cour d'assises du brabaift. T ,iment sec on s'est occupé du déchar- s/nt de la cargaison, consistant en 100 balles laine et indigo. Une grande partie de ces marchandises sont avariées. L'intérieur du bâti ment ne présente plus qu'un monceau de débris de portes, de lits, de miroirs, de chaises, etc. Tout l'amenblement de ce beau steamer a été brisé par le choc du navire contre l'estacade. Ce choc a été tellement violent que huit pilotis ont été mis en piècçs. La perte est évaluéepour la cargaison fr. 150,000 et pour le bâtiment près de fr. 400.000; rien n'était assuré. De tout lenavire la machine seule n'a pas souffert. Le Journal de Cologne publie la pièce suivante: A vit du président royal concernant Fadministration du diocèse de Cologne. Par ordre supérieur de S. M. le roi, le public est informé par la présente que les négociations entamées pour le rétablissement d'une admi nistration régulière de l'archevêché de Cologne entre le gouvernement du roi et la cour de Rome, ont atteint le but désiréattendu qu'avec l'ap probation de S. M.Sa Sainteté le pape a nommé 1 evêque de Spire Mgr. Jean Von Geissel comme coadjuteur de Mgr. l'archevêque Clément-Au guste baron Droslede Visschering avec les droits attachés cette dignité, et l'a en même temps institué comme administrateur apostolique de l'archevêché de Cologne. Mgr. l'évêque Von Geissel, après avoir prêté S. M. le roi, serment d'obéissance et de fidélité, a pris, dater d'aujourd'hui, l'administration du diocèse archiépiscopalet l'a fait connaître au clergé et tous les diocésains par une lettre pastorale. Comme par conséquent le chef supérieur de l'église catholiquede commun accord et avec l'approbation de S. M. le roi, a réglé canoni- quement l'administration pastorale de l'arche vêché de Cologne, par la nomination et l'inves titure d'un coadjuteur de Mgr. l'archevêque avec les droits attachés cette dignïté, et d'un administrateur dudit archevêché dans la per sonne de l'évêque de Spi reMgrJean Von Geissel auquel dorénavant tous ceux que la chose con cerne auront se référer pour les affaires de l'administration religieuse de l'archevêché. Est révoqué, en même temps que le présent avis est publié, 1 e pttblicandum du 15 novembre 1837avec toutes les dispositions qu'il renferme. Colognele 4 mars 1842. Le président supérieur de la province rhénaneV. Bodelschwing. AFFAIRE DU COMPLOT. Séance du i mars. (Suite et fin.) Présidence de M. Lepage. La séance est reprise i heure 3o minutes. Lucien-Léopold-Joseph Jottrant, avocat, connaît les généraux Vandermeere et Vandersmissen il connaît aussi Van Laethem et Parent de vue. Il a eu avec le général Vandermeere une conversation au café des Mille-Colonnesdans laquelle le général laissa percer le désir de voir rentrer la Belgique sous la domination hollandaise, l'entretenant du malaise commercial, ainsi que du mécontente- Inent du peuple et de l'armée. Quelques jours plus tard le témoin rencontra le docteur Feigneaux qui lui fit savoir qu'un projet de restauration se trouvait en ce moment dans toutes les bouches que c'était bieh sur. Plus tard aussi le témoin se trouva avec un individu du Limbourg cédé qui lui parla de l'opinion qui existait dans le pays qu'un jour le roi Guillaume II reviendrait en Belgique. Lorsque le témoin eût avec le général Vandermeere cette conversation au café, il ne sem- blait pas le moins du monde être affilié un com plot et mettre de l'insistance dans ses propos; c'était simplement comme conversation qu'il énonçait ses idées. Jean-Jacques Joseph Coché-Mémmens, éditeur de Y Observateur. 11 cou naît les généraux Vandersmissen et Vandermeere. Il connaît Parys de vue. Ce témoin a eu avec le docteur Feigneaux une conversation dans laquelle ce dernier lui parla d'un prochain mouvement dans le jiays en faveur d'une res tauration. Guillaume Pelseneer, ébéniste. Il connaît Parys. M. Feigneaux, aux fêtes de septembre, lui a parlé de troubles qui éclateraient prochainement Brux,- elles, mais il n'a £as su par quels moyens les con spirateurs en viendraient leur fin. Il a fourni des meubles l'accusé Parys qui l'a toujours payé de suite et intégralement. Jean-ûntoine VanLeemput, fondeur Anvers, connaît l'accusé de Créhen. En i838 des messieurs sont venus demander chez lui s'il n'avait pas des canons vendre. Au