NOUVELLES DIVERSES. FRANCE. u Le sénat s'est ensuite occupé de la discussion générale des deux projets de loi relatifs aux tribunaux de Gand, Anvers et Namur, et la pension viagère de fllad. veuve Buzen; r—1 Voici ce qu'ont dit M. Malou et M. 'Dumon- Dumortier pour motiver leur vote négatif aux indemnités. M. Malou. Je crois qu'en présence des char ges qui pèsent déjà sur les contribuables, je crois "qu'en présence de celles que nous serons appelés très-prochainement vêler pour Té chemin de fer et autres communications très- utiles d'ailleurs nous ne devons pas adopter une charge de huit millions, d'autant plus que sur les conclusions mêmes du rapport de votre commission l'état ne doit rien en principe aux réclamans. D'ailleurs, je crois qu'adopter la loi sérail un précédent qui peut donner lieu une foule d'abus auxquels je ne veux aucu nement m'associer. ;cv M. Dumon-Dumortier. Je voterai contre le projet de loi parce que cette loi qu'on appelle une loi de réparation ne répare qu'une partie des pertes essuyées par les grands événemens de la révolution. Je pense que cette loi aura pour effet premier de donner de tres-gros bénéfices aux spéculateurs qui ont acquis bas prix les prétentions l'indemnité, et qu'elle ne satisfera ni la Belgique ni les étrangers. Je voterai contre: la Toi' parce qu'elle tend établir un principe nouveau qui peut nous mener loin, et que je coftîrftlère comme dan gereux pour le pays dé* Voter toujours de nouvelles dépenses sans pourvoir aux moyens d'y satisfaire D'après le Courrier de Londres, la cavalerie portugaise est dans un triste état; elle se com pose de 8 régimens dont 6 seulement sont mon tés; mais chacun ne compte pas plus de 200 300 chevaux, et deux régimens, notamment le 2U lanciers, ont été longtemps pied. Bnfin, ce régiment a reçu des chevaux anglais il a une assez belle tenue, et c'est l'armée favorite du mari de la reine. Le roi, qui est aujourd hui, de fait, commandant en chef de l'armée, a dé siré que la cavalerie fût mise sur un pied plus confortable. Le major Mello, l'un des meilleurs officiers de cavalerie, de Portugal, a été chargé de se rendre en Angleterre où il vient faire choix de 2 300 bons chevaux pour le 2e lanciers. C'est ce qui avait donné lieu au bruit que toute la cavalerie portugaise allait être remontée, et que le gouvernement portugais voulait faire acheter ici 2,400 chevaux. Le feu roi de Prusse avait dans sa biblio thèque neuf millions d'écus en rente sur l'Etat. Ces titres étaient reliés et formaient plusieurs beaux volumes. On dit que le roi actuel en a dépensé une grande partie pour favoriser les arts il a acheté et fait réparer, beaucoup de tableaux, il a enrichi son cabinet d'antiquités précieuses. On parle d'un nouveau musée qu'il doit faire construire. On écrit de Dijon 9 avril Marie-Jeanne Buzenet, veuve d'Antoine Dru- ette, maçon L'héria été amenée ces jours derniers dans les prisons de Dijon comme ac cusée d'avoir empoisonné deux maris. Les hom mes de l'art ont fait une expérience sur les entrailles du dernier mari mort, et ont constaté, dit-on, la culpabilité. La justice s'est transportée sur les lieux pour exhumer le cadavre du pre mier marimort il y a onze ans que l'on présume avoir été aussi empoisonné. L'accusée était sur le point de contracter .un troisième mariage. On lit dans un journal de Lille Ce matin, vers cinq heures et demie, un indi vidu s'étant présenté chez un maître couvreur de cette ville, nommé Lefebvre, demeurant rue Saint-Etienne, appela la nièce de ce dernier et lui déchargea sur la tête un pistolet chai gé pçtit plomb, dont ils était arme pour commettre ce crime, puis il se hâta de prendre la fuite avant que l'on ait pu l'arrêter. On espère que la blessure ne sera pas mortelle mais le plomb a horriblement mutilé le visage de cette infor tunée jeune fille. 