NOUVELLES DIVERSES.
EXTERIEUR.
FRANCE.
assassinat de deux personnes, St. Symphorien,
a été exécuté ce matin huit heures sur la
Grand'Place. Il était assisté de l'abbé Coquelet.
m 6- in
On écrit de Malmcs le 3 avril
La cérémonie du sacre de S. Exc. Mgr. For-
nariinternonce apostolique en Belgique,
nommé archévèque in pnrtibus de Nicée, a été
célébrée ce matin dans la métropole avec une
pompe extraordinaire. Beaucoup d'étrangers de
distinction étaient arrivés en ville depuis hier
au soir pour y assister.
On écrit de Bruxelles -
Les eaux de la Senne débordent partout. Les
prairies des communes de Forêt, Ruysbroek,
Schaerbeek, Ever jusqu'à Vilvorde n'offrent
qu'une seule nappe d'eau. Plusieurs habitants
de Cureghem sont occupés déménager. La
route de Laeken est interdite aux piétons.
L'échelle placée dans la rivière au pont Saint-
Jean Népômucène marquait midi 2 mètres
70 centimètres. Il est espérer que le gouver
nement va enfin prendre des mesures pour
obvier au débordement de cette rivière chaque
forte crue.
SÉNAT.
Le sénat s'est réuni le 4 dr 2 heures et demie.
Il a été donné connaissance des divers .pro
jets de loi envoyés par la chambre des repré-
scntans.
M. le comte Vilain XIIII a demandé la parole
pour proposer l'ajournement de la loi des in
demnités jusqu'au moment où on serait saisi
de la loi relative au rachat des monumens de
la ville de Bruxelles. M. le ministre de l'inté
rieur a réclamé le comité secret pour donner
au sénat des explications sur la loi, il a déclaré
que le ministère s'opposerait tout ajour
nement.
M. le comte de Baillet avait demandé l'au
torisation de donner lecture d'une pétition des
habitans du poldre de Lillo. 'Après un léger
débat celte lecture a été renvoyée au comité
secret.
Le sénat a nommé une cohamission composée
de MM. le baron Dellafaille Cassiers, comte
d'Haned'Hoop et baron de Macar, pour exa
miner les projets de loi relatifs aux conseils de
prud'hommes et l'achat d'un bateau vapeur
pour la Tête de Flandres.
Le sénat s'est ensuite formé en comité secret.
Le comité secret s'est prolongé jusqu'à 5
heures et demie. La séance publique a été
renvoyée aujourd'hui midi.
Une trentaine d'Irlandais se trouvaient der
nièrement réunis dans une maison du comté
de Fermanagh. Ils s'ennuyaient, et ils résolurent
de s'amuser. Mais quel plaisir se donneraient-ils?
Ils hésitèrent longtemps entre tous ceux qui
leur étaient offerts. Enfin l'un dés assistans
s'écria
«Je suis allé aux assises d'Ennenskillen et
je vais vous montrer Comment se rend la justice
criminelle.
Celte proposition fut accueillie avec les plus
vifs transports de joie. Aussitôt les chaises sont
rangées dans un certain ordre. Au fond de la
pièce le siège du président droite, lesjurés
gauche, un accusé désigné par le sort. L'au
dience commence. L'atlorney-général expose
les charges de l'accusation on entend les té
moins le défenseur du prévenu prononce une
courte plaidoirie en sa faveur mais le jury
rend un verdict de culpabilité et le président
de la cour se couvrant la tête d'un voile noir,
prononce dans les termes Sacramentaux un
arrêt de mort.
En vain le condamné réclame sa grâce l'or
dre d'exécution est déjà donné.
On se procure une cprde on la fixe l'une
des poutres du plafond. Un bourreau improvisé
fait monter avec lui le condamné sur une table,
et le lance dans l'éternité. Le malheureux se
débat et pousse des cris affreux. Mais les assis
tans, persuadés qu'il plaisante dansent en
rond autour de lui, en ricanant. Il se tait et
reste tranquille. Alors seulement on se décide
le détacher, mais" il était trop tard tous les
secours qu'on lui prodigua ne purent le rappeler
la vie.
