JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4 e ANNÉE. N° 102. JEUDI, 21 AVRIL 1842. INTERIEUR. M. ROGItR ET 91. DUMORTIER. toSe' On s'abonne Tpres, rue du Temple, 6, et cher tous 'es per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-95 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco. A l'éditeur du journal, A Ypres. - Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 20 Avril. A peine la chambre des représentans a-t-elle repris ses travauxet déjà se renouvelle le scandale des discussions furibondes entachées d'injures et de personnalités grossières scènes fâcheuses dont on trouve peine quelques exemples dans l'histoire parlementaire des états européens, et qui chez nous se repètent trop souvent. Les honneurs de la mémorable séance du 13 avril dr reviennent de droitàM. Dumortier. Depuis l'ouverture de la sessionle député de Tournai, ses amis politiques et leurs hommes d'affaires les ministres actuels épuisent sur 1 honorable M. Rogier et ses anciens collègues, tout ce que la vanité froissée, l'espoir déçu le sentiment d'une incapacité complète devenue évidente leurs propres yeux ont amassé de fiel au fond de leurs âmes. Pour comprendre quel point la haine les aveugle, il suffit de compter les accusations controuvées de dilapi dations de nétotisme de faux reproduites par eux sous toutes les formes sans que jamais ils aient pu montrer l'ombre d'un fait qui les justifiât. L'étranger au courant de nos affaires, qui suit ces déplorables débatsne doit-il point croire la nation atteintede vertige? eh quoi! il est dans le pays quelques hommes d'un mérite assez incontestable pour qu'il n'y ait pas un coin en Belgique où l'on ne trouve la trace des services qu'ils ont renduset tous les jours au sein de la représentation nationale, on peut voir des nains envieux et colèresqui n'attei gnent pas leur ceinturese dresser sur la pointe des pieds, pour essayer de les salir au visage! et tout cela se passe tranquillement, comme chose ordinaire les électeurs qui ont confié le mandat national ces énergumènes ne songent pas élever la voix, protester contre une conduite qui les déshonore Quand on laisse traiter de la sorte les hommes vraiment distingués qui ont rendu déminens services, il faut s'attendre ne plus voir désor mais aux affaires que des ministres de la trempe de ceux qui forment le cabinet actuej, et dont la main inhabile pousse rapidement le pays la décadence et la ruine. Il n'est pas difficile de concevoir que l'homme politique sans reproches, l'administrateur in tègre quidepuis 1830, a consacré au service de son pays ses talens et ses veilles, qui, par des travaux pénibles et soutenusest parvenu s'acquitter d'une manière remarquable, des plus hautes fonctions il n'est pas difficile, di sons-nousde concevoir que M. Rogier perde par fois patience traqué qu'il est par des en nemis sans bonne foi comme sans pudeur. En effetquel est l'homme doué d'un calme assez stoïque, pour tester toujours impassible, quand le poignard acéré de la calomnie, dirigé par une main savantelui laboure sans pitié les fibres les plus délicates du coeur? Que la responsa bilité du scandale incombe donc toute entière son auteur. A vous, M. Dumortier, honorable représentant de Tournai, vous, tous les hon neurs de la mémorable séance du 13 avril Ce qui met surtout en relief l'odieux de la conduite de M. Dumortier et de ses accolytes, c'est qu'ils se posent les seïdes d'un parti, religieux exclusifs qui traite ses adversaires d'impies et d'athées. C'est que pour distiller le venin de leurs calomnies, ils empruntent les formes bibliques l'éloquence de l'honorable M. de Rriey. Vous ne nie ferez pas secouer la poussière de mes souliers. disait le député de Tournai l'honorable M. Rogier, le 13 avril, en terminant ses invectives. Nous nous permet trons, nous, en terminantcetarticlèb de dire ce quisuità M. Dumortier: «Userait heureux pour vous et pour le pays, M. Dumortier, qu'on pût vous induire secouer sinon la poussière