THEATRE D'YPRES. FRANCE. Ch. T. L***, né Paris, un des plus fameux bouchers du faubourg Saint-Antoine, et connu jadis sous le trop célèbre nom de Chariot, vient de mourir Loiis-le-Sauliiier (Jura), où il passait pour être le monstre qui avait porté au bout d'une pique, la tête de l'infortunée princesse de Larphalle. Cet individu était venu, peu d'années après son abominable ex ploit, s'établir Lons-le-Saulnier, où, enseveli dans une profonde obscurité, il continuait son état de boucher, sans laisser échapper le moindre indice de moeurs atroces et sanguinaires. PORTUGAL. Société Dramatique'des Sous-Officiers d'Artillerie. il a déclaré qu'aucune adjudication ne serait faite avant que le sénat ne se soit prononcé sur cette question. Il a été donné acte M. le ministre de cette déclaration. Le sénat a ensuite entamé la disciissfon gé nérale dit budget de la guerre. La discussion des articles a été renvoyée aujourd'hui. EXTERIEUR. Voici les dates des créations de divers ordres qui ont été successivement établis par les souverains français La Ceinture militaire date de l'an 1241 L'ordre de l'Étoile i345 L'ordre du Saint-Esprit i352 L'ordre de Saint-Michel '4^9 L'Anneau d'Or ,i534 Réorganisation de l'ordre du Saint-Esprit 1879 L'ordredesclievaliers de la maison royale i6o3 L'ordre de Notre Dame du Mont-Carmel i(Jo8 L'ordre de Saint-Louis 1693. L'ordre du Mérite-Militaire L'ordre de la Légion-d'Honneur L'ordre de la Couronne de fer L'ordre des Trois Toisons-d'Or L'ordre de la Réunion La décoration du Lys La décoration de Juillet On écrit de Lisbonne, 14 février Aussitôt après le départ du paquebot pour l'An gleterre on a appris que la reine avait nommé le ministère suivant Président du conseil avec le por tefeuille des affaires étrangères, le duc de Palmella. Guerre, le vicomte Sanda Randeira. Ultra- intérieur, J. A. Magalhaes. Marine, Jervis d'Alon- guia, chartiste rénégat. Justice, F. de Soure, même opinion. Finances, ad intérimAvifa (an cien ministre) Le ministère nouveau n'eut rien de plus pressé que de remplacer leduc de Terceire par le comte de Bomfin dans le commandement d'une brigade de soldats de marine et de la garde munici pale César de Vasconcellos il désigna le comte das Antas pour commander la division chargée de marcher contre les chaflistes d'Oporto et il rem plaça M. Gambos, chef de 1* police civile par M, Grijo, ullra-septembriste. Déjà la reine, la demande de ce ministère, avait donné des ordres pour que l'arsenal militaire déli vrât des fusils un balaillonde la garde nationale "non licencié et d'autres mesures allaient être prises lorsque dans la matinée une salve de 2 i coups de canon, tirés de la citadelle ou du château de St. Georges, annonça aux habitans de Lisbonne, encore endormis, que la garnison de la forteresse, composéedes 2°, 120 et d'une partie du 10e régiment, venaient de proclamer la charte de 1826. Les mi nistres coururent au palais pour aviser ce qu'il y aurait faire. Lé premièr avis fût de faire le siège de la citadelle, mais la reine, voulant prévenir l'effusion du sang, combattit ce projet. Dès lors on résolut d'entourer la citadelle et de la bloquer, sans permettre aux approvisionnetnens de s'y rendre. On voulait la réduire par la famine. Déjà l'on avait établi autour de la citadelle le 3oe léger, la marine et la garde municipale. Les officiers s'aperçurent bientôt que les désertions étaient nombreuses et que les assiégeans couraient en foule se joindre aux assiégés. Les septembristes, de leur côté, avaient réuni des milliers d'hommes du peuple armés, avec la garde municipaleles soldats de marine^ le 3oe d'infanterie et le reste du 10', au Como Square. Ils avaient organisé une sorte de comité de salut public dont la première résolution avait été de former des barricades dans toutes les rues conduisant de l'est l'ouest de la ville 3 ré- gimens, les y', 16e et 170 se rendaient, musique en tête, sous les balcons du palais des nécessitades, et là, ils déclaraient 11e pas vouloir marcher contre leurs frères et réclamaient la charte. Des distribu tions d'argent étaient faites aux troupes dans le même moment. Chaque homme recevait le prix de 2 bouteilles de vin. Bientôt cet argent fut con sommé djins les cabarets l'enthousiasme de la troupe ne