NOUVELLES DIVERSES. 3 FRANCE. occupés emmagasiner les fourrages. Un rap port a été transmis M. le ministre de la guerre. M. le cardinal-archévêque de Malines vient d'ordonner la publication des lettres apos toliques par lesquelles le pape ordonne ifés prières publiques pour l'Espagne et accordé une indulgence sous la forme d'un jubilé. &V La nuit du 1er mai a été féconde en séré nades. On en a donné M. Smits, M. de Briey etc. 11 n'y a pas jusqu'à M. Éloy de- Burdinne qui en a reçu trois pour sa part. SIMPLE AVIS AU PEUPLE SUR LA NOMINATION DE SES BOURGMESTRES, PAR UN VIEUX PATRIOTE. Journal de Liège.) L'un des privilèges les plus précieux de la bour- geoisieau moyen-âge fut celui de nommer elle-même ses magistrats. Ce privilège, qui fut ailleurs une conquête da. l'insurrection la main armée, quelquefois.aussi le résultat de la faiblesse ou de la cupidité dés sou verains était chez nous un droit. Les grandes villes des Flandres, Gand, Bruges, Ypres'et ce vaste centre d'opposition communale que nous nous honorons d'appeler notre mère, la cité de Liège, ont été libres dès leur berceau. La liberté, innée pour ainsi dire, et constamment entretenue par l'humeur indépen dante des populations, s'y est développée par degrés, en même temps que l'industrie et le commerce. Un principe démocratique,fécond en résultats, était resté debout dans nos contrées, le principe électif c'était, pour les habitans, le droit de choisir et de nommer leurs échevins ou leur évêquejles villes veillaient elles-mêmes leur défense se créaient un gouvernement municipal, possédaient leurs magistrats et leurs juges; aussi quand nos ora geuses cités belges prirent part au mouvement com munal qui éclata partout au i ic et au 2e siècle, ce fut moins pour obtenir de nouveaux gages de sécu rité que pour faire sanctionner leurs anciennes lois et leurs bonnes costumes par des heures et des paix. Ces chartes qui n'introduisaient pas un droit nou veau, mais consacraient un droit ancien, laissaient ■aussi la bourgeoisie le privilège de choisir et de nommer ses magistrats. (Y. la loi de Gand, de l'an 1178, la Charte de Tournai, de l'an 1187.) Sans doute, pendant les cinq six cents années qui suivront nos souverains, ducs, comtes et évêques s'efforcèrent plus d'une fois de porter atteinte ce grand privilège; la noblesse aujourd'hui dépouillée de son prestige de gloire militaire et qui n'est plus qu'un vain mot, un vague souvenir, qu'on essaie pourtant de raviver, la noblesse, puissante alors, y dépensa ce qu'elle avait de bras et de trésors mais ce fut en vain: le Tiers-Etat resta deboutet seul debout, quatid tout s'écroulait autour de lui. Que de sang il a versé pour conserver intactes ces précieuses garanties! Que de grands tribuns y ont consacré leur existence Que de sublimes dévoûmens et de nobles catastrophes toute celte période rappelle L'histoire l'a redit et ne peut trop le redire nos enfans afin qu'ils maintiennent et continuent l'œuvre de leurs pères. Liège s'est distinguée entre toutes les villes de la Belgique par son énergique résistance aux empiéte- mens de ses princes-évêques sur les libertés popu laires. Le récit des vicissitudes communales de cette grandecité, présenleune suite de cinq années de lutte violente, où se débat celte grande question Le •peu ple nommer a-t-il ses bourgmestres?Cinq cents an nées de combats journaliers pour maintenir une franchise que notre constitution de 1880 a voulu conserver comme un souvenir glorieux et qu'on nous menace aujourd'hui d'anéantir Désapprenons donc notre histoire, cette histoire qui a autrefois in spiré de si belles pages M. le ministre de l'intérieur; rompons avec les générations qui nous ont précédés, mais alors il nous l'a dit lui-même Nous serons notre tour reniés par les générations qui suivront; si nous oublions ainsi qu'ils sont morts pour nos li bertés il y a plusieurs sièclesnous serons envelop pés plus tard dans le même oubli. Vous exaltiez naguères les héros flamands qui vainquirent Courtrai et moururent Roosebeke vous pleuriez les martyrs de Liège, qui succombèrent Bensthem, mais savez-vous pourquoi ces bourgeois avaient quitté femmes et enfans et se trouvaient presque nus sur le champ de bataille en présence des chevaliers et des barons tout bardés de fer Ils étaient là pour la commune; ils y avaient suivi leurs magistrats, des. magistrats choisis par eux- mêmes etnqu ceux que leur; avait imposés le comte ou l.'