de vos souliers, du moins le joug des méchantes passions qui vous dominent. Vous cesseriez sans doute alors de faire retentir les voûtes du palais national de discours aussi creux qu'inconvenants, et l'on pourrait espérer de ne plus entendre chaque jour sortir de votre bouche un flux d'ignobles parolesexpres- sion de sentimens plus ignobles encore. r.si'î'O-s- Des personnes pudibondes de cette ville se proposent d'adresser une requête la régence. Ce sont, paraît-il, celles qui se sont si fort émuesil y a peul'endroit des étalons du gouvernement. Elles doivent prier nos conseillers commu naux de vouloir bien prendre en sérieuse con sidération, l'extrême inconvenance du spectacle que des chiens mal élevés se permettent souvent de donner dans les rueset provoquer une mesure tendant ce qu'il soit interdit tout propriétaire de chiens, de laisser ces animaux vaguer dans la villesans les avoir revêtus d'un petit vêtement en forme de pantalon dont la coupe est fort élégante. (Voir le modèle annexé la pétition.) «aO» La quinzaine de Pâques est écoulée, et voici de nouveau les ecclésiastiques des diverses paroisses de la ville en tournée pour recueillir les billets de confession. Nous expliquerons en peu de mots ce que c'est que cette pratique, pour l'instruction et l'édification de la plupart de nos compatriotes, qui probablement ne s'en doutent pas. MM. les curés ou leurs délégués s'en vont domicile demander les susdits billets. En arrivant dans une maison ils ont soin de s'informer du nombre des membres de la famille et des serviteurs. Si ce nombre ne cadre pas avec celui des billets remis, ils demandent quel est le délinquantcar ils doivent faire un rapport qui de droit sur les individus qui négligenl.de s'acquitter des devoirs religieux. Toute réflexion sur ces pratiques vieux restes des traditions inquisitoriales d'odieuse mémoire, serait superflue. On ne sait que trop d'ailleurs, qu'auprès de certaines gens, récla mer contre un abus c'est les engager y persister avec plus d'obstination. La chambre des représentans dans sa séance du 8 avrilvient de voter, la loi sur le colpor- Nous nous sommes plusieurs fois déjà fait l'écho des plaintes que l'établissement des alié nés excitait généralement. Nous sommes heu reux de pouvoir annoncer nos lecteurs que les administrations cpie la chose concerne s'occu pent en ce moment de cette affaire. Il y a donc" L tout lieu d'espérer que d'ici peu de temps la ville d'Ypres sera dotée d'une maison d'aliénés convenable. Nous remarquons avec plaisir que l'on tra vaille activement au jardin du palais de justice. Les plantations sont faites et l'on s'occupe placer les derniers gazons sur les pelouses. Il nous semble que l'on ne peut trop activer ces travaux. Non seulement les dames distinguées de l'Union et de la Concorde mais encore toute la population attend avec impatience l'ouverture du parc. 11 nous semble encore que l'administration fera fort bien d'en faire l'inauguration avec une cer taine solennité; car la création d'un parc Ypres est un bienfait pour les habitants et un embellis sement pour la ville. Dans la nuit du 15 au 16, un vol avec effrac tions a eu lieu chez le sieur Oduer, tonnelier Nieuwcappelle. Les voleurs sont entrés dans la maison par un trou pratiqué au-dessous d'une fenêtre; ils ont enlevé 17 pièces de viande, 3 jambons, 4 paires de bas et un gilet: le tout évalué 85 francs. Nous apprenons d'une manière formelle que la famille de Melchior Mathieu a obtenu eu sa faveur commutation de la peine de mortmais que cette grâce ne sera proclamée qu'après le retour du roi. On écrit de Rruxelles Deux des signataires de la pétition que les détenus pour dettes viennent d'adresser l'au torité compétente ont ajouté leur signature âgé de 71 et âgé de 78 ans. En France, le créan cier n'a pas le droit d'arrêter son débiteur âgé de 70 ans, et le débiteur est libéré de plein droit lorsqu'il atteint cet âge eu prison.

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