divin sangsur le Golgotha, et celle qui s'est éle
vée au milieu des flots de sang qu'a fait ruisseler
la mémorable révolutioride 159... Le vieux libéra
lisme pouvait se traduire par la persécution de
Néron le libéralisme actuel peut se représenter
par celle de Julien l'apostatLe principe libé
ral tend ramener l'esclavage chez les hommes
en général, c'est dire dans la société dans
l'union de l'homme et de la femme, c'est dire
dans le mariage; dans les rapports des parents
avec les enfans, c'est dire dans la génération
humaine ces trois esclavages partiels forment
la servitude politique la plus vaste et la plus
complète qui puisse exister... Le libéralisme est
une grande négation, une chimère, une utopie
fatale une théorie d'incessantes révolutions,
une vrai recrudescence du protestantisme, une
hâche qui démolit la philosophie comme la re
ligion^ un manteau qui sert cacher l'intrigue
et l'égoisme, un ennemi naturel de la sainte
littératureun traîne-malheur dans la seconde
mère des arts. Comme vous voyez, M. l abbé
Th. Normand n'y allait pas de main-morte
notre Constitutionil ne l'acceptait que comme
un fait solennellement accompli j il était loin
d'en admettre tous les principes, surtout le prin
cipe de l'indépendance du pouvoir civil La
puissance séculière, disait-il, doit être subor
donnée la puissance ecclésiastique, comme
les organes doivent être subordonnés l'intelli
gence.
La brochure de M l'abbé Th. Normand fit
beaucoup de bruit dans le temps, les journaux
libéraux la dénoncèrent comme une preuve
nouvelle des mauvais desseins du parti rétro
grade. Sommé de désavouer les doctrines de
l'abbé Th. Normand, la presse cléricale garda
le silence. Vers le mois de septembre, elle an
nonça avec grand fracas que M. Normand allait
s'établir Louvain et qu'il se chargerait d'y
surveiller les éludes d'un certain nombre d é-
lèves de l'université catholique
Aujourd'hui le Journal de Bruxelles nous
apprend que M. l'abbé Normand vient de quit
ter furtivement Louvain, en laissant un grand
nombre de créanciers infailliblement exposés
des pertes informées de ses embarras, des
personnes qui s'intéressaient sou honneur et
la dignité de son état, lui avaient remis des
sommes d'argent, mais il a trompé jusqu'à
ses bienfaiteurs. Voilà les aveux que le
Journal de Bruxelles nous fait les yeux baissés
et avec un air visible d embarras.
Si pareille aventure arrivait un professeur
libéral, la presse cléricale en prendrait occasion
pourattaquer notre parti toutentier. Nous serons
plus généreux ou plus justes. Nous ne rendrons
pas l'université catholique solidairement res
ponsable des fautes d'un de ses protégés. 11
faudra voir si M. l'abbé Normand, dans le pays
où il ira se mettre l'abri des poursuites de ses
dupes, recommencera ses sorties contre cet hy
pocrite libéralisme qui sert de manteau l'in
trigue. Observateur
On avait fait en quelque sorte de la nomina
tion du greffier de la chambre une affaire de
parti. Le ministère et la faction cléricale en
masse ont voté pour M. Huyltens cependant
il ne l'a emporté qu'après trois tours de scrutin
et une faible majorité. Au premier tour
M. Gendebien candidat de l'opposition a ob
tenu 9 voix de plus que son concurrent; au
second tour, M. Gendebien a eu -40 voix et son
concurrent 41; enfin au troisième tour, M.
Huyltens a obtenu i voix de plus que son com
pétiteur. Ces chiffres peuvent servir faire
apprécier la force respective des deux partis
qui divisent la chambre.
M. Nothomb a ensuite demandé qu'on mil
l'ordre du jour de mardi prochain les trois
projets de loi présentés par lui et portant des
modifications la loi communale ce qui lui a
été accordé. Comme on le voit M. le ministre
de l'intérieur a hâte d'obtenir de la chambre
tout ce quelle peut rendresauf la congédier
ensuite.
De sages représentations ont élé faites sur la
précipitation qu'on semblait vouloir mettre
discuter ces projets, mais la majorité n'en a
tenu compte. Observateur
liste du tirage des jurés
pour le ame trimestre de 1842. 1" série.
JURÉS TITULAIRES.
1. Vari Caloen, Louis-Casimir-Gliislain, avocat,
Bruges.
Beck, Constantin, négociant, Çourtrai.
Goetlials, François, propriétaire, Cou rirai.
