Signé CHARLES;
2
M. Verhaefjen. Il paraît encore que ce mot a eu
peu de succès Paris, où l'on se moque pour
tant assez genlimenUde la fiction constitution
nelle.
«Les combats de plume que se sont livrés
le ministre des travaux publics et la commission
des tarifs ont eu un premier résultat MM. Pir-
mez et Dumortier ont donné leur démission de
membres de cette commission, après avoir con
couru pour leur part tracer la fausse voie où
est entrée l'administration des travaux publics.
Mais cela ne changera absolument rien là
marche de l'administration.
leur a de grâce spéciale consenti et accordé
consent et accorde, par celles qu'ils puissent et
pourront retenir la dite vaisselle et les biens
meubles appartenant la dite maison échevi-
nalle et diceux jpyr et user comme ils ont
accousfumé. Ainsi fait au dit Courlray le V™?
jonr de novembre XVC quarante.
Moy présent, v j.
Signé VKttftEYKZÈN.
V
Bruxelles, 9 mai.
Ce matin la lre chambre de la cour d'appel
a prononcé un arrêt longuement motivé en
cause de M. De Gruyter, conservateur des lxy^-
polhèques, receveur des domaines Anvers et
ex-commissaire aux*recherches des biens scel
lés au domaine sous le gouvernement des'Pays-'
Bas. contre l'état, représenté par M. le ministre
des'finances. -î
Ce dernier été condamné payer M. De
Gruyter une somme totale dé fi*. 1411,000 pour
l'indemniser des nombreuses recherches et voya
ges effectués en sa dernière qualité pendant six
années.
Une sorte d'émeute a eu lieu Ensival (Liège),
au sujet d'un enterrement. La population s'est
soulevée contre le desservant, et des voies de
fait ont eu liau. Les autorités, au refus du
desservant, ontescorlé un mort au cimetière, et
toute la population de la' -commune a pris part
cette démonstration.
Voici la copie'Aextuelle d'une ordonnance
de Charles-Quint, du 5 novembre 1540, trouvée
dans les archives de la ville de Courtrai, et dont
nous avons parlé dans un de nos derniers n°*
Par la remonstrance et requeste faite l'Em
pereur par les gens de loy de la ville de Cour-
tray, afin que comme ils' soient esté réintégrés
en la possession de la maison échevinalle de
celte ville entre autres confisquée par la sen
tence de sa Maj. pour les crimes et mesfaits
commis par le corps et communauté de la dite
villeque semblablement il playt sa Maj.
leur consentir la jouissance de la vaisselleet
autres meubles appartenans et nécessaires la
dite maison la dite Maj. voullant user de
clemence envers eux et ayant égard au bon
debvoir qu'ils ont fait dobeyer ladite sentence,
La rédaction de la Revue dé Bruxelles écrit,
un journal de cette ville pour déclarer que:;
M. l'abbé Normand n'a jamais été attaché ni de
loin ni de près la collaboration de ce recueil.
Le journal dont il s'agit répond la Revue
de Bruxellesen citant 22 livraisons de celte
publication sur lesquelles figuré le nom de
M. l'abbé Normand dans la liste des colla
borateurs, et deux livraisons notamment (août
et décembre 1837) qui contiennent des articles
signés de cet écrivain. .- v
Puis croyez aux démentis donnés par des
bouches qui se disent exclusivement saintes et
pures.
Le sieur Ad. Bartel.s, détenu pour dettes aux
Pètits-Carmess'est pourvu en appel contre le
jugement du tribunal correctionnel qui..l'a
condamné récemment 10 francs d'amende,
dans son affaire avec le major de place Bpone.
I I II
On écrit de Louvain
Le collège électoral de l'arrondissement de
Louvain est convoqué pour le lundi 12 mai
l'effet de donner feu M.'Va'ndeïihove un suc
cesseur la représentation nationale.
Dans une séance préparatoire qui a eu lieù
pendant le cours de cette semainele comité
général, représentant l'association des électeurs
catholiques s'est décidé, après mûre délibération
porter ses suffrages sur M. E. Vandeneynde
conseiller la cour d'appel Bruxelles.
On écrit de Bruges 10 mai
Une exécution capitale a eu lieu ce midi sur
la place du Bourg. Depuis vingt ans notre ville
n'avait pas été attristée par ce spectacle tragique.