évêque; ils vehaiëut y défendre cette précieuse garanti'e.donl on essaie en ce moment de nous pri ver, et qui produisitaùtreloisdesinoblçsdévoûmens àjla ch'ose publique. ?:©n Veut anéantir un passé si glorieux! maisalors que/yiçndra la mémoire des Artevelde, des Henri de Prnarit,'des Lariiélle, des Anneessens? ils ne seront plus de grands tribuns qu'il vous faut révérer, hardis factieux qui' osèrent résister vos maîtres, et con tester aux comtes etiiux évêques le droit d'élire les - magistrats de la commune. Âh si dans les temps oràgeux où ces hpmmes énergiques vécurent, on était venu demander que le premier magistrat de la cité ne fut pas nommé par les bourgeois, vous eussiez vu l'agitation des citoyens; les métiers, de Liège, les sermins des Flandres et du Brabant, les nations de Bruxelles se seraient assemblés sur-le- champ; ces vastes corporations d'ouvriers et d'arti sans auraient fait entendre leur voix puissante, et ils eussent été bien téméraires les hommes qui auraient persisté dans un semblable projet Tisseratidset Bouchersde Gand, Drapiersd'Ypres, Poissonniers de Bruges, Febves et Houilleurs de Liège, où sont vos doyens et vos gouverneurs? La commune est de nouveau menacée, mais' eux ne sont plus là pour là défendre. Heureusement d'autres mandataires veilleront sans doute, au.main tien de vos anciennes libertés; les représentants de la bourgeoisie, les députés qui siègent au palais de la nation, n'infligeront pas vos pères un aussi cruel démenti, et nè fouilleront pas notre histoire d'une aussi grande miqurté. r tôn lit dans. |a Gazelle des Tribunauxde Paris Un habitant de la commune de Vincennes exerçant la profession de coquetier, qui consiste aller dans les fermes pour faire des acquisitions de beurre, d'œufs, de légumes et de volailles qui se revendent ensuite avantageusement, soit dans la banlieue même, soit Paris, était parti au commencement de la semaine dernière pour faire une de ses tournées qui d'ordinaire ne se prolongent que quatre cinq jours. Mais ce laps de temps s'était écoulé sans que le coquetier fût de retour sa maison demeurait fermée, et cependant les voisins entendaient tout le long du jour, et davantage encore le soir venu, des gémissements, des cris plaintifs, qui attestaient qu'une créature humaine se trouvait renfermée et souffrante l'intérieur. Le maire de la commune, averti par clameur publiquese transporte sur les lieux accom pagné de la gendarmerie un serrurier fut requis la porte de la maison fut ouverteet alors le spectacle le plus hideux s'offre aux re gards du magistrat et des assistans. Dans une mauvaise niche chiens, accroupies, mal vêtues, défigurées par la souffrance et la faimdeux jeunes filles, l'une de quatorze quinze ans, l'autre de dix se trouvaient attachées étroite ment par le cou deux fortes chaînes. Auprès d'elles un seau, dontelles avaient bu l'eau, était sec et il ne restait aucune nourriture. Les deux pauvres enfans ont été délivrés im médiatement procès-verbal des faits a été adressé et envoyé au parquet qui a requis aussitôt contre le père placé aujourd'hui sous mandat de dépôt. Le tunnel construit Londres sous la Ta mise est terminé. La dépense totale s'est montée 445,370 liv. sterling (11,131,750 fr.) Et dans le cours de dix-sept dix-huit ans qu'ont duré les travaux, on 11'a a