11 paraîtrait que l'assassin, belge de naissance^ est un amant congédié il y a'huit mois environ, et que depuis celte époque jl méditait ce crime, car on le voyait souvent roder autour de la maison de ce maître couvreur. La police fait d'aetives recherches pour décou vrir le coupable. un statisticien. On parle d'un personnage qui demeure Paris, et qui, depuis trois ans et demi, a fait élection de domicile dans un fauteuil balance pour fournir la science les données suivantes Il s'agit de savoir 1° Quelle quantité de nourriture il absorbe quotidiennement. 2^ Combien la subsistance qu'il absorde perd par l'absorption. 3° De combien il engraisse ou diminue par suite de l'absorption et de la nutrition de telle ou telle subsistance. 4° Quel effet produisent le sommeil et l'in somnie sur l'économie animale. Il se propose, le brave homme, de pousser son expérience jusqu'au terme de cinq années. Inutile de dire qu'il enrégistre rigoureuse ment toutes ses observations. Des lettres particulières de Conslanlinople disent que les montagnards réunis de la Syrie ont chassé violemment Omer-Pacha, gouver neur musulman placé par la Porte. EXTÉBIEIK. Le 1er mai prochain, l'occasion de la fête du roi, M. le duc de Montpensier, qui vient de munal paraît décidé abandonner le projet d'établir ladite place publique, et .la ville serait ainsi privée d'un*marché qui lui est nécéssaire. Qn écrit de Mons, 19 avril Nous avons la douleur d'enregistrer un nou veau suicide qui vient d'avoir lieu dans notre ville. Le nommé J.-B.-J. Farez, âgé de 23 ans, sergent au 7» régiment et natif de Monss'est fait sauter la cervelle, dimanche soir, d'un coup de fusil. On ne sait quelle cause attribuer ce suicide. Ce malheureux avant de se porter le coup fatal, avait assisté l'appel comme de coutume, puis il alla s'enfermer dans la chambre qu'il, occupait conjointement aveè un de ses cama rades, sé mit au lit et 3 minutes après il n'ëxis- tait plus. Son fusil était chargé d'eau, il fut horriblement défiguré, On écrit d'Anvers, 16 avril Hier, trois heures de relevée-, le bateau vapeur Princes» Victoria est arrivé Ue Londres avec 42 passagers et un chargement' éornplet de marchandises 9 taureaux et-6 cochons, achetés en Angleterre, pour le compte du gou vernement belge sfe trouvaient aussi bord de ce navire. Le beau steamer Anlicçrpetr, appar tenant également \a. Société, (titvèrsoi&e ei qui vient d'être remis neuf, partira demain pour Londres en remplacement de la Princes* Vic toriadont les départs auront lieu,les dimanches en concurrence avec le SoKo. Il vient de se former Briixelles un comité des industriels de. Belgiqii.é'dans le but d'amé liorer les relations commerciales du pays avec l'étranger, au moyen d'une union avec un ou plusieurs peuples voisins. Lte nombre des mem bres du comité est fixé trente parmi lesquels nous remarquons les noms les plus honorables, M. Biolley en est le président; M. F. Basse le vice-président; et M. Nat. Briavoine secrétaire. On écrit de Bruxelles, le 20 Hier malinvers dix heures et demi, un feu de cheminée a éclaté avec une certaine violence chez M. le comte de Baillet-Latouraju Parc. Immédiatement un piquet de la troupe de ligne s'est rendu sur les lieux pour tenir libre les abords.de l'hôtel. Vers onze heures, tout danger avait cessésans même que la pompe qui avait été amenée sur les lieux ait eu besoin de jouer. m SÉNAT. Le sénat dans sa séance du 22 avrilaprès avoir nommé plusieurs commissions pour examiner des projets de loi, s'est formé en comité secret pour la continuation de la dis cussion de la loi sur les indemnités. A 3 heures la séance publique a été reprise pour le vote sur l'ensemble de la loi le projet a été adopté par 27 voix contre 6. Lesopposans sont MM. Dehaussy, Dumon-Dumortier, Malou, comte de Renesse, chevalier Vanderheyden Hauzeur et Van Muyssen. d'amour, beaucoup d'esprit, une âme généreuse, un cœur fort vaste, la plupart du temps occupé par deux ou plusieurs amours. C'est grâce ces qualités, qu'il s'est maintenu si longtemps au rang d'homme la mode; aussi arrivé l'âge qu'il atteignait,il sentait que son étoile allait baisser, qu'il y avait péril