NOUVELLES DIVERSES. EXTERIEUR. FRANCE. récemment Liègea entendu les réclamations de la chambre de commerce sur le nouveau tarif. M. Dumortier pense que Ton ne peut juger le nouveau tarif d'après un essai de 8 jours il engage la chambre ne pas s'arrêter la réclamation isolée d'une localité. M. Desmaisières, ministre des travaux publics. Je ne pense pas que la chambre veuille s'arrêter cette discussion. Je me bornerai répondre l'honorable M. Delfosse que la réclamation de la cham bre de commerce de Liège portait non sur le chiffre du tarif, mais sur le système d'exploitation. M, FleussuCe n'est pas une localité qui se plaint. Un député de Gand se plaint. Sa réclamation est approuvée par un honorable député de Liège et par moi. Au lieu de dire qu'une localité se plaint, il serait plus exact de demander quelle est la localité qui ne se plaint pas. M. RogierJ'avais cru échapper la nécessité de me défendre dans cette sessien, mais j'y suis forcé, pareeque dhouorables membres prennent plutôt tâche d'attaquer l'ancien ministère que de défendre le nouveau. Je ne m'occuperai pas du tarif des voyageurs. Sur ce point, le principe de mon tarif a été adopté par le ministère actuel. Quant au tarif du transport des marchandisesje reconnais qu'il s'écarte très franchement de mon système. D'après les tableaux qui ont été publiés, sur beaucoup de stations, et pour beaucoup de produits, les prix sont doublés, quelquefois triplés. Quel a été le but de cette augmentation D'augmenter les recettes du chemin de fer, par le transport des marchandises? Mais le trans port des marchandises ne produisait-il rien? J ai démontré qu'il avait amené une augmentation de recette de 800,000 francs. Qu'a-t-on fait pour répondre ce chiffre? On a exagéré d une ma nière que je ne veux pas qualifier les dépenses du chemin de fer. D'après l'ancien système, on prenait les marchandises domicile et on les remettait destination. Quelle est la dépense en plus résultant de ce système? Les frais de transport du domicile la station et de la station la destination. LU bien, si le ministère s'était borné faire rembourser au commerce ce que le gouver- t nement payait l'entrepreneur du cainionage toutes les dépenses occasionnées par mon système se trouveraient couvertes. On a dû prendre quelques employés de plus pour l'inscription des marchan dises. Cela a été nécessité par l'accroissement des marchandises et par l'accroissement des affaires. Mais quel est le commerçant, quel est l'entrepreneur qui se plaindra d avoir payer quelques employés de plus, alors que ses affaires se sont accrues dans une proportion très-forte Il est vrai que j ai lu dans un journal que sous mon système les vvaggous ne transportaient que 2,000 kil. de marchandises et que les convois étaient trop nombreux. Mais pourquoi, sojis mou système les waggons ne portaient-ils pas 4,000 kit. comme sous le système du tarif actuel Et quel rapport a le tarif des marchandises avec le nombre de convois Je n'aime pas récriminer mais si ces abus existaient sous mon système je demanderai pourquoi depuis un an M. le ministre n'y a pas porté remède L'honorable membre procède l'examen comparatif du nouveau tarif, et établit que sur plusieurs points et pour plusieurs produits le prix du transport a été doublé ou triplé. 11 déclare partager 1 opi nion qu'au dire d'un journal aurait exprimée M. Masui en disant que le tarif était inexécutable dans son ensemble et dans ses détails. Il se plaint des attaques que dirige maintenant MDumortier contre l'ancien ministère, il ajoute que ses commettants et le pays jugeront sa conduite. M. Dumortier. L'honorable préopinant m'a accusé de tactique l'égard de l'ancien ministère; il a ajouté que mes commettants jugeraient ma conduite. Je n'ai attaqué l'ancien ministère qu'au sujet de la question qui nous occupe maintenant. Je le fais encore aujourd'hui dans l'intérêt du trésor. Je regrette qu'un membre de l'ancien cabinet considère comme des attaques contre l'ancien cabinet, les attaques contre son tarif. S il le veut ainsi, soit. Mais la chambre s'est déjà prononcée dans son adresse au roi contre le système de ce tarif. Remarquez que si vous avez eu des voyageurs de plusvous avez aussi des dépenses de plus. M. Rogier. Non. 11 n'y a pas eu de dépenses de plus puisque je complétais les convois. M. Dumortier. Bien. C'est-à-dire que quand il se présente des voyageurs, on les met en magasin et on leur dit attendez qu'il y ait de la place dans les convois suivants. Je doute que les voyageurs veuillent se soumettre de tels arrangements. Je dis qu il y a eu augmentation de dépenses car M. Rogier, avant de quitter le ministère a nommé en un seul jour 224 employés. M. Rogier. Cela est inexact. M. DuMortier. M. Rogier a fait un testament