On écrit de îîaplèp la Gazette d'Augs-
bourgsous la date du 16 mars
Trois années se sont écoulées depuis la der
nière et grandiose éruption du Vésuve qui eut
lieu le 1er janvier 1839. On sait qu'à cette
époque le cratère prit une forme nouvelle et
qu il se forma dans celui-ci une façon d'enton
noir qui resta longtemps fermé par le bas. 11 y
a un an environil s'ouvrit et il en sortit une
fumée blanche et épaisse qui continua de
s'échapper sans interruption par colonnes plus
ou moins grosses. Mais depuis quelques semai
nes, la fumée a pris^ près de l'ouverture une
couleur rouge qui est probablement l'effet du
reflet des matières enflammées l'intérieur. De
grandes crévasses se sont en outre formées du
côté septentrional de l'entonnoir il s'en échappe
une vapeur sulfureuse plus forte encore que
celle qui sort du centre lui-même, et toutes ces
circonstances réunies sont autant de symptô
mes qui font prévoir une éruption prochaine.
On se rappelle que les journaux anglais
ont annoncé, il y a quelques jours, qu'un brick
anglaisle Charybdis avait détruit la flottille
de Carthagène dans le port même de cette ville.
Le commandant du Charybdis. le lieutenant
Michel de Courey, vient d'être promu par le
bureau de l'amirauté au rang de commandant
et lorsqu'il aura servi le temps voulu en cette
qualité, il sera crée capitaine. Le Charybdis
n'est qu'un brigantin de 232 tonneaux portant
3 canons et un équipage de 53 hommes.
On écrit de Colombus (Ohio), en date du
19 février, au Courrier des États-Unis
Jeudi, un débat s'est élevé dans le sénat,
propos de l'élection d'un sénateur, et bientôt
MM. Clark et Bartley ont échangé les person
nalités les plus grossières. M. Clark ayant accusé
son adversaire d'émettre parfois des assertions
qu il lui serait fort difficile de prouver, celui-ci
a répliqué qu'une pareille imputation ne pou
vait se traduire que par les mots de menteur
et de canaille et que s'il ne craignait pas de
s'abaisser jusqu'à un smisérable comme
M. Clark, il se souviendrait de lui la sortie
de la séance, Mais c'est M. Clark qui s'est
souvenu. En sortant, il est allé la rencontre
de M. Bartley, des insultes duquel il a pris
line revanche dont une mare de sang qui souil
lait le pavé, attestait hideusement l'énergie.
Sans l'intervention des passans, nos deux hono
rables se seraient sans doute mutuellement
égorgés.
Le 14 février, le capilole de Madison
(AVisconsin) a été le théâtre d'un de ces drames
sauvages dont les législatures américaines, dont
le congrès fédéral lui-même donnent si souvent
le déplorable spectacle. Le Wisconsin n'étant
qu'un territoire, n'a pas de législature, mais
simplement un conseil exécutif investi de pres
que tous les privilèges parlementaires. II s'agis
sait de la nomination d'un shériff. Un des
membres, M. Wineyard, s'opposa très-vivement
au choix qui était proposé, parce qu'il voulait
obtenir l'emploi pour un de ses frères. Un autre
membre, M. Arndl, prit chaudement fait et
cause pour l'homme qui avait été choisi par le
gouverneur. Il s'en suivit un échange de gros
sières personnalités, et bientôt M. Wineyard,
quittant son siège, s'avança vers son adversaire,
et lui tira, bout portant, un coup de pistolet
qui l'étendit mort. Le père de la victime était
présent, et il se précipita avec fureur sur le
meurlrier, qui allait peut-être commettre un
second assassinat, lorsqu'il fut saisi par ses
collègues et livré aux mains de la justice.
Le mariage de la princesse Aldegonde de
Bavière avec le prince héréditaire de Modène
a été célébré Munich le 29 mars.
On lit dans le Commerce
Chaque jour nous révèle de nouvelles
applications du droit de visite que les Anglais,
ce qu'il paraîtétendent des latitudes où il
ne devrait pas être exercé mais ils se croient
tout permis en présence de la longanimité de
notre gouvernement.
La lettre suivante nous a été adressée:
illusions, Coraélie en vint haïr monsieur de Belleville de toute
la liaine qui peut succéder un amour éteint dans le désespoir.