mois d'octobre 1841, de Créhen est venu demander pour voir des canons. Son fils l'a amené augrenier, et lui en a montrédeux. De Créhen a demandé le prix qui a été fixé 1,900. Le 19 octo bre il est venu pour les prendre et les a payés avec deux billets de banque de 1,000 et 5oo fr., le reste fut payé en or. Quand il est revenu avec une aulre personne et un fourgon pour prendre les pièces, de Créhen a dit qu'il fallait les envoyer au chemin de fer de Bruxelles, bureau l'estant. Le témoin lui ayant fait observer que sans adresse 011 ne recevrait pas les canons, de Créhen alors a écrit l'adresse de M. de Beaumont, artificier. De Créhen déclare que sur un morceau de papier qui a été déchiré, il y avait écriL, ou au capitaine de Créhen. Les accusés Parys et Vandermeere, nient avoir eu connaissance de ces canons et de l'achat qui en a été fait. Le témoin reconnaît les canons et les sceaux pour avoir été vendus par lui de Créhen. François Van Leemput fils, connaît de Créhen. Il est venu chez eux au mois d'octobre lui demander s'il avait encore les deux pièces de canon qui avaient servi au cirque-Loisset. Sur la réponse affirmative du témoin, il a demandé les voir; puis en a de mandé le prix. En dernier lieu lorsque de Créhen a commandé d'envoyer ces pièces Bruxelles, il était accompagné d'une personne, et a dit en la montrant: c'est monsieur qui les recevra Brux elles. Sur la remarque du témoin qu'on ne les recevrait pas bureau restant, au chemin de fer, sans adresse, de Créhen a écrit l'adresse de M. de Beau- mont, artificier du roi, sans autre indication de domicile. Le témoin nie que l'accusé ait écrit ou au capi taine de Créhen. II ne reconnaît pas parmi les accusés, la personne qui accompagnait de Créhen lors de l'acquisition des canons. Charles-François Verger, capitaine d'artillerie de i°r classe, attaché au département de la guerre. Ce témoin est entendu pour constater l'identité des pièces de conviction telles que boulets, boîtes mitraille, boîtes lances feu, etc., qui ont été déposées la caserne des Annonciades. Les sacsàétou- pilies, les sacs charge, les courroies, les étuis sont également reconnus par le témoin pour être ceux que lui a présentés le juge d'instruction. Tous ces objets sont présentés l'accusé de Créhen qui les re connaît, et dit les avoir fait confectionner par ordre du général Vandersmissen. Celui-ci le nie, et ne reconnaît aucun de ces objets. L'accusé Parent dit que les boulets et les boîtes mitraille, confectionnées par Malaise, ont été faits pour le petit mortier dont lui et de Créhen sont les inventeurs. L'accusé de Créhen ne conteste pas que ces boulets soient ceux saisis, mais il soutient que le modèle qu'il a donné pour en faire fondre, était plus gros.. M° Roussel trouve que la déposition du témoin est une véritable expertise. Il dit qu'on a tiré des arsenaux de l'état des pièces de comparaison, qu'on a choisi justement les plus semblables, et demande qu'on donne la défense le même droit. M. le président. Je ne puis vous donner l'entrée des arsenaux, mais je vous promets défaire entendre def officiers d'artillerie pour contrôler la déposition du capitaine Verger. Le témoin continue sa reconnaissance, et une dis cussion s'engage entre le témoin le ministère public, et les accusés Vandersmissen et de Créhen relativement au service qu'on aurait pu tirer de ces divers objets. La séance est levée 3 heures moins 17+ et remise au lendemain. Audience du 3 murs. La même affluencede monde continue régner. M. Hody remet 3 lettres sous les dates suivantes 8 janvier 1839, 3o janvier i84o, i7juin i84i. Il résulte de ces Lrois lettres, lues l'audience, que Parent aurait en effet offert ses services M. Hody. Parent reconnaîtces lettres, refusede les parapher, et insiste pour développer la l'éponse. Le président lui fait observer qu'il doit attendre le moment de la défense. Parent se plaint qu'on ne lui permette que des explications écourlées, il se borne enfin dénier de la manière la plus formelle qu'il ait jamais été agent de police, puis il ajoute que le roi lui a fait une pension de 3oo francs par mois la condition d'habiter Paris. Que là le général d'Hane l'engagea surveiller le général Vandersmissen. Le sieur Mol, capitaine, dépose qu'il a vu de Créhen Anvers, et lui a demandé un