politique dont les résultats ont été ruineux pour le pajs. Si je voulais soulever entiè rement le voile dont un coin seulement a été levé, M. Rogier et ses amis n'en sortiraient pas blancs. M. Rogier. Faites. N'insinuez pas. M. DevauxLevez entièrement le voile. M. Dumortier. M. Devaux lui-même aurait sa part. M. DevauxExpliquez-vous M. DumortierIl m'a été dit qu'unjbeau-frère de M. Devaux avait obtenu un bel emploi dans l'administration du chemin de fer. M. Devaux. Je déclare que je n'ai dans l'administration du che min de fer aucun parent jusqu'au 6e degré. M. Dumortier. Cela m'avait été dit. Toujours est-il que des per sonnes qui n'étaient pas Belges, qui n'avaient aucun titre obtenir des emplois en ont obtenu dans l'administration du chemin de fer. Un beau-frère de M. Rogier qui était notaire en France, a obtenu un emploi de. ce-genre. Il est positif aussi que M. Rogier a nommé en un jour 224 employés. - M. Rogier. G[est;un mensonge. M. Dumortier. Je ne sais si nous sommés dans une halle ou dans une assemblée législative. M. Devaux. Ceux qui revalent l'administration sont ceux, qui, comme vousavancent des faits inexacts. - - M. DumortierJ*ài répété ce qui m'avait été dit. Si cela n'est pas exact, je le retracte. M. Devaux. Vous ne deviez pas le dire sans en être certain. 1VT. le président. J'invite. M. Dumortier rester dans la question et les honorables membres ne pas l'interrompre. M. Dumortier. Je persiste dire que le système de M'. Rogier a amené une augmentation dans les dépenses. Si je me trompe sur ce point, c'est que j'ai été induit en erreur par les Renseignements fournis par l'honorable $1. Rogier lui-même. M. Donny se prononce contre le nouveau tarif. M. Cogels. Je crois que cette-Tjiscussioh ne portera pas les fruits qu'on en attend, et qu'il y a plus dèffruits attendre des. renseigne ments demandés aux chambres de commerce par M. le ministre des travaux publics uout j'appiéciç d'ailleurs les .bonnes intentions. M. Dcmonceau s'attache justifier le nouveau tarif, adopté sur la proposition de la commission des tarifs. M. Lys déclare que le nouveau tarif a provoqué des plaintes très-vives VeCviers et que le roulage sera rétabli si les fabricants veulent prendre l'engagement de se servir du roulage pendant tout le temps pendant lequel ce tarif sera en vigueur. M. Delehaye déclare qu'il n'a pas voulu attaquer les intentions du gouvéruemeut, ni de la Commission. Il adjure le gouvernement de changer le tarif dans l'intérêt du commerce. M. Dubusaîné, demande par inotiou d'ordre que la chambre, passe Tordre du jour. Mais sur l'observation de M. le ministre ,des travaux publics qu'il désire lui-même que la discussiou continue il retiré sa proposition. La discussion est reprise. M. Devaux. Je commencerai par répondre M. Dumortier, que si j'ai été TamL de beaucoup de ministres, je n'en ai rien retiré, et je n'ai pas deux parens ou deux amis qui aieut été placés dans le gouvernement* J'espère donc qu'à Tavçnir^on m'épargnera ces reproches si injustes. Revenant la question du tarif, l'orateur fait remarquer que le tarif du chemin de fer est de beaucoup plus élevé que le tarif qui vient d'être publié par les messageries Yan Gend. Les marchan dises devront doue nécessairement prendre cette voie. 11 soutient que 1 ancien tarif de M. Rogier était préférable et avait eu d'excellens résultats, il avait fait réduire le prix du transport non- seulement sur le chemin de fer, mais encore dans tout le pays. Examinant ensuite les tableaux publiés par le Moniteurl'honorable membre y trouve la preuve que dans les dix premiers jours d'avril les transports de marchandises ont été de beaucoup inférieurs, sous le rapport de la quantité, ceux des premiers jours de mars. Ils peuvent avoir rapporté autant; mais c'est toujours un résultat très-fâcheux pour le commerce. M. le ministre des travaux publics s'étonne de l'attaque dont les tarifs sont l'objet, alors qu'ils ne sont en vigueur que depuis dix jours, et il pense qu'on aurait dû attendre au moins que Ton pût en connaître les résultats. M. Delfosse soutient de nouveau que lès tarifs sont trop élevés M. le ministre s'est appuyé sur ce que la députation de la chambre de commerce de Liège se serait retirée très-satisfaite c'étaient des promesses que le ministre lui avait faites. Je ne terminerai pas sans ajouter ma voix celle de mes collè gues qui ont blâmé le miuistre d'avoir, par des arrêts sans date, sans signature et de sou autorité privée, modifié un arrêté royal. M. le ministre des travaux publics fait observer qu'il n'a fait que s'appuyer sur un arrêté royal contresigné par son prédécesseur, pour rectifier des erreurs qu'il a reconnues dans les tarifs. M. Rogier. Quoique je n'attache pas une grande importance aux paroles de