu remarquable par ses ressources et le nombre de ses habitants, il ne se fût pas contenté de choisir ses exemples dans la classe la plus infime. Dans un prochain n°, nous examinerons le dernier des trois projets de loi présentés par le ministère aux chambres législatives. -"*****>• p Si les pauvres ne sont pas devenus riches cet hiverce n'est, du moins, pas faute de secours et de bénéfices. Jeudi dr, la commission de l'exposition a fait une distribution générale de pain et d'argent tous les pauvres de la ville. Les pauvres hon teux surtout ont été efficacement secourus. Le 24, une des sociétés dramatiques a donné sa troisième représentation au bénéfice des indigens. Deux jeunes et jolies personnes qui habitent depuis quelque temps notre ville, ont bien voulu prêter leur concours cette œuvre philantropique leur premier essai a été un véritable triomphe on rencontre rarement même chez des artistes de renomautant de finesse, de naturel, de tact et de verve. Comme de juste, il y avait foule. On nous assure que MM. les officiers de la garnison se proposent de donner une seconde représentation. Si madame Pinchon et Suzetts consentaient seconder ces messieursnous aurions une soirée dramatique admirable. Aujourd'huidimanche une autre société dramatique donnera une nouvelle représenta tion, encore au bénéfice des indigens. Les listes de souscriptions sont couvertes de nombreuses signatures. Ypres devient un petit Paris; le carême s'avance sans être trop rigoureux, et nous atteindrons pâques sans nous eu douter, moins que quelque prédicateur ne vienne nous annoncer un carême in-promptu. M. Picolo et sa jeune troupe, viennent d'arriver Ypres. Il paraît que ces jeunes élèves, qui ont déjà été plusieurs fois applaudis en cette ville, ont fait de nouveaux progrès, nous pour rons en juger mardi prochain. Le public est informé qu'un nouveau service est établi au bureau des postes en cette ville, pour la transmission réciproque de la corres pondance française. Le départ est fixé 10 et demi heures du matin, et l'arrivée 4 heures de relevée. La cause en appel de M. Adolphe Bartels contre M. Vleminckx. commencée le 21, a été terminée le 22 de ce mois. M. l'avocat-général d'Anéthan remplissait les fonctions de ministère public. MM. Jules Bartels et Mascart plaidaient pour les parties. Président M. Espital. Le jugement sera rendu quinzaine. Le Patriote belye yient de publier une réponse au mémoire de M. Gérard sur feu le général Buzen. Celte réponse faite avec une grande modération semblerait prouver que M. Gérard a eu tort d'argeur de faux les pièces qu'avait publiées le Patriote: une pareille accusation exigeait en effet des preuves plus concluantes que celles qu'a données M. Gérard et rendait nécessaire la réponse de M. Bartels. Nous ne pouvons qu'approuver la convenance et la modération qu'il y a mise et puisque nous avons reproduit le mémoire,de M. Gérard, nous ferons aussi connaître nos lecteurs les obser vations que le Patriote a cru devoir y faire. Emancipation.) Gand, 23 février. Dans la séance de cet après-dîner, M. Metdepenningen a fait adopter par le conseil communal sa proposition d'adres ser aux chambres une réclamation contre le projet modificatif de la loi communale. Une commission a été nommée pour rédiger le projet de pétition. Le sieur Parys, éditeur du Méphistophélès, avait été condamné par le tribunal de première instance de cette ville, 1,000 francs de dom mages intérêts, envers le sieur De Bouillon officier en disponibilité, pour l'avoir calomnié. La cour d'appel (3e chambre), saisie de l'affaire par l'appel principal de Parys et l'appel incident de De Bouillon a élevé les dommages-intérêts la somme de 2,000 francs. Les personnes qui désirent obtenir des graines de tabacs de la Havane et de Manille, peuvent s'adresser dans les bureaux de la 2e direction du ministère de l'intérieur. Les commissions d'agriculture dans les pro vinces sont également chargées de faire la dis tribution de la graine de ces tabacs, qui leur est remise cet effet. CHAMBRE DES HEPRESENTANTS. La chambre des représentants s'est réunie le 23, midi et demi. Plusieurs rapports sur des demandes en na turalisation, ont été déposés par M. Dubus aîné, Desmet, Henot et Delehaye. L'impression en a été ordonnée. La chambre a repris ensuite la discussion du budget des travaux publics. Conformément la décision prise hier par la chambrela discussion s'est ouverte en même temps sur le chapitre du chemin de fer, et sur la demande de crédit supplémentaire pour l'exercice 1841. M. David s'est attaché prouver que loin d'offrir de la perle, le chemin de fer donnait, au contraire, un bénéfice de 3 p. c. bénéfice qui sera plus considérable encore, quand on aura fait les réductions possibles dans le per sonnel qui est trop nombreux et trop rétribué. M. Lange s'est plaint de ce que le tarif de la ligne du Midi est beaucoup plus élevé que ce lui des autres lignes. M. Sigart s'est plaint son tour que les voya geurs qui vont de Mons Anvers ou Liège ou bien Gand, doivent nécessairement s'arrêter Bruxelles, et il a rappelé que l'on avait pro mis qu'il n'y aurait pas solution de continuité. MM. d'Hoffschmidt et Eloy de Burdinne ont présenté quelques observations sur les tarifs. M. Dumortier a rappelé que l'intention de la législature avait été que le chemin de fer cou vrît