III.
Vers le soir de ce même jour où Frédéric avait été frappé si
cruellement dans son affection fraternelle, monsieur de Belleville,
retiré dans son appartement, s'occupait terminer quelques disposi
tions et se préparait au duel qui devait avoir lieu le lendemain.
11 veuait de livrer aux flammes plusieurs paquets de jolis billets
parfumés dont le charmant griffonnage n'aurait pas peu compromis
leurs auteurs, lorsque son domestique vint lui remettre une lettre
la quelle le porteur attendait une réponse.
Cette lettre contenait ce qui suit
Monsieur,
Une circonstance imprévue et que je crois inutile de faire
i» connaître ici, m'empêche de me rendre Viucennes l'heure
convenue cependant la saison étant belle et les nuits assez
courtes, j'espère vous y rencontrer cinq heures du matin. Le
porteur se chargera de votre réponse.
10 mai. «Davestah.»
De Belleville répondit Frédéric que l'heure lui étant indifférente,
il serait cinq heures sa disposition.
II passa ensuite une partie de la nuit écrire son père, sa
femme et Gornélie. 11 exprimait cette dernière les regrets les
plus amers je crois même qu'il lui reprochait le silence qu'elle avait
gardé sur sa position réelle et qu'il osait lui dire que s'il l'avait mieux
connue il l'aurait respectée, prolongeant ainsi jusqu'à la veille de
de sa mort, peut-être, cette habitude du mensonge dont il avait fait
l'étude de sa vie entière.
Le lendemain, Davestan et de Belleville se rencontrèrent au lieu
désigné dans le bois de Viucennes.
Aucune parole ne fut échangée enlr'eux.
Davestan les bras croisés, restait froid et impassible, mais ses
traits bouleversés trahissaient les sensations horribles qui l'avaient
agité depuis la veille il était presque méconnaissable.
Les témoins voulurent s'interposer pour terminer cette affaire
amiablement ou pour changer au moins les terribles conditions de
ce duel, mais Davestan répondit par un signe de tête négatif.
De Belleville était visiblement ému.
Ils se mirent en présence, et les témoins s'apprêtèrent donner
le signal.
Alors seulement Davestan prononça lentement et voix basse,
ces paroles
Monsieur de Belleville, recommandons notre âme Dieu, car
l'un de nous va mourir
Justice divine! s'écria le chevalier, frappé d'épouvante, c'est
elle, c'est
Il n'eut pas le temps d'achever.
La seule arme chargée était tombée entre les mains de son adver
saire et la balle mortelle venait de lui traverser le cœur.
Il expira mais la contraction horrible de ses traits révélait la
profonde terreur qui l'avait assailli ses derniers moments, et ses
yeux, fixement ouverts, semblaient encore regarder Gornélie, car
c'était bien elle dont il avait reconnu les accents. Mais alors aussi
cette énergie fébrile qui seule avait soutenu la jeune femme, se
fondit tout-à-coup, et un torrent de larmes brûlantes comme des
gouttes de plomb, inonda son visage. Elle se trouvait maintenant
trop vengée; elle eut voulu rendre la vie ce cadavre gisant ses
pieds, même au sacrifice de la sienne. Ainsi la sensibilité, ce bel
apanage des femmes, venait de reprendre le dessus et dominait
tout ce qu'il y avait de viril chez cette nature vraiment excep
tionnelle.
Quatorze années se sont écoulées depuis cet événement et Cor-
nélie, guérie jamais de son exaltation, a reporté toutes ses affec
tions sur son frère, qui, devenu riche et considéré, ooeupe aujourd'hui
le premier rang dans la carrière commerciale, la véritable aristo
cratie de notre époque.
Quelqu'invraisemblable que puisse d'abord paraître un pareil
duel, nous ne nous écartons pas autant de la vérité que l'on pourrait
le supposer. Les annales de tous les pays nous en ont fourni des
exemples, et sans chercher bien loin j 'ai là sous les yeux une histoire
delà ville de Berne, où je lis qu'en l'an 1488, dans un de ces duels,
nommés Jugements de Dieu, une femme se battit contre son amant
et remporta la victoire. Je cite ce fait enlre cent.