Pierre-Alexandre De Coene âgé de 33 ans,
né Passchendaele, domicilié en dernier lieu
Westroosebeke, fut condamné par la cour d'as
sises de notre province la peine capitale pour
avoir assassiné sa femme légitime Barbe Van
Isacker. Les circonstances du crime étaient
atroces et trop bien avérées pour motiver une
commutation de peine. Ce fut le 23 novembre
que le nommé De Coene épousa Barbe Van
Isacker, et le 22 mars suivant elle avait cessé
de vivre.
Pendant ce court espace de temps De Coene
n'avait cessé de torturer sa femme. Il vivait en
concubinage avec une fille de mauvaises mœurs,
avec laquelle il dépensait tout ce qu'il gagnait,
tandis qu'il laissait son épouse sans nourriture
et sans vêtements. Celle-ci souffrait patiemment
sans oSer même se plaindre. Elle était enceinte
dt( sept mois, lorsque pour s'en débarrasser
tout jamais, un soir au moment où il quittait
sa maîtresse, rentrant chez lui entre 9 et 10
heures du soir, il trouva sa malheureuse victime
souffrante au lit, se jeta sur elle; l'accabla de
coups, lui cassa le crâne et la mâchoire, l'arra
cha de son lit l'acheva au moyen d'une corde
qu'il lui passa au cou et la pçndit ainsi une
poutre pour faire croire une strangulation
spontanée.
Hier on annonça au condamné le rejet de son
pourvoi en grâce. 11 s'est borné répondre
qu'il était étonnant que l'on fit grâce aux uns
et non pas aux autres. Depuis ce moment il
s'est résignéa reçu les secours de la religion
et s'est montré docile aux paroles du prêtre qui
ne l'a plus quitté.
Une foule de curieux n'a cessé depuis le
malin de stationner sur le lieu du supplice.
On lit dans la Tribune les détails suivants
jque nous avons lieu de croire très-exacts
L'affaire la plus importante qui se trouve
actuellement sur le tapis c'est la réforme com
munale. Quoique la section centrale se soit
prononcé pour l'opinion du projet de M. Nol-
homb il ne faut pas croire que la majorité soit
très-disposée l'accepter. Plusieurs de ses mem
bres reculent devant l'éclat d'une palinodie. Le
ministère en est sérieusement alarmé pour
prévenir un échec, il va de l'un l'autre parti,
disant l'un: catholique! prenez mon spécifique,
il vous guérira de la peur des libéraux Vau
tra: libéraux! ne repoussez pas l'arme que je
vous offre tôt ou tard elle pourra vous servir
pour combattre le parti clérical. Tel est la co
médie qui se joie dans les coulisses. Attendons
qu'elle se produise sur la scène. Peut-être assis
terons-nous quelque coup de théâtre inat
tendu.
l'impression d'une sensation singulière. 11 porta ses regards étonnés
autour de lui, et aperçut genoux, devant sou lit, une sœur de charité
qui priait les mains jointes. Tout son corps était dans la plus com
plète immobilité, et sou front brûlant reposait sur la main du malade.
Surpris, celui-ci fit un mouvement, et la sœur releva vivement sa téte.
Comment décrire l'étonnement de Réginald lorsqu'il reconnut
dans cette sœur, sa bienfaitrice, Théièse Bouchard. Mais hélas! ce
n'était plus cette belle jeune fille qui, un soir, l'avait ramassé, mou
rant de faim, au coin d'une rue; non, c'était un pâle et triste visage
dont la douleur et la fatigue avaient creusé les joues, enlevé l'éclat
des yeux et terni l'animation des couleurs; c'était un corps dont les
formes, naguèressi délicieuses, cachaient maintenant leur maigreur
sous les vastes plis d'une robe de laiue grossière.
Thérèse! dit Réginald d'une voix faible.
Un éclair de bonheur brilla dans les yeux presqu'éteints de la
jeune fille. C'était la première parole que prononçait le malade, et
cette parole c'était son nom!
Réginald continua.
Vous ici, dit-iljprès de moi, sous cet habit, oh! combien tout
cela me paraît étrange! Que s'est-il donc passé pendant oelte afircuse
maladie?
Thérèse lui expliqua, en peu de mots, comment, par ses sollicita
tions, elle avait obtenu pour lui, une petite chambre séparée des
salles communes comment elle s'était présentée ensuite chez les
sœurs, dont l'occupation journalière est de soigner les malades, ce
moyen étant le seul pour parvenir jusqu'à lui et veiller elle-même
sou chevet.