non-seulement ses dépenses, mais encore l'intérêt de l'amortissement du capital employé. Il a vu avec peine que loin d'arriver ce ré sultat, le chemin de fer présente chaqûeannée un déficit de deux millions. Il a ensuite critiqué l'essai fait par M. Rogier de diminuer les tarifs, et les changements qu'il a introduits dans les chars-à-bancs, changements qui ont amené une diminution notable de voyageurs. M. Rogier a soutenu que cette diminution avait été amenée par le mauvais tems et non par les changements qu'il avait effectués. M. de Theux a demandé s'il ne serait pas utile d'établir une commission qui examinerait toutes les conséquences des tarifs et propose rait les modifications qii'elle jugerait nécessaires. M. Demonceau a vivement critiqué les actes de l'administration de M. Rogier, et principa lement le transport des marchandises domicile. La suite de la discussion a été renvoyée aujourd'hui. SÉNAT. Le sénat a adopté, l'unanimité de 35 voix, le projet modificatif de la loi sur les pensions militaires. Sur les observations présentées par le ministre de la guerre, il a été inséré dans le procès-verbal qu'il est bien entendu que la ré troactive ne s'appliquera qu'aux pensions li quidées depuis la loi de 1838 jusqu'à celte époque. Au commencement de la séance, M. le mi nistre de l'intérieur a pris la parole et a exprimé au sénat que cétaït son insu que le conseil d'administration de la British Queen avait an noncé dans les journaux d'Anvers, une adjudi cation de charbons pour le service de ce navire, que c'était sacs doute par excès de zèle mais Heureusement un de ses confrères intervint; on joue le carillon, s'écria-t-il, parceque c'est la Katte-feest. Je continuai ma route, demandant des renseignemens tout le monde, et je parvins enfin apprendre les détails suivants Anciennement, le premier mercredi de la foire du carême, il y avait grande fête Ypres; la place du marché se couvrait de monde. Le Magistrat se mettait en grande tenue. Un chat magnifiquement paré, orné de bandelettes, de rubans de soie multicolores, etc., était monté au haut de la tour de la Halle au moment marqué par le programme, le pauvre quadrupède était lancé hors de l'une des fenêtres. Les chats .quoique très-zèlés quand ils font la chasse aux souris) ne sont pas des aigles, aussi, loin de planer dans l'espace, le malheureux animal tombait lourdement sur le pavé et la populace se disputait les tristes ornemens dont il avait été décoré. Le corps même du chat était souvent l'objet d'une lutte énergique... Peut- être qu cette époque on avait déjà reconnu la fausseté de l'apho risme culinaire qui dit pour un civet, il faut un lièvre. Quelques années avant la révolution, une régence, animée de sen ti mens philantropiques, abolit cette cérémonie que le carillon seul nous rappelle encore. En 1820 un étranger arriva sur la place au moment où tout le monde était réuni. En voyant tous les regards fixés sur le dragon de la tour, il s'arrêta pour regarder aussi; il regardait depuis un quart d'heure et voyant qu'il ne voyait rien, il s'adressa soi: voisin. Monsieur, c'est la tour que vous regardez ainsi Pardon, dit le bourgeois. Serait-ce le dragon doré Oh non, monsieur, c'est le chat. L'étranger déconcerté, réitéra ses questions un autre spectateur; il obtint la même réponse... Vingt fois il fit des ques tions vingt personnes différentes, et vingt fois on lui dit: c'est le chat. Irrité, l'étranger se retira au plus vite, croyant que tout le monde se moquait de lui ou bien que-la ville d'Ypres était la sœur aînée du village de Gheel. Heureusement cet étranger n'était pas auteur, sans cela il y a longtemps qu'on aurait lu dans quelque souvenir de voyages Les Yprois, en général, sont atteints d'aliénation mentale a toutes les questions qu'on feut leur faire, ils répondent... non, c'est lechat. L'origine de la cérémonie du Chat est racontée de diverses ma nières. Autrefois, dit-on, notre pays était habité par des peu plades sauvages qui adoraient les bêles en général, et les chats en particulier. Ces derniers avaient un temple Ypres. Les uns pré tendent que ce temple était bâti dans 1 île formée parles deux bras de l'Yperlée, suivait d'autres le temple des Chats était situé dans la rue des Chiem qui aurait dû ainsi son nom une figure de rétborique nommé: antiphrase. Un jour arriva un saint dont j'ai oublié le nom il prêcha fort longuement contre les dieux du jour le peuple se convertit, et par un mouvement de réaction bien ordi naire, il voulut détruire tout vestige capable de lui rappeler ses erreurs passées. I se porta en masse au Temple des chats, saisit les dieux et les d/esses, et, sans les débarasser de leurs bandeletteà sacrées, les préfipita par les fenêtres. Ainsi la fétedite des chats aurait eu pour objet dans son origine de rappeler ce jour de conversion et d'abjuration solennelle. Voici maintenant une autre version qui nous paraît beaucoup plus admissible. Au tems cù la reine Berthe filait ou fabriquait Ypres des draps de toute esp:ce, les vastes bâtimens de la Halle servaient d'ateliers et de magsins. On y entretenait une armée de chats chargés de combattre bssouris qui dès lors prenaient un malin plaisir détériorer les plus beles marchandises. 11 y avat peu de commis-voyageurs cette époque, qui n'avait

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2