Coucke, Arnaud, marchand, Courtrai.
Bataille, Charles, bourgmestre, Avelghem.
Beke, Joseph, avocat, Ypres.
Ryelandt, Bernard, épicier, Bruges.
Bischoff, Adolphe, particulier, Courtrai.
De Bormann, Jacques, vérificateur de l'enre
gistrement, Courtrai.
Ver beke, Jean, échevin, Lendelt-de.
De Bremaecker, Jean, avoué, Bruges.
De Haerue, Pierre, receveur des accises, Ypres.
Van Caloen-De Potter, propriétaire, Lophem.
Danneel, Emanuel, échevin, Poperingfie.
Ekelsbeke-De l'oortere, J., fabricant, Courtrai.
Rabau, François, rentier, Ypres.
Van der Hofstadt, C., fabricant, Bruges.
Valcke-De Knuydt, J.-B., négociant, Ostende.
Pecsteen-Devrière, Gustave, propriét., Bruges.
De VVaohter, Louis, vitrier, Ypres.
RyelandtL., directeur de l'hospice S'-Julien,
Bruges.
Visage, Louis, conseillercoinmun.,Poperinghe.
Van Daele, Désiré, propriétaire, Ypres.
10.
11
11.
i3.
4.
15.
16,
>7-
18.
'9-
30,
3 1.
3 2,
23.
osé louer certain bourgmestre défuntqui con
duisantes administrés la baguette d intolérance
la main
SPÉCIMEN DE LITTERATURE MONACO-CLÉRICALE.
Risum teneatis ainici!
Le Progrès plaisante sur les choses les plus
abjectes comme sur les choses les plus saintes.
Son but est de propager celles-là. de ravaler
celles-ci. Un jour, il torture son pauvre esprit
pour attirer du ridicule sur un sermon un au
tre jour, il se roule tout simplement dans la rue,
se mêle aux ébats des chiens, en communiquant
au lecteur les améliorations dont ces évolutions
obscènes sont susceptibles. O temps! O mœurs!
Propagateur d'Ypres.)
Le bruit court que le Propagateurjournal
conservateur et modéré d'Ypres, aurait reçu
quelques motifs secrets qui le déterminent
abandonner, la défense de la cause laquelle
il s'était voué. On va. même jusqu'à manifester
des craintes qu'il ne. s'etigage pelit-à-pelit dans
line voie, d exagération politique/qui fait le
tond d'une secte remuante, l'ennemie ouverte
de toute religion. Nous aimons croire que le
Propagateur s'empressera de dissiper ces crain-:
les par une conduite non équivoque. En atten
dant que des preuves plus claires viennent nous
démontrer le contrairenous eroyons que le
Propagateur regarde ces bruits çpmme inju
rieux. (Nouvelliste des Flandres.)
1—
La chambre des représenlans continue la dis
cussion de la loi sur les distilleries.
Un arrêté royal .approuve la délibération
du conseil communal d'Ypres (Flandre occiden
tale), en.date du 10 décembre 1841, votant, en
principe, un emprunt de 50,000 fr.l'effet
d être même d effectuer le versement du sub
side voté par cette commune, pour la construc
tion d'une route d'Ypres la frontière de France
par Keramei et Neuve-Eglise, chargé par le
conseil communaldedéterminer ultérieurement,
dans une résolution spéciale, les conditions et
le mode de remboursement de l'emprunt dont
il s'agit.
Nos lecteurs ont peut-être conservé quelque
souvenance de certain pamphlet sorti en 1841
de la plume d'un abbé Normand, membre ho
noraire de la Société littéraire l'université
catholique de Louvain. L'écrit en question était
intitulé Du catholicisme et du libéralisme.
Les libéraux y étaient rudement traités On
verra, disait l'auteur, si le catholicisme et le libé
ralisme sont deux frères, comme on prétend le
dire on verra s'il n'y a pas un abîme immense
entre la doctrine que le Christ a arrosée de son
partageait la bonne humeur générale, et de L'Aigle venait de retrouver
pour elle son ton allée tu eux. d'autrefois. D'ailleurs elle ne croyait
pas mal faire, elle ne faisait nul myslère de sa démarche; et combien
de jeunes femmes perdent leur réputation pour une seule inconsé
quence! Ses principes étaient le fruit funeste d'une éducation légère
de pensionnat.
Éveline s'endormit tranquillement, car toute pensée coupable
était loin de son cœur.