connut pas de bornes. L'air retentit des cris de- vive la Charte Dans l'dprés-midi, unè dé- putation des officiers de la citadelle demanda être reçue parla reine afin d'apprendre delà bouche de Si M. si elle voulait ou non la charte. Quand cette députation arriva, la musique militaire exécuta, avec un entraînement remarquable l'hymne de la charte. La reine qui paraissait toute tremblante, répondit d'une manière évasive; elle déclara qu'elle ne sanc tionnerait jamais le renversement de la forme actuelle du gouvernement par un mouvement militaire; mais elle était prêle se conformer au vœu de la majorité de la nation, quel', qu'il pût être. Les officiers retournèrent la citadelle; les troupes rentrèrent dans leurs casernes, .et les ci toyens armés dans leurs foyers. Le,lendemain, les ministres voyant que presque toutes les troupes régulières s'étaient prononcées pour, la charte, que la garde municipale était irrésolue, et pensant qu'il n'y avait pas compter sur le courage des gardes nationaux et de la popu lace armée, se rendirent au palais, offrant leur démission qui fut acceptée sur le champ. La reine nomma le ministère suivant Président du conseil et ministre de la guerre, le duc de i'erceire. InlétieUr, Mosinho d'Albuquerque. Marine et colonies, le colonel Loureiro. Justice, finances, affaires étrangères, les choix n'étaient pas faits. Quand on apprit la composition de ce cabinet, les septembristes perdirent tout espoir, le parti de la charte triomphait. Les troupes régulières et les soldats de mariue désertaient en masse. Les nouveaux ministres, peine entrés au pou voir, déclarèrent que leur intention était de soutenir la charte de 1838, ce qui ne les empêcha pas d'an nuler sur le champ toutes les nominations faites par leurs prédécesseurs. L'ordre fut donné de désarmer sur le champ la populace, mais il ne fut pas exé cuté assez rapidement pour que beaucoup de ces hommes n'eussent eu le temps de vendre les fusils confiés par l'arsenal royal. Un fusil avec la baïon nette était vendu dans cette foire improvisée pour 2 creusaders ou 5 shellings. Le çomte das Antas se portant au Carmo, quartier-général des "septem bristes, leur intima l'ordre de la reine en ajoutant que l'intention de S. M. était de maintenir la constitution actuelle. Tout le monde se dispersa sur le champ. Dans la matinée du 10, toutes les barricades, élevées les jours précédens par les sep tembristes, furent abattues. Dans l'après-midi 5o ou 60 individus bien mis vinrent sous les fenêtres des salons de la municipalité crier tue tête Vive la charte La municipalité envoya sur le champ une repré sentation la reine en disant qu'une foule innom brable ameutée sous les fenêtrps demandait la charte; elle priait la reine de l'autoriser proclamer solennellement cette charte, objet de tant de vœux si hautement exprimés. Arrivée au palais où elle voulut se rendre elle-même, la municipalité apprit tjue la reine, de l'avis de ses ministres, avait déjà rendu un décret pour le rétablissement de la charte et de la convocation des cortès au. 10 juin prochain. Des salves royales tirées des forts et des vaisseaux de guerre annoncèrent bientôt cet événement au public. Quelques maisons furent éclairées dans la soirée, mais l'illumination n'a été que partielle. A l'Opéra, les chartistes presque tous militaires étaient en grand nombre, A diverses reprises, ils demandèrent pendant la représentation que l'orchestre exécutât l'hymne de D. Pedrcv A l'issue de la représentation, 3oo de ces chartistes, armésde torches, parcouraient les divers quartiers de la ville, précédés par une musique qui exécutait l'hymne. Le lendemain, la reine assistait la représentation de l'Opéra où la même scène a eu lieu. Beaucoup de boutiquiers, par prudence, ont fermé leurs magasins. Il est possible que les gens mauvaise mine qui avaient été cher cher des fusils l'arsenal et qui les ont vendus, aient eu l'espérance d'un pillage général. Les sep tembristes se vengent de leur échec en répandant le bruit qu'Esparterola tête de 3o,ooo hommes, va venir rétablir la charte de i838. La charte a été rétablie le 10, et trois jours après, il a fallu que, dans le Diarioorgane officiel, le gouvernement invitât le peuple se réjouir. L'abondance deg matière» nous force re mettre an prochain N° le mouvement de l'État-ci oi^ et la mercuriale de oette ville. DIMANCHE, 27 FÉVRIER 1842. i° X/Aumônier (lu régiment, comédie en 1 acte, mêlée de couplets. 