Elle racontait tout cela d'une manière si modeste, qu'elle semblait,
en vérité, n'avoir rien fait que de très-naturel et de très-ordinaire.
Réginald voulut la remercier, lui témoiguer toute sa reconnaissance,
mais elle l'interrompit
Ne parlez pas davantage, dit-elle, cela vous fatiguerait, et le
repos vous est encore trop nécessaire.
Réginald attira contre sa bouch'e, la main qui reposait sur son lit,
mais Thérèse la retira vivement, et, toute troublée, elle murmura
faiblement
Soyez plus calme, Réginald, une rechute vous enlèverait vos
amis.
Et ses joues prirent l'éclat du fruit mur de l'églantier.
C'est ainsi qu'elle se méprenait sur la nature du sentiment qui
animait Réginald. Elle crut voir de l'amour, là, où en réalité, il n'y
avait qu'une vive reconnaissance.
Chaque jour, en apportant de nouvelles forces Réginald, rendait
son visage la fraîcheur et l'éclat de la jeunesse, et cependant, chose
étrange, mesure que sa beauté renaissait^Thérèse perdait quelques
ileurs de la sienne.
Une femme s'attache un homme en raison des sacrifices qu'elle
lui fait c'est pour cela, sans doute, que la jeune fille, saus approfondir
le sentiment qui la dominait sou insu, en était arrivée insensible
ment aimer son protégé de toute l'adoration dout le cœur d'une
femme est capable. Cette passion ignorée, comprimée, elle espérait
la voîler tous les regards, la vaincre sous les cilices qui meurtris
saient son corps, et l'oublier dans les soins que lui imposait son
pénible ministère.
La convalescence de Réginald fut si rapide, que bientôt il put
reprendre ses études.
M. Doussais, dont les profondes connaissancesde l'art avaient tant
contribué sauver son élève, 1 aimait d'une affection paternelle. Il
dirigea ses travaux avec un soin particulier, et le protégea de toute
1 influence que lui donnait sa haute position.
Réginald se montra digne de tant de faveur, car deux ans après,
ayant passé de brillans examens, il reçut son diplôme de docteur en
médecine.
M. Doussais, déjà avancé en âge, et possédant d'ailleurs une
grande fortune, céda une partie de sa clientelle son élève de pré
dilection, qui se livra avec succès ses nobles fonctions.
Mais distraitpar ses occupations, et aussi par les dissipations que
lui offrait un monde dans lequel il venait d'entrer nouvellement,
Réginald oublia peu peu la pauvre sœur de charité.
Thérèse souffrait en silence de cet abandon, car sa délicatesse se
serait révoltée la seule pensée d'un reproche.
IV.
Monsieur Doussais vint un jour trouver son jeune successeur et
lui dit en l'abordant
Mon ami, maintenant que vous voici dans une belle position, il
faudrait songer vous marier.
Je vais vous présenter mon vieil ami M. Soligny, riche agent
de change, et père d'une adorable jeune fille. Ne vous occupez que
de plaire, le reste me regarde.
Régitiald accepta avec empressement cette offre obligeante, et la
présentation eut lieu le soir même.
Mademoiselle Marie Soligny était une jeune personne aussi frêle
que gracieuse. Sa tête petite, mais de belles proportions, sa taille
déliée, son cou blanc et allongé comme celui du cigne, semblaient
vouloir offrir en elle la réalisation de ces visions légères qui troublent
parfois notre imagination, et auxquelles les poêles ont donné le nom
de Sylphides. D'une éducation parfaite, d'un esprit cultivé, sans
affectation dans ses manières, et simple dans ses goûts, Marie ne
pouvait manquer de plaire. Elle trouvait le monde entier dans
l'étroite enceinte de la maison paternelle. Le contact d'une société
corrompue ne pouvait nuire sa vertu, car sou père ne l'y exposait
jamais. 11 savait bien que la douce violette fleurit mieux l'ombre
des bois que sous les rayons brûlants du soleil, et qu'une jeune fille
apprend mieux être une femme vertueuse, une bonne mère, sous
les yeux de sa famille, que dans le tumulte du monde, qui flatte les
sens, mais corrompt le cœur.
Jamais aussi l'œil impur d'uu fat n'avait dévoré ses charmes
dans ces banquets où les démons servent d'échansons, et jamais la