Ce même soir le chevalier de L'Aigle, Arnold de D Jules
de R..., Amédée F... et plusieurs autres jeunes gens, soupaieut chez
les frères provençaux, et quel souper! un vrai souper de régence.
Messieurs, s'écria Arnold, il y a juste six mois que nous
dînions dans ce même cabinet, nous enterrions Frédéric et nous
discutions le plus ou moins de beauté de la future de notre ami, qui
n'a conservé de l'amitié que pour vous, chevalier ajouta Arnold
qui croyait lancer une épigrainme; tous s'inclinèrent en jurant
qu'une pareille préférence était bien flatteuse.
En effet, Messieurs, dit de L'Aigle, j'aurais mauvaise grâce de
me plaindre d'un mari qui toujours me reçoit merveille mais je
vous jure que c'est un procédé fort adroit et que je conseillerai tous
les maris dont je n'aime pas la femme personne de vous ne me
croira peut-être, mais, foi de galant homme, je vous jure que je n'ai
pas vu un seul instant la jeune comtesse sans entourage.
Je sais par madame de Cardon, fit Arnold, que la jeune femme
s'ennuie, que Frédéric en est jaloux
Ah Frédéric est jaloux
Ah madame s'ennuiedit un des convives, et pourquoi ne nous
chargerions nous pas tous, de l'amuser et de corriger, voire même
de punir, son tyran
Je suis d'avis, s'écria Arnold qui voulait se venger tout prix,
qu'il faut développer tous nos moyens de séductions.
Et moi, dit de I/Aigle, dussé-je l'eulever, je me risque, car je
veux la voir en tête à-tête, ne fut-ce que cinq minutes...
Un fou rire saisit Jules de R.. qui s'écria enfui trouvé! trouvé
oh! le bon tour faire. Madame la comtesse veut aller au hal masqué
avec l'équipage de sou marisoitsoit! heureux de L'Aigle
puisqu'à cette heure tu es le préféré, eh bien! voici. A la suite
du bal, glisse-toi dans la voiture, nous nous chargerons de l'e.xcorter
et de faire faire au cocher, bon gré mal gré, un tour de Bruxelles.
Inutile de dire que la proposition fut aoceptée l'unanimité et que la
joie devint encore plus étourdissante, plus bruyante et plus excessive.
Le lendemain Amédée de P..., qui avait été désigné pouraccom-
pagner Éveliue et madame de Cardon, alla comme tous les jours chez
la marquise, sa vieille tante.
Amédée était jeune et bon, aussi avait-il compris toute l'infamie
du projet formé la veille; ce secret lui pesait sur la conscience, aussi
ne put-il s'empêcher de le lui confier, sous le sceau du plus grand
secret, bien entendu. Ce qui le désappointa un peu, ce fut d'être
congédié aussitôt par la marquise, qui lui assura que le moyen de se
faire valoir, était désormais de se taire.
Écrire quelques lignes et en charger un courrier adroit et discret,
qu'elle dépêcha Paris vers Frédéric, fut l'affaire de quelques
instants pour la digne femme; tant les nobles cœurs prennent tou
jours parli j our ceux que le malheur brise! La marquise espérait que
le comte viendrait eu temps pour sauver sa jeune femme; dès ce
jour elle veilla constammentet attira Éveline chez elle par mille
moyens adroits.
En recevant le courrier, le comte fut atterré; il ne perdit pas un
instant et arriva quelques heures avant le bal chez sa vieille amie j
elle l'eut bientôt mis au courant de l'infâme complot de ses anciens
amis. Frédéric avait trop d'esprit pour ne pas s'en venger de la
bonne façon; il rentra chez lui sans être vu de personne, monta
l'appartement de la gouvernante d'Éveline, qui ne savait rien, la
bonne et simple femme qu'elle était En peu de temps Frédéric La
mit au courant de 1 intrigue; elle fondit en larmes, mais elle ouvrit
de grands yeux, quand son maître lui dit
Oui, oui, nia bonne Françoise, vous endosserez le domino,
vous prendrez le masque; vous êtes de la même taille, ayez l'air
trop ému pour pouvoir parler, acceptez tous ses serments
Françoise fit quelques observations sur les dangers du rôle qu'on lui
faisait jouer; mais Frédéric lui traça si bien son plan et lui fit si
bien comprendre que, par son dévouemeut seul, Éveline pouvait
être sauvée, que la bonne fille fut heureuse de consentir.
Le comte se dirigea alors vers l'appartement qui précédait la Ghatn-
bre coucher d'Éveline l'aspect de la pâleur et du boulever-