2° IiC Gamin de Paris, comédie-vaudeville en 2 actes. 3° Ee Camarade de lit, comédie en 2 actes, mêléè de couplets. Nota. La musique du 2e régiment d'Artillerie exécutera les morceaux suivants: 1° Ouverture le Lac des fées. 2a Scène et air de Lucie de Lammermoor. 5° Pot-pourri du Domino noir. vu établir ni les messageries Vah Gendni les chemins de fer. Les marchands faisaient leurs achats par eux-mêmes et ils faisaient fort bien. C'était l'ouverture de la foire du carême surtout que tousse réunissaient Ypres, l'une des villes les plus importantes du monde. Les draps alors étaient pompeusement étalés, et les achats étaient si nombreux que, d'ordinaire, iln'én restait pas une pièce en magasin... Les chats devenaient donc inutiles. Aussi les tisserands! leur faisaient- ils rude chasse, et tous ceux qui leur tombaient sous la main étaient lancés par les fenêtres. Pins tard, alors même que le commerce se ralentit, on conserva cet usage qui avait pour but d'annoncer au peuple que la vente avait été bonne. Ainsi donc notre ancienne prospérité commerciale a donn<*ùaissance cette antique cérémonie. Maintenant, de la belle foire de nos ancêtres, que reste-t-il? Une pauvre petite foire moderne dont le pain d'épices fait les principaux frais. Oh! pain d'épices, ambroisie de l'enfanceque de souvenirs tu me,rappelles! Tantôt chargé de confitures, entrelardé de tranches imperceptibles d'oranges, tu te pavanes, oh pain d epices, sur la table du riche tantôt simple et populaire, tu es vendu au grand rabais 10 centimes le pied de 12 pouces. Les empires pàssènt, les modes changent, mais le pain d'épices reste et il restera aussi longtems qu'il y aura des foires.- Outre les boutiques de pain d'épices on remarque cette année de fort jolis magasins de tout genre, un africain surtout, attire les re gards,.,. Plusieurs femmes l'âme compatissante s'écrient: quel dommage que cet homme ne soit pas chrétien d'autres s'étonnent qu'il ne soit pas noir, car, disent-ils, depuis la conquête de l'Algérie, lès africains ne sont pas blancs. Quoiqu'il en soit, son magasin est fourni d'excellentes parfumeries, comme vous pourrez vous en con vaincre la première fois que vous irez^vous promener la foire. Remarquez, s'il vous plaîtque j 'ai dit la foire et non sur la foire. Cette dernière locution, fort en usage, n'en est pas moins vicieuse, car la règle boire î>ans la bouteillen'est admise encore par aucune académie, pas même par celle de Schaerbeek. L'an passé encore, la place était couverte de boutiques de pains d'épices par ordre supérieur cette foire au petit pied a été sup primée, au grand regret de quelques'célibataires qui avaient cou tume de vaincre le soir, Laide d'innocentes douceurs, 1 invincible résistance de leur inhumaine. Laissez donc là vos tigçcsses, Messieurs» et venez voir avec moi celles de Mr Ponceaule. Martin, Carter, Van Amburg, ont occupé durant quelque temps les cent voix de la renommée, et pourtant ces dominateurs de la nature féroce étaient des pyginées auprès de Mr Pouceaule. Leurs sujets étaient, en général, vieux, fatigués et sans vigueur les siens, au contraire, sont jeunes et pleins de forcec'est là du moins ce que m'a dit un anglais qui avait longtems suivi Carter dans l'espoir de le voir avaler un jour, et le malheureux anglais n'avait pu réussir, car les lions de Carter n'avaient plus de dents. Tous les exercices de Mr Ponceaule sont étonnants, sans doute? mais on est saisi d'effroi au moment où le maître entre dans la cage de la hyène, animal féroce qui s'amuse déterrer les morts pour avoir le plaisir de les manger tout vivants! Et cependant la hyène obéit; quand il commande, elle se couche, se dresse, apporte son maître la nourriture qu'il lui jette, et finit enfin par lui pro diguer les caresses les plus tendres. Androclès, la morale en action t'avait créé une réputation im mense, et Mr Ponceaule t'a laissé loin derrière lui. Messieurs et dames, allez voir Mr Ponceaule, allez la foire, achetez beaucoup et tout le monde sera content.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3