eu déplorer que la perte de cinq travailleurs. EXTERIECK. Paris, 1er niai. M. le duc de Montpensier a été reçu hier comme lieutenant dans le 3e régiment d'artil lerie en garnison Vincennes. Voici les détails que publie ce sujet le Journal des Débats M. le duc de Moqtpensier est arrivé neuf heures, Vinoenne$, accompagné, dç M. de Latour, son précepteur, de M. Guérard, son professeur de mathématiques et de M. le com mandant Thiery officier d'ordonnance du roi désigné pour remplir lès fonctions (laide de camp auprès du prince. Une salle pouvant contenir trois cents per sonnes avait étédisposée pourlacirconstançedans le bâtiment dit de là Reine. A dix heures le jury d'eXamen a pris place sur l'estrade qui lui avait été réservée auprès du tableau. Tous les mem bres du comité d'artillerie les lieutenants gé-; néraux Lepelletier, baron Gourgaudde la Hitte, les généraux Oger, Pailhou, Paixhans Schouler et Thouvenôl assistaient également la séance, ainsi que tous les officiers d'artillerie employés Paris, tous les officiers de l'école de Vinceiinès, avec un nombreux détachement de s'ous-officiçrs et soldats. a M. Poins'otmembre de l'institut et du conseirroyçd de l'instruction publique et ancien administrateur de l'École polytechnique, avait accepté la^mission d interroger S. A. 11. A dix heures, M", le duc de Montpensier a été'introduit'.'^..'A. R. portait l'uniforme de simple artilleur. M. Je maréchal Valée ayant oùvèrt la séaïicê, l'examen commencé au mi lieu d'un profond silence. Le prince a été im ferragependant deux heuressur toutes parties composant le programme de l'École polytechnique, savoir l'arithmétique,d'algèbre, la géométrie, la trigonométrieTa géométrie descriptive-, la statistique êt.S. A, R. a con stamment répondu avec, assurance et: clarté, dans un langage la fois facile et précis. A midi et demi, après avoir pris quelques iristans de repos, le prince s'est mis de nouveau la disposition du jury, qui lui a fait subir les épreuves accessoires formant le complément de l'examen d'admission des élèves de l'École po lytechnique. On lit dans une lettre de Mascara, du 5 avril, publié par le Toulontiais Tout est fini par ici, les Hachems, ces démons incarnés, viennent de mettre les pou ces leurs dernières soumissions sont arrivées ce matin. La famille d'Abd-el-Kader était ce matin chez le général Lamoricière, demandant la paix et l'aman pour eux et le reste des dissi- dens Leurs troupeaux paissentde tous côtés dans la plaine d'Eghres les tribus sont rangées sous les murs de Mascara. «Notre dernière course tout enlevé, mais quelle course, bon Dieu! Vingt-huit jours et vingt-huit nuits de marche Tous les jours une razzia. Nos hommes ont été vraiment admira bles, nous avons fait 155 lieues dans toutes les directions; nous avons occupé pendant deux jours la ville de Frendah, que nous avons rendue intacte ses habitans qui sont venus faire leur soumission. Nous avons été accueillis par une calamité qui n'a duré que deux jours, mais qui nous a fait beaucoup de mal; le froid, la neige (trois pieds en vingt-quatre heures), la glace, le vent, une tourmente affreuse, et tout cela une lieue du désert. Nous avons eu 4 hommes morts de froid au bivouac. M. le commandant de Guéraudon, chargé de la garde du troupeau avec son bataillon, a laissé 600 moutons et 200 bœufs en route raides et gelés; 40 prisonniers, hommes, femmes ou enfans morts également. C'était une scène de désolation, et crovez-vous que pendant un mois les soldats n'ont reçu qu'un pain le jour du dé part. Tout lerestedu temps ils ont vécu de blé pris dans les silos, de bouillie et de galette; nous avons fait comme les soldats, voilà pour quoi vous ne receviez pas de mes nouvelles. Le fils du prince Boniatowski est actuel lement officier dans le 4e lanciers qui est en garnison Besançon.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3