emprunt. Qu'étant au Café de VEmpereur où il avait rendez- vous avec lui, il y vit venir Vandermeere, que de Créhen reconduisit ensuite sa voiture. Le témoin entre dans de longs détails sur les différens instans où il a vu de Créhen pendant deux jours et sur les conversations qu'ils ont eues ensemble, et du mé contentement que de Créhen lui a dit exister dans l'armée. Il a parlé de grands personnages qui seraient dans le mouvement, mais ne l'a pas voulu em baucher. Il s'élève entre Vandersmisseu, de Créhen et Mol un petit débat pour savoir si de la manière dont le premier est entré, il paraissait chercher le second où l'y avoir rencontré par hasard. Le témoin rend témoignage de la loyauté de Van Laethem qui ne lui a jamais parlé politique. Auguste Meys, domestique Y HôteUdes Étrangers, Anvers, dépose que Vandermeere et une autre personneontétéconduitspar lui de la chambre n° i3, vouée la iiation française, si ce n'est, peut-être, son amour pour sa patrie. Quant Juana, son cœur naïf et pur encore avait refusé de s'ouvrir la liaine passionnée que le vieillard s'était efforcé d'y faire pénétrer mais bientôt l'amour cette autre passion forte et vive, allait le remplir tout entier, et creuser sous les pieds de la pauvre jeune fille un abîme de fautes et de malheurs. Or,peu de temps après la rencontre dont nous venons de parler, pendant une belle nuit de décembre, une échelle de cordes se trou vait suspendue au balcon du premier étage de la maison du docteur Uberli, et l'heureux capitaine était dans les bras delà belle Juana. A moi, maintenant et toujours, disait-il, en pressant la jeune fille contre sa poitrine ah! je te le jure par tout ce qu'il y a de saint pour un homme d'honneur, si ton aïeul y consent, tu seras ma femme. Il n'y consentira jamais, répondit tristement Juana car, je suis certaine que rien au monde ne saurait vaincre la haine implacable que les français lui inspirent. Tu sais, mon père a perdu la vie en combattant pour son pays, et c'est une balle française qui a frappé ce noble cœur ob je suis bien coupable, sans doute, d'oublier ainsi mes devoirs mais ne suis-je pas mille fois plus criminelle enoore, de les fouler aux pieds pour un de ceux qui furent les meurtriers de mon père, et qui sont aujourd'hui les maîtres de ma patrie! Et Juana pleura amèrement en parlant ainsi. Ah! que dis-tu, et pourquoi t'accuser aussi sévèrement? reprit le capitaine, qui, pour rendre ses'paroles persuasives, couvrait de bai sers ardents les épaules de sa belle maîtresse dans ces tems de calamités où les hommes s'entr'égorgent sans haine et pour ainsi dire froidement, où l'habitude des scènes sanglantes, en nous inspirant le mépris et presque le dégoût de la vie, a étouffe dans bien des cœurs tout noble sentiment, toute tendre affection; dans ces temps désas treux, au milieu du désordre et de l'effroi de la guerre, ne crois-tu pas qu'une passion aussi vive, aussi dévouée que celle qui nous domine, trouvera grâce aux yeux de ton aïeul Non, Michielo miole désir de venger son fils l'emportera dans son cœur sur tout autre sentiment. Il ne verra jamais en toi qu'un français, un des vainqueurs de l'Italie. Mais que ferons-nous alors Quel que soit ton destin, il sera le mien! s'écria Juana en' cachant sa tête dans les mains de Michel. Quoi tu consentirais me suivre l'armée J'y consentirais Tu partagerais mes périls Je les partagerais! -Tu es donc un ange que mon heureux destin a placé sur ma roule. Caro midi désormais tes dangers seront les miens, mes joies seront les tiennes. Juana prononça ces paroles avec une énergie qui étonna le capi taine; il comprit cette nature altière qu'aucun obstacle n'aurait pu détourner d'une résolution prise, et qui puisait une nouvelle force dans la passion dont elle était tourmentée. Ils échangèrent encore quelques baisers et quelques douces paroles, et le capitaine se dirigea vers la fenêtre par laquelle il était entré. L'échelle de cordes n'y était plus Nous sommes perdus s'écrièrent ensemble les amants attérés. Il ne nous reste d'autre issue que cette porte, dit Juana, et elle l'ouvrit avec intrépidité. Elle recula frappée d'effroi. Le docteur se tenait au seuil deux hommes qu'il avait appelés comme témoins, étaient ses côté».

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2