en la demeure, qu'il fallait faire une fin, et il épousait Éveline de B..., jeune et riche héritière élevée dans un des pensionnats les plus élégants de Paris. Orpheline dès l àge de 8 ans, Eveline avait été confiée par sa mère mourante aux soins d'une gouvernante, jeune femme que des mal heurs de famille avaient fait déchoir d'un rang plus élevé. Elle voyait rarement son tuteur, et ne sortait qu'une fois l'an avec sa tante, vieille femme, altière, maigre et sèche, qui ne parlait que pour lui dire mademoiselle, tenez vous droite Aussi la jeune fille ne se faisait jamais prier pour rentrer au pensionnat. Éveline était bien la plus étourdie, la plus rieusemais aussi la plus jolie des pensionnaires; comme les autres, elle avait bien son quart d'heure de sérieuxpendant lequel on faisait des projets, de vastes projets, des projets de mariage, enfin; l'une voulait un colonel d artillerie, parce qu'il a le droit de faire du bruit dans le monde ou tout au moins un lieutenant de hussards pour son beau costume; 1 autre un député ou bien un gentilhomme vastes terres et beaux châteaux car c est si joli d être dame châtelaine, protectrice de tous les petits enfants et de tous les vieillards souffreteux. Éveline, elle, ne voulait qu'un tout jeune homme, pour danser le galop, jouer des proverbes et faire de la musique; et toutes ces jeunes filles attendaient impatiemmeut l'exécution de leurs projets, lorsqu'un jour la gouvernante d'Eveline vint la chercher pour la conduire chez sa tante; alors les commentaires, les suppositions allèrent leur train, elles firent cent questions qui, hélas! restèrent sans réponse. Éveline parut devant sa tante en tremblant Rassurez-vous, ma demoiselle, lui dit-elle, de sa voix la moins criarde, je n'ai pas fait le voyage de Bruxelles Paris pour vous voir trembler ainsi; d'ailleurs la nouvelle que j'ai vous apprendre n'a rien qui doive vous alarmer; madame la comtesse de Terragone a demandé votre main pour sou fils, monsieur le comte Frédéric votre tuteur et moi avons jugé que c'était un parti fort convenable aussi avons nous promis de signer le contrat dans quinze jours. Éveline n'osait lever les yeux, cependant elle se hasarda dire mais, ma tante, je ne connais pas monsieur Frédéric de Terragone, je ne sais pas si je l'aimerai Comment comment, mademoiselle, on vous a assez mal élevée pour que vous osiez songer aimer votre mari avant le mariage.... mais c'est vraiment de la dernière inconvenance... ah! de mon temps on élevait les jeunes filles au couvent... et ce u'en était que mieux... Un valet vint interrompre cette tirade en annonçant monsieur Frédéric comte de Terragone. Éveline semblait ne pas avoir compris l'annonce, car elle regardait avec anxiété la porte, comme si l'adoles cent deses rêves allait suivre le personnage qui venait d'entrer. Frédéric causa peu, mais propos; il semblait radieux lorsqu'il contemplait le jeune et frais visage de sa fiancée mais il comprit de suite qu'il aurait faire une frivole et folâtre jeune fille, aussi jura-t-il part lui, de faire servir sa science de roué, conduire heureusement sa barque au milieu des écueils du mariage; d'ailleurs il était fatigué d'intrigues et de tous les plaisirs étourdissants d'une vie oisive et frivole; il aspirait après un bonheur plus réel, plus positif; il rêvait la vie de famille avec une fefnme jolie et vertueuse, entourée de beaux enfants. Quinze jours après ce jour de sa présentation, un grand nombre de voitures, la plupart richement armoiriéesstationnaient devant l'église de Ste Gudule; on célébrait le mariage de M» Frédéric, comte de Terragone, avec McIle Éveline de B.... Malgré l'heure matinale» une foule de curieux et de pauvres stationnaient sous le porche de- l'église les uns voulaient voir si la mariée était belle, si le marié- était beau les autres attendaient une riche aumône. La cérémonie- terminée, les parents et les nouveaux époux sé retirèrent et chacui*

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2