M. Dumortier, je dois cependant répoudre quelques mois. Il a dit qu'avant ma sortie du ministère j'avais nommé 200 employés. M. Dumortier. Je n'ai pas les chiffres exacts, mais cela dépasse cent... M. D oignon. C'est cent quarante. M. Rogier. J'ai dit que c'était un mensonge, maintenant vous dites que c'est cent quarante] ou même cent, et bien, je dirai pour la troisième fois que c'est un mensonge. M. Dumortier. Je viendrai avec des chiffres. M. Rogier. Vous viendrezavec des chiffres faux. M. DumortierJe demande le rappel au règlement, c'est par trop insolent. M. Rogier. M. le président, pendant toute celte discussion j'ai été lâchemeut et odieusement attaqué, j'ai le droit de répondre: on m'a attaqué jusque dans ma famille. Si je voulais recruter les nomi nations qui sont dues Tinflirënce de M. Dumortier, peut-être, y trouverais-jc ses cousins et ses. pièces, mais je ne descendrai pas aussi bas. Je déclate da resté que le fait en lui-même est eoipplète- ment inexact-; je'n'ai pas fait do nominations nouvelles, j'ai seule ment régularisé fa position de plusieurs employés qui étaient entrés dans l'administration l'insu même du ministre, j'ai voulu tfieltio une limite un abus qui se commettait. Je n'ai jamais fait du népo tisme, je suis un exemple'vivant du désintéressement de 1 ancien cabinet. On a aussi parlé des caries de faveur sur le chemiu de fer. On en a fait un grand bruit. Eh bien, je déclare qu'une seul® carte avait été donnée pour moi et ma famille quatre autres ont été mises ma disposition deux n'ont jamais été employées; deux autres sont déjà rentrées entre les mains de M. le ministre. Il n'en reste qu'une seule êt la personne qui elle,avait é|é<dounée m'a dit qu'elle p'èn faisait plus usage. M. Dumortier. Ce n'est pas moi qui ai pris l'initiative de cette disposition personnelle. J'avais dit, il est vrai, qu'avant dp sortir du ministçte M. RogierVvait.hamgié 200 employés, il vient de le "confirmer; "Carifsavez-vous quels étaient les employés; c'étaient des hommes'dônt L'administra lion pouvait avoir eu besoin'momen tanément et qu'on pouvait remercier une fois les travaux qu'ils -faisaient terminés £jlî» lieu-de cela, M*. Rogier les a définitivement "attachés Ladminislration. M. Rosier ^atté de mes consins et de mes nièces qui auraient obtenus des emplois par mon influence. Je n'ai pas de nièces/je n'ai que très-peu de cousins, ot je puis dire Corinne M. Devaux que je n'ai pas dfctix parents au 6? degré dans l'administration.*; dans tous les câs, si on ^vait jflacé*de mes pareps, ce ne sérail pas par une violatiôn 4s-la constitution, comme -l'a fait M. Rogier, qui a donné un gros emploi son beaUTfrère, ancien notaire, un Fran çais non-nafùralisé, alors queja constitution dit formellement que les Orangers né sont pai admissibles au* emplois en Belgique. Plusieurs:membres. A dèmgin, demain, l'ordre du jour. LordVe du jour est prononce. La 'séance est levée 5 heures. Un loup d'une grosseur énorme a allaqué dernièrement un enfant d'Auzeville, vers onze heures du soir. Un coup de fusil tiré par un homme, accouru aux cris de détresse, mit l'a nimal en fuite, mais l'enfant est blessé assez grièvement. Une coi'vette turque se prépare dit-on, prendre bientôt la mer pour aller Londres sous le commandement de Yaver pacha (l'amiral Walker), l'effet de remettre aux officiers et soldats qui ont fait la dernière campagne de Syrie, les décorations et médailles que le Sultan a daigné leur accorder, eu témoignage de sa haute satisfaction pour les services qu'ils ont rendus dans cette occasion. Les électeurs sont des jurés que l'on ne peut pas récuser la politique ministérielle com paraîtra leur barre, et ils auront se prononcer sur les questions suivantes Pour ou contre le droit de visite Pour ou contre le récensement Pour ou contre les poursuites systématiques contre la presse Pour ou contre la politique d'abandon l'égard de l'Espagne Pour ou contre la soumission envers l'An gleterre. En un mot, pour ou contre le système gouvernemental intérieur et extérieur. L'opposition sera d'autant plus forte, qu'elle se placera sur un terrain national en dehors et au-dessus des questions du ministère. La chambre des députés a décidé avant- hier que tout Français qui se sera rendu cou pable, hors du territoire du royaume, soit contre un Français, soit contre un étranger, d'un fait qualifié crime par la loi française, pour ra, son retour en France, y être poursuivi et jugé la requête du ministère public, s'il n'a été jugé définitivement en pays étranger. Hier, la chambre a intercalé le mot délit dans le paragraphe de la loi déjà adopté de sorte que les simples délits, commis l'étranger, pourront être